Localisation exacte inconnue, Une seconde chance

Elle prit la ration entre ses mains, puis remercia Gurthang d’un léger hochement de tête. Le voir partir sans même lui accorder un regard lui fit froncer les sourcils. Lui avait-elle déplu d’une quelconque manière? La jeune prêtresse n’osa pas parler, non plus. La peur qui lui transperçait le ventre lui indiquait clairement que communiquer de vive voix était un danger potentiel. Si les tortionnaires ou esclavagistes les entendaient… Elle ne dit rien sur les torches enflammées, le groupe ne saurait s’en passer.

Nephis entreprit de grignoter la viande séchée et salée que venait de lui offrir l’elfe, du bout des lèvres, suite à quoi elle rangea le surplus à sa besace. Elle glissa l’une de ses mains blanches sur le pommeau de sa dague coup-de-poing; arme bénie aux yeux de sa déesse. Son autre main retenait son symbole d’argent, par protection et prévention.

Bien entourée entre ses sauveurs et compagnons ne suffit pas à chasser la crainte qui l’ombrait. Le noir, le silence… La jeune mulane se fit violence à ne pas rêvasser ou chantonner silencieusement à même son esprit. Elle restait lucide, son regard d’or balayant les environs illuminés par les torches, se contentant de suivre le groupe, là où il voudrait bien la mener.

Zémobiel s’était naturellement mise au centre du rang qui suivait le couloir, elle sentait que c'était là sa place dans le groupe. Comme ça elle ne se retrouvait pas au front d'une part et et son dos n’était pas vulnérable d'autre part. Ainsi elle pouvai, en plus utiliser son petit arsenal de sorts à sa guise pour soutenir le groupe… Oui vraiment c’était sa place.

Elle porta un peu de son attention sur les deux nouveaux membres du groupe. Malgré leur piteux état, ils dégageaient une certaine forces. Ils y avait de fortes chances qu’ils puissent s’avérer très utiles pour le groupe… ou qu’ils se révèlent une forte menace pour elle, mais il était encore trop tôt pour juger. Va falloir qu’elle les garde à l’œil, comme tout le monde dans le groupe d'ailleurs. Elle ne pouvait faire confiance à personne, surtout qu’elle trouvait que certains d’entre eux avaient des comportements qu’elle ne comprenait pas. Karou par exemple qui semble plus se soucier des autres que de lui même. Comment peut-on faire confiance à ce genre de personne. Elle ne comprenait pas… Enfin ça restait une faiblesse qu’elle pourrait peut-être exploiter c’est à voir.

Elle eut tout de même du mal à retenir un long frémissement de déplaisir en retrouvant la salle où elle s’était réveillée. La salle était maintenant plongée dans le noir. Elle porta la main à la lanterne accrochée à son havresac et entreprit de l’allumer pour éclairer leur chemin, une source de lumière de plus risquait d’être indispensable

- Bon, nous voici à la grande plateforme. Nous en avons exploré les alentours en large en travers et il n’y avait aucune trace de la moindre issue. La seule voie restante et que nous n’avons pas visité est le passage sombre qui se trouve à l’autre extrémité de ce promontoire.

Exorn avait modulé sa voix pour être suffisamment audible pour ses compagnons sans que toutefois elle ne porte trop loin.
Il regarda l’elfe sauvage qui avait rejoint la tête du groupe. Le guerrier sourit à le voir ainsi motivé avec un regain visible de force. Il tapota l’épaule de Gurthang, hocha la tête et fit lui signe des ses doigts de surveiller les environs. Exorn s’assura de la formation du petit détachement, naturellement poussé par sa vocation martiale. S’arrêtant un instant, il demanda à Kenadon de partir en avant en éclaireur, juste au-delà de la portée lumineuse de leur éclairage. Il fit la même requête à Alesray afin de couvrir leurs arrières.

- Kresselack, Gurthang et moi formerons le premier rang en cas de mauvaise rencontre, les autres seront le corps central pouvant interagir de leurs talents respectifs pour soutenir l’avant ou défendre une attaque à revers.

Exorn désirait inspirer ses compagnons, leur redonner un peu de courage dans ce moment de crainte et d’incertitude. Il regrettait de ne pas avoir sous la main les talents d’un chantre de guerre ou autre barde de talent qui se serait révélé utile au moment opportun pour donner une énergie nouvelle à ses compagnons de misère.
Il reprit la marche en avant du convoi en chauffant ses poignets par quelques mouvements de lames.
- Allez Kenadon, ouvre le chemin. Sois prudent, ne prend pas de risques inutiles.

Karou n'était pas mécontent qu'Exorn ait repris le contrôle de ce groupe, il avait sans doute bien plus que lui une âme de meneur. D'ailleurs, il avait rapidement remis en marche ce groupe, et de belle manière. Le moine se trouvait bien mieux à l'arrière et, ne voulant pas déranger la jeune femme qui semblait avoir fort caractère, il se dit qu'il pourrait apprendre à connaître la femme qu'ils venaient de libérer, parce qu'elle lui paraissait intéressante.

L'aasimar avait tout de même le sens des priorités, et se rappelant le terrible combat qui avait eu lieu dans les cachots tout à l'heure, il s'approcha d'Exorn et lui donna deux flacons contenant un onguent de soin, en lui disant:"Maintenant que j'ai récupéré mes affaires, je te dois au moins ceci, avec un remerciement sincère, fais en bon usage." Ne laissant pas le temps au guerrier de lui répondre, il retourna vers l'arrière-garde, un autre flacon à la main.

¤Dois-je l'utiliser? Ma vilaine blessure me fait bien souffrir, mais peut être dois-je garder ce précieux onguent pour un cas plus grave?¤ Il opta finalement pour la solution soulageante, se convaincant intérieurement que sa présence serait une aide plus précieuse que sa mort.

Il s'approcha de Néphis assez discrètement et lui dit:"Quel est votre prénom jeune femme, et vous, quelle est la raison de votre préence ici, quelle faute avez vous donc commis?" Pendant ce temps, il déboucha le flacon, et commença à enduire la méchante plaie qu'il portait au cou avec la précieuse pommade, cela lui fit un grand bien et lui redonna un peu de courage, et de plaisir à se trouver là. Il ne regrettait pas son acte égoïste. Mieux portant déjà, il espérait vraiement que la jeune femme au teint surprenant acceperait d'engager la conversation, car il avait envie d'apprendre d'elle, comme de chaque personne qui pouvait lui apporter un enseignement.

Karou donne 2 onguents de soins à Exorn
Karou passe un onguent de soins sur sa plaie

Entendre le Sieur Exorn et Karou parler, sans qu’aucun danger n’apparaisse, soulagea quelque peu la tension sur le corps de la prêtresse. Elle riva ses mires particulières sur l’aasimar, alors qu’il s’adressait à elle, puis lui répondit d’une voix voilée, d’un calme trompeur vu la panique qui la maintenait debout.

- Je suis Nephis Ankhalab, servante de la Grande Isis, maîtresse des Enchantements. Je ne sais pas trop pourquoi je suis ici, et je doute d’être en faute. Et même si je l’étais, il n’est pas humain de nous faire souffrir autant, ne croyez-vous pas?

Elle prit une vague pause, prise de frissons à la mémoire des récents événements.

- J’étais en compagnie de cet elfe, devant, j’allais rejoindre les Terres Saintes de la Mulhorande, j’allais enfin revoir le Temple des bienfaisances. J’allais chez-moi. Puis il y a eu une attaque, très violente. Je me suis réveillée ici, je ne sais même pas qui nous en voulait et pour quelle raison… Ma déesse est admirée, et je suis la bienvenue ou que j’aille, autant en Mulhorande qu’en Unther.

Sa voix tremblait légèrement, mais elle n’en fit rien. Il était évident qu’elle était étrangère aux situations difficiles, encore plus aux tortures et autres souffrances.

- Je ne comprend pas, ça me dépasse. ..Oh, messire, vous êtes blessé? Puis-je voir?

Délai de post: 72h

Narration
Karou utilise un onguent de soin.
Karou récupère 4pvs.
Alesray test de Fouille 8(Dé)+4(compétence)= 12

urthang et Nephis, les membres les plus affaiblis par le rude traitement qu’on leur avait infligé, reprirent des forces en absorbant cette nourriture providentielle. Certes peu goûteuse, elle avait ravivé certaines parties de leur corps encore engourdies.
Karou également se sentait mieux après l’usage du baume miraculeux qui était en sa possession et qu’il avait généreusement partagé avec Exorn. Sa vilaine blessure au cou s’était considérablement amoindrie et ne subissait plus que quelques douleurs partielles.

Rapidement, le rôdeur partit en éclaireur revint pour signaler que le groupe arrivait en vue d’une porte qui fermait le boyau opposé vers lequel ils se dirigeaient avec méfiance. N’ayant pas déterminé si elle se trouvait verrouillée par crainte de révéler sa présence à de possibles ennemis, Kenadon ne put malheureusement pas en dire plus. Conduit par le guerrier chondathien, le vigoureux rashémi et le mystérieux homme sauvage, les anciens prisonniers rejoignirent sans hâte le point désigné. Le contour du passage se dessinait à l’extrême de la visibilité des yeux les plus sensibles, apparaissant pour ceux qui ne faisait que le deviner comme l’immense gueule d’un serpent prêt à les dévorer. Passant outre cette désagréable sensation, les premiers s’engagèrent tandis que les seconds, peu rassurés, avaient la ferme conviction que le passage allait se refermer derrière eux. Mais rien ne se passa évidemment. Dans ce lieu de désolation, l’imagination était exacerbée et laissait la plus grande place aux craintes sourdes que la plupart ignoraient d’ordinaire.

Peu de temps après, le groupe était au pied d’une imposante porte de bois et de métal renforcé. La lumière vive de la lanterne de Zémobiel était assurément la bienvenue pour qu’Alesray puisse examiner précautionneusement la fermeture qui obstruait leur chemin.
- La porte est saine, déclara-t-il en commun, la mauvaise nouvelle c’est qu’il n’y a pas de serrure et… la mauvaise, qu’elle semble bien solide.


Fillow:
Fillow test de Perception auditive 19(Dé)+4(compétence)= 23 >< DD 15 = Réussite

Encore chancelant, le gnome avançait au milieu des gravas épars. Le fait de pouvoir s’appuyer contre la paroi rocheuse l’aidait à marcher tandis qu’il recouvrait peu à peu son équilibre. Ayant opté indifféremment sur sa droite plutôt que sur sa gauche, Fillow parcourut une quinzaine de mètres avant d’entendre du bruit au devant de lui dans la galerie qu’il suivait. Aussitôt il s’immobilisa, ne devenant plus qu’un avec le mur, du moins l’espérait-il. Un loquet métallique, puis un grincement et soudain l’embrasure d’une porte se détacha dans les ténèbres. Une silhouette humanoïde se découpa dans l’encadrement et avança lentement avant qu’une puis plusieurs autres formes ne viennent le rejoindre.

Comme un cri étrange, des mots incompréhensibles pour le rôdeur montèrent vers lui, répercutés sans cesse dans le grand couloir. Les êtres se trouvaient à encore à une vingtaine de mètres mais déjà Fillow avait perdu de vue certains d’entre eux qui s’écartaient dans les ombres.

Le barbare recouvrait ses forces au fur et à mesure de son incursion au fond du couloir obscure. Il prêta attention à tous bruits suspects et sortit lentement ses deux armes de leur fourreau. Le son qui émanait du frottement des lames ravivait cette flamme qui ne cessait de se consumer en lui. Il était désormais paré à toute éventualité.

L’Elfe ne comprit mots des paroles du jeune humain encapuchonné. Néanmoins, il déduit de son attitude que les propos concernaient cette porte qui leur faisait face. A son tour, Gurthang examina de sa main le bois massif de l’objet qui retenait toute leur attention et en vint aux mêmes conclusions.

Il ne sentait pas encore en état de fracasser cette porte ; son corps se remettait peu à peu de ses blessures et il devait se réserver pour des combats plus violents. De plus, son ouverture requiert plus qu’une simple poussée de l’épaule. Il contempla l’assistance pour voir si de ses nouveaux compagnons deux voire trois disposaient de la vigueur suffisante pour perpétrer un tel acte.

A moins que l’un des acolytes soit adepte de sombre magie qui dévastait tout sur son passage. Il savait que de telle personne existait mais n’avait jamais eu l’occasion d’en approcher de près.

La discussion avec la jeune mulane avait bien commencé, et Karou ne comptait pas l'arrêter là. Quand elle lui demanda de voir sa blessure, il retira sa main pour laisser apparaître la plaie, la pommade avait déjà été absorbée par la peau, et ajouta:"Mais ce n'est rien, de toute façon, avec ce magnifique produit, ça va déjà beaucoup mieux, il n'y a aucun problème." Il aurait voulu repartir de plus belle sur l'essence même de la discussion et la raison de leur présence ici, mais le groupe venait de s'arrêter devant une porte, et Karou s'avança aux premièrex lignex pour voir ce qu'il se passait.

D'après le rapport du petit roublard, la porte devait être ouvrable uniquement de l'intérieur, sinon ça ne tenait pas debout. Karou décida de faire part de ses impressions au reste du groupe, afin qu'ils puissent en débattre, mais il décida de commencer par un petit rappel et dit à voix basse:"Je ne pense pas qu'il soit la peine de crier notre présence aux geôliers, je vous propose donc de nous faire dicrets et de limiter les bruits inutiles. Il est vraisemblable que cette porte s'ouvre de l'intérieur, et si l'on en croit notre spécialiste, il est presque impossible de la défoncer, alors que faire? Frapper à la porte, nous poster derrière et surprendre celui-qui viendra nous ouvrir, difficile à croire, mais ça semble être la seule solution, à moins que nous trouvions un autre passage."

Cela dit, il s'approcha de la porte et, faisant signe à ses compagnons de se taire un instant, il tendit l'oreille afin de percevoir un signe de vie de l'autre côté de la mystérieuse porte.

-(commun) Karou, tu sais comme moi que nous avons exploré cette caverne puante de mort sans trouver d’autre passage que celui qui a bien failli te coûter la vie. Je doute que perdre plus de temps à explorer les alentours soit utile, sans compter que maintenant que tout est plongé dans le noir complet il faut peut-être s’attendre à tomber sur d’autres créatures des enfers.
Exorn plongea ses grands yeux sombres dans ceux de l’aasimar. Sous l’éclairage tenu de la lanterne de l’ensorceleuse, les cheveux argent du moine l’auréolaient comme une couronne de lumière ne faisant qu’accentuer ses origines céleste. Le guerrier lui sourit. Avec le temps qui passait il en venait à avoir de plus en plus de respect pour cet être étrange qui se dévouait corps et âme aux autres.
-(commun) Mais tu as raison, défoncer cette porte parait peu envisageable. Il tâta la lourde porte de la main avant de se retourner vers Gurthang qui lui aussi étudiait les possibilités qu’offrait cet obstacle majeur. "Même si nous avons des solides gaillards comme Kresselack et cet elfe sauvage dont je ne me rappelle plus le nom".

Il se tourna vers le reste du groupe et jeta rapidement un coup d’œil interrogateur à chacun.
-(commun) Quelqu’un parmi nos aimables lanceurs de sorts a-t-il un quelconque moyen qui permettrait de venir à bout de cette porte ?
Doutant que l’un d’entre eux ne réponde par l’affirmative, Exorn réfléchissait déjà à un autre plan d’action.
¤ Si personne ne se manifeste, il faudra bien songer à tenter de l’abattre. Rester tous ici immobiles comporte un risque peut-être plus grand que de faire du bruit pour s’évader. ¤

- Je ne saurais pas enfoncer cette porte, messieurs… Ni avec l’appui d’Isis, ni avec mon corps..

Elle eu un vague air d’excuse, levant légèrement les bras pour prouver sa délicatesse, navrée. À voir sa petite moue, il était évident que de se trouver impuissante devant un dernier obstacle potentiel avant sa libération ne lui plaisait pas. Pas du tout.

La prêtresse tenta de se remémorer les dernières prières dédiées à la Dame Féconde. Elle se souvenait de l’air doux du voyage sur ses joues jadis pleines, de ses espérances d’arriver en Mulhorande saine et sauve. Elle savait qu’elle demandait quotidiennement de l’eau, symboliquement, pour se purifier dès l’aube, pour la journée à venir. Nephis ne demandait que rarement une aide offensive, optant plutôt pour la protection et l’appui.

- Je pourrais peut-être vous soutenir, si vous comptez ouvrir cette porte de force, avec l’aide de ma déesse… Certaines prières nous renforcissent considérablement… À moins que vous proposez une meilleure idée? Un objet pour vous aider à la forcer?

Déjà, elle observait les environs, là ou la lumière reflétait, pour trouver une seconde alternative.