Un grand projet en route, Second chapitre de Fortnouveau

Une fois la porte passée, Ullimar leva mollement son poing dans les airs d'une manière quelque peu comique, montrant une nouvelle fois sa détermination par un long et délicat bâillement. Avant de s'engager à la suite de ses camarades, il laissa s'échapper au travers de quelques grognements des pensées pour lui même :

- Chouette ! En plus on emmène dans notre pique-nique de braves et vaillants soldats…

Ne se laissant pas distancer pour autant, le jeune prêtre jeta un bref regard à la demoiselle du groupe une fois parvenue à sa hauteur, songeur. Posant ensuite les yeux sur le dos du moine qui ouvrait la marche, il interrogea celle ci sur un ton neutre, semblant toujours un peu dans les vapeurs d'un matin difficile :

- Nous allons nous prendre nos distances avec le village, et je doute que cette escorte regorge d'éléments féminins, cela ne vous angoisse pas plus que ça, dame ?

Dit de manière très détaché, il ne semble pas, une fois n'est pas coutume, chercher à lancer une pique à la prêtresse.
Le soleil et l'air frais du matin rendait peu à peu les couleurs au visage de l'humain, levant les brumes de son esprit peu à peu, et rendant à son expression sa joie naturelle.

-De l’angoisse ?...Le mot est fort, vous ne trouvez pas ?

Créature atypique, la rébellion coulait à flots dans les veines de la prêtresse d’aussi loin qu’elle se souvienne. Enfant, elle provoquait déjà des catastrophes et stoïquement, essuyait des tempêtes que bien souvent son simple goût pour la provocation avait engendré. Mais Rhéa craignait-elle le danger pour autant ? Probablement mais c’était difficile d’en juger seulement en se basant sur sa réaction face à celui-ci. Elle ne cherchait pas la mort mais semblait ne pas la craindre et s’attirer des problèmes en toute insouciance était un don inné chez elle.

Pourtant aussi "border line" qu’elle puisse l’être, le temps avait en fin de compte réussi à l’assagir, du moins en partie. La raison et la sagesse qui trouvaient leurs pendants en cet esprit houleux et tortueux parvenaient de mieux en mieux à s’exprimer, du moins c’était le cas depuis quelques années déjà. La demi-elfe réalisait-elle pour autant tous les risques qu’elle encourait à chacune de ses missions ? Il semblait que non tant elle était dévouée à sa cause et surtout à son dieu mais on ne pouvait jurer de rien.

-Je n’ais pas reculé devant un loup-garou alors ce n’est pas quelques males qui risquent de m’effrayer.

La remarque se voulait détendue et amusante mais qui aurait pu prétendre réussir à sonder l’âme et surtout le cœur de Rhéa ? Sa détermination ne souffrait d’aucune faille et pourtant de temps à autre ses yeux clairs habituellement glacials trahissaient une étrange impression de mélancolie refoulée. On ne brave pas le danger quotidiennement sans raisons, surtout lorsque l’on est jeune et faible physiquement. C’était un fait, la sang mêlé cachait des choses dans les tréfonds de son âme torturée; jamais elle ne trouverait le repos et jamais elle n’arrêterait son combat jusqu’à ce que la mort la fauche…une seconde fois.

MJ



C’est avec un nouveau membre que le petit groupe se mit en route jusqu’au fort pour les derniers préparatifs. Sur le bout de chemin qu’ils avaient à faire, tous les passants qu’ils croisèrent leur souriaient comme s’ils faisaient déjà tous partie du village, comme si leur histoire était liée à Fortnouveau ou allait le devenir. Il y’a trois jours, ils n’étaient encore que de simples inconnus aux yeux des villageois, mais maintenant, ils étaient considérés comme des membres de cette grande ‘famille’. C’est amusant comme des informations de ce genre supposées confidentielles sont si vite connues de tout le monde…

Ce sont bien six personnes qui se tenaient à côté de la charrette, mais ce n’étaient pas tous des hommes. Il y avait une femme, une jeune gnome à la peau brune et aux longs cheveux gris attachés. Une belle petite jeune femme vêtu comme une voyageuse, avec une boussole dans sa main droite qu’elle ne lâchait jamais et consultait toutes les trente secondes…

Cinq hommes à ses côtés semblables aux gardes de la ville si ce n’est qu’ils portaient des armures de cuir et une épée à leur fourreau.
Mikaîl se précipita de vérifier le contenu de la charrette et trouva quelques pelles, pioches, des planches de bois et de grands sacs contenant des vivres, rien qui ne pouvait l’intéresser à première vue.

La jeune femmes sourit aux aventuriers et s’avança vers eux en s’inclinant.
-Bien l’bonjour. Vous devez être les fameux atouts de Trevis, parait que vous êtes des bons, on va bien voir ça !
Elle consulta sa boussole une fois de plus avant de donner une tape amicale sur l’épaule du mage.
-Bon alors on va se mettre en route, toi tu te mettra à l’arrière de la charrette avec le blondinet là pour surveiller nos arrières. Puis mon p’tit Nibleth et la jeune demoiselle viendront avec moi devant. C’est tout bon ? Pas de question ? C’est parfait on y va !
Elle ne leur laissa pas le temps de répondre qu’elle avait déjà donné l’ordre aux cinq hommes de pousser la charrette.
-Ha oui au fait ! Je me nomme Opaline…

La petite troupe faisait déjà route sous un beau ciel bleu, hors mis les quelques oiseaux dans les aires ou la grosse montagne devant eux, il n’y avait rien dans les alentours. Pas un arbre, pas un seul brun d’herbe, rien que des petits cailloux ou de la terre. A cause du poids et de la qualité de la charrette, le groupe avançait lentement, ils mettrons un certain temps avant d’arriver à destination.

Bien qu’il n’en sache pas plus que les trois autres sur ce qui l’attendait Nibleth ne fut point surpris de voir Opaline dans le cortège. Cette ravissante gnome connaissait sans doute la région mieux que personne, surtout qu’elle a toujours sa boussole à la main et il comptait bien là taquiner la dessus un peu plus tard. Il ne prit pas la peine de prendre connaissance du contenue de la charrette, il savait qu’il pouvait faire confiance aux préparatifs de Trevis, de plus l’un d’entre eux l’avait déjà fait et n’en semblait pas mécontent.

Obéissant aux ordres de sa « voisine », il prit la route à ses côtés…

- Je vois que dès qu’il s’agit d’un sujet qui touche à la roche tu te présentes, cela ne m’étonne en rien venant de toi. Ni, d’ailleurs, le fait que ton regard se perde sur l’aiguille de cette boussole. Courageuse mais pas téméraire, n’est-ce pas ? Il prononça cette dernière phrase sur un ton moqueur, mais loin de là en mal, c’était sa façon de taquiner le petit être. Etant installé ici depuis bientôt un an il connaissait la population de son village, dont Opaline, tout le temps en mouvement mais ayant toujours la crainte de se perdre… Je te fais confiance pour ce qui est de prendre cela sur le ton de l’humour, ne t’inquiètes pas tout ira bien. Du moins pour ce qui est de la route à suivre… Le jeune homme ne voulait pas trop s’avancer à ce sujet, il savait que la question du chemin avait une réponse, mais quand à ce qui pouvait se présenter sur celui-ci cela était autre chose. Ce n’est pas pour autant qu’il s’inquiétait de son sort, il comptait aider ses trois nouveaux compagnons, mais cette fois ci il devrait aussi protéger un habitant du village, tel était son serment et sa vocation…

¤ Qu’allons nous bien croiser, Trevis ne nous a surment pas donner ce petit régiment pour nous protéger d’un ours ou d’un corbeau, il doit s’attendre à ce que le danger nous tombe dessus, sur toi et moi petite créature. Je sais que j’excelle dans tous domaines et je pense bien qu’il en est conscient, mais s’il croit que je ne suffirais pas à la situation, surtout aidé de ces trois là c’est qu’il y a une raison… ¤

Il continuait à marcher, tout en étant dans ses songes il parvenait à rester concentrer sur l’environnement qu’il traversait ainsi qu’a une potentiel réponse de son amie…

Gasti et Nimue avaient bien prévu leur coup. Ils avaient fait un détour dans leur voyage la veille afin de passer par la fôret, endroit qu'ils appréciaient plus que tout aussi bien l'un que l'autre, ils s'étaient couché suffisamment près du fort pour y être tôt le lendemain matin. Et, en effet, ils ne s'étaient pas trompé.

Le jour n'avait pointé son nez que peu de temps plus tôt, et ils apercevaient déjà les habitations de bois. Le village ne semblait pas trop grand, il se tourna vers Nimue, lui sourit et dit d'un ton jovial, récapitulant les données aussi bien pour lui que pour elle: "Bonne nouvelle, nous ne devrions pas avoir de mal à trouver ce Trevis, surtout que les informations sont claires, on trouve la taverne qui se nomme La récompense du héros, rien que ça, on va au fond, et on le trouve dans une petite salle à part, d'après la compagnie, on s'installe, et on lui explique les raisons de notre présence ici, ou du moins une partie des raisons, il fit un léger clin d'oeil, et puis on voit bien ce qu'il en pense."

Ca devait bien être la cinquantième fois qu'il faisait cette récapitulation, en omettant celle qui avait hanté sa nuit, il était comme ça le rôdeur, il appréhendait toujours beaucoup les nouveaux contacts. Surtout que là, il avait quelque chose à cacher, et il détestait ça.

Heureusement, leur entrée dans la ville se passa sans problème, ils trouvèrent, grâce aux indications fournies par leur supérieur, la petite taverne, Gasti poussa la porte, après une longue inspiration, et entra. Il examina longuement la taverne: le comptoir se trouvait sur la gauche, tenu par un nain robuste(pléonasme sans doute) qu'il salua, le reste de la pièce était occupé par des tables et des chaises, quelques clients par ci par là. Il espérait d'ailleurs fortement que Trevis serait là. Ils se dirigèrent vers le fond, passant devant le comptoir, et trouvèrent sur la gauche un rideau pourpre. ¤Où, si ce n'est pas là?¤ Une nouvelle fois, il prit son inspiration, s'assura d'avoir sa cousine à ses côtés, et tira le rideau rouge avec le moins de bruit possible.

C'était lui, comme il l'avait imaginé, en effet brun avec des cheveux longs, grand et baraqué, il avait tourné la tête vers eux. Connaissant l'importance de l'homme dans son village, il s'inclina humblement avant de commencer à parler longuement, évitant de croiser trop souvent son regard, par respect: "Nos salutations, nous sommes désolés de vous déranger dans vos activités, mais nous souhaitions nous mettre à votre service dans les plus brefs délais. Nous sommes agents de la Compagnie des Marches, nous sommes chargés d'aider et de nous assurer du développement de votre ville."

Il recula d'un pas, afin de signaler qu'il avait terminé, encore une fois par pur respect, et attendit, tête baissée, réponses ou ordres de son interlocuteur.

Au petit discours de son cousin, Nimuë réprima à grand-peine un sourire. "Salutations"..."nous assurer du développement de votre ville"... Ces mots semblaient si étranges, si alambiqués, si...peu naturels, dans la bouche de Gasti. Tel qu'elle le connaissait, il avait du les tourner et les retourner dans sa tête toute la journée, jusqu'à les savoir par coeur.

Elle avait essayé, pourtant, d'apaiser son anxiété. Toutes les dix minutes, elle avait patiemment écouté avec le même air compréhensif le même petit 'récapitulatif de données'; elle avait fait son possible pour le distraire par des anecdotes et des souvenirs ; elle lui avait soufflé avant d'entrer que tout se passerait bien et qu'il suffisait de paraitre à l'aise et confiant.
Apparemment, ce dernier point n'était pas encore acquis...

Et puis, elle non plus n'en menait pas large. Au moment de franchir le lourd rideau de pourpre, elle avait senti la petite boule dure de la nervosité se nouer dans son estomac. Mais elle s'était avancée d'un pas décidé, elle avait regardé l'homme aux longs cheveux bruns droit dans les yeux pendant une demi seconde, avant de lui décocher un léger sourire de politesse et de s'incliner respectueusement, à l'image de son cousin.

Après une seconde de silence, c'est-à-dire le temps que l'envie de sourire lui soit passée, elle releva le visage et ajouta d'un ton clair et neutre :
"Je m'appelle Nimuë Cervanet, et mon cousin se nomme Gastibelza de Feréperon. Nous somme prêts à effectuer toute tâche, si vous avez besoin de nous."

Puis elle continua intérieurement : ¤S'il vous plait, trouvez-nous du travail, s'il vous plait... Qu'est-ce qu'on va faire si vous nous engagez pas ? Allez...¤
Ce pensant, elle avait baissé les yeux et repris sa posture légèrement courbée, attendant silencieusement.

Pensive, elle se contenta de suivre le moine d’un pas tranquille tandis qu’il se dirigeait vers la tête du convoi. Les yeux rivés vers le ciel, Rhéa se perdit dans la contemplation de cette vaste étendue azurée au point même de ne pas écouter les mots échangés par ces deux compagnons de route les plus proches.
Partir, changer d’air, la sang mêlé n’avait que cela en tête. Etait-ce le reflet de son inconstance avérée ou simplement la conséquence d’une passion trop marquée pour l’aventure et les découvertes ? Il n’en restait pas moins que voyager était l’une des rares choses en ce bas monde qui arrivait encore à lui procurer cette sensation de liberté mais aussi à lui rappeler qu’elle était bel et bien en vie. *Malgré l’injustice, la haine et la violence qui chaque jour font trembler cette terre, une vérité subsiste envers et contre tout : la beauté d’un ciel n’a pas de prix*

Finalement après quelques instants d’égarement, la prêtresse refit surface, le visage serein et le coeur apparemment apaisée. La route promettait d’être longue mais pour le moment l’optimisme passager qui avait gagné son esprit lui dictait de ne pas s’en faire et que tout ce passerait bien.
La petite jeune femme qui leur servait de guide semblait s’y connaître ; d’ailleurs à ce sujet, Rhéa afficha soudain un sourire ironique lorsqu’elle repensa à la remarque faite quelques instants plus tôt par Fazel dans la taverne. *Et non, je ne serais pas la seule femme de l’équipée….nouvelle plutôt rassurante j’en conviens* Car la demi-elfe avait beau jouer les durs, il n’en restait pas moins qu’elle avait quelque peu exagéré le fond de sa pensée lorsqu’elle avait affirmé ne pas redouter de partir en expédition seule avec une troupe de parfait inconnus. *Ah, je suppose que cela doit être le cas de tout le monde ici. Qui sait à qui on peut réellement se fier de nos jours ?*

Les lèvres pincées, Mikaïl avait accepté la familiarité de la gnome, jugeant que ce n'était ni le lieu, ni le moment, de se braquer pour si peu. Le magicien connaissait, d'un savoir tout livresque d'ailleurs, le comportement désinvolte de cette race pour ne pas s'offusquer plus que nécessaire de ces manières. Et encore, heureusement que leur guide n'était pas un halfelin, ils allaient ainsi échapper au verbiage incessant de ces créatures.
Assurer l'arrière garde en compagnie d'Ullimar, voila qui n'était pas des plus réjouissant, mais, était-ce le physique du jeune noble, possédant des attraits bien différents de ceux de Rhéa, ou un besoin de méditation du pseudo-paladin, toujours est-il que le début du voyage se déroula dans un silence qui convenait fort bien à Mikaïl, peu enclin au bavardage stérile.

La vitesse de progression restait suffisamment lente pour permettre à tous de suivre le rythme. Machinalement le jeune abjurateur jetait de fréquents coups d'oeil de part et d'autre de la route ainsi que sur les arrières pour prévenir toute surprise. Sa main droite fouillait par momentsa bourse à composante, vérifiant pour la centième fois peut-être si tous les ingrédients nécessaires pour ses sorts étaient bien en place et disponibles en cas de besoin.
Mikaïl avait hâte d'accomplir cette mission, soit disant facile, pour pouvoir se remettre en route vers une cité plus civilisée, possédant une bibliothèque digne de ce nom, capable de l'aider à épancher sa soif de connaissances. La promenade bucolique était, certes, agréble mais manquait nettement d'intérêt.

MJ



Gastibelza et Nimuë :

Trevis fut énormément surpris de voir que deux inconnus venaient de le rejoindre dans l’arrière-salle, il ne s’attendait pas à avoir de la visite avant plusieurs heures. Mais la surprise fut amplifiée lorsque le jeune rôdeur mentionna ‘La Compagnie des Marches’.
-Tiens donc, la Compagnie des Marches ? Nos voisins commencent enfin à s’intéresser à nous et viennent même nous prêter main-forte, c’est trop d’honneur…
Le bourgmestre savait user d’ironie à merveille, s’en était presque troublant.
-Et bien soit ! Si telle est leur décision, et bien j’accepte votre aide.

Tout en jetant quelques coups d’œil régulier à ses interlocuteurs, il se leva de sa chaise et faisait des va-et-vient sur trois mètres.
-Vu que vous allez travailler tous deux pour moi, le mieux serait de vous mettre un minimum au courant de ce qui se passe. Comme vous l’on sûrement dit vos supérieurs, nous voulons agrandir notre ville. J’ai envoyé il y a quelques minutes de cela un groupe d’homme à la recherche d’une carrière de pierre, car vous l’avez sans doute remarqué, nos constructions sont faites de bois, et face à un éventuel envahisseur, le feu aura vite fait de dévaster le village. C’est pourquoi nous voulons TOUT reconstruire le plus rapidement possible. Vous envoyer les rejoindre serait inutile, ils sont bien assez pour accomplire cette tache, je pense avoir autre chose pour vous.
Il reprit son souffle à la fin de ce bref monologue pour dire la suite sans problème de respiration.

-Vous savez, nous avons très peu d’alliés et beaucoup d’ennemis. D’après une de mes sources, il est possible que nous venons de nous en faire un nouveau, mais je ne sais pas qui s’est ou qui ils sont. C’est là que vous allez intervenir. Votre mission est de découvrir ce qui se cache derrière le nom de ‘Zerthimon’.
Il laissa passer un court silence pour laisser le temps à ses nouveaux employés d’assimiler les informations qu’il leur transmet.
-Si vous n’avez pas de questions ou de simples suggestions, vous partez sur le champs pour Croixrauvin. Vous devrez réemprunter la route de la Fourche et passer par Sundabar, la ville se trouve à quelques kilomètres au sud. Il est possible que vous rencontriez quelques problèmes sur la route, je vais tout de même vous assigner un de mes gardes. Ce n’est pas ce qu’on peut appeler une merveille d’intelligence, mais il a de quoi vous épauler. MALAKA !!!!

Après une trentaine de secondes d’attende, un homme essoufflé se présenta devant eux. C’était un humain de près de deux mètres de haut aux cheveux brun et très court à la peau blanche. Et a en juger par sa carrure, son armure à plaque était légèrement trop petite pour lui…
-Oui maître Trevis, que puis-je faire pour vous ?
-Prend tes affaires, tu vas accompagner ces deux personnes jusqu’à Croixrauvin pour les protéger en cas de pépin. Tu me les ramènes entier, et toi aussi par la même occasion…
-A vos ordres chef !
Le jeune guerrier se mit au garde à vous la main devant le front attendant que ses deux protégés se mettent en route…



Mikaïl, Nibleth, Rhéa et Ullimar :


Jet de perception auditive de Nibleth : 8(Dé)+4=12 Echec
Jet de perception auditive de Ullimar : 14(Dé)+2=16 Echec
Jet de perception auditive de Rhéa : 13(Dé)+4=17 Echec
Jet de perception auditive de Mikaïl : 17(Dé)+1=18 Réussite


Le convoi avançait lentement mais sûrement, à l’avant, ça discutait gaiement en plaisantant quelques peu, alors qu’à l’arrière, un silence de mort régnait…

Le jeune Opaline eu un sourire jusqu’aux oreilles en serrant les dents suite à la remarque du moine. Toutes autres personnes auraient sans aucun doute mal réagis face à cela, mais la nature des gnomes est faite qu’ils ont pour habitude de plaisanter à longueur de journée, heureusement pour Nibleth…
-Bah ouai ! Faut pas perdre le nord ! C’est pour ça qu’on m’a mise avec vous, enfin surtout avec toi, tu serais bien capable de le perdre toi ! A force de te laisser rouler partout ! Ha ha ! HA HA ! Humm, désolée…

Sur ces quelques notes d’un humour très fin, le groupe approchait de monts de terre et de roche semblable à des dunes. La jeune gnome s’était calmée, l’espace entre les consultations de sa boussole se faisait de plus en plus court et façon nerveuse…

A l’arrière, hors mis les bruits de pas et de divers oiseaux, pas un mot ni même un regard s’échangeait entre le pseudo-paladin et le mage. A croire que l’un comme l’autre étaient dépités d’avoir été mis ensemble. On sent que le voyage risque d’être passionnant de ce côté ci du convoi…

Tandis que Ullimar marchait les mains dans les poches en se mordillant les lèvres et regardait à droite à gauche sans trop faire attention, Mikaïl profita du silence pour entendre des bruits qui venaient de derrière les ‘dunes’. Ces bruits ressemblaient à des cris d’animaux ou a des paroles plus qu’ incompréhensible…

Encore plongé dans ses pensées, Mikaïl entendit, comme dans un rêve, ces sons pour le moins curieux. Rapidement concentré, le jeune magicien tendit l'oreille pour essayer d'en apprendre plus. Il s'en voudrait de troubler la bonne marche de la colonne sur une impression fausse, mais il s'en voudrait encore plus de ne pas signaler un danger proche.

Ralentissant le pas, il observait les dunes d'où provenaient ces étranges bruits. Il siffla doucement pour attirer l'attention de Fazel et le prévenir de son sentiment. A la question muette de son compagnon d'arrière garde, Mikaïl porta un index à son oreille puis désigna les dunes, puis, lentement, il fit glisser son arbalète pour la placer entre ses mains et y plaça doucement un carreau.

A pas feutrés, certain d'être couvert sur ses arrières, le thaumaturge s'avança vers la source des bruits, prêt à décocher son trait au premier signe menaçant. Tout en se déplaçant, il fronçait les sourcils, concentré, pour tenter d'en apprendre un peu plus et identifier ces cris ou voix bizarres.