Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

Kerlomar avançait, pris d'un accès de prudence et de méfiance encore plus poussé qu'habituellement. Mais se qu'il avait vu et vécu dans cet étrange endroit depuis qu'il avait ouvert les yeux et s'était rendu compte qu'il était enfermé dans un filet suspendu, l'avait ramené à son comportement habituel, qu'il essayait de perdre quand il était face à des gens prétenduemment civilisés.

Mais visiblement, cette fois-ci, cela n'avait servi à rien. A part cette chauve-souris pendue au plafond, le druide ne vit rien de vivant et décida tout de même de faire attention. Les guerriers reptiliens semblaient très doués pour apparaître là où personne ne les attendait et là où ils surprenaient le plus. Mais il oublia vite tout ça en trouvant par hasard sous une cape sa flûte traversière qu'il ramassa aussitôt et coinça à sa ceinture pour l'avoir à portée de main. Il décida alors de faire le tour pour voir se qu'il pouvait encore trouver. Il ne vit pas ses armes ni d'autres d'ailleurs et se dit que seul le nain aurait le droit de combattre avec son équipement désormais. Il soupira de déception puis reparti voir le reste du groupe pour leur faire part de sa découverte. Lorsqu'il arriva, il entendit la moniale parler de torture et son esprit commença à se révolter. D'accor,d il n'aimait pas ces sauriens et préférait les voir morts plutôt qu'à els pourchasser, mais il n'était quand même pas pour une séance de torture. Si les membres du groupe voulaient en arriver à cette extrémité, il était prêt à partir seul de son côté, se moquant du fait que seul, il risquait de mourir plus vite.

- ( Commun )Excusez moi, mais dnas la pièce qui suit, il y a de nombreux objets d'aventure. Ils vous appartiennent peut-être. Par contre, il n'y a aucune arme, se qui est bien dommage, je commence à en avoir plus qu'assez de me battre avec ce bâton. Au fait, j'espère que vous ne parlez pas sérieusement quand vous parlez de torture ? Vous n'allez quand même aps vous abaisser au niveau de ceux-là, dit il en montrant le serpent d'un signe de tête.- Sinon, a t'il répondu à quelques questions déjà, ou faut il continuer à le harceler ?

D'abord Mammon, puis Celestia et maintenant Kerlomar. Il n'y aurait pas de torture. Tant mieux, ça aurait été un moment horrible à passer. A présent, afin d'éviter que l'ambiance se dégrade – Aanehiel sourit mentalement à cette idée –, il fallait clarifier la situation :
- (Commun) Hé ! Je n'ai jamais parler de torture ! Je pensais simplement l'interroger comme le fait Celestia. Cela dit, il est primordial qu'il reste avec nous. Sinon comme otage, au moins pour éviter qu'il n'aille avertir les autres. Je propose de le relâcher que quand nous sortirons d'ici. Ce qui me fait penser qu'il nous faut l'attacher. Kerlomar, est-ce qu'il y a de la corde dans les objets que tu as trouvé ?

Puisqu'il n'y aurait pas de torture et que le combat était fini, Aanehiel commença instinctivement à rengainer son épée. Avant de se rappeler qu'il n'avait plus de fourreau. Il s'arrêta juste avant de se couper la main et soupira de nouveau.
¤ La journée va être longue... ¤

Mais il ne faillirait pas et resterait fort ! A condition qu'il trouve un fourreau.
- (Commun) Finalement, Kerlomar, je vais aller voir par moi-même. J'ai aussi besoin d'un fourreau et je ne voudrais pas te déranger.

Se penchant vers Gaenor, il ajouta :
- (Commun)Et toi, prunelle de mes yeux, veux-tu que je cherche quelque chose pour toi ?

Il attendit la réponse avant de se diriger vers la pièce indiquée par Kerlomar.

Cette information tombait à point nommé. Il avait été suffisamment éprouvant de devoir contempler le spectacle de ces créatures abjectes depuis le filet où elle avait été retenue sans qu'on lui impose, de surcroît, de supporter la vue et la compagnie du reptile ! La simple évocation de la proximité de la bête la fit frissonner. En conséquence, elle minauda et glissa à l'oreille de son compagnon :



Gaenor adressa un regard mutin à Aanehiel - au cas où cela aurait servi sa cause - et, saisissant sa main, l'entraîna dans le couloir, dans la direction qu'avait prise le druide quelques instants auparavant.
A l'extrêmité, elle pénétra dans une sombre et humide salle qui ne recélait rien de plus intéressant qu'une issue vers une pièce non moins repoussante.

- Nous y voilà !... Tiens, de quoi peut-il donc s'agir... ?, laissa-t-elle échapper en indiquant les deux ouvrages de pierre qui meublaient l'endroit.

Elle se retourna vers le demi-elfle dont elle avait lâché la main :

- Qui pourrait dire combien d'heures ou de jours encore nous serons retenus ici ?! Mieux vaut se préparer, trouver de la nourriture et de quoi la transporter.

Afin de compenser l'accent autoritaire de sa suggestion, elle ajouta sur un ton qu'elle voulut attendrissant :

- Et je meurs de soif...

Mais déjà, elle fouillait la pièce avec application.

Horïn semblait sceptique quand aux réponses que donnerait le reptile sans l'usage d'un peu de persuasion naine... Mais visiblement ses compagnons d'infortune semblaient vouloir se passer de son aide...

Il laissa l'initiative de l'interrogatoire à plus compétent que lui, mais fixait tout de même leur prisonnier avec un regard déterminé, soupesant de temps en temps sa hache récemment retrouvée.

A l'annonce de Kerlomar sur la pièce un peu plus loin, le Nain eut l'espoir de retrouver le reste de son équipement, ses seules possessions sur cette terre, tout comme il avait déjà pu récupérer sa hache. Il se sentait vraiment nu sans une bonne armure et son lourd sac sur le dos. Et il serait bien plus efficace au combat !Il voulut tout d'abord suivre les deux demi-elfes mais se ravisa, rien ne serait pire que si ce reptile parvenait à s'échapper et allait prévenir ses saletés d'alliés....


- Que fait-on de lui s'il ne parle pas ? Je ne pense pas que ce soit malin de rester ici trop longtemps...

A la remarque du demi-elfe concernant le fait que leur prisonnier pouvait aller prévenir ses semblables, Célestia se rappela son combat avec Mamon avec l'autre lézard qui s'était échappé. Elle jeta un regard en direction de Mamon afin de voir s'il avait compris la même chose qu'elle. Leur présence était connue en ces lieux. Fallait-il prévenir les autres qu'il y avait un risque certain de voir débouler une force de représailles à chaque instant. Cela valait sans doute mieux en un sens, car un homme averti en valait deux disait-on. Elle annonça à tous.

"(commun) Même s'il s'échappait, il ne pourrait faire plus de mal qu'il n'en est déjà. Nous avons été découverts dès notre arrivé en ces lieux. Nous pensions échapper à d'autres créatures de la nuit, nous pensions être à l'abri quand nous avons bloqué la porte. Ils n'ont même pas osé s'approcher d'elle. A croire que..."
Célestia pris conscience de quelque chose à laquelle elle n'avait pas songé avant. Les créatures qui les avaient attaqués avant, n'avaient pas tenté de s'approcher de cette porte. Elles s'étaient contentées d'essayer de les emprisonner dans des filets à distance.

¤Pourquoi une telle prudence ? Nous étions à leur merci. Aucune issue à part ce bâtiment, comme s'ils avaient voulu nous envoyer à l'intérieur sans s'exposer eux même. Comme s'il fallait nourrir la bête féroce par des sacrifices qui les menaçaient.¤

Célestia se retourna vers leur prisonnier. Il fallait qu'elle sache ce qui se tramait ici. C'était devenu vital à ses yeux. L'avenir du groupe dépendait des renseignements qu'elle allait tirer de leur otage. Elle le saisit à ce qu'elle pensait qui lui servait de gorge.

"(commun) Qu'est-ce qui se passe ici ? Qu'est-ce qui se cache dans ces murs ?"

Ce n'était plus de l'intimidation maintenant. Elle était plus que déterminée, et avant que d'autres ne l'empêchent d'agir, elle ajouta comme pour se justifier bien qu'elle n'en ait pas besoin.

"(commun) Nous ne sommes que de la viande pour eux. Ils se servent de nous comme garde manger, j'en suis sûr."

A sa dernière phrase, elle regarda attentivement celui qu'elle tenait dans sa main pour voir sa réaction. Mentirait-il en tentant de dissimuler la vérité. C'était pour ça qu'elle lui avait pris la gorge. Non pas pour l'étrangler mais pour sentir son sang circuler et les battement de son cœur.

psychologie sur le lézard pour voir s'il cache quelque chose

5ème nuit de la Seconde Chevauchée d’Eleinte - 1372 CV, Année de la Magie Sauvage


Groupe : Les Échappés des Oubliettes
Température : Fraîche (13,5°C)
Moment : Milieu de la nuit

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Test de Psychologie de Célestia sur le lézard : ?
Test de Fouille de Gaënor : ?

Narration

e monstre captif sembla tout à coup plus craintif lorsque Célestia le prit à la gorge. Jusqu'alors, il était resté tout à fait impassible face aux questions que la femme lui posait... Mais à présent, Kerlomar, Horïn et la moniale reprenaient espoir en voyant les yeux du lézard aller frénétiquement de gauche à droite, et ses pattes crispées sur le bras de la jeune femme. Un instant, il fit mine de vouloir se libérer en se débattant, mais le nain et le druide se jetèrent dessus pour le plaquer au mur ; il ne broncha plus. La manière forte avait bien plus d'effet sur lui que la palabre.

De leur côté, les deux tourtereaux fouinaient tranquillement la pièce voisine, l'un cherchant de quoi habiller son épée, l'autre plus désireuse de remplir son estomac douloureux et d'abreuver sa gorge sèche. Il y avait bien deux sortes d'auges dans le fond de la pièce, mais celles-ci ne recélaient aucune victuaille. La fouille de la petite salle fut vite faite ; la demi-elfe s'attarda surtout sur les deux récipients, où elle trouva parmi un tas d'affaires de toutes sortes, entassées là sans le moindre ordre et sans aucune logique, sa vieille paillasse usée, son briquet d'amadou et de marcassite, une aiguille -sur laquelle elle tomba par hasard- et de la craie... Et, tombé derrière la structure de pierre, son arc, en assez piteux état ; le bois était attaqué par endroits comme si on s'en était servi comme d'une arme de poing, ou si on l'avait frappé contre une matière dure. Mais il était toujours en état de fonctionner.
Aanehiel quant à lui, trouva dans ce foutoir suffisamment de cuir pour se confectionner un sorte de fourreau, qui ne couvrait en fait que la base de l'épée. Cela lui éviterait déjà de se trancher les hanches, bien que ses mollets ne seraient pas forcément épargnés. Il retrouva également son espèce de matelas miteux, son miroir, et son bâton éclairant, ainsi qu'une corde en chanvre pour attacher le reptile récalcitrant. Gaënor était passée à côté d'un petit livre à la couverture renforcé, dont la patine, les craquelures et les bosses révélaient une longue et difficile existence. Restaient encore, si l'on en voulait, des bandages, une paire de botte, un heaume rustique, une couverture et une autre corde en chanvre.
Instinctivement, les deux demi-elfes tournèrent la tête vers le couloir en entendant une nouvelle voix en sortir ; une voix gargouillant, crachant des mots d'un commun massacré...

Car à ce moment, l'homme lézard commençait à parler. Célestia relâcha un peu sa poigne pour l'aider.

« Moâ sa rien d'en bä... Moâ survoâlle just' la ô... Laiss' moâ... »

La bestiole avait vraiment un drôle d'accent. Il fallait faire attention pour comprendre ce qu'elle disait. Mais Célestia voyait bien qu'il se contentait de dire cela pour qu'on le laisse tranquille... Horïn et Kerlomar aussi eurent ce sentiment. Ils continuèrent donc leur « forte intimidation », secouant juste un peu le reptile pour qu'il lâche ce qu'il savait.

« Pas beaucü la nous... Pas beaucü... prison. Sorti la ô.. Un. Un sorti... Dangoâ. Danjôeu. Alloâ en bä... En bä sorti. En bä.. Laiss'moâ.. »

C'était un spectacle assez pathétique, cette bête apeurée, craintive, qui parlait si étrangement... Par endroits, ses écailles semblaient tourner au bleu, ou à des couleurs plus pâles.
Silencieux, Mamon regarda la scène, avant de se pencher pour caresser le lynx. Celui-ci regardait le reptile avec des yeux ronds et froids... La chouette haridian, quant à elle, était retournée sur l'épaule de Kerlomar.

Lorsque la jeune femme, humaine comme lui, saisit le guerrier reptilien à la gorge pour commencer à lui des questions, il failli sursauter sous la surprise mais reprit vite un ton neutre, voyant l'effet que cela faisait sur le prisonnier saurien. Celui ci semblait avoir peur, sentiment qu'il n'avait pas du connaître tout de suite en les voyant palabrer pour savoir s'ils allaient le torturer ou non. Et bien que Kerlomar soit toujours contre, il commençait à penser que cela serait nécessaire, au vu de la réaction du captif.

Quand le prisonnier se mit à parler, retenu par le nain et lui-même, Kerlomar ouvrit les yeux et se concentra pour essayer de bien comprendre se qu'il disait. Visiblement, il parlait un commun approximatif et saucé avec un accent quasi inintelégible. Mais en y repensant, il pensait avoir compris certaines brides d'information et se mit à poser certaines questions.

-( Commun ) Tu dis bien que vous êtes pas beaucoup ? Combien de guerriers sont à cet étage ? demanda t'il en essayant de se faire comprendre du monstre aux écailles.Dis moi le nain, casses lui un bras s'il refuse de répondre.

Kerlomar savait qu'en disant ça, il encourageait d'une certaine manière la torture. Mais en réalité, il espérait que en entendant cela, l'homme serpent prendrait encore plus peur et déciderait de continuer à donner des informations. Le druide avait très envie de connaître le nombre exact d'ennemis dans cette partie de cet étrangr bâtiment. Il laissait aux autres le soin de poser les questions sur les moyens de sorties, sujet sur lequel, il n'avait pas compris grand chose, l'accent étant à couper au coûteau et la compétence linguistique étant des plus mauvaises. Pour sa part, le druide avait un peu de mal avec le sylvestre, qu'il ne parlait pas avec la même aisance que pour les autres langues, mais se n'en était pas à ce point là.

- Resserres un peu ton étreinte le nain.

Une prison, voilà ce qu'elle craignait par dessus tout. Ils s'étaient jeter droit dans une prison. Pas étonnant, que les autres ne se soient pas approchés. Célestia déserra sa main de la gorge du lézard sans le lâcher pour autant et laissa pour le moment les deux autres poursuivre leur interrogatoire tout en gardant un oeil sur son prisonnier. Ainsi cette prison comportait plusieurs étages. Ils étaient entrés par la sortie du haut et il fallait trouver la sortie du bas. De plus le pas beaucoup des semblables du lézard la laissa dubitative.

¤Pas beaucoup par rapport à quoi ? S'ils ont l'habitude d'être des milliers et qu'ils ne sont plus qu'une centaine c'est sûr qu'ils ne sont pas beaucoup. Et puis il faut voir qui reste-t-il dans cette prison. S'ils sont tous comme celui qui a tué Giulia nous sommes des morts en suspend.¤

Il était clair, que pour Célestia il fallait trouver le moyen de sortir d'ici le plus rapidement possible. Mais elle était curieuse de savoir ce qui se tramait dans cette prison. Pourquoi un tel bâtiment ici ? Qui étaient les geôliers et surtout que faisaient-ils des prisonniers ? Il fallait qu'elle sache et pour cela il fallait poser les bonnes questions au seul qui pouvait détenir les bonnes réponses.
Elle reprit sa prise sur le lézard et continua.

"(commun) Et que fais-tu des prisonniers ensuite ?

En entendant la voix du lézard, Aanehiel s'était approché de la scène et en voyant Celestia étrangler la sale bête puis Kerlomar le menacer au travers du nain, il ne put retenir un sourire méchant. Il n'avait fait que suggérer un interrogatoire et ils étaient montés sur leur grand chevaux en imaginant de la torture. Mais dès qu'il avait le dos tourné, ils se lâchaient. Tous les mêmes... La peur, l'obscurité, la fatigue et la colère ne font jamais bon ménage. Et ce ne serait pas lui qui leur jetterait la première pierre, loin de là...

Il retourna auprès de son aimée et du fatras qu'ils avaient dégagé. Après avoir mis son épée dans l'ersatz de fourreau, il prit le miroir et le bâton éclairant en les glissant dans ses poches mais laissa son épave de matelas. S'il était seul à en avoir un ce ne serait qu'un nid à problèmes. La corde, quant à elle, allait servir et pas plus tard que tout de suite. L'empoignant, il retourna là où ses compagnons "s'occupaient" de la sale bête.

- (commun) J'ai là quelque chose qui pourrait nous aider, dit-il en montrant la corde. Je propose de l'attacher, cela nous évitera d'être en permanence trois pour le surveiller. Car je maintiens que le laisser rejoindre ses semblables ne nous apportera rien de bon. Même s'ils ont effectivement été avertis de votre venue- il fit un signe de la main vers Mamon et Celestia - ils ne savent peut-être pas encore que nous quatre nous sommes libérés ou l'endroit où nous nous trouvons. J'aimerais autant les renseigner le moins possible.

Moins les ennemis en savaient sur eux mieux ils se porteraient. Sans parler du bonheur de faire subir l'oppression à l'un des oppresseurs. Aanehiel commença à s'approcher du coin, déjà bondé où trois de ses compagnons encerclaient le prisonnier. Se faisant il aouta :

- (commun) Et si on l'interrogeait sur un moyen discret de sortir d'ici ? Un passage où les autres ne nous attendraient pas, par exemple.

Plantée au milieu des débris jonchant le sol, Gaënor regarda s'éloigner puis disparaître son aimé dans la pièce voisine. Elle était décidée à emporter autant de choses que possible, tentant vainement de se rassurer par la possession de ces menus objets.

La demi-elfe piqua l'aiguille à son corsage, dans lequel elle glissa le morceau de craie non sans avoir esquissé une grimace en s'apercevant de son aspect rendu poisseux par l'humidité ambiante. Elle observa brièvement son arc, le temps de constater les dégâts qu'on lui avait causés et le passa en bandoulière. Gaënor était bien plus embêtée par le reste des objets qu'elle souhaitait emporter.

Après quelques tentatives infructueuses de fixer briquet et autres breloques à sa taille, elle trouva une solution bien plus efficace : rouler son matelas autour des bandages, du briquet, de la baguette dont elle ne s'était pas séparée et du petit livre qu'elle ne put se résoudre à laisser sur place. Le tout, fixé par un cordage de chanvre, constituait un baluchon tout à fait transportable.

Avant de quitter la petite pièce et de rejoindre ses compagnons, elle se retourna une dernière fois, emplie de regrets à la pensée qu'elle repartait sans eau ni nourriture, certes armée de son arc mais qui lui serait bien inutile sans flèche... Par dépit plus que par sa seule volonté de rendre service aux quatre autres, elle revint sur ses pas et emporta heaume et bottes.

¤ Peut-être cela pourra être utile à l'un d'eux... et me valoir, en retour, quelque avantage... ¤

Se laissant guider par la voix d'Aanehiel, elle parcourut dans l'autre sens le couloir et déboucha sur le groupe réunit autour de la bête. La demi-elfe comprit que son ami, loin de vouloir se débarrasser - par quelque moyen que ce soit - de la chose, proposait de la ligoter et de l'emmener. Elle désapprouvait ce choix et ne tarda pas à le faire savoir :
« Vous ferez évidemment ce que bon vous semblera mais ne comptez pas sur moi pour toucher la créature ou même la surveiller. »

Gaënor leva le heaume et les bottes qu'elle portait à bout de bras à hauteur d'épaule et ajouta laconiquement :
- Si cela vous appartient ou vous est utile, prenez. Mais par pitié, ne nous attardons pas ici !