Vieux Delzoun - Région de la Fourche, Sale embrouille

Célestia s'était endormie très vite après sa méditation. Ses rêves étaient tous les mêmes. Ils avaient pour sujet toutes les préoccupations de Célestia de la journée de la veille. Elle se repassait dans ses songes toute la scène de la bataille avec le lycanthrope. Elle imaginait même ce qui aurait pu se passer si elle avait agi autrement. Faisant d'autres choix qui auraient provoqué d'autres conséquences. Elle se revoyait luttant contre l'homme sanglier, le frappant de toutes ses forces sans parvenir à le blesser. Elle commençait à entrevoir la signification de ce qu'elle avait appris au monastère. La force n'est pas tout, la précision des coups est aussi primordiale. On lui avait dit qu'avec le temps elle arriverait à retourner les coups de ses adversaires contre eux. Utilisant leur propre force à leur dépend. Cependant elle n'arrivait pas encore à comprendre comment il était possible d'utiliser à son avantage la force brute de la bête qu'ils avaient affrontée. Elle savait au plus profond d'elle-même que ce jour viendrait faisant honneur à son maître mais qu'il faudrait du temps et beaucoup de patience. Il fallait pour cela qu'elle arrive à unir son physique et son mental en une seule et même entité synonyme de parfaite harmonie. Et cette parfaite harmonie passait par une technique poussée à l'extrême et un esprit clair, serein et dépourvu de doutes qui nuisaient à l'accomplissement de cet état. Elle n'avait rencontré en fait qu'une seul fois à cet harmonie du corps et de l'esprit: Lorsqu'elle méditait dans la pièce du monastère avec pour seuls compagnons l'arbre sacré et son gardien qui résidait en ces lieux. Le gardien vénérable était l'exemple à suivre et à atteindre. En fait elle avait rencontré également quelqu'un d'autre qui dégageait une telle aura. Une créature qu'elle avait rencontrée aussi au monastère sans arriver à se rappeler de qui ou quoi il s'agissait. En effet ses rêves la portèrent bien loin des marches d'argent vers son pays d'origine près d'une forêt peuplée de créatures fantastiques. Elle s'imaginait qu'elle voyageait à travers ces arbres recherchant quelque chose ou quelqu'un qu'elle n'arrivait pas à déterminer. Des tas de visages de personnes lui apparaissaient, des visages qu'elle connaissait tous pour les avoirs déjà vu. Son mentor, ses compagnons et des personnes vivantes ou mortes qu'elle avait croisée. Ces songes qui faisait penser à des cauchemars n'étaient que les conséquences du vécu de Célestia. Pendant des années elle avait vécu dans le téthyr à côté de la Wealdath où les plus folles rumeurs circulaient à propos de ses habitants. Il arrivait donc que de temps à autres qu'elle s'imaginait se déplaçant dans cette forêt qu'elle n'avait jamais pourtant traversée. En fait elle en rêvait à chaque fois qu'elle avait du endurer une éprouvante épreuve comme la perte de leur compagnon. Après un moment les images s'estompèrent laissant la place à des moments plus joyeux et plus reposants.

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Mamon test de Connaissance (nature) 16(Dé)+3(compétence)= 19 Réussite

Narration MD

out à ses rêves de gloire mégalomane, Valcor prenait un vif plaisir à se voir régenter l’univers tout entier. Pourtant, alors que tout semblait des plus idylliques pour lui, l’ensorceleur sentit une ombre planer sur lui. Dans son rêve tout ce qu’il touchait finissait soudain par dépérir en se détériorant rapidement sans qu’il y put changer quoique ce soit. Sa ‘maîtresse’ Mystra allongée à ses pieds tourna alors son visage vers lui et il vit que sa face était devenue une sorte de puit béant sur un vide sans fond qui semblait désireux de l’avaler tout entier. Lorsqu’il tourna la tête, il vit se ruer sur lui, afin de le pousser dans le néant, ceux qu’il estimait être ses plus proches serviteurs.
Il sursauta et se réveilla en sueur. La pluie battait toujours sur crâne lui rappelant où il se trouvait. Le prêtre n’était plus à ses côtés mais se tenait à quelques mètres devant, au beau milieu de la boue. Il ne vit pas le félin que le demi-elfe suivait.

Autour de Célestia tout n’était maintenant que sérénité, elle méditait dans son rêve, assise en tailleur au milieu d’une forêt de bambous. Le bruit mélodieux d’une rivière tintait à ses oreilles tandis que dans son esprit elle s’efforçait de visualiser chaque détail de son environnement. Comme le Gardien vénérable le lui avait enseigné, le monde était régit par des forces élémentaires et l’on pouvait chercher à s’unir à elles par diverses voies. Ces ‘portes’ spirituelles devaient être le reflet de l’âme de l’individu afin que ce dernier ne parvienne à l’osmose cosmique. Chercher à aller contre sa nature profonde ne pouvant entraîner qu’un désordre intérieur qui mènerait irrémédiablement à la ruine de celui qui s’évertuait sur cette voie. C’était pourquoi la Voie de l’Arbre donnait la possibilité à chacun de suivre un courant de perceptions qui correspondait plus à son identité spirituelle. Non loin de la jeune moine un magnifique saule laissait ployer ses grandes branches en une cascade de feuilles verdoyantes. La résistance incroyable d’une de ses branches à son propre poids ne l’empêchait pas d’être d’une flexibilité et d’une adaptabilité face à toutes les agressions naturelles.

Dragan n’eut pas la chance d’avoir une réponse de son compagnon de tente. Celui-ci, certainement vaincu par la fatigue de la journée harassante qu’il venait de vivre, s’était endormi et ronflait bruyamment à présent. La nuit ne serait peut-être finalement pas de tout repos pour le jeune paladin. C’était là sans nul doute une épreuve supplémentaire que lui envoyait le dieu des martyrs.

Mamon
Au fur et à mesure des enjambées de Mamon, ses pensées, encore embrumées lors de son réveil, commençaient à se faire plus claires. Tout dans l’attitude du félin trahissait une confiance hors du commun pour un animal sauvage. Le lynx ne paraissait nullement nerveux par la proximité que le demi-elfe lui imposait à présent. Mamon remarqua également quelque chose qui ne faisait que renforcer le côté inhabituel de cette rencontre nocturne. Inconsciemment, le prêtre s’était avancé au devant du petit félidé, sans même prendre garde aux tourbières du bas-côté ; et ce n’est que maintenant qu’il avait parcouru plusieurs mètres dans la plaine qui constata que ses pas semblaient avoir eu la chance de se poser en des mottes de terre herbeuses restées dures grâce à leurs racines et capables de soutenir son poids. Mais était-ce réellement de la chance ? La foi du disciple de Mailikki ne cessait de lui intimer qu’il s’agissait là d’une manifestation de la divine reine de la nature, mais n’était-ce pas là que la matérialisation du désir de Mamon à ce que ce soit la réalité ?

Alors qu’il s’interrogeait sur tous ces éléments en s’approchant, le lynx se leva soudain et bondit après s’être retourné. Il sauta de monticules herbeux en monticules herbeux sur quelques mètres avant de stopper et d’attendre immobile en regardant le jeune homme par-dessus son épaule. L’animal désirait être suivi, cela ne faisait plus aucun doute. Mais dans quel but et quel danger cela représentait-il demeuraient les inconnues à determiner.

Subjugué par la beauté du félidé, le prêtre ne pensa même pas à prévenir ses compagnons. C’était comme s’il était seul au monde avec cet animal sauvage, impressionner par le fait d’avoir marché dans cette boue sans mal, le demi-elfe était de plus en plus sur que ceci était un signe de sa déesse.

Malgré la pluie et le froid de la nuit, il ne perdit pas de vue le lynx qui recommencer à marcher, à lui faire comprendre de le suivre. C’est ce que fit le jeune clerc sans attendre, il essaya de mettre ses pas à l’endroit même ou le félin avait posé les siennes.

-Ou me conduis-tu de si bon train ? Lança-t-il à l’animal comme s’il s’adressait à un de ses amis et que celui ci allait lui répondre.

Plus il avançait plus il se demandait ou allait se finir cette marche, allait-il voir quelque chose d’extraordinaire ou alors allait-il tête baissée dans un piége? Mais il ne pouvait pas faire demi-tour, intérieurement il savait que ce lynx n’était pas la par hasard. Alors on priant sa déesse, Mamon continua de suivre l’animal quoi qu’il arrive

L’ensorceleur s’était réveillé en sursaut et son cœur se calmait petit à petit. L’ensorceleur allait se demander qu’elle signification avait ce rêve étrange lorsqu’il s’aperçus que Mamon avait disparut et qu’il était seul à être encore sur la pierre. L’ensorceleur attrapa son bâton pour se lever, et aperçus Mamon au beau milieu de la boue qui se trouvait à quelques mètres devant. La pluie était incessante et un affreux mal de cervicale s’empara de l’ensorceleur. Lorsqu’il voulu appeler Mamon, Valcor s’arrêta net et observa l’étrange scène qui se déroulait devant lui. Mamon avançait dans la boue comme hypnotisée par un charme et avançait doucement vers l’inconnu. Valcor s'apuiya sur son bâton, puis avança doucement pour examiner la scène. La vision de l’ensorceleur étant limitée par la pluie qui prenait un malin plaisir à ne pas vouloir s’arrêter, il se demanda si Mamon n’était pas devenu fou à l’idée de partir seul dans l’inconnu.
¤Mais que fait-il ? Il parait suivre une trace ou quelqu’un…¤

Valcor décida donc de suivre Mamon en restant à quatre bons mètres et de le suivre sans faire de bruit pour savoir ce qu’il se passait. L’ensorceleur jeta un coup d’œil à l’horizon et fronça les sourcils pour essayer d’y percevoir la moindre chose que Mamon pourrait suivre et essaya malgré la pluie de fixer tous ces sens au loin pour distinguer ou entendre quelque chose. Valcor ne comprenait pas ce qui se passait mais ne voulait pas se précipiter. Il fallait tout d’abord analyser puis ensuite agir en conséquence. Il ne jugeait pas nécessaire pour le moment de réveiller les autres, tant que rien ne ce passait et temps qu'aucun danger n'était à l'horizon. Il se contenta de suivre doucement Mamon.
Valcor s’était néanmoins positionné sur ses gardes et malgré la courte nuit qu’il venait de passer, l’excitation de l’inconnu le faisait sourire. Le rêve de Valcor était encore dans sa tête et l’ensorceleur avait du mal à se concentrer complètement sur la scène. Ce rêve avait-il un lien quelconque avec ce qu’il se passait maintenant ?

Le colosse des montagnes était étendu de tout son long à l'intérieur de la tente et utilisait tout l'espace qui était à sa disposition, il avait l'air paisible et ronflait comme un grizzli qui devait surement nuire au repos de son compagnon de chambré. Son organisme semblait apprécier enfin ce moment de repos et de chaleur ses muscles et ses courbatures diminuaient petit à petit.

De temps en temps, il se tournait pour changer de position afin de minimiser la sensation de douleur dans sa poitrine et cessait quelques minutes de ronfler puis reprenait.

Il laissait aller ses pensées et pendant son sommeil toutes les images et les évenements qui étaient arriver depuis son départ de la compagnie lui revint, l'attaque du troll, leur fuite, l'attaque des cavaliers mystérieux et le message qui les accompagnaient, le combat incessant contre les éléments, la perte de ses compagnons et il se mit à penser à ses compagnons elfes et les voyaient se déplacer avec une grace céleste et paraissaient en bonne santé, puis il replongea dans un sommeil profond.

Célestia était toujours plongée dans son rêve. Mais un étrange sentiment l'habitait. Il y avait quelque chose d'étrange dans cette scène. Contrairement à un songe classique, elle ne subissait pas les évènements, elle était même pour ainsi dire un membre actif de ce qui l'entourait. Elle avait d'une certaine manière imaginée ce monde autour d'elle. Une place pour chaque chose et chaque chose à sa place. Voilà comment elle voyait son monde. Elle désapprouvait le hasard et le chaos qui n'apportaient jamais rien de positif. Cela existait, elle en était consciente, mais luttait contre cet état de fait. Elle savait que cette lutte était un combat de tous les instants et sans fin, ce qui pouvait en décourager certain. Pour elle c'était le contraire: plus la tâche était difficile, plus sa motivation grandissait.

Toujours dans sa position méditative, elle observait son environnement. Comme elle l'avait appris de son expérience et de son enseignement, il était tout aussi important de comprendre les choses que de les ressentir. L'un n'allait pas sans l'autre. L'esprit et le coeur ne devaient former qu'un seul. Si l'on privilégiait l'un pour l'autre alors de ce déséquilibre naissait l'entropie et le désordre qui allait avec. Célestia poussa sa réflexion encore plus loin. Elle voulait pouvoir comprendre et sentir chaque partie de ce qui était là. Le sol, la rivière, les plantes et même ce saule qui se trouvait devant elle. En fait il ne manquait que les animaux et les êtres humains pour compléter le tableau. Peut-être qu'un jour elle arriverait à les inclure dans cette harmonie où tout devait être présent. Cependant il faudrait du temps, beaucoup de temps pour y arriver.
Elle focalisa son attention sur le majestueux saule devant elle. Un exemple de plus à suivre. Il s'adapte en permanence à son environnement.

¤Lorsque le vent violent souffle dans ses branches, elles se plient sans rompre, s'adaptant à ces nouvelles contraintes pour mieux les contrôler et ne pas les subir.¤

Elle commençait à comprendre ce que son mentor lui avait enseigné. Il y avait du chemin à faire et beaucoup d'épreuves et d'expériences à connaître et à vivre, mais elle savait qu'elle avait choisi la bonne voie. Ses doutes avaient disparu et avaient laissé la place à la quiétude et à la sérénité. Elle se leva pour se diriger vers le saule et contempler cet arbre fascinant à ses yeux.

Manquant d’être écrasé à plusieurs reprises par le géant du nord, Dragan fut bien content finalement de ne pas avoir réussi à trouver le sommeil à cause des ronflements ahurissants de son voisin. Il avait bien pensé remuer le mastodonte mais s’était raviser en se souvenant que Kran pouvait avoir la main lourde à l’occasion. Le paladin ne voulait certainement pas être confondu pour un orque par mégarde et se voir aplatir comme une galette de blé si le géant n’avait pas toute sa tête au réveil.
N’y tenant plus, il sortit de la tente le plus doucement possible. A quatre pattes dans un premier temps puis se redressa une fois au dehors. Il tira sur sa redingote sous son armure, essayant de la remettre en place, pensant qu’il aurait bien aimé pouvoir ôter son attirail pesant s’il n’y avait eu le risque de se faire attaquer même en plein sommeil.

Dragan jeta un coup d’œil dans la tente afin de voir si le barbare s’était senti dérangé par sa sortie. Il fit la moue.
¤ Evidemment que non, tu crois que ça l’aurait fait bougé ? Mon Dieu, ne m’épargneras-tu donc pas afin que je me repose un peu ? ¤

Dépité il releva la tête et cligna des yeux pour chasser un peu de la pluie qui lui tombait dans les yeux. Le paladin fronça les sourcils en apercevant la silhouette de Valcor debout qui s’éloignait. Regardant en tous sens il ne vit pas leur deuxième sentinelle, Mamon.
¤ Mais que se passe-t-il ici ? ¤
Sans prendre le temps de plus réfléchir, inquiet de ce qu’un danger ne rôde autour d’eux, il flanqua un coup de pied dans la jambe de Kran et s’écria :
- Alarme ! Il se passe quelque chose d’anormal. Mamon a disparu !

Valcor était de plus en plus intrigué par ce qu'il se passait. Mamon avançait dans la boue, comme guidé par une lumière invisible qui l'entrainait dans les profondeurs de la plaine. L'ensorceleur, continua à s'avancer tout en restant à une distance d'environ trois bons mètres du prêtre. Valcor ne voulait pas perturber le prêtre, pour voir ce qui allait se passer. L'ensorceleur se retourna et vie que le camp était réveillé, mais il ne put percevoir le moindre son, la pluie étant toujours assez importante. Il ne savait pas pourquoi, mais l'ensorceleur pensait que le soudain changement de physionomie dans son rêve et son réveil brutal n'était pas due au hasard. Peut-être que tout venait d'être fait dans un but précis, peut-être que Valcor se devait de suivre Mamon dans son étrange ascension. Tant de questions qui ne trouvaient réponses affluaient dans l'esprit de l'ensorceleur, tant d'incertitudes qui ne firent que confirmer à Valcor sa faiblesse et son ignorance. Les rêves, étaient souvent messager de l'avenir ou du passé, mais aussi manipulation des Dieux.
¤Tant de questions sans réponses, dans de phrases qui ne peuvent se terminer par un point...Je sens que ce qu'il va se passer, déterminera notre destination à chacun de nous. Je vais continuer à suivre Mamon sans le perturber en espérant que les autres imbéciles ne viendront pas tous gâcher...Que suie tu Mamon, qu'elle est cette lumière qui te guide dans ton esprit? ¤

L'ensorceleur venait de placer son bâton en position défensive, et tendait son esprit vers les environs. Une forme d'excitation c'était emparé de lui et le poussait à suivre Mamon sans le perturber. Valcor était encore fatigué, mais la soif de savoir et la curiosité le gardait éveillé et lui donnait l'énergie suffisante pour luter et dompter la fatigue. L'ensorceleur ne savait pas pourquoi, mais il aspirait à un certain respect en Mamon. Il ne le connaissait pas, mais pouvait sentir en lui une grande sagesse et un savoir immense. Maintenant Valcor en était sur, son réveil prépondéré n'était pas dut au hasard, mais à la volonté des Dieux qui les manipulaient à leurs guise.
¤Tu fais des tiennes Mystra, mon rêve t’aurait-il fait peur ma déesse? ¤ Il ne put s'empêcher d'afficher un léger sourire.

Narration MD

e réveil en fanfare eut l’effet escompté. Le bon coup de pied fit sursauter Kran qui venait de plonger dans un sommeil profond bercé de combats et de jeunes femmes légèrement vêtues. Son sang ne fit qu’un tour, croyant à une attaque. Il mit quelques instants avant de comprendre la nature des mots qu’il entendait clamer par le paladin.
Dragan vit disparaître Valcor au-delà de sa vision, à son tour dissimulé par l’opacité du rideau de pluie mêlé de ténèbres.

Célestia était toujours prise dans son rêve étrange et si réaliste. Elle était prête à comprendre quelque chose c’était certain. Son corps spirituel frissonnait sous l’action de nouvelles sensations qui venaient naître dans son corps. Le Gardien vénérable disait souvent que la plante qui pousse sous le vent ne pense pas à croître de manière à lui résister. Ce fut sur ces paroles qui lui revenaient en mémoire qu’elle avait été extirpée de son songe. Elle perçut la voix de l’homme qui s’appelait Dragan. Que disait-il ? Il parlait du prêtre qui avait disparu. Elle entendit un juron provenant certainement de la tente d’à côté. Son sang ne fit qu’un tour.
Giulia s’était également redressée et écarquillait les yeux, encore incrédule, en regardant la moinesse.

Valcor s’était avancé sur le bord de route et avait rapidement compris qu’il lui faudrait suivre le même chemin sûr que Mamon paraissait parcourir sans gêne. L’ensorceleur, malgré les préoccupations ésotériques qui le travaillaient, se demandait comment l’homme pouvait avancer si vite dans un endroit aussi traître où chaque faux pas pouvait le précipiter dans la tourbe. Heureusement pour lui, Valcor n’avait qu’à regarder la direction générale de son prédécesseur pour trouver assez aisément une motte d’herbes compactes sur laquelle poser son pied en toute sécurité. Par contre, il espérait que le prêtre avancerait tout droit comme cela avait été le cas jusqu’à présent, car désormais il ne voyait même plus sa silhouette. Comment diable avait-il pu avancer aussi vite

Mamon
Constatant que le jeune sang-mêlé le suivait, l’animal poursuivit son cheminement par de petits bonds d’une souplesse presque irréelle. Malgré la pluie, la lune perçait les ténèbres d’une manière inhabituelle et offrait au jeune homme une meilleure vision pour savoir où il poserait ses pas. A son grand étonnement, il n’eut pas de difficultés particulières à suivre le lynx de talus en talus, et il parcourut une distance conséquente en peu de temps. Avant qu’il ne songe encore à la conduite à tenir, il se retrouva devant l’ombre imposante des frondaisons d’un bosquet. Etait-ce là encore un signe ? Eux qui n’avaient pas croisé de rassemblements d’arbres depuis qu’ils voyageaient dans le Val, il découvrait en suivant un mystérieux félin le seul endroit des environs agréable aux yeux de sa divine maîtresse. Quelques enjambées plus tard, la bête s’enfonçait dans l’obscurité du bois.

A la vue du regroupement d’arbre qui s’étendait devant lui, Mamon ouvrit les yeux en grand et esquissa un sourire venu du fond du cœur. Il regarda en arrière pour essayer de savoir la distance qui le séparer du campement, ce fut peine perdue, il ne voyait même pas un bout de tente ou une silhouette humanoïde.

Après quelques secondes il reprit son chemin et entra dans le bosquet pour retrouver le lynx qui l’avait amené jusqu’ici. Son cœur et son esprit étaient en paix, les senteurs de la forêt lui monter au nez et lui rappeler pourquoi il aimait temps la nature. Il aimait entendre le bruit de la pluie sur les feuilles des arbres, il écoutait le plus petit bruit autour de lui, comme le bruit d’un écureuil en train de manger sa nourriture ou encore le chant des oiseaux. Tout cela mettait le semi-elfe dans un état de joie et plénitude d’esprit.

Le prêtre ne faisait plus attention à la fatigue et à ses habits trempés, il était si heureux de se retrouver dans une forêt. Tout en continuant à chercher les traces ou la silhouette du lynx, Mamon en profita pour remercier sa déesse d’avoir guidé ses pas jusqu’à ce bois. Le sourire au cœur, il regarda partout autour de lui pour retrouver l’animal et continuer à le suivre.

Plus il avançait plus il était convaincu que tout ceci était un signe de la reine des forêts, tout ceci devait être une façon de lui délivrer un message.