Le trésor de Guerrak Olecham

Le pirate plissa les yeux devant le gros, ça avait l’air de le faire marrer toutes ces petites histoires que racontait Tourment.
Tant pis pour lui, ou tant pis pour Ulysse, mais cette situation commençait sérieusement à l’agacer. De plus, le boiteux était trop près de la fenêtre, il pouvait se faire la belle, mais sa jambe ne lui permettrait pas d’aller bien loin. Le problème était de savoir si lui avait des compagnons qui l’attendaient plus loin, ou qui se rapprochaient.
Nul ne savait, sauf cette sale tronche d’infirme posté là devant, comme un artichaut sortant de terre.
Ulysse entendit du bruit, comme des bottes qui se rapprochaient, c’était donc la fin. Sûrement un complice qui venait lui barrer la route. Alors autant mourir héroïquement, et amocher son adversaire comme il se doit.

- Ravi d’t’avoir connu mon gars, mais mon pote est à la f’nêtre juste derrière toi et vise ton gros dos qui sue, dommage.

Avant de terminer sa phrase, tourment prit appui sur sa jambe arrière et s’élança en avant, chargeant contre l’estropié. Il fit tourner sa lame dans un petit mouvement de poignet, et s’élança, targe devant, contre l’homme paré. Il visa avec le tranchant de son sabre, le genou de son adversaire, juste entre la séparation de la chair et de sa jambe de bois. En espérant que ça réussisse, le coup pourrait raviver une vieille douleur, ou même briser sa jambe, ou plus comique encore, qu’il perde l’équilibre et qu’il se vautre comme une vague sur la coque. La perspective fit sourire Tourment à pleine dent au moment où il frappa. Mais dans son for intérieur, il ne souriait pas, et il espérait que Lazarus s’en soit mieux sorti de son côté.

Je ne veut aucune remarque sur mon suicide mais sache que je fais pas un croc en jambe hein, un d'raté ça m'suffit

Depuis la ruelle, le borgne constata que son frère de la côte venait de se confronter à un problème aussi bancal que l’olibrius qui lui faisait face désormais. Pourtant le gros bonhomme boitillard paraissait plus sur la défensive que de vouloir combattre réellement. Lazarus se demanda fugacement pourquoi avant que son œil ne se porte sur la direction que le fuyard tentait de prendre.

¤ Encore un rat ¤, songea-t-il en se déplaçant dans la direction de la maison dans laquelle donnait l’ouverture sur les toits et en tirant sa deuxième dague. Bien qu’il fut en contrebas, la distance qui devait le séparer du lascar ne devait pas être trop importante, aussi estima-t-il qu’il avait de bonne chance de viser sa gorge s’il le prenait au dépourvu par son attaque surprise sur le côté. Il fonça le sourcil de son œil unique, pointa de la lame et lança droit sur l’adversaire de Tourment.
¤ Crève saloperie, d’cul terreux !¤

Sans attendre de voir s’il réussirait son tir, Lazarus collerait au mur et se dirigerait vers la maison, désirant conserver leur ennemi commun dans un état d’incertitude et de tension propice à une erreur de se part.

Narration

Tous
Ulysse 20(dé)+3(comp)=23 CA=? confirmation critique 8(dé)+3=11 échec
dégats=4 PV restant=?
Attaque 1 homme 12 échec
Attaque 2 homme 15 réussite
Dégats=4 PV restant 9-4=5 (+1 temporaire)
attaque lazarus 8(dé)+5(comp)-4(CàC)=9 echec


Ulysse lança son attaque, malgré la défense de l'inconnu il réussi à trancher son armure entaillant assez profondément la peau de ce dernier. La réplique de l'homme fut rapide violente. Un premier coup de dague fut évité par l'agilité de tourment mais il ne vit pas arriver le second coup qui même s'il n'était pas très puissant s'enfonça très profondément dans la chair de notre pirate. Les deux hommes virent passer une dague qui vint siffler relativement loin d'eux. On leur tirait dessus mais difficile à dire qui était visé. Ulysse devait faire vite, il n'était pas en forme aujourd'hui, tous ses tirs avaient manqué leurs cibles et son compagnon était en facheuse posture.

Initiative
Ulysse=14
Lazarus=21
Homme=5

Ulysse serra les dents sous le coup de l’impact, et laissa échapper un grognement bestial quand la lame taillada sa peau.
Le boiteux lui infligeait autant de dégâts, si ce n’est plus, avec de simples dagues, alors que le pirate avait un sabre.
Il était temps de faire réviser son équipement, et d’acheter une nouvelle chemise. Enfin ça, c’était si il restait en vie.
Durant un moment qu’il crut une éternité, il pensa aux choses qu’il devait acheter quand les boutiques seraient ouvertes. Il devra refourguer les bijoux volés du coffre pirate, constituer un petit pactole et s’acheter divers objets. Comme du tabac, un nouveau bandeau, une pierre à affûter, de l’huile, un knout et d’autres choses encore..
La dague le ramena à la réalité.
Oui, cet éclat de métal volant on ne sait où, se perdant dans la nuit et sortant de nulle part. Ainsi les complices de l’infirme arrivaient et le faisait savoir, plus de temps à perdre alors. Mais si le pirate continuait, à ce rythme, il allait périr.
Alors il releva le buste, dents serrées, et croisa sa targe contre son sabre, pour adopter une posture totalement défensive. Il fixa son ennemi dans les yeux, et sans desserrer les dents :

- L’heure du dénouement approche ! On continue la danse ?!

¤ Allez Lazare’ pourvu qu’ce soit toi, et magne tes fesses ¤

[Passage en défense totale donc]

Lazarus n’aurait pu dire si le son de la voix qu’il entendit était le gémissement de l’homme sur qui il avait lancé sa dague. Il resongea un instant au boiteux et tenta de l’associer dans sa tête à l’image de la beauté agile qui lui avait glissé entre crochet et main. Il fit une moue de dégoût et secoua la tête, pensant qu’ils formaient tous deux une bien curieuse association. Le borgne imaginait clairement plus une tigresse de son acabit avec un gars comme lui ou Tourment.

¤ Foutre de triton ! Ulysse !¤ L’œil se reprocha intérieurement de ne pas être suffisamment concentré aujourd’hui, espérant que cela ne lui jouerait pas des tours.
¤ Se ressaisir, faut s’resaisir ¤, se répétait-il tandis qu’il longeait à l’abri le mur jusqu’à la porte du bâtiment. Là il regarda rapidement si la porte en était verrouillée en tirant son sabre d’abordage, dernière arme en sa possession après son crochet et sa virilité. Si l’accès n’était pas ouvert il devrait tenter de faire une entrée fracassante pour agir au plus vite afin de parvenir à la rescousse de son compère d’un bon coup de botte dans le battant pour le faire céder.

¤ Pourvu qu’il soit v’nu par là l’saligaud.¤ Lazarus essayait de se rappeler s’ils avaient tous deux déjà été dans une situation aussi rocambolesque, mais rien ne lui vint à l’esprit. Le duo avait certainement plus l’habitude d’écumer les océans et de combattre au gréement que d’enfoncer des portes et d’escalader des maisons jusqu’aux toitures. Décidément, l’iode lui manquait de plus en plus.

Narration

Tous

jet de force Lazarus 7(dé)=7 échec

Lazarus était extrêmement tendu. Comme il pouvait s'y attendre la porte était verrouillée, il tenta alors de l'enfoncer sans succès. Sûrement que sa prise d'élan n'avait pas été suffisamment importante. En tout cas la porte n'avait pas bronchée. Tout autour de lui il pu voir des lumières s'allumer dans les maisons voisines. Avec tant de remue-ménage ce n'était pas étonnant. Peut-être que notre pirate ne choisissait pas le bon chemin après tout. Mais dans ce cas là il lui fallait rapidement en trouver un autre car son compagnon sur le toit pouvait avoir besoin de lui.
Pour Ulysse la situation était critique, obligé de se cantonner dans une posture défensive, il espérait presque un miracle. L'inconnu bien que blessé avait réussi à prendre l'avantage. Il observa brièvement Tourment, le jaugeant d'un regard froid et calculateur avant de lui parler de nouveau sur un ton qui montrait sa supériorité actuelle.

"T'as de la chance mon gars que je sois pressé, mais je suis sûr qu'on se retrouvera un de ces quatre matins. Tôt ou tard ceux qui se sont mis en travers de mon chemin, finissent tous allongés au sol pour leur dernier sommeil."

Il en profita pour sauter à travers la fenêtre ouverte, laissant sur place notre rôdeur qui restait stupéfait d'une telle tournure des évènements. Laissant l'homme s'échapper, il chercha du regard où se trouvait son fouet. Par chance ce dernier n'avait pas dévalé la pente du toit et était resté sur place. Des tas de questions restaient en suspend quant à la présence de ces individus. Et puis qu'étaient-ils venus chercher ? Un bruit étrange lui parvint d'en dessous le sortant de ses réflexions, il pouvait entendre distinctement une personne qui s'efforçait contre une porte.

Le pirate mit un genoux a terre quand le boiteux disparut par la fenêtre. Son sabre claqua à terre avec un tintement de vieux fer rouillé.
Haletant, en sueur et la rage au ventre, Ulysse cracha du sang à terre, sa plaie était vilaine et il fallait s’en occuper au plus vite.
Cette nuit avait vraiment été des plus pourries dans la petite histoire d’Ulysse.

¤ Merde… putain d’merde de guano d’mouette ! ¤

Tourment retira son chapeau à plume le temps de retirer son bandeau, qu’il noua sur la plaie pour faire un garrot, ou tout au moins essayer d’arrêter l’hémorragie. Il gloussa, la douleur était vive, et cela faisait longtemps qu’il n’avait pas prit une branlée pareille.
En fait, il fallait dire la vérité, Ulysse devenait mou, et ça le faisait plus qu’enrager. S’être fait entuber par un marin d’eau douce, infirme en plus… quelle bêtise !
Il frappa du poing le sol, reprit son sabre qu’il rengaina, et alla chercher son fouet, qui par chance était toujours là. Saleté de fouet.
Le bruit du bois qui craque mais ne cède pas s’éleva en contrebas, tandis que quelques torches vacillantes s’élevaient dans la nuit. Une nuit claire, où une voûte céleste illuminait la rue de ses feux.

- Par.. fait chier, y’a encore du grabuge.

Marchant doucement vers le rebord, Ulysse passa la tête au dessus, et aperçut le chapeau de son ami. Alors c’était lui qui faisait tout ce tapage. Il avait l’air en forme en tout cas. Tourment soupira et enroula son fouet.

- Laisses tomber, on s’est fait avoir comme des bleus, à croire qu’on vaut plus un pet d’requin, on est hors course… fit-il a l’intention de son ami.
Et il redescendit du toit aussi vite qu’il le pu, en tenant sa blessure, jusqu’à rejoindre Lazarus dans la rue. Les gens s’étaient reveillés, et L’« Oeil » avait carrément taper dans la porte des voisins, pas finaud le petit !

- Faut se planquer un peu, viens on va dans la baraque du mort, on va fouiller un peu et dépouiller les morts, essaie de remonter par la fenêtre, ou bien on va devoir déblayer l’escalier. En tout cas j’aimerai bien savoir ce qu’ils ont trouvé. On se tirera par le même chemin que l’complice du gros a prit.

Tourment tapa l’épaule de son frère et s’engagea dans la maison sans dessus dessous, une fois que Lazarus serait à l’intérieur, il fermerait la porte pour retourner a la quiétude du quartier.

Lazarus suivit son frère jusque sur le devant de la première maison et aggripa le corps du défenestré. Inutile de laisser des maccabés dans tous les coins pour attirer plus l’attention qu’ils ne l’avaient déjà fait. Il le déposa dans la pièce d’entrée et entreprit de le fouiller tandis que Tourment fermait la porte.
En même temps il lui raconta ce qu’il avait vécu pendant le temps qu’ils furent séparés.
- C’lui qui faisait tout c’bazar à l’étage, c’était une donzelle, tu l’crois mon ami ? Un sacré putain d’bonne femme avec une bonne paire de baloches entre les jambes pour s’tailler comme elle l’a fait après avoir dessoudé un bougre d’vilaine façon…

Dans la pénombre de la pièce, le borgne souriait à Ulysse. Même s’il ne l’avait pas dit, il était heureux qu’il s’en soit sorti avec seulement une blessure, dont il faudrait certes s’occuper plus tard mais qui ne semblait point l’handicaper outre mesure.
" Pire qu’une anguille dans les rochers, j’te dit. T’aurais dû la voir, elle était pas du genre à s’farcir des glands comme une truie de Luskan, une beauté la p’tite."

Machinalement, il continuait de parler et après avoir inspecter le corps de l’homme rapatrié, il entreprit de fouiller le mobilier de la pièce.
" Bon on a pas pu s’attraper l’paquet mais avec un peu d’chance on tomb’ra p’t-être sur un indice pour retrouver leur trace. Sinon, bah on va bien s’faire quelques monnaies dans tout c’bordel… Au moins on sait qu’y va falloir s’remettre dans l’coup. J’ai pas brillé aujourd’hui."

- Pas brillant non, pas brillant du tout… j’t’avoue que j’crois que j’perds la main, à force de m’en prendre à des ptites frappes, quand j’tombe sur plus fort que moi, je m’fais ratatiner.
Une donzelle belle comme à en crever tu dis hein ? Bah pense plutôt à maintenant ! t’es avec qui p’tit pervers, moi ou elle hum ? allez.

Ulysse fouilla aussi un peu l’endroit et le corps. Ca, c’était la spécialité de son frère, mais bon, il n’avait plus qu’un oeil, des choses pouvaient lui échapper. Néanmoins, Ulysse chercha un moyen de se procurer de la lumière, une lampe à huile, une bougie, n’importe quoi qui puisse faire l’affaire. Le but était aussi de monter au premier, et de bien fouiller l’endroit. Dans la précipitation, la petite aurait peut être laissé ou oublié quelques trucs importants, ou même encore laissé des traces derrière elle. Ca, suivre les traces, c’était du domaine de Tourment.
Mais en repensant à ce boiteux….

- C’est moi qui t’aurait la prochaine fois, sale bâtard fit-il pour lui-même..

Peut être que lui, avec sa jambe de bois, il laisserait plus de traces. Les infirmes n’étaient pas nombreux dans ce patelin, du moins selon Ulysse.
Laissant Lazarus à ses affaires, il s’approcha de l’escalier et examina comme il pu les marches, pour trouver ce que la donzelle avait balancé, et surtout, un moyen de virer ça de là, peut être avec un balai qui traîne ?

Narration

Tous

Lazarus fouille 18(dé)+4=22 DD=? Réussite
Ulysse fouille 6(dé)+3=9 DD=? Echec

Les deux compères entrèrent dans la maison et commencèrent à la fouiller de fond en comble. Ulysse finit par dénicher une lampe à huile pratiquement pleine qu'il alluma sans trop de difficulté. Le rez-de-chaussée était sans dessus dessous. A n'en pas douter il y avait eu une bagarre ici aussi. Une inspection rapide des deux cadavres ne révéla pas grand chose d'intéressant si ce n'est que les deux hommes portaient une chevalière avec un symbole identique et que Lazarus pu récupérer une dague sur l'un d'entre eux. On pouvait distinguer une main squelettique tenant une balance. Un signe qui rappelait des souvenirs à nos deux compères mais rien de bien précis. Ils connaissaient ce symbole mais n'arrivaient pas à savoir où ils l'avaient déjà vu. Le reste de la pièce ne présenta aucun intérêt. L'escalier qui menait à l'étage était couvert de chausse-trappe, mais en se déplaçant suffisamment lentement il était facile de les éviter. Nettoyer les marches prendrait trop de temps. Arriver à l'étage ils se dirigèrent vers la pièce par où était entré Lazarus.
Ulysse regardait la pièce pour la première fois et ne vit rien d'étrange. Cependant son compagnon avait un oeil exercé et remarqua qu'en plus du lit en bois il y avait également un hamac attaché d'une manière étrange aux anneaux fixés dans le mur. En effet aucun homme ne pouvait se coucher à l'intérieur sans que ce dernier ne se détache. Instinctivement Il tira sur l'un des anneaux pour voir que celui-ci n'était pas lié au mur. Que fallait-il faire ? Si l'on avait pris la peine de dissimuler ce dispositif c'est qu'il devait bien y avoir une raison. Mais peut-être qu'un examen plus approfondit était nécessaire. Il restait également le cadavre au sol à voir ainsi que l'autre pièce par laquelle la jeune femme dont le visage hantait encore l'esprit de Lazarus.