Sundabar - 'Mornes allées', les bas quartiers, Enquête dans les bas-fonds

Narration

Kobalt eut à peine le temps de finir sa phrase que le mannequin s'ébranla. Il se saisit de l'homme endormi et commença à se diriger vers l'extérieur. Il passa devant Kobalt qui s'était écarté et fit quelques mètres à l'extérieur puis s'immobilisa. Il se retourna vers Kobalt et s'adressa à lui dans un langage neutre et dénué d'humanité.

"Suivez-moi maître"

Tout le petit groupe rejoint le voleur stupéfait par ce qui venait de se passer et par l'annonce faite par l'automate. Celui-ci se retourna et commença de nouveau à marcher en direction de la rue. Neffalasièl ne pu s'empêcher de faire une réflexion pleine d'ironie.

"Alors maître que faisons nous ? Tu voulais te balader en ville et bien je crois que tu vas être exaucer. Mais peut-être que le maître ne maîtrise rien du tout, hein."

Le mannequin marchait d'un bon pas et ne semblait pas ralentir. Il était évident que pour la discrétion, il ne fallait pas compter dessus mais au moins ils avaient une piste peut-être foireuse mais ils avaient quelque chose à suivre. Maintenant que valait-il mieux faire ? Suivre une machine sans cervelle ou chercher ailleurs ?

Les trois compagnons mirent un petit moment à se remettre du choc. Décidemment, encore un phénomène inexpliqué à mettre sur le compte de cette foutue mission ! Kobalt commençait sérieusement à en avoir plein le sucrier de ces histoires de maboul ! Il était même allé jusqu'à penser :
*Ca y est, cette fois-ci c'est la bonne, je suis définitivement devenu cinglé !*

Bon, en même temps, ce n'était pas si loin de la vérité... Mais dans ce cas, ne pouvait-on pas se poser légitimement cette question : étant donné que le sieur Kobalt, Darius de son prénom, cultive un goût très prononcé pour le meurtre, les viols, les cambriolages et autres petits plaisirs de la vie, et ce dès son plus jeune âge, peut-on considérer objectivement que le sujet ait jamais été sain de corps et d'esprit ? Après tout, il n'était pas le premier cramé du ciboulot de naissance qui ait existé, et encore moins le dernier ! Toute proportion gardée, il était dans un cas à peu près semblable de l'esprit d'une succube qui se trouverait fort mal à l'aise dans la peau d'une druidesse... Toute proportion gardée ! Car autant que l'on sache, Kobalt, lui, était parfaitement bien dans ses bottes.

Dans ce cas, pourquoi serait-il allé la fleur à la lance se fourrer dans un coup foireux comme celui dans lequel il venait de s'embarquer ? Foutu métier ! Mission à la noix ! Ô rage, ô désespoir ! Et caetera et caetera...

Voir les expressions déconcertées sur les visages le rassura un peu : il n'était pas devenu complètement fou. IL devait donc se rendre à l'évidence : il était le nouveau maître du mannequin. Enfin, si cela voulait encore signifier quelque chose. A vrai dire, il fut certes moins supris que ce qu'il ne laissait voir ; après tout, le lien était clair entre les dessins jumeaux : le possesseur du coffre devenait le maître du mannequin. Ou tout simplement que le fait de posséder le parchemin avec les étranges signes lui avait permis de s'approprier l'automate. Quoi qu'il en soit, il en fut soulagé. Bien que maintenant ils étaient sûrs de ne plus pouvoir compter sur la discrétion (de toute façon c'était foutu), le gros mastoc suffisait à dissuader les éventuels gêneurs.

_ Bon pas de questions, on y va, sans commentaires...

Puis, relevant l'affront de l'elfe, il crut bon de rajouter :

_ Et toi avarielle,
Faudrait que tu penses un peu à nous montrer ta cervelle
Car si tu continues tu risque fort
De faire partie intégrante du décor
Alors je te le dis, que je n'aie plus rien à te reprocher
Ou toute ta vie tu risque de le regretter...

Bon c'est sûr, pour les rimes, c'est pas encore du Mikaïl... Il avait songé monter un groupe de bardes itinérants. Il en aurait été le légitime leader, la voix du groupe, se serait coiffé les cheveux en arrière et aurait porté des bésicles aux couleurs bizarres lui permettant de se protéger du soleil par magie. Il se serait surnommé Kono, ou Koko, il savait pas encore... Avec un luthiste, un lyriste et un type qui ferait des percussions sur des pieces d'armures et de vieux boucliers, frappant dessus avec des flèches d'argent... Enfin bref... Revenons au présent.

IL décida que suivre l'automate les mènerait sur un semblant de piste, fiable ou pas et que de toute façon il ne savait pas vraiment quoi foutre d'autre. Voila, l'argumentation ne va pas plus loin... Peut-on attendre autre chose d'un roublard capable de toutes les villenies, faisant tout en dépit du bon sens ? Ah si, on peut attendre cela aussi :
*Cette elfe un jour je vais te me la...*

Essayez de trouver la reference dans ma description du groupe Ouais je sais Blu tu vas criser mais tant pis pour toi :hrp:

Bludy jeta un regard à l'elfe et à Kobalt, hésitante à savoir avec qui elle allait s'entendre le moins bien. Le pire, c'est que le mannequin s'était allumé. Elle avait fait un bond d'au moins trois mètres malgré ses précédents propos et dû refermer ses yeux plusieurs fois de suite pour qu'ils reprennent une taille normale. Sa voix s'était mourrue sur ses lèvres et les nombreuses questions et blabla de mauvaise humeur qu'elle s'apprêtait à cracher sur Kobalt étaient restés coincés au fond de sa gorge. Elle referma la bouche qu'elle avait ouverte sans faire attention et laisse échapper un sifflement d'étonnement, oui, parce qu'elle au moins savait siffler correctement.

- Wow ! Si c'est pas beau ça ! Spectaculaire en plus. Comment t'as fait ? Et depuis quand j'ai pas le droit de commenter ?

Finalement, peut-être que le gars qu'elle avait devant les yeux était plus doué qu'il en avait l'air. Après tout, il ne fallait pas se fier aux apparences, enfin c'est ce qu'on dit. Il y avait plein de proverbes débiles qu'elle n'avait jamais réussi à comprendre là-dessus, il faut dire qu'il n'y en avait que quelques-uns qu'elle comprenait et quasiment seulement deux ou trois qu'elle utilisait.

L'arrivée du poème au plein milieu d'un moment qui était quand même fort, où elle se la serait vraiment joué, et en beauté, lui rappela qu'elle avait en face d'elle un petit amateur du dimanche. IL fallait revenir sur terre.
En plus, les rimes étaient moches, même si le principe n'était pas trop mal, au fond. Bludy remua ses pensées dans sa tête, les connecta entre elles et arriva enfin à se calmer - elle avait vraiment eu très peur quand ce mannequin s'était réveillé. Il aurait pu prévenir, aussi ! Elle avait failli sauter dans les bras de l'elfe mais s'était retenue à la dernière seconde de se ridiculiser aussi gravement. Le pire, c'était quand il lui était passé juste à côté, alors qu'elle enguelait son nouveau compagnon, et qu'elle ne s'était pas tout de suite rendu compte de sa présence.

Au moins, il portait le corps, et c'était toujours ça de gagner. Côté discrétion, ça commençait à la déprimer de devoir crocheter des serrures en pleine rue et ce genre de trucs. La subtilité, ça existait aussi ! Elle faisait pas partie de ces gens qui fonçaient dans le tas sans réfléchir et....enfin si, un petit peu.
Mais pas de cette façon là. Et quand les gens verraient un gros mannequin dans la rue...et aller à la taverne, mais d'où elle sortait cette idée encore ? Avec un mannequin et un homme assomé qu'on kidnappait ? Pourquoi pas aller chez les gardes tant qu'on y est ?
On pouvait toujours dire quoi? Que Kobalt était un grand magicien qui contrôlait l'automate, et que c'était son frère qui était saoûl, que l'elfe était sa servante et elle sa soeur. Elle se demanda qui serait l'idiot qui pourrait avaler ça, déjà aller chercher des airs de grand mage à un pauvre type comme Kobalt. Non, il fallait juste espérer que les gens trouvent ça normal de se balader avec un automate dans la rue aussi naturellement.

- D'accord, on y va, on improvise quand les problèmes nous tomberont dessus...bon plan le poète. Manquerait plus que tu chantes avec ça. Tu dois attirer des foules de filles en délire avec tes rimes.

Toujours un peu acide, et aussi un peu contrariée que ce ne soit pas elle lâ maîtresse des évènements, enfin bon, un peu d'imprévu ne faisait pas de mal, même si là, la situation lui échappait totalement. Elle était venue chercher un nain, elle était devenue riche, elle avait sauvée des gens, et maintenant elle se retrouvait avec eux avec un espèce de golem plutôt effrayant, enfin maintenant il semblait être de leur côté. Elle ne savait pas trop comment ni pourquoi, ils avaient dit quelque chose de spécial ? Il pouvait peut-être se retourner contre eux ? Dans ce cas ce serait une bonne chose finalement de laisser Kobalt et l'elfe marchaient devant.

- Ben en tout cas, je sais pas qu'est-ce que tu lui as fait, mais il a l'air de bien t'aimer. Allez, avance, il demande sa maman.

Pour ceux qui ne le remarquaient pas, c'était de l'humour.


Noix de Coco, j'te détesteuh, pourquoi tu me martyrises avec eux ? je me vengerai !

Narration

Tous

Le petit groupe commença sa folle course poursuite à travers les rues de Sundabar. Ce n'était pas qu'elle soit rapide mais plutôt que trois personnes suivaient une quatrième qui ne possédait pas la moindre trace d'intelligence et chair sur lui. En plus cette chose se baladant avec le corps de l'homme inconscient pouvait paraître on ne peut plus suspect. Le soleil était déjà assez haut dans le ciel. Tout le monde commençait à avoir faim et soif.
Le mannequin semblait se diriger d'un pas sûr. Cependant les passants dans les rues étaient surpris et même apeurés pour certain. Il était évident que le côté discret de la promenade était à mettre aux oubliettes. Chemin faisant, Kobalt et Neffalasièl reconnurent le parcours fait la veille en sens inverse. L'automate les ramenaient vers le centre de la ville là où se trouvait le plus de monde. Faisant des sourires discrets et gênés alors qu'ils continuaient leurs marches, ils redoutaient de devoir s'expliquer fasse à une patrouille qui aurait fait sa ronde dans les environs. Finalement la machine ambulante finit par prendre une ruelle très étroite et s'engouffra dedans. Ils firent de même et purent constater qu'il se tenait devant une porte solide et verrouillée. Le mannequin semblait attendre quelque chose, peut-être un ordre ou peut-être qu'on lui ouvre la porte tout simplement.
L'avarielle se tourna en direction de Kobalt et lui adressa d'un sourire moqueur et d'une voix pleine d'hypocrisie.

"Alors mon doux poète, tes rimes étant finies, comment allons nous entrer cette fois ci dans la maison. On rentre en force, on tue tout le monde et on s'en va. Je suis sûr que cela te plairait. Ou alors on envoie ton garde du corps personnel faire le boulot à notre place ? Ah oui c'est vrai tu ne sais même pas comment tu le diriges."

Elle changea d'attitude prenant un ton plus grave avec une lueur inquiétante dans son regard.

"Remarque moi aussi j'ai un petit compte à régler avec une certaine personne que nous connaissons tous les deux."

Pas très rassurée, Bludy regarda le mannequin de travers un petit moment, connecta ses neurones entre eux et arriva à une conclusion imparable : elle ne savait pas du tout quoi faire. Qu'est-ce qu'il foutait là lui aussi, devant la porte ? Il pourrait pas la défoncer ? mais alors ça servait à quoi toutes ces histoires de rimes si c'te machine était pas capable de faire quelque chose de bien ? D'accord, elle n'était normalement pas intelligente, en tout cas logiquement elle ne pouvait pas l'être vu qu'elle n'avait pas de cerveau, mais après tout, il y avait des gens qui en avaient un et qui n'étaient pas forcément très malins non plus. Du coup, elle devait utiliser ses vagues idées et inventions pour encore deviner ce qui se passait et sortir tout le monde de là. Et il fallait continuer à espérer que personne irait pointait le bout de son nez et aussi qu'ils auraient moins de problème - ça semblait impossible, depuis ce matin Bludy ne rencontrait que ça, des problèmes, encore des problèmes, toujours des problèmes. Demain, après-demain, hier, aujourd'hui, ailleurs, pour elle...ouep, elle était entourée de problèmes, et elle commençait à s'en rendre vraiment compte.

Mais il ne fallait pas trop se plaindre et gardez quelques idées pour la suite, oui parce que forcément il y allait avoir une suite à tout ça, pleine de problèmes à coup sûr, et Bludy n'aurait plus rien à dire ou à penser de nouveau pour se plaindre.

Enfin, pour l'instant, elle pouvait toujours se plaindre de sa compagnie. Elle finirait pas s'habituer, mais là, elle avait vraiment été étonnée par l'insupportabilité des deux autres. D'habitude, il fallait toujours attendre quelques jours pour voir le mauvais côté des gens, mais là, elle était tombée dessus tout de suite.

- Calmez-vous, pas de disputes, faites l'amour pas la guerre. J'ai déjà assez de soucis, vous savez, évitez de me tendre des occasions d'être pas sympa avec vous, sinon on va pas s'en sortir du tout.

Elle se massa la tempe et inspira un bon coup. Bon, elle allait devoir faire comme si elle était avec des gens rusés, des habitués du cambriolage, bref, considérait les autres comme étant ses égaux. Restez toujours souriante et sympathique, essayez de faire moins de bêtises et d'en dire moins aussi, donc ça allait être dur, mais quand on est réaliste, on demande l'impossible.

- On ne sait pas trop ce qu'il peut y avoir dedans, on ferait pas mieux d'essayer de voir de quoi il s'agit avant d'entrer dedans ? ça a l'air d'une bonne planque pour les gens de ta secte, ou en tout cas pour des choses pas très claires.

En disant ça, de nouveau la curiosité débordante et vraiment pénible de Bludy revint à la charge. Ouais, et qu'est-ce qu'ils allaient pouvoir découvrir ? Des secrets d'Etat peut-être ?... Ou alors rien du tout. C'était une hypothèse très désagréable mais en même temps reposante. Maintenant, suffisait de voir si le poète était d'accord pour lui filer un coup de main.

Notre ami roublard ne savait plus trop que penser du mannequin, de l'avarielle et de la petite humaine. Tout juste savait-il quoi penser de lui-même, et encore, en se torturant l'esprit. Il savait que sa soudaine autorité sur l'automate était éphémère, cependant. Alors mieux valait en profiter avant que celui-ci ne s'éveille à la conscience. Les êtres ayant une intelligence artificielle ne plaisaient guère au thétyrien : on ne savait jamais vraiment leurs réactions, avant qu'ils ne vous tombent dessus pour vous écrabouiller la tête...

Il entendit plus qu'il écouta l'idée de Bludy. En général il n'accordait que peu de crédit aux élucubrations folles des femmes. Mais de ce qu'il entendit, il se dégagea clairement dans l'esprit du roublard qu'il s'agissait d'une occasion unique de fuir le mannequin avant qu'il ne retrouve l' "esprit". Et l'avarielle avec. Celle-ci commençait à l'insupporter sérieusement. Cela devait cesser ! Après tout, elle ne s'était pas donnée la peine de se battre depuis le début de leur association de circonstance. Et c'était à cause d'elle que tout arrivait ! En tout cas, tel était ce que Kobalt avait décidé...

Il regarda alternativement la petite femme, l'elfe ailée, le gros bout de bois doué de semi-conscience et le captif toujours dans les pommes. Après quelques instants de réflexion il prit la parole :

_ Bien, il semble que tu ne peux y aller seule sans risque, je t'accompagnerai donc. Neffalasiel, voulez-vous bien rester ici pour surveiller les deux, là. C'est une mission vitale que je vous confie, le rôle le plus important dans notre entreprise, si vous faillissez et que l'un d'eux s'enfuie, nous serons dans de sales draps. Je vous fais confiance, soyez digne. Si quelque chose d'anormal se produit, criez : "Il fait frais ce matin !". C'est assez anodin pour ne pas attirer l'attention, plutôt que siffler, qui est une pratique courante des voleurs de tout poil.

Il n'oubliait pas qu'il était censé être un honnête marchand, mais les marchands se devaient de connaître les artifices des voleurs, après tout. C'était assez crédible, pensa-t-il. Puis, se retournant vers Blu, il reprit :

_ Je vous suis, j'ai de la corde, au besoin.

Et, faisant mine d'avoir oublié quelque chose, il s'adressa à l'automate.

_ Je vous confie ce fardeau. Ne prenez d'instructions de personne d'autre que moi. Si le prisonnier bouge, assommez le !

Il finit sur un sourire ambigu, qui laissait penser que le "fardeau" ne se limitait pas au prisonnier...

Narration

Tous

Le regard de l'avarielle se fit beaucoup plus dur envers Kobalt. Il pouvait y voir de la méfiance. Il n'osait s'imaginer ce qu'elle pouvait penser de lui. Cependant elle accepta la proposition du chef du groupe. Les deux monte-en-l'air observèrent les environs. Chose bizarre, il n'y avait aucune fenêtre de ce coté-ci du bâtiment. Le mur nu ne possédait que cette porte en bois épais. Atteindre le toit était toujours possible, mais l'opération était beaucoup plus risquée par le manque de prise et il n'y avait nul endroit où fixer la corde. Tout en observant les bords de la bâtisse ils remarquèrent que celle-ci ne correspondait à aucune autre maison. Il semblait bel et bien que cette demeure était isolée du reste des constructions. Tenter une approche par ailleurs semblait possible mais peu probable. Il faisait grand jour et les passants dans la rues auraient tôt fait de remarquer nos deux alpinistes. Et puis la machine les avaient amenée ici et pas ailleurs, c'est que de toute évidence il ne devait pas y avoir d'autres issues. Mais il était difficile aussi de savoir ce que pouvait bien penser cet automate. L'avarielle intervint une fois de plus alors que personne ne lui avait demandé quoique se soit.

"Si vous voulez je peux voler jusqu'au toit pour voir si l'on peut passer par là. Mais cela risque d'être assez peu discret en agissant de cette manière. La dernière fois que j'ai essayé, c'est à coup de filet qu'on m'a attrapé."

L'idée était tentante mais était-elle faisable ? Après tout elle n'avait rien fait jusque là, alors pourquoi maintenant ? En plus l'homme endormit commençait à remuer annonçant son prochain réveil. Le mannequin ambulant ne semblait pas réagir aux ordres de Kobalt. Peut-être que ce dernier n'était pas prévu pour la bagarre, peut-être qu'il n'avait pas envie de le faire. Quoiqu'il en soit si l'homme se réveillait et comprenait où il se trouvait, nos trois compères risquaient quelques complications.

L'idée de l'avarielle était en effet très tentante, à plusieurs titres... Car soit elle réussissait et donnait (enfin) un coup de pouce à leur quête, soit elle échouait et ils seraient (enfin) débarrassés d'elle. Mais cela risquait aussi de donner l'alerte, et ça, c'était la dernière chose qu'il voulait faire.

Ils se trouvaient de toute façon devant un choix des plus cornéliens. Tout s'enchaînait à nouveau à une vitesse effarante, ne leur laissant que très peu de temps pour la reflexion. Ce qui ne devait pas gêner outre mesure l'avarielle était très embêtant en revanche pour le voleur. Il sembla soudain se souvenir qu'ils étaient à présent trois sur le coup. Il devisagea Bludy, se demandant ce qu'elle pouvait bien penser à cet instant précis. Après tout, l'avarielle pouvait bien y aller, elle ferait diversion le temps que les deux roublards s'introduisent dans la place. Ou alors ils envoyaient l'avarielle ouvrir la porte et éventuellement se prendre la glyphe de garde dans la tronche, avant de pénétrer tranquillement dans l'édifice avec nul autre danger que quelques... Mhmm... Eh bien, au fond, ils n'en savaient rien ! Ce qui n'était d'ailleurs pas rassurant... Il ouvrit donc une nouvelle fois la bouche, pour faie valoir son rôle de mâle dominant :

_ Non, avarielle. Ce serait beaucoup trop dangereux, bien que je ne doute pas que tu t'en sortirais très bien seule... Nous allons plutôt passer comme nimporte qui le ferait à notre place. Ou en tout cas les gens normaux... Rien ne nous prouve que cet endroit soit hostile, même si depuis le début, il est vrai que nous n'avons que rarement rencontré des personnes animées d'intentions amicales. Nous allons donc... frapper à la porte !

Il prit conscience de l'absurdité de tels propos, mais après tout il était inutile de montrer qu'il était en fait un voleur alors qu'elles le prenaient pour un marchand farfelu à la limite du banditisme.

¤Mais avant...¤

Il s'approcha de leur prisonnier qui recommançait à gigoter. Il entreprit de l'assommer pour le compte avec la garde de son épée, histoire d'être plus tranquille. Ensuite, il irait frapper à la porte.

Narration

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kobalt détection réussite

Un bon coup sur le dos du crâne de l'inconnu et le voila reparti pour le pays des songes. Kobalt pouvait donc s'attaquer à la porte. Il frappa à la porte et attendit quelques secondes. Devant l'absence de réponse il refit le même geste et au bout d'une minute ils se retrouvèrent toujours dans la même situation. Dehors avec un mannequin à ses ordres, un inconnu et deux femmes qui ne l'aidaient plus vraiment. L'avarielle se retenait visiblement de dire une phrase à l'encontre de Kobalt, mais l'heure n'était plus aux reproches. Kobalt regarda la porte encore une fois. Rien à faire il fallait la crocheter où la défoncer. Mais laquelle des deux possibilités choisir ? Et puis l'automate avait pris cette porte mais une autre issue existait peut-être ? Comment allaient-ils franchirent cet obstacle qui semblait insurmontable ? La ruse, la force ou la chance peut-être ? Parce que le temps ne faisait que passer et pas grand chose de nouveau ne semblait vouloir se dérouler. De désespoir Kobalt frappa encore une fois à la porte. Il n'y eu aucune réponse mais une chose intrigua notre roublard. Le bois de la porte sonnait trop creux pour une porte de cette épaisseur. Comme si ce qui était devant lui était fait en trompe l'oeil. A force de tout tripoter de partout il finit par voir apparaître ce qui se tenait devant lui. Il n'y avait qu'un panneau de bois très fin. Si fin que le défoncer eut été très aisé. Peut-être que la solution était là après tout ?

Etait-ce la chance ou simplement son talent inné qui a permis au roublard de découvrir l'illusion ? Toujours était-il que ça leur retirait une belle épine du pied du groupe, qui, si ils avaient dû se mettre à chercher une autre entrée, se seraient bien trouvés embêtés. Cela aurait peut être même obligé l'avarielle à voleter jusqu'au toit... De quoi se maudire, finalement...

Jusqu'à un certain point, bien sûr. N'oublions pas que le thétyrien était le champion faerûnien incontesté de "l'auto-envoyage de fleurs". C'était quand même grace à lui qu'ils étaient débarassés d'une horde de rats garous et d'un sanguinaire tueur en série cannibale nain (Devi). Du moins ce serait la version qu'il présenterait à qui voulait l'entendre. C'est à dire pas grand monde, selon toute vraisemblance...

Revenant à ses préoccupations actuelles, le tout nouveau membre de la phalange du rat se demandait si il était bon de partager sa trouvaille avec les deux femelles, ou s'il n'était pas plutôt judicieux de rebrousser chemin, de trouver une auberge et de se reposer avant de revenir sur leurs pas. Cette baraque ne bougerait sûrement pas d'un iota pendant leur absence, des phénomènes pareils n'existaient que dans les légendes que les bonnes femmes racontaient à leurs marmots. Une autre idée s'imisça dans l'esprit décidemment fécond et plein de connerie de notre voleur à la manque. Pourquoi ne pas amener le prisonnier et l'automate au quartier général de la Compagnie, pour que le premier subisse un interrogatoire poussé, et que le second soit étudié par de plus érudits qu'eux.

Alors que cette idée très séduisante faisait son chemin dans la tête du Nettoyeur, il la balaya d'un revers de main. Mieux valait rester sur sa première idée : défoncer ce panneau en carton pâte et entrer dans la place comme un bourrin, à la manière des nains.

Et advienne que pourra ! Encore une fois...