Un grand projet en route, Second chapitre de Fortnouveau

Au mots de son cousin, Nimuë lâcha un soupir de résignation. Allons-bon. Il allait falloir écouter les bavardages d'un primate à présent... Décidément, la marche promettait d'être joyeuse.

La jeune druidesse n'avait rien contre l'homme a proprement parler ; son... enthousiame débordant le lui avait à vrai dire rendu plutôt sympathique, mais elle connaissait ce genre d'homme et leurs histoires.
Elle en avait entendus, du temps ou elle était serveuse à l'auberge, des voyageurs simples, un peu primitifs et aiséments satisfaits raconter leurs déboires, les anecdotes de leur vie quotidienne et leur histoire.
Parfois, ça l'amusait ou ça l'intéressait, mais ce jour-là, elle ne se sentait vraiment pas d'humeur.

En fait, elle ressentait le besoin de silence pour réfléchir à ces nouvelles perspectives qui s'ouvraient à elle, et à ces situations inconnues auxquelles il lui faudrait faire face. Cette mission qui lui était si étrangère ; l'impression que son apprentissage de druide ne lui servirait en rien ; la compagnie continue de ces deux-là qui ne lui permettraient pas de vivre comme elle l'entendait, de s'éloigner ou de se renfermer quand elle en aurait besoin ; la peur d'avoir à fournir un effort physique prolongé que son corps ne pourrait supporter ; et l'appréhension en général face à une vie dont elle ne savait rien.

Ce n'était qu'une fois lancée sur les chemins qu'elle prenait enfin compte de tout ça.
Oui, elle aurait aimé un peu de calme pour envisager le tout posément, et en parler avec son cousin, si possible.
Elle lança vers ce dernier un regard empreint d'un léger ressentiment, et porta ses yeux las sur Malaka, se préparant à des débordements aussi intempestifs qu'importuns.

Nibleth ne trouva donc rien d’intéressant pour le combat dans le chargement du chariot, toute fois il avait trouvé ce morceau de viande qu’il pensait pouvoir utiliser à bon escient. Il se retourna en entendant les cris poussés par les assaillants et fut d’autant plus surpris par celui de sa camarade. Le combat fut engagé par les gobelins qui blessèrent Mikaïl, dans le même temps la gnome venait de jeter un objet dans la direction des créatures. La phrase qu’elle tint dans la seconde qui suivait son action laissa tout de même sourire le moine malgré la situation. ¤ Petite Opaline, toi qui ne jure que par ta boussole voilà que tu la jette, si ce n’est pas là la preuve de son inutilité… Moi je saurais bien me déplacé sans cela… ¤

Le jeune homme revint à lui et couru en direction des petits monstres, il lui fallait tenter la diplomatie et les négociations avant que cela ne soit trop tard. ¤ Bon… j’envois ça et on voit c’que ça donne ! Et si cela n’est pas suffisant j’irais apposer la marque de mes phalanges destructrices sur leur tête. Elles sont déjà assez moches comme cela, il serait dommage de les abimer d’avantage ¤

Dans l’élan de sa course il jeta la viande en direction des gobelins en espérant éviter le bain de sang.

-Manger ça gobelins ! Laissez nous, et vous vivrez, si vous insistez vous mourrez !

La balle était dans le camp des gobelins, et qui sais peut être que si ils acceptaient, pour un morceau de viande en plus il pourrait leur soutirer quelques informations si toute fois les créatures le comprenaient. C’est ce qui frappa Nibleth lorsque le morceau de viande quitta sa main et qu’il prononça ses mots. ¤ Et si ces nigaud ne comprennent rien ? bah, avec un peu de chance ils se jetteront d’eux même sur la viande… ¤

Le moine allait toujours de l’avant, vers l’ennemi, au cas où leur réaction ne soit pas satisfaisante…

Ainsi une faible menace se cachait derrière la dune mais ce n'était pas deux malheureux gobelins qui allaient ralentir longtemps l'expédition. Grimaçant encore sous la légère douleur causée par sa blessure, Mikaïl laissa tomber à ses pieds l'arbalète devenue inutile et fit un pas en arrière. Les mains enfin libres, le magicien fouilla dans sa bourse à composantes, hésitant encore sur le sort à employer.
Les cris du moine lui parvenaient comme dans un brouillard. Nibleth voulait éviter de faire couler le sang et tentait d'intimider les petits êtres. La solution était peut-être plus adapter qu'un assaut brutal aussi Mikaïl changea légèrement de stratégie.

Plutôt qu'un sort destructeur, le jeune noble allait tenter de neutraliser en douceur les assaillants.
La main du magicien se détendit, projetant, vers les gobelins, de la poudre colorée.
Alors que la poussière rouge, bleue et jaune volait dans la direction des cibles, une voix ferme s'éleva, prononçant distinctement la formule de l'incantation. Le regard fixe, l'abjurateur était concentré, espérant voir s'effondrer devant lui les deux peaux-vertes.

Mikaïl lance "Couleurs dansantes" sur les deux gobelins

Lent à la réaction, pour changer, Ullimar n'aperçu les deux goblinoïdes qu’une fois le mage blessé par l’arme primitive. Tournant vers ses autres compagnons son visage afin de les prévenir de l’agression, il se rendit assez vite compte, haussant un sourcil, que tout le monde était déjà sur ses gardes. Un petit sourire effleura les lévres du jeune homme tandis qu'il observait la formation de combat peu commune qu'avait adoptée la troupe.

¤Bien… la demie portion compte lapider les mécréants à coup de boussole pendant que notre icône de la beauté leur installe le bivouac… L’affront risque d’être intéressant. ¤

Le bâton solidement tenu dans ses mains, le tymoréen gardait un œil sur le combat, protégeant le chargement et lui-même au cas où les créatures arriverait à portée de son arme.
Bien que sa posture défensive semblait le tenir à l’écart du combat, il guettait du regard les alentours au cas où l’embuscade ne se serait pas résumée à ces deux petites et laides créatures. Il n'était pas du genre à foncer dans la mêlée, se battre était déjà assez fatiguant comme ça et ils venaient tout juste d'entamer leur périple.

Ullimar reste sur ses gardes

MJ


Jet d'attaque au corps à corps du 2e gobelin : 17(Dé)+2=19 Réussite.
Pv de Mikaïl : 5-3=2.
Jet de concentration de Mikaïl : 10(Dé)+4=14 Réussite.
Jet de volonté de 2e gobelin : 18(Dé)-1=17Réussite.
Jet de volonté du 1er gobelin : 16(Dé)-1=15 Echec.
1er gobelin inconscient pendant 6rounds.
Jet d'attaque à distance de Rhéa : 4(Dé)+3=7 Echec.

Mikaïl, Nibleth, Rhéa et Ullimar :

La poudre multicolore qui volait dans les airs n’eut pas les effets escomptés, mais marcha tout de même à moitié. Le gobelin qui se trouvait légèrement en retrait par rapport à son compagnon perdit connaissance pendant sa course, ce qui lui fit dévaler la pente en roulant. Quand au second être vert, il passa aisément au travers du brouillard coloré et son morgenstern vint frapper violemment l’épaule du mage déjà blessé.
Etant décalée de quelques mètres sur la droite de Mikaïl, la jeune Rhéa tira une flèche sur la créature hostile aussi vite qu’elle put, c’est sûrement ce qui lui fit rater son tir…
Le projectile manquait de vitesse et vint mourir dans le sable une dizaine de mètres plus loin.

Nibleth comprit vite que ce n’était pas la nourriture qui intéressait les gobelins, il lâcha donc son morceau de viande et emboîta le pas à la jeune gnome qui fonçait sur ses ennemis en hurlant.
L’abjurateur était bien blessé, si le groupe ne réagit pas rapidement, il risquerait de se retrouver hors de combat…


Gastibelza et Nimuë :

Malaka entendit la requête du damarien et se mit à réfléchir, chose, il faut bien le dire, qu’il ne faisait pas souvent. Puis lui vint une idée, chose qui lui arrive encore moins souvent…
-Et bien, je pense que mon histoire peut vous intéresser. Il se peut qu’elle ne soit pas tout à fait exacte car on me l’a racontée, vous allez comprendre.
Voyez vous, je suis né ici il y a déjà vingt-trois printemps, tout le monde me connaît et me prend pour l’idiot du village, mais ça n’a pas toujours été ainsi. En effet, lorsque j’étais encore un enfant, mes parents ainsi que mes proches étaient fascinés par ma grande intelligence et désespérés par ma fâcheuse tendance à être maladroit et à attirer les ennuis. Tout le monde voyait en moi un futur grand homme important au sein de ce village, je résolvais des calculs extrêmement difficiles, je concevais des plans et dessins très détaillés pour la construction d’objet divers, et à ce qu’il parait, je commençais même à toucher à la magie. Mais vers mes dix ans, tout bascula.

Il fit une pause, fermant les yeux en s’imaginant la scène, sa déception se lisait sur son visage.
-J’étais en plein expérience, je mélangeais des produits car j’étais sur le point de fabriquer quelque chose de révolutionnaire, mais ma maladresse me joua des tours. Je voulu prendre un objet derrière moi et je trébucha sur un morceau de bois que j’avais posé sur le sol. Je voulu me rattraper mais je n’ai fait que renverser ma table de travail. Des liquides se mélangèrent, ce qui provoqua une sorte d’explosion. De nombreuses choses me tombèrent sur la tête, puis plus rien… Plus aucun souvenir de ces dix années, un grand trou noir. Je suis un idiot qui n’a conservé que l’éducation que lui ont donné ses parents et sa maladresse. Comme je voulais quand même être utile pour le village, j’ai décidé d’apprendre à manier les armes et à endurcir mon corps. Voilà, c’était l’histoire d’un idiot malchanceux…

Le jeune Malaka baissa la tête et marchait en regardant le sol. Il ne parlait plus, il se contentait d’avancer.

Son histoire n’avait peut être pas enjolivé la situation mais au moins, le groupe avait pas mal avancé. Sundabar n’était maintenant plus très loin…


Jet d'initiative :
Opaline : 19
Gobelin 2 : 18
Rhéa : 15
Mikaïl : 13
Nibleth : 7
Ullimar : 5

¤Bingo, on a rendu notre garde nostalique. Au moins, on a fait un bon bout de chemin.¤ Gastibelza s'approcha du garde perdu dans ses pensées, lui mit une main sur l'épaule et la laissa là un petit bout de temps, cherchant ce qu'il pouvait dire pour réconforter un peu Malaka.

Il n'eut que la possibilité de le réconforter en lui mentant à moitié, et c'est ainsi qu'il embellit sa propre histoire : "C'est amusant, mais nos histoires se ressemblent un peu. Moi, ma vie n'a pas de sens jusqu'à ma vingtième année environ, ou plutôt, elle a perdu tout son sens au cours de la dix-septième. En effet, j'étais fortement amoureux, et depuis bien longtemps, d'une fille de mon village, qui avait à peu près mon âge. Vu que nous nous appréciions beaucoup, et que nous passions beaucoup de temps ensemble, je la croyais promise à moi. Quelle ne fut donc pas mon désarroi quand elle s'enfuit du village avec un autre jeune homme, plus âgé, et qu'elle me laissa seul. Peut être aurais-je dû mettre fin à mes jours, mais même cela je n'en étais guère capable. Je demandai à quitter le village, mais mes parents m'en interdirent. Je dus attendre leur mort pour être enfin libre de tout fardeau. Je ne puis même pas dire que je vis mainteant la vie que je veux, car je ne connais pas la vie que je voudrais vivre.¤

Sans le vouloir, le jeune rôdeur s'était remis le nez sur son passé, chose qu'il n'avait pas fait depuis longtemps. Il ne se rappelait pas que c'était aussi douleureux. Finalement, l'histoire racontée n'était qu'une légère caricature de la véritable ; et dès le début du récit il comprit qu'il avait fait une erreur en la racontant, mais il ne pouvait déjà plus revenir en arrière.

Il avait lâché l'épaule du garde, et marchait maintenant à côté de lui, la tête baissée tout comme lui, au rythme de ses pas. Sans aucun doute, la situation devait être plus que comique aux yeux d'une tiers personne ; Nimuë ne devait pas s'ennuyer.

Quand le gobelin porta un deuxième coup au lanceur de sort le moine compris que leurs ennemis ne voulaient pas seulement manger. Il lui fallait à présent agir, et vite s’il ne voulait pas qu’un de ses compagnons laisse sa vie dans ce combat. Nibleth se rua donc sur le gobelin encore debout avec sa petite idée en tête…

¤ Très bien, je me débarrasse de celui-ci pour qu’il se rende compte que je suis inévitablement le meilleur d’entre eux, ensuite j’utiliserais mes écharpes pour attacher solidement celui qui s’est évanouit. ¤

Cela paraissait être l’ordre le plus judicieux évidement, on n’attache pas un ennemi si un autre est encore debout, encore fallait il que le moine se débarrasse du gêneur avant que son acolyte ne se réveille. N’ayant donc pas d’armes c’est les poings fermés qu’il continuait sa course pour envoyer le petit monstre dans l’autre monde, espérant frapper au plus vite pour en terminer rapidement…

Grimaçant sous le nouvel impact du morgenstern, Mikaïl ne put s'empêcher de faire un pas en arrière avec un cri de douleur. Pour la première fois depuis le début du combat, la peur venait de faire surface dans l'esprit du magicien. La douleur avait réveillé un des vieux démons. Peu habitué à souffrir physiquement, l'abjurateur commençait à craindre pour sa vie. Certes, un des deux adversaires était hors de combat (encore heureux que la blessure reçue n'ait pas trop nuis à la qualité du sort) mais il restait le deuxième, celui qui présentait le danger le plus sérieux.

Le gobelin était si près que le jeune noble pouvait sentir son haleine nauséabonde et voir le moindre détail de son faciès hideux. Reculant vivement pour tenter de se mettre hors de portée, Mikaïl cherchait juste à fuir son adversaire, son attention entièrement focalisée sur le moyen d'éviter les coups. Dans sa panique naissante, le thaumaturge ne pensait même plus à utiliser son art, il tentait juste de sauver sa vie en mettant le plus de distance possible entre lui et le monstre qui en voulait à sa vie.

MJ


Jet d'attaque d'Opaline : 19(Dé)+?=? Réussite.
PV du 2e gobelin : ?-10=?? Mourrant.

Devant l’urgence de sauver le magicien des griffes de la créature verdâtre, Opaline n’eut pas le temps de réfléchir, et c’est d’une façon peu académique qu’elle lança son cimetière. La lame vint se planter dans le thorax du gobelin qui fut littéralement projeté quelques mètres plus loin. C’est avec un bonheur non dissimulé qu’elle retrouva sa tendre et chère boussole. Elle la chérissait plus que tout au monde, c’est sûrement ce qui expliquait pourquoi elle se la frottait sur la joue en souriant…

Mikaïl avait frôlé la mort et il en était conscient, mais ce n’était pas le seul. Ses compagnons s’en étaient rendus compte également, voilà ce qui arrive lorsque l’on ne prend pas un ennemi au sérieux, si faible soit il.
Sans vérifier si le deuxième gobelin encore en vie était toujours inconscient, la jeune gnome retourna vers la charrette pour voir si tout était en ordre pour repartir. Trevis lui avait confié une mission et elle voulait à tout prix la mener à bien. Les cinq gardes, pourtant costauds à vue d’œil, n’avaient pas levé le petit doigt en voyant ce qui se passait, ils étaient restés en arrière surveillant leur précieuse charrette. C’est justement ce qu’était en train de leur reprocher la guide du groupe.
-Nan mais z’êtes vraiment inutiles ! Vous êtes des gros bras, vous voyez que ces jeunes gens s’battent et vous n’êtes même pas fichus de les aider ?!? Vous avez des biceps à la place de la cervelle ma parole ! Biges !

Elle était certes petite, mais elle savait se faire respecter, les fautifs gardaient tête baisser laissant passer l’orage au dessus de leur tête…

Nibleth arriva trop tard, il ne restait rien à frapper pour lui. Pour se consoler il prit tout de même le temps de mettre sur pied la deuxième partie de son plan. Il se dirigea vers le gobelin qui dormait et, comme prévu, il le ligota solidement avec ses écharpes. Pendant qu’il faisait ceci il échangea quelques mots avec le blessé.

-Et bien, il s’en ait fallu de peu dirait-on compagnon, vous avez bien failli y laisser votre vie me semble-t-il. ¤ Je voyage avec des empotés, heureusement qu’Opaline est intervenue. ¤ Prenez garde la prochaine fois mon ami, votre bravoure excessive aurait pu vous couter la vie, ne prenez plus des initiatives solitaires, mais ceci n’est qu’un conseil rien ne vous empêche de faire à votre guise. Voila que le moine se mit à sermonner Mikaïl, mais celui-ci le méritait peut être finalement, il s’était avancer seul vers ce qu’il pensait être un danger, sans même prévenir ses compagnons de route.

Le petit être vers était enfin attaché, pieds et mains liés. Nibleth le traina part les pieds jusqu’à la charrette, en chemin il récupéra la nourriture qu’il avait abandonné. Une fois en bas, il jeta de l’eau sur le visage du gobelin pour le réveiller, si cela ne suffisait pas il lui mettrait des baffes. Une fois que le petit humanoïde sera réveillé il faudra encore tenter de communiquer, et cela se révèlera s’en doute plus compliqué que le tuer, de toute façon c’est ce qu’il lui arrivera s’il refuse de coopérer… ¤ Cette chose doit bien savoir où se trouve une carrière dans les alentours, s’il s’obstine à ne pas vouloir parler, ou ne pas vouloir nous y conduire, il lui en coutera la vie. ¤