۝ Chez un "honnête" marchand … ۝, (Zarathoustra, Nish, Rosimar, Néféris)

- Et attend, attend ! Tu me fait mal, pis en plus j’ai une corde dans mon sac ca peut servir, tu crois pas ? Tu veut m’emmener chez toi ? Je ne suis pas ce genre de fille, non je rigole t’est mimi mais un peu grand pour moi.

La petite hin ne sentait plus le sol sous ses pieds, tellement le bras de Zara l’avait empoigné fermement. En passant à proximité de la table, elle se contorsionna et avec dextérité attrapa son sac posé aux pieds de celle-ci.

- Eh ! Doucement, tu vas me démembrer. Dit-elle ironisante. ¤ C’est vrai quoi ! Ca sert à quoi une voleuse avec les bras en écharpe ¤.
- Et pis dit moi l’Aède, tu m’as dit que tes amis avaient été prévenus, mais comment, je n’ai vue que toi ici ? Alors comment ont-ils pu être au courant ?

Tass avait du mal à comprendre comment on pouvait laisser ses amis dans l’embarras, surtout ne sachant pas si ils n’étaient pas en mauvaise posture.

La roublarde avait grandie entourée de ses cousins et cousines, mais depuis qu’elle arpentait les routes de Faerûn, elle était souvent seule. Son caractère enjoué faisait que lorsqu’elle rencontrait quelques que personnes pour partager un bout de chemin avec elle, elle avait tendance à s’accrocher à eux et à donner sans compter. Elle était entière, pour le meilleur comme pour le pire.

- Comment tu peux savoir si ils n’ont pas eu de problèmes et qu’ils ont réussis à faire demi-tour. Et puis le type qui a volé le coffre et m’a pétrifiée par la même occasion, doit être encore dans la maison à jouer les passe muraille.

Tasshill voulait que Zara oubli sont idée de s’enfuir par la fenêtre et retourne chercher ses compagnons et elle contait le toucher droit au cœur.

Mais tenue par le bras et entraînée par l’homme elle n’était qu’un sac de plus à traîner.

arathoustra n’etait pas un lache, et la totalite des eaux de Toril n’aurait ete suffisante a remplir le quart de la moitie de son cœur, mais il ne pouvait faire demi-tour, c’etait de la pure folie. Non pas qu’un brin de folie et une once d’improvisation fussent pour deplaire a l’aquafondien, non, mais dans ce cas precis l’echec lui apparaissait comme elementaire et meme ineluctable. Soit ses compagnons se seraient fait prendre et il ne reussirait qu’a ajouter au total des morts ou des prisonniers vu les moyens possedes par le marchand, soit il se retrouverait aux prises avec des gardes sans rien a se mettre sous la dent car Neferis, Nish et Rosimar auraient deja pris la poudre d’escampette.

Il y avait de plus un element perturbateur qui s’etait subtilement immisce dans son action : Zedriniset. Sans que le jeune homme ne s’en rende compte, celui-ci s’etait saisi mentalement de ses muscles pour tendre son bras vers le poignet de la frele halfeline et ainsi commencer a la trainer a sa suite. Et il etait clair qu’il ne laisserait pas son hote revenir sur ses pas.

¤ Tu vas t’empresser de quitter les lieux en prenant cette foutue corde ou « on » balance la gamine par cette ravissante fenetre. ¤

Zarathoustra regarda un instant cet objet qu’il percevait auparavant comme une ouverture sur l’avenir et crut y voir apparaître le visage terrifie de son alliee de circonstance. Il ne pouvait plus reculer. L’aquafondien lacha le poignet de la jeune halfeline et la regarda, un sourire impuissant eclairant son visage aux traits subtiles.

- Je ne te forcerai pas a me suivre, mais c’est par la que je sors, dit-il en montrant d’un geste nonchalant du menton la fenetre a laquelle il tournait le dos. En ce qui concerne mes compagnons, j’ai mes moyens de communiquer avec eux et ils ont fait marche arriere, je les retrouverai la ou nous avions convenu.

L’aede n’avait aucune idee de ce qu’il etait advenu de ses compagnons et ils etaient trop loin pour que Zedriniset puisse entrer en contact avec eux, aussi il s’hasardait en conjectures qui convenaient aussi bien a appaiser son esprit chavirant qu’a soutenir son propos devant Tasshill. Le mensonge, ou plutot la subtile elaboration de la verite etait chez lui comme une deuxieme nature lui permettant de faire briller la vie d’un autre eclat, un peu comme un marchand frottait sur un anneau d’or pour le faire etinceller aux yeux de clients n’attendant que de deviner les merveilles qu’il offrait.

- Je ne voulais pas te faire mal, excuse moi, mais si un homme capable de petrifier hante ces lieux, il faudrait etre fou pour s’y risquer… a moins qu’on ne s’y prepare.

L’ensorceleur ne laisserait pas s’echapper celui qui avait corrompu la fin de son epopee et le pourchasserait jusqu'à la Cite des Splendeurs s’il le fallait. Mais conscient que l’homme en question devait etre d’une grande puissance, il devrait s’armer en fonction. Et selon lui, l’une des meilleures armes etait la connaissance, il en apprendrait donc plus sur ce voleur, mais comment ? Il n’en n’avait aucune idee certes, mais ce n’etait pas non plus la question qui requerait toute son attention a l’instant.

L’aquafondien refit finalement son elegant demi-tour sur un pied, saisit la poignee de la fenetre aux lumieres chatoyantes de ses deux mains et l’ouvrit comme on se jette dans la vie lorsque l’on pense que Notre Dame Enjouee sourit aux audacieux : avec l’energie de l’espoir. Il prononca simultanement quelques mots a voix basse, comme il faisait souvent lorsqu’il sentait qu’il forcait son fil sur la tapisserie du destin. S'il usait de l'elfique en ces cas-la, c'etait surtout pour souligner l'elegance et la solennite de l'instant.

’

MD

Zarathoustra, Tass

La fenêtre s’ouvrit sans bruit, crépitante de magie des protections qui ne devaient fonctionner que dans un sens et qui se brisèrent sans un bruit. Déjà les fils de la Toile, visibles tels de longs cheveux bleus translucides, tentaient de reconstituer la trame de protection, ils n’avaient pas de temps à perdre.
Pas de gardes, tout au plus quelques badauds peu désireux de se mêler d’une affaire ne les concernant pas le moins du monde. Les quelques trois mètres les séparant du sol et de la rue étroite en contrebas ne parurent pas un véritable obstacle pour l’arcaniste et après avoir lancé un "Au voleur, attrapez-le !" du plus bel effet, il mit son plan à exécution, jetant son sac de linge par la fenêtre et le rejoignant d’un saut …
Jet d’acrobatie de Zarathoustra, DD15 : 9(dé) +0 = 9 : Echec
Jet de saut de Zarathoustra, DD15 : 13(dé) -1 = 12 : Echec
Chute 3m (amortis) : 1d6 dégâts non létaux = 2 dégâts non létaux (endolori)
… qui s’il manquait de style ne lui occasionna que quelques douleurs dans les jambes et l’arrière-train, rappelant à son bon souvenir que son sac à dos se trouvait dans le tas.
Pour ton matériel, seules ta pique et ta yarting ne pouvaient être emballés dans les draps, ton sac comporte toujours tout le reste

Passant la tête par la fenêtre, les passants ayant détourné le regard pour ne pas être pris à témoin, Tass suivit …
Jet d’acrobatie de Tass, DD15 : 18(dé) +0 = 18 : Réussite, chute réduite de 3m
… avec une grâce toute féline.

Nish, Néféris, Korjalahann

Une curieuse procession commença alors. Résignés, Nish et Néféris suivaient le marchand, mal à l’aise et en proie à de nombreuses questions sans réponse, complètement perdus, trompés qu’ils avaient du être. L’Elfe fermait la marche. Montant la double volée d’escalier après laquelle Zarathoustra avait disparu, ils passèrent sous la baie moulurée.
Ils traversèrent le couloir jusqu’à la porte du fond qu’il ouvrit d’une main sure, le marchand marqua une pause, comme surpris par quelque chose. Le courant d’air causé par la fenêtre entrouverte peut-être… Une grande table en bois foncé trônait en son centre, entourée de huit chaises aux coussins de velours bleu roi. Guireg fit le tour ferma la dite fenêtre, et s’assit, offrant à ses "visiteurs" de faire de même.

- Bonjour à tous. Je crois que je vous dois quelques explications.
Le marchand ne se séparait plus du sourire qu’il avait arboré en ouvrant la porte sur Nish et Néféris. Adressant un sourire complice à l’Elfe, il poursuivit pour les aventuriers encore éberlués par l’enchaînement étrange dont ils avaient été victimes : - "Comme vous l’avez peut-être compris, je suis marchand d’œuvres d’arts, m’intéressant naturellement aux pièces les plus esthétiques … et chères de la Côte des Epées comme d’ailleurs. La valeur marchande de certaines est telle qu’il est totalement exclu de les exposer ou de les entreposer et nous devons faire preuve d’une grande imagination pour certaines transactions. Et c’est là que vous étiez sensés intervenir."

Le marchand marqua une pause, à la manière d’un conteur ravit de retenir l’attention de son auditoire.
- Nous avions convenu avec votre employeur que vous passeriez prendre possession d’un coffret à son attention et j’ai … désactivé certaines protections. Visiblement trop tôt puisque celui-ci a disparu. Le regard de l’homme se perdit dans le vide, il se parlait à lui-même, baissant la voix : - "C’est surprenant, car même si celui-ci avait de quoi attiser la convoitise, je pensais que personne n’en avait eu connaissance … il faut croire que … a moins que … de toutes façons ils ne pourront pas l’ouvrir …"

S’en rendant compte, il secoua la tête et reprit son sourire de convenance : - "Toute cette mise en scène devait assurer la plus grande discrétion, j’espère que vous le comprenez et ne jugerez pas trop sévèrement votre employeur pour la manière dont il a pu jouer avec la vérité. Mais j’en oublie la plus élémentaire politesse ! Je me nomme Guireg et je vous présente mon ami Korjalahann, qui s’est illustré face à votre curieux compagnon, et qui, si vous acceptez cette proposition, pourrait vous aider. La perte de ce coffret est fâcheuse pour ma réputation aussi suis-je prêt à me montrer généreux envers vous si vous acceptiez de partir à la chasse au voleur. Qu’en dites-vous ? Vous aurez bien évidemment le moyen de le suivre à la trace."

Tasshill se releva, réajusta ses chausses, tourna la tête de droite à gauche afin de s’assurer que la garde ne vienne s’enquérir de l’appelle de Zara. Ne voyant rien venir qui porte armure et étant pleinement ignorés par les passants, la petite hin passa ses petites mains sous les bras de son compagnon pour l’aider à se relever.

- Ca va l’Aède pas de casse, t’as fait une chute impressionnante.

Ne pouvant pas le soulever toute seule elle se redressa et alla chercher les affaires de l’homme avant que quelques voleurs ne viennent s’en occuper.
Puis revenant auprès de lui, elle commença son sermon.


- Je te l’avais bien dit que c’était une mauvaise idée de passer par cette maudite fenêtre, en plus en l’ouvrant on n’a faillit c’la faire péter à la face. J’te jure et on dit que c’est moi l’écervelée, qu’en fait qu’à sa tête. Bon aller j’ten veux pas, mais fait attention la prochaine fois

Le ton et le regard de la petite roublarde se voulaient dur et rassurante à la fois comme celle d’une mère réprimandant son enfant.

- Bon, il faudrait penser à bouger maintenant, on n’a un coffret à retrouver et je compte bien me venger de ma pétrification.

e seul evenement qui aurait pu contrarier le plan de Zarathoustra desormais etait qu’il se torde la cheville suite a une mauvaise reception, aussi prenant trop de precaution afin d’eviter cela, l’ensorceleur chuta sur son seant. Pensant que la jeune halfeline aurait besoin de son aide, il leva les yeux pour s'apercevoir qu'elle avait bondi avec bien plus de grace que lui-meme. Tout cela ravit le jeune homme qui n’avait pas un orgueil demesure. Il aimait bien sur mettre les formes et incarner l’elegance, mais il ne vivait pas pour les autres et leur jugement des apparences, ce qui l’affranchissait de ce sentiment bien masculin.

Souriant a Tass alors qu’il recuperait son sac, il s’attendait a essuyer une pique de son alliee de circonstance. Mais elle n’en fit rien et prefera le sermonner. L’aquafondien dut admettre que la situation etait assez etrange. Il se faisait dicter une lecon, comme une mere disputant son enfant imprudent, si ce n’est que la mere dans ce cas ressemblait a une fillette. Il se releva, se frotta legerement les fesses et alimenta encore le grotesque en se fendant d’un salut theatral devant l’halfeline. Le jeune homme saisit ensuite la main de Tass et l’entraina a sa suite, courant dans la rue comme on court apres son destin.

Une pensee triturait cependant l’esprit de l’homme a la verve eclatante, Tasshill s’etait assimilee a sa mission et avait decide de l’accompagner afin de retrouver le coffret. Zarathoustra aimait jouer sur les apparences et ne jugeait par consequent personne a la hate, mais il doutait tout de meme que l’halfeline puisse serieusement envisager de se venger d’un homme assez puissant pour la changer en pierre.

- Je ne sais pas ce que tu faisais la ni avec quel encre tu vas ecrire les pages du livre narrant ta vie future, mais je n’en ai moi non plus pas fini avec cette histoire. J’aimerais bien savoir ce qui te pousse a vouloir poursuivre cet homme en ma compagnie et je doute que tu aies entrepris cela toute seule. Mais nous n’avons pas vraiment le temps de parler. Je dois retrouver mes compagnons, et je suppose toi les tiens. Alors viens donc me voir un jour a la Cite des Splendeurs si tu veux reparler de l’incroyable evasion de Luskan comme les menestrels itinerants ont deja nomme notre epopee. J’erre bien souvent entre la Jeune Fille Endormie et le Sourire de Selune apres le coucher du soleil, ajouta-t-il en ponctuant ses mots d’un clin d’œil.

Ces habitudes etaient bien celles de Zarathoustra lorsqu’il vivait dans la Cite des Splendeurs. Il passait souvent l’heure qui precedait le coucher du soleil sur le port, observant les retrouvailles entre les marins et leurs epouses. Spectateur de la vie et de l’attachement visceral de deux etres, il se sentait lui-meme vivre lorsque ce bonheur affiche creait chez lui aussi bien un sentiment de bonheur partage qu’une intense douleur lui rappelant sa propre solitude. Aussitôt a la taverne, il oubliait la plupart du temps bien vite cette douleur pour dessiner de nouveaux contours a sa vie. Mais il y trouvait parfois des artistes qui le ramenait a cette douce melancolie provoquee par la decouverte des myriades de beautes cachees que recele la vie.

Mais l’aquafondien arpentait pour le moment les rues de Luskan, et poursuivait sa course afin de rester dans son role de pourchasseur de mecreant. Il avait pris soin de se diriger dans la direction qu’il pensait etre celle du Sabre d’abordage. Ce heros au grand cœur n’avait ete que trop solitaire et se l’avouait lui-meme a demi mot en cet instant. Il voulait poursuivre cette quete avec ses compagnons et esperait naivement qu’il ne leur soit rien arrive. L’aubergiste le dissimulerait surement volontiers et le previendrait si d’aventure Nish, Rosimar ou Neferis venaient a rejoindre la chaleureuse taverne. En ce qui concernait l’halfeline, il ne savait rien d’elle et ne voulait pas se risquer a la meler a cette affaire. Meme un insouciant comme Zarathoustra ne parlait pas d’une mission consideree secrete a une inconnue.

Pour couper le sifflet à Nish, il fallait parfois faire fort. Durant la traversée des égoûts, il avait compris que le silence était un élément important pour la réussite de leur affaire, tout comme lors de leur intrusion dans la maison. Mais là, les révélations du marchand avait littéralement coupé le souffle au Hin qui n'en croyait pas ses oreilles. Il ouvrait grand les yeux et, si sa bouche ne pendait pas au bout de sa machoire, c'était simplement parce qu'il gardait les lèvres closes dans une légère et discrète moue.

N'avait-il pas rêvé ces paroles ? Heureusement pour lui, le Hin s'était assis comme on l'avait invité à le faire. Le marchand s'était présenté et avait présenté également l'elfe à ses cotés. Et il leur avait fait une proposition ? Le Barde ne comprenait plus. Leur mission n'était en réalité qu'une mascarade si l'on se fiait à ce marchand. Mais, pouvait-on lui faire confiance ? Ce point était sujet à caution. La prudence était de mise et Nish pria pour que sa langue ne fourche pas.

- Enchanté, si je puis dire dans des circonstances aussi étranges. Je suis, je l'avoue, étonné par les révélations que vous venez de nous faire mais, il se trouve qu'il y a quelques points qui me semblent obscurs... D'un geste de la main, il désigna Néféris. "Je suis certain qu'il en est de même pour mon camarade."

¤ Il s'attends peut-être à ce que l'on se présente mais, pour le moment, je ne lui accorde pas ma confiance alors, il se passera de nos noms. Au pire, il suffira d'en inventer. Je suis sûr que Néféris arrivera à des conclusions similaires... Mais, je me demande où se trouve notre complice et sa trouvaille... ¤

Même s'il le cachait, l'Halfelin était inquiet. La situation était devenue passablement compliquée, Zarathoustra avait disparu, Rosimar était prisonnier et le propriétaire de l'objet qu'ils étaient venu dérober leur demander de l'aide pour mettre le grappin sur un voleur. Si la journée continuait ainsi, le Barde sentait qu'il finirait avec une migraine atroce. Il soupira doucement, se composa une mine sérieuse et étudia attentivement ses interlocuteurs, comme s'il cherchait à percevoir leurs motivations réelles ou s'ils n'étaient pas en train de leur jouer une vilaine comédie. Il lâcha alors, d'un ton poli mais ferme.

- Pour votre affaire, il nous faut un petit temps de réflexion. Et aussi des éclaircissements. Que va-t-il arriver à notre compère que vous avez capturé et pourquoi ? Ensuite, même si, pour ma part, je ne prends aucune décision pour l'instant, éclairez-nous de votre mieux sur cette affaire je vous prie. J'aime savoir dans quoi je marche et je n'ai aucune envie, je vous assure, de poser le pieds sur une planche pourrie...

Méfiant et l'air encore plus hautain et distant que d'habitude, Néféris suivit Nish et prit place dans le fauteuil que le marchant leur indiquait. Il n'aimait pas son sourire aimable et tout ceci sonnait faux à ses oreilles. Le marchant était trop bavard, trop ouvert et essayait trop de leur être agréable.

Et forçément cela renforçait la méfiance du génasi qui commencait à en avoir par dessus la tête de se faire duper. SI le marchand avait raison, leur employeur s'était bien foutu d'eux. Et s'il avait tort. Ma foi... qui croire dans ce dédale de mansonges et de demi-vérités? Négféris était un guerrier... La subtilité, sans lui être étrangère, ne lui était pas familière. Hors là, il était perdu et il détestait cela.

Alors voilà qu'ils devaient se lancer à la suite de vrais voleurs et récupérer ce coffret? Mais surtout, ce qui le génait, c'était le fait que le marchand veuille leur adjoindre l'aide de l'elfe qui était avec lui. Excellent moyen de garder un oeil sur eux ou de les trahir par la suite...

Nish se fit la voix de leur petit groupe (de deux). Il exrpima sa surprise et ses doutes et surtout ne révéla par leur identité. Un léger sourire d'approbation effleura les lèvres du génasi pour aussitôt disparaître derrière son air impavide. Quand l'halfelin eut fini, il enchaîna :

- "Cette affaire prend une drôle de tournure. Nous avons déjà été trompés par notre employeur. Oh, je ne remet pas en question le pourquoi de la chose. Une fuite est si vite arrivée... il semblerait pourtant que votre petite duperie n'ait servie à rien."

Il eut un sourire arrogant. Il ne parlait pas souvent, Néféris, tous ses compagnons avaient pu le remarquer. Au moins quand il était silencieux, ne montrait-il pas son arrogance héritée de sa race.

- "Est-ce là un nouveau mensonge? Comment déméler vérité de faux semblants messire? Pourquoi accepterions-nous votre mission?"

Il haussa les épaules :

- "En tout cas, j'espère que si nous acceptons, nos honoraires évolueront en conséquence..."

Il jeta un regard à Nish avant de revenir au marchand :

- "Et de quels moyens disposez-vous pour le suivre à la trace?"

Korjalahann leva la main avant que le marchand ait pu répondre aux questions de ses deux visiteurs, au risque de le couper et de s’avancer : - "Avoir l’assurance que le vieil homme est des vôtres simplifiera les choses et lui évitera la douloureuse expérience du questionnement… Même si son attitude, qui n’avait rien de la discrétion attendue dans ce genre d’opération, pose d’autres questions et devrait vous inviter à considérer qu’il ne souhaitait peut-être pas votre réussite. Notre intervention aura écarté les gardes le temps nécessaire. Il ne lui arrivera rien."

L’elfe était resté debout, les mains fermement appuyées sur le dossier de la chaise devant lui, à droite du marchand. Il regardait Nish et Néféris tour à tour, parlant sur un ton monocorde qui devait être inaudible à une éventuelle oreille tendue de l’autre côté de la porte. Il comprenait que tous deux se considèrent trompés par leur employeur, il connaissait ses méthodes depuis toujours et s’il s’était habitué à la part de mystère accompagnant chacune de ses missions, il comprenait que ceci puisse dérouter ceux qui en vivaient leur première.

Il leur fallait par contre aller de l’avant et mettre leurs questions temporairement de côté, pour le bien de leur mission et de son ‘ami’ Guireg. Cette affaire l’intriguait presque autant, la poursuite de quelqu’un capable de prendre connaissance du coffret s’annoncerait exaltante, même les gardes de la maison devaient en ignorer l’existence !

- Si tout cela vous semble étrange, c’est que vous ne connaissez pas cette ville qu’on ne traverse sans être épié que par ses égouts, où le moindre commerce est surveillé et la piraterie encouragée. Pour ce qui est de la récompense et du moyen de suivre le voleur … Guireg ? Qu’en est-il ?

¤ Viens donc me voir un jour à la cité des splendeurs ¤ Dit-elle en imitant le ton de Zarathoustra, histoire de s’en amuser.

¤ Si il croit que je vais le lâcher comme ça, il se met le doigt dans l’œil, j’ai des ordres, moi et en plus j’ai horreur de me faire pétrifier ¤.

Tasshill n’avait certainement pas l’intention de laisser partir son nouveau compagnon de route pour deux raisons bien précises.

Elle avait reçu des ordres bien précis du « cercle » et elle tenait à les honorer, il ne fallait pas badiner avec l’Amiral et elle le savait. C’était un « homme » juste et bon si l’on arrivait à garder sa confiance.
La deuxième raison était que l’humain la sauvée après sa transformation en statue pour oiseaux et Tass s’était entichée de Zarathoustra comme elle en avait l’habitude lors de ses précédentes rencontres. Elle n’était pas amoureuse de cet homme mais elle était très réceptive à son charme malgré le faite quelle ne comprenait pas toujours ce qu’il disait et la petite hin était bien décidée à l’aider à son tour.


- Je te suis, que tu le veuille ou non, j’ai une dette envers toi et je conte bien l’honorer, de plus nous sommes dorénavant dans la même galère alors il est hors de question que nous, nous séparions.

Emboîtant le pas de Zarathoustra, Tass se dit qu’elle tairait pour l’instant sa mission donnée par la guilde de l’Ouroboros.

’aquafondien commencait a avoir de serieux doutes en ce qui concernait sa partenaire d’escapade. Elle ne semblait ni dangereuse ni meme comploteuse, mais Zarathoustra etait bien place pour savoir comment un etre peut jouer sur les apparences afin d’approcher son but. Pourquoi tenait-elle tant a l’accompagner ?
¤ Elle se sent peut-etre seul apres tout. Pourquoi un esprit se voulant eclaire doit-il toujours envisager le pire des cas avant d’entrevoir le meilleur ? Surement encore une deformation perverse de notre soi-disant intelligence. ¤

Eh bien oui, le jeune homme avait des soupcons quant aux motivations de Tass, mais ce n’etait pas assez pour lui. Rebelle par nature, en cet instant il s’opposa a son esprit lui-meme, en mettant de cote ses doutes qu’il avait decretes etre les consequences de la perversite de son intelligence. Arretant sa course l’espace de quelques secondes, il mit un genou a terre pour regarder intensement la frele halfeline. Il lui mit les mains sur les epaules et lui sourit :

- Continuons ensemble alors mais oublie la dette, personne ne me devra jamais rien, on est tous dans le meme bateau. Allez, nous allons au Sabre d’abordage. J’espere que la-bas tu me raconteras comment tu t’es trouvee en haillons chez un grand marchand de Luskan… Allons-y !