Sundabar "les bas quartiers", A la recherche de Lino

Narration

Bludy

Bludy s'approcha du corps et regarda un peu plus attentivement l'homme étendu. Elle s'aperçut alors qu'il ne s'agissait pas d'un homme mais d'un représentant de la race naine. Pendant un instant elle crut qu'il s'agissait de Lino mais une observation attentive infirma son intuition première. Celui-ci était beaucoup trop marqué par les ans et ne correspondait pas avec la description qui lui en avait été fait. Tout ce qu'elle pouvait voir c'était que qu'il avait du atrocement souffrir en raison de son visage figé dans un rictus horrible. Elle se saisit de la clé avec difficulté comme si l'homme l'avait serrée très fort pour que personne ne s'en empare. Reculant de dégoût elle plaça la clef dans la serrure et la tourna pour déverrouiller le coffret. Elle l'ouvrit délicatement et pu voir de ses yeux émerveillés une magnifique pierre précieuse à l'intérieur. La couleur bleue ne laissait aucun doute sur sa nature: il s'agissait d'un saphir. Elle allait le prendre dans sa main lorsque des pas sur le toit de la maison où elle se trouvait se firent entendre. Quelqu'un était en train de chercher à pénétrer dans le bâtiment de la même manière que Bludy. Décidément cette maison attirait beaucoup de monde.

¤C'est celui qui le trouve qui l'a!¤

Tenant toujours fermement son coffret comme si sa vie en dépendait (ben oui, n'oublions pas qu'il s'agit d'un saphir !) Bludy chercha des yeux un endroit où se cacher. Un moment, elle pensa même à sortir sur le toit, pousser le rival dans le vide et s'enfuir avec son saphir : après tout, elle n'avait plus besoin de grand chose d'autre !
Mais bon, elle avait toujours du boulot ici. Après tout, si elle trouvait des saphirs dans des placards, elle n'osait pas imaginer ce qu'elle trouverait dans toute une maison. Enfin si, elle osait, et ça la ravissait d'avance.
Forcément, savoir qu'un concurrent allait tout gâcher son plaisir, c'était énervant. Pas grave, elle l'assomerait dès qu'il serait rentré, elle le mordrait, elle...enfin bref, elle improviserait !

Forcément, son regard tomba sur l'armoire. Ah, mais il y avait les rats. Et puis ne parlons même pas de l'odeur et de l'incofort. Les architectes ne pensaient jamais aux cambrioleurs quand il bâtissait des maisons : il pourrait prévoir des passages secrets moins secrets, ce genre de trucs !
Mais les gens d'aujourd'hui étaient débiles, il fallait pas s'attendre à ce qu'un seul d'entre eux fasse un petit effort pour qu'elle en fasse moins.

Bon, quel copain allait-elle pouvoir se faire cette fois ? C'était la question Q, l'interrogation I, et en fait Bludy s'en foutait totalement.¤Et puis c'est pas comme si ça débordait de cachettes ici !L'armoire, l'armoire, ou alors le bazar tout autour. Pffff, mais qui est l'abruti qui voudrait entrer dans le grenier ? C'est pas la fête ici ! Les proprios devraient faire plus attention à qui rentre chez eux ! Entre les cadavres et tout...¤

Finalement, Bludy décida d'aller se camoufler dans...euh...le joli bric-à-brac. Vêtements, coffres, elle arriverait bien à se débrouiller pour passer inaperçue, non ?

Narration

Bludy

discrétion contre détection résultat=?

Bludy finit par trouver une planque au milieu d'un monticule de vêtements lui permettant de voir sans être vu. A peine s'était-elle cachée que l'inconnu se montra à son tour. Il était descendu par le même endroit qu'elle et commençait sa progression. L'arme à la main il avançait prudemment et semblait sur le qui-vive. Il avança directement en direction de l'armoire et s'aperçu que cette dernière avait été fouillée. Il se retourna brusquement sur lui-même et cherchait du regard l'auteur de cet acte. Bludy se figea regardant l'homme scruter chaque recoin de la pièce. Son regard passa sur elle sans la voir et il finit par se lasser. Au bout d'un moment il se dirigea vers la sortie dans le plancher en marmonnant quelque chose dans sa bouche. Le planché craquait sous ses pieds sans que cela ne lui pose aucun problème. Il s'approcha de la cachette de Bludy et s'arrêta pour déblayer le passage. Il était visiblement en colère et très remonté contre quelqu'un. L'homme présentait son dos à Bludy qui pouvait en profiter pour lui placer un bon coup derrière la tête. Mais cela la forçait à se révéler et la rendre vulnérable si elle se manquait. Peut-être valait-il mieux le laisser filer après tout ? De plus l'homme semblait vraiment costaud à la manière dont il poussait tout ce qui se trouvait devant lui.

¤Et pourquoi est-ce que moi je n'ai jamais de grand costaud abruti pour me défendre ?¤

Finalement, après une courte hésitation, Bludy décida de rester soigneusement tapie dans sa cachette, et espéra très fort que l'intrus n'aurait pas l'idée d'aller fouiller de son côté, tout ne le maudissant et en se promettant de le transformer en chair à pâtée dès qu'elle aurait une occasion sûre. Mais bon, maintenant qu'elle avait son saphir rien qu'à elle, il n'était pas question qu'elle risque sa vie (ou celle de son saphir) pour rien. Enfin bon, aucune solution ne lui paraissait raisonnable, mais depuis quand était-elle raisonnable ?

¤Bon sang, qu'il se ramène pas par là...¤

Sinon, elle lui sauterait dessus et se défendrait corps et âmes ! Pas question qu'on la vole de son bien le plus précieux actuel !

¤ Saleté de voleurs, ça sert à rien et c'est vraiment lourd ! Tout ce que je dois faire pour les éviter !...¤

Bludy ralentit sa respiration le plus possible et essaya de ne plus bouger du tout, même le bout des orteils. C'était pas aussi facile que ça en avait l'air, quand on se disait de ne pas bouger, les muscles du bout des pieds se mettaient à faire des trucs bizarres et on se retrouvait avec des pieds qui bougent, ce qui était un peu embêtant. Et oui, la roublarde avait de l'expérience. Après tout, n'était-elle pas la meilleure de sa profession ?
Depuis le temps qu'elle était sur les routes et dans les maisons des autres, elle avait laissé sa marque dans l'esprit de ses anciens camarades. Ils se rappelaient toujours d'elle comme celle qui buvait toujours un peu trop, qui réussissait à s'en sortir par des coups de chance énorme (liés à son talent) et même quand malheureusement il leur arrivait de se retrouver en prison à cause d'elle, ils ne se plaignaient pas. Ou plutôt, Bludy filait assez vite pour éviter les problèmes. Pas bête, la petite !

Narration

Bludy

L'homme finit par faire la place qu'il souhaitait. Il se dirigea tout droit vers l'accès à l'étage inférieur de la maison. De là il sortit une échelle qu'il fixa sur le bord et descendit directement toujours en grommelant. Il en avait après quelqu'un c'était sûr mais après qui ? Il n'avait pas remarquer notre petite roublarde et elle en était ravie. Cependant alors qu'elle était toujours dans sa planque, elle put entendre l'homme hurler en bas.

"Où est-il ? Où l'as-tu planqué voleur à la manque ?"

Quelqu'un était en train de se faire sérieusement questionner et elle commençait à savoir pourquoi ? Que fallait-il qu'elle fasse ? Fuir pendant que l'homme était occupé ? Aller au secours de celui qui n'y était pour rien ? Juste jeter un petit coup d'oeil sadique pour voir qui se prenait une séances d'interrogatoire musclés à sa place ? Ah que de choix difficiles et délicats en se bas monde.

Quand elle comprit que ce que l'homme cherchait était sa petite boîte, qu'elle gardait encore serrée contre elle, elle en fut vraiment contente. C'était bien fait pour lui. Et puis après les quelques minutes où elle avait observé avec attention la taille et la forme de ses pieds, et maintenant elle en connaissait tout sur tout(elle pouvait même visualiser l'image dans sa tête), elle pouvait bien se permettre un petit ricanement moqueur. Il l'avait totalement loupé, elle avait chopé le gros lot, elle allait être riche, bref Bludy était folle de joie d'avoir réussi par hasard une aussi grosse prise.

¤Vas-y, gueule un peu plus fort, tu le trouveras sûrement pas comme ça. Mais il va se taire ! j'aurais peut-être dû essayer de l'assomer finalement...¤

Bludy se releva silencieusement de sa cachette, le coeur toujours battant. Visiblement, l'ambiance était particulièrement....sympa en bas, et elle décida de ne pas se frotter au risque de s'y piquer. Ou un proverbe dans le genre, qu'elle n'arrivait pas à retenir ni à respecter.
Un, deux, trois pas en direction de la fenêtre. Bien sûr, Bludy ne se sentait pas du tout responsable et encore moins coupable.
Après tout, il suffisait de ne pas se faire prendre, et ses collègues moins talentueux et plus malchanceux ne méritait pas qu'elle s'en préocuppe. C'était à cause d'elle ? Raison de plus pour laisser la victime se faire huler dessus par l'espère de truc carré plein de muscles qu'elle venait de voir passer : elle n'aurait de problème d'aucun des deux. bludy n'était pas lâche, mais elle était censée....hmmm, enfin elle avait un peu de matière grise entre ses deux oreilles et elle l'utilisait, au moins.
Et d'ailleurs, elle avait plein de choses à faire, et elle n'allait pas se donner plus d'ennuis qu'elle en avait déjà.

En même temps, elle ne pouvait pas s'empêcher d'essayer d'imaginer ce qui se passait. Si ça se trouve, il y aurait de la torture et du sang ! C'était pas qu'elle aimait ça, au contraire, mais c'était sûrement une manière très héroïque de mourir, et Bludy aurait bien aimé rencontrer un héros au moins une fois dans sa vie, parce qu'ils étaient toujours riches, beaux et vaillants, des qualités toujours intéressantes.

Et puis par simple conscience professionelle elle devait s'assurer que ce qu'elle avait dérobé avait une grande valeur. Histoire de savoir jusqu'à quel prix elle pouvait revendre son petit bijou. Même s'il lui semblait que le charmant monsieur qu'elle avait admiré tout à l'heure était plus du genre à cogner partout pour avoir ce qu'il voulait. C'était pas une idée rassurante, mais sa curiosité la poussa de nouveau à affronter le danger, aussi grand et musclé soit-il.

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