Localisation exacte inconnue, Une seconde chance

Exorn avait laissé quelques instants les deux nouveaux libérés pour partir à la recherche de son équipement, persuadé qu’il était que plusieurs choses à l’intérieur pourraient leur être extrêmement utiles pour survivre dans ce cloaque immonde.
Parcourant tout à la fois la pièce du regard et des mains, il remua tous les paquets non récupérés et vérifia tout ce que se trouvait sur les râteliers.
¤ Si seulement je pouvais mettre la main sur mes deux sabres. Notre survie ne passera pas sans combattre de nouveau j’en suis certain. Les autres cherchent un moyen de subvenir aux besoins essentiels des blessés, c’est une bonne chose, mais putain on ne restera pas longtemps en vie sans équipement de combat. ¤

Il jeta rapidement un coup d’œil sur les deux hommes en train de méditer. Haussa les épaules et reprit ses recherches.
¤ Ils ont rien de mieux à faire ceux-là ? A ce train là, il sera difficile de sauver tout le monde. J’ai bien peur que les faibles n’entraînent les forts vers une mort certaine. Le moment venu, il faudra choisir. ¤

Délai de post: 72h

Narration

Tous:
Après un peu de temps de recherche encore, tous les premiers évadés avaient réussi à mettre la main sur leur équipement personnel. Il fut déterminé que l’eau qui restait était encore potable, bien que commençant à prendre du goût. Le calvaire de Néphis et Gurthang prenait fin dans l’immédiat, tout comme celui des autres précédemment, mais pour combien de temps. Chaque minute passée dans cet enfer devenait insoutenable. Chacun à sa manière essayait de conserver un espoir vital synonyme de force pour survivre, mais la peur de l’inconnu demeurait présente dans l’esprit de tous.

Exorn découvrit que le sac dont avait été issu le bâton éclairant n’était autre que le sien. Lui qui l’avait cherché partout, il constatait qu’il avait toujours été là, devant ses yeux bien en vu dans l’embrasure de la porte.

Tout le monde était maintenant rassemblé dans la pièce principale, ayant délaissé à juste titre l’horrible petite pièce de torture. Les survivants avaient trouvé rapidement l’équipement de Néphis et de la jeune mulane, ce qui leur apporta un maigre réconfort. Les rations étaient elles aussi toujours comestibles, attestant s’il en était besoin qu’ils n’avaient pas séjournés très longtemps enfermés.

Nénharma finit par se redresser, quittant la méditation dans laquelle il était plongé depuis un moment déjà. Il s’approcha de Gurthang dans un premier temps et lui adressa quelques mots en reconnaissant son sang elfique.
- ’ ’ ’ ?
Le visage du druide exprimait une infinie tristesse à contempler l’état de Gurthang ; par respect pour ce frère, il s’obligea à fixer la prunelle de ses yeux.

Tandis que Kresselack passait ses armes, Alresray avait rejoint Kenadon pour sécuriser la place. Agrilath et Ielenia finirent par rejoindre le groupe lorsqu’ils eurent terminés de remplir leurs dévotions respectives. Les deux lanceurs divins semblaient, tout comme Nénharma, en pleine possession de leurs moyens. Maintenant le groupe était formé et possédait de meilleures chances de survivre, dotés qu’ils étaient de leur équipement désormais. Quelle conduite allaient-ils maintenant tenir ?

Zémobiel haussa doucement les épaules, puis se dirigea vers le couloir par lequel elle était arrivée. Puis elle se retourna vers le reste du groupe et leur dit d’un ton calme :

-(Commun) Je crois qu’on n'a pas beaucoup d’alternatives qui s’offrent à nous. On retourne dans le couloir et on suit le chemin par lequel on se dirigeait au départ et on va voir où cela nous mène. Sinon on devra faire demi-tour et trouver un autre accès. Maintenant qu’on sait que la cellule ne nous offre pas d'issue et qu’il n'y a rien d’autre à y trouver on peut passer à autre chose. J’imagine que vous êtes d’accord?

Puis elle répéta son discours en Illuskan et en Sylvestre pour ceux qui ne parlaient pas le commun. En regardant les intéressés pendant qu’elle parlait une langue qu’ils comprenaient.

La jeune femme décrocha l'outre d’eau de son havresac et en but une petite gorgée, puis la remit en place. Elle fit rouler l’eau dans sa bouche pour l’apprécier avant de l’avaler. Puis son regard parcourut le groupe avec qui elle était prise pour tenter de s’évader. Elle les regarda chacun dans les yeux afin de voir ce qu’ils pensaient de ce qu’elle venait de dire mais aussi pour évaluer chacun d’entre eux. Représentaient-ils de bons alliés

Pour une fois, Karou n'était pas en désaccord avec l'ensorceleuse. Il était content qu'elle ait ainsi prie les initiatives, ce qui économisait de son énergie, et il l'en remercia d'un signe de la tête. Il n'apprécia pas, par contre, la façon dont elle le jaugea, et il soutint son regard jusqu'à ce qu'elle le pose sur un autre aventurier, il en profita pou confirmer les propos de Zémobiel...

-En effet, nous n'avons guère de temps à passer ici. La nuit tombe, et si l'obscurité extérieure est totale, celle de nos cachots le sera aussi. Exorn pourra vous confirmer cela, dans les couloirs non éclairés on ne voit presque plus rien. Dépéchons nous.

Il fit un signe de la main, invitant les autres à le suivre, et il se dirigea vers la porte qu'Alesray avait crocheté. Il remarqua alors que, dans le coin de la pièce, se trouvait un petit tas d'objets. Il alla y jeter un coup d'oeil, voir s'il ne trouvait rien d'intéressant. En effet, peu de choses valaient le détour, tout le matériel était usé et inutilisable, il trouva néanmoins une corde en soie en bonne état, qui parraissait relativement neuve. Il s'en saisit, l'examina et la rangea tant bien que mal dans son sac. Puis il retourna vers la porte, et sortit, espérant que les autres le suivraient.

Gurthang salua le druide et fut ravi d’entendre la langue si douce et mélodieuse de sa terre natale. En guise de réponse à la proposition de son frère de sang, il répondit par la négation.

- (Sylvestre) Aucun Dieu ne pourra curer ce mal qui me ronge

Et l’ancien esclave savait de quoi il parlait puisque jusqu’à présent aucune divinité Elfique ne s’était préoccupée de sa condition.

Une fois qu’il ai prit possession de son équipement, le jeune Elfe s’exerça au maniement de ses lames le temps que tout les membres de ce groupe se mettent en mouvement. Il était heureux de sentir les lanières de cuir dans la paume de ses mains car après tout un barbare sans armes est un peu comme une pucelle démunie de sa virginité.

A présent, il était temps d’agir et de sortir de ces murs sordides. Gurthang aspirait à revoir les prairies verdoyantes surplombées d’un ciel azuré et respirer le nectar des fleurs, symbole – cher à son cœur - de liberté.

Le barbare emboîta le pas à la jeune et fluette ensorceleuse et interrogea du regard ses nouveaux compagnons de fortune quant à la direction à prendre.

Nephis faisait rouler négligemment un lapis-lazuli entre ses doigts fins. La prêtresse avait trouvé la pierre tout près de son sac, et l’avait évidemment prit pour un signe divin de sa déesse, Isis… Surtout en ces circonstances. Lapis-lazuli, la pierre sacrée. Le bleu sombre de ce joyau représentait le ciel nocturne de la Mulhorande, et l’éclat doré, les nombreux pharaons ayant protégés et dirigés les terres saintes.

Maintenant au sec sous sa tunique échancrée et immaculée, la jeune mulan semblait avoir plus de mal à trouver la concentration nécessaire pour chaque chose. Seulement comprendre le sens des mots de l’humaine puis lui répondre lui demandait un réel effort. Elle secoua doucement la tête pour reprendre ses esprits, s’efforçant de détaché ses mires d’ambres de sur ce bijou dérobé à un sans doute défunt.

- Je ne connais pas l’extérieur de cet endroit, demoiselle. À vrai dire, je ne me souviens de rien, si ce n’est qu’une bataille sanglante, puis le vide... Je vous suis, tous, rester ici ne serait pas sage, et vous semblez plus au vent que cet elfe, elle désigna Gurthang, ou moi-même. Isis, la Maîtresse des Enchantements, saura peut-être me guider et me seconder pour nous aider à sortir d’ici… Je ferais mon possible.

Elle offrit un maigre sourire à celui qu’elle croyait enfant des dieux, Karou. Se présenter à eux ne vint même pas à l’esprit de la prêtresse. Déjà, son regard d’or se perdait sur les paillettes de sa pierre, qu’elle suspendait à son cou, au côté de son symbole divin; l’illustre croix ansée et l’étoile d’Argent, sur le disque solaire.

Maintenant harnaché de pied en cape, le guerrier coinça dans son ceinturon l’épée qu’il avait trouvé et tira ses deux lames larges légèrement courbes. Ses deux sabres et son attirail lui conféraient désormais tout l’aspect combatif du vétéran des champs de bataille qui était le sien.
- Tu as raison, Karou. L’obscurité se ramène diablement vite dans ces maudits couloirs et seuls les dieux qui nous ont délaissés savent quelles pourritures peuvent nous tomber dessus dans le noir de ces cachots.

Jetant son sac sur l’épaule, Exorn se porta sur la tête de la colonne qui s’ébranlait peu à peu. Passant près de l’ensorceleuse, il la gratifia d’un sourire en coin et d’un clin d’œil lubrique. Même si les relations étaient tendues avec la jeune illuskienne, ce petit jeu n’était pas sans lui déplaire, préférant assurément les femmes au caractère bien trempé plutôt que les petites sottes faciles que l’on rencontrait habituellement dans les villages ou les bordels. C’était souvent le goût du risque qui décidait Exorn à opter pour un choix plutôt qu’un autre et ses tendances en matière féminine n’y faisaient pas exception.
Puis il s’assura que la femme au teint olivâtre était capable de pouvoir agir seule sans aide pour se mouvoir. Cela semblait être le cas. Apparemment la mulane possédait une force mentale peu commune qui l’aiderait à prendre le pas sur les mauvais souvenirs qui ne manquerait pas d’hanter son esprit.
Derrière eux, l’elfe affichait une attitude qui s’approchait plus de la sienne.
¤ Sûrement pas du genre à faire du canevas, celui-là. ¤ Il semblait vigoureux et son désir de vouloir quitter ces lieux serait certainement un atout par la suite. Lorsque leurs yeux se croisèrent, il le salua muettement de la tête, comme pour signifier qu’il reconnaissait la valeur de Gurthang.

Arrivé à la porte aux côtés de Kenadon et Alesray, il s’exclama.
- Allez, en avant ! Quittons ce bouge !

Délai de post: 72h

Narration

Tous:
entir le contact du symbole sacré au travers de sa fine tunique fit énormément de bien à Néphis. Sa chaleur bénéfique se répandait en elle comme un baume apaisant, purifiant ses pensées et réconfortant son âme. Tandis qu’elle emboîtait le pas de Zémobiel qui achevait de se restaurer, l’espoir renaissait peu à peu chez la mulane.
L’espoir, c’est ce qui motivait également Gurthang. Aimablement, il avait repoussé la proposition de son compatriote elfique, et maintenant qu’il avait récupéré son matériel, son moral était à la hausse. Néanmoins, lucide, il savait que son corps conservait toujours les stigmates des souffrances et de la privation, la fatigue menaçait de le faire défaillir s’il ne se sustentait pas rapidement.

Après avoir enfiler sa corde dans son sac à dos, Karou ferma la marche aux côtés de Ielenia et Nénharma. Déjà le départ était donné, Exorn, Kresselack, Kenadon en tête, le groupe nouvellement renforcé s’avança donc dans le couloir, rebroussant le chemin que la plupart avaient emprunté plus tôt. Même si la méfiance était de mise, chacun paraissant d’accord sur le fait que s’éterniser représentait un danger, une allure assez vive fut décidée. De nouveau au croisement illuminé de la torchère, Agrilath et Kresselack confirmèrent que la pièce qu’ils avaient quitté était sans issue, aussi les anciens prisonniers firent-ils rapidement irruption sur la grande plateforme de bois.
Désormais totalement plongée dans les ténèbres, la caverne n’offrait plus aucun spectacle à ceux qui n’en avaient pas déjà été les témoins. Gurthang et Nephis ne pouvaient imaginer l’épouvantable prison s’étendant face à eux, gueule béante ayant dévoré tant de vies, brisé tant de rêves.

Fillow:
Les os encore douloureux du choc subit, le gnome gisait dans les décombres éparpillés de sa caisse. Son barda était à ses côtés, miraculeusement intact comme sa personne. Non loin de lui, un morceau du plafond s’était effondré sur ce qu’il supposa être ses porteurs dont seuls quelques membres brisés sortaient de sous les gravats. La très faible luminosité était suffisante à ses yeux affûtés pour déceler qu’il se trouvait dans une galerie assez grossièrement taillée. Plutôt large, elle aurait permit de laisser y passer un char à bœuf, sa hauteur quant à elle devait avoisiner les deux mètres cinquante. Une chose était sûre, ce n’était pas là l’ouvrage de maîtres-maçons.

Cela devait faire un moment qu’il avait perdu connaissance suite à la terrible cascade qu’il avait effectué bien contre son gré au sein de la caisse. Peut-être un tremblement de terre providentiel avait-il frappé si fort qu’il en avait fait écroulé une partie du plafond mais la poussière était déjà retombée, indiquant que sa perte de conscience avait duré plusieurs dizaines de minutes.
Recouvert de particules de roches fines comme du sable, il écouta un instant. Tout autour n’était que silence sépulcral. Il ne semblait pas y avoir âme qui vive.

L’escadron prenait son envol et le barbare se retrouvait immergé de façon totalement indépendante de sa volonté en son sein. Lui qui était généralement prompt à être en première ligne et affronter le danger de face, il se sentit légèrement diminué dans cette situation.

Gurthang profita de ce moment de répit pour absorber une de ses rations de survie. Cette dernière semblait encore comestible même si le contenant avait été rudement molesté. Une fois son maigre contenu ingurgité, il proposa une seconde ration à son nouvel acolyte Néphis. Ce geste de prévenance envers une inconnue le surpris lui-même mais après tout l’un comme l’autre avait subit les même sévices et l’épreuve avait dû être encore plus terrible pour la jeune humaine.

L’Elfe offrit l’objet sans tenir compte des remarques de la prêtresse puis s’éloigna de sa compagne en direction du groupe de tête. Même si il n’avait pas recouvré la totalité de sa force et de ses moyens, le barbare se sentirait plus utile à l’avant que ce soit pour orienter le groupe quant au chemin à prendre ou pour rosser les commanditaires de sa détention.

Encore étourdi du fracas qu’il venait de subir, le jeune gnome se ressaisit dès qu’il perçut que les pans de sa caisse ne contraignaient plus ses mouvements, une fois le calme revenu. Il tenta de se redresser avant même de pouvoir ouvrir les yeux. En effet la chute de ce qui avait du être le plafond avait engendré un épais nuage de poussière. Debout, tenant à peine sur ses courtes jambes, il fut vite déséquilibré en arrière, n'ayant le choix que de subir cet élan ou de tomber. Aussi après à peine deux mètres, Fillow se retrouva adossé à l’une des parois, prêt à en découdre avec qui en voulait à sa vie.
Réalisant qu’il n’était nullement en mesure de se défendre, il remercia rapidement les cieux de n’avoir placé face à lui personne à qui faire payer ce désagréable voyage.

La poussière commençait à se disperser. Le membre du clan Mahlemiut discerna l’endroit d’où il venait d’émerger.
Là, sous un amas de pierres dépassaient deux bras, probablement de deux humanoïdes différents, au regard de la distance qui les séparait. Au moment où Fillow songea fouiller ces supposés geôliers, il réalisa que, justement, seuls deux bras dépassaient des décombres! Aux alentours, seul le havresac du rôdeur subsistait du séisme, ou de ce qui avait fortement ressemblé à un séisme.
¤ Ma foi ! le seul cadeau que pouvaient me faire ces deux gredins, c’était de me libérer en mourant. J’aurais accepté également qu’ils meurent en me libérant mais qu’à cela ne tienne ! le principal est là : Je suis libre ! … Perdu,… sonné,… seul… mais libre ! C’est pas franchement joli joli comme réseau mais ça tombe bien car je n’ai aucune envie de m’éterniser dans ces couloirs issus de la main des humains ou peut être même des orcs !¤

La simple pensée de pouvoir croiser des orcs, maintenant ! ici ! alors qu’il venait à peine de recouvrer ses esprits remplit le gnome d’effroi !
¤ Fillow, mon ami ! Courage !... Fuyons !¤
Saisissant son sac d’une main, frappant du plat de l’autre main pour ôter le maximum de poussière, puis le passant à l'épaule, le gnome entreprit de rebrousser chemin. Se fiant à son instinct, mais sans certitude aucune, il choisit donc une direction hasardeuse et prit ce qu’il espérait être la voie de la sortie. La main crispée sur son épée, Le jeune rôdeur priait Baervan pour ne pas avoir à l'utiliser.

Rasant les parois, Fillow tentait de remettre dans un ordre logique les bribes de souvenir qui lui restaient quant aux quelques heures qu’il venait de passer.
¤ Bon, voyons voir… La vallée du vieux Delzoun… l’ embuscade … Mais qui pouvait m’attendre là ? Et était-ce moi qu’on attendait ? Une coïncidence ? Dans ce cas, merci Tymora mais je ne t’avais rien demandé!... Puis le noir complet,… cette caisse,… ballotté comme un pendentif pendant … je ne sais même pas !... Le tremblement, la chute, la caisse qui éclate et me voilà dans ces couloirs. C’est maigre comme indices ! Maigre comme l’espoir de ressortir d’ici sans encombres d’ailleurs !
Le gnome se plaquait autant que possible contre les parois rocheuses, espérant faire corps avec elles. Se gardant de faire le moindre bruit et se contentant des informations que lui offraient ses sens, il progressait, maudissant à chaque pas les responsables de cette errance.