Un cri dans la nuit..., La recherche du Cor touche à sa fin...

Rhéa paru un peu surprise d’entendre Ullimar se targuer de pouvoir comprendre la langue des orc.

*Ainsi j’aurais dû m’adresser à lui plutôt qu’à ce jeune homme qui semble être si érudit ?*

Pourtant, il y avait quelque chose d’étonnant dans l’attitude du prétendu Paladin qui préoccupait de plus en plus la demi-elfe dont le sérieux et l’austérité offrait un contraste explosif avec Ullimar.

Bien sur, elle ne manqua pas l’allusion faite par ce dernier au sujet de son imitation de l’orc mais tout comme eux, la jeune femme avait la peau dure et ce genre de réflexions ne la perturbait guerre.

-Ma fois vous ne croyez pas si bien dire, attendez de me voire une masse à la main et vous comprendrez qu’en effet il y a matière à comparaison...mais prenez garde de ne pas avoir à en subir les dégâts.

Rhéa toisait à présent de son regard glacial le jeune prêtre. Elle voulait régler cette histoire dès maintenant et avoir le cœur net concernant les véritables intentions du jeune homme.

-Fazel, Paladin de…de qui au juste ? Pardonnez mon impudence mais votre attitude et votre apparence ne ressemble en rien à celle des autres paladins qui ont jadis *par malheur* croisé ma route. Etes vous vraiment ce que vous prétendez être ? Il serait bon de le savoir tout de suite si cette quête et notre équipe devaient perdurer.

[Test de Psychologie et Renseignements sur Ullimar]

Mikaïl avait fait une grimace d'incompréhension lorsque Rhéa avait baragouiné les quelques mots prononcés par l'orque dans sa langue natale. Le magicien avait étudié de nombreuses langues au cours de son apprentissage mais il s'était plutôt tourné vers l'étude de choses utiles pour la compréhension de la magie, de dialectes sibyllins et chargés de la puissance de la Toile. Les peaux-vertes n'avaient jamais été considérés comme des jeteurs de sorts sérieux et comprendre leur charabia n'avait jamais semblé important au jeune noble.
Surpris de découvrir qu'Ullimar avait quelques notions dans ce langage, Mikaïl haussa les sourcils. Ainsi le paladin si étrange et maniéré allait peut-être pouvoir se révéler utile. Il y avait sûrement des indices supplémentaires à découvrir au fond du trou dans lequel était captif l'orque, indices que ses compagnons n'avaient pas su découvrir.

Le ton badin du paladin contrastait avec ce que le magicien croyait savoir du comportement de ces guerriers. Ils les avait toujours plus enclin à pourfendre les ennemis au nom de leur dieu qu'à conter fleurette à une jeune pucelle, bien que Rhéa n'avait rien de la douce oie blanche qui s'effarouche d'un rien.
Posant son verre sur la table, Mikaïl écoutait attentivement la conversation. Il avait hâte de voir Eldon revenir, avec les informations glanées. Plus tôt ils se mettraient en place pour leur observation, mieux cela serait. Avoir un peu de temps pour examiner par lui même la chaumière n'était pas à négliger, histoire, au moins, de se prémunir d'un piège éventuel.

- Attendons le retour d'Eldon et ensuite, nous irons tous nous mettre en place pour guetter le moment de la transaction de ce soir. A ce moment, nous aviserons sur la conduite à tenir pour la suite.

Pensif, Mikaïl observait ses compagnons, cherchant à deviner jusqu’à quel point il pouvait leur faire confiance. Il était toujours délicat de ne pouvoir compter que sur soi et un allié sûr serait un trésor à ne pas négliger.

Le rôdeur remua sur sa chaise, il ne se sentait pas à l’aise, son incompréhension croissante de ce qui ce disait entre les autres et la tension ambiante émanant de leur début d’inquiétude commençait à lui picoter l’arrière de la nuque, après un moment de silence, il leva les yeux au ciel

« Un baragouin de peau verte et un meurtre… premièrement, je ne vois absolument pas le rapport entre ces choses et notre enquête, et, ensuite, si cela à vraiment un rapport, c’est vraiment maigre, alors est ce que quelqu’un va avoir l’obligeance de m’expliquer ou pensez vous que l’ignorance des autre membre de ce… groupe, va être plus utile à l’avancement de la recherche ? »

il regarda fixement le mage et la prêtresse, puis posa longuement les yeux sur le soi-disant paladin

¤il faudra que je me méfie plus de lui que des autres… il m’a l’air aussi paladin que moi none, aucune armure apparente, aucune arme de grande envergure, un langage bancale et apparemment, une envie singulière de plaire à la première dame, même fortement jolie venue… rien a voir avec les rêves de pureté et de grandeur des « guerrier divin » ¤

Il soupira attendit les réponses.

Ullimar ne prit pas la peine de dissimuler son sourire satisfait, la demi-elfe avait de la répartie, et c'était loin de lui déplaire. Sur le même ton qu'auparavant, faisant tourner entre deux doigts l'anneau de simple métal qui décorait l'index de sa main gauche, il se pencha d'avantage sur la demoiselle pour mieux l'étudier tandis qu'il répondait à ses interrogations :

- Tss.. tss...sss, la jolie demoiselle voilerait-elle sous le masque de soie de sa si charmante voix des menaces contre ma personne ?

Ne laissant pas à la concernée le temps de répondre, il poussa un soupir de frustration, levant les yeux au ciel avant de poursuivre d'un ton égal, de bonne humeur

- Allons, allons, un coup vous m'affligez d'un regard méprisant parce que je fais état de ma vocation, et ne voila pas que quelques verres plus tard vous vous mettez à m'accuser de ne pas être ce que j'avance.... Qu'y puis-je si mon coeur et bon et ma cause juste ?
Les apparences sont trompeuses dit-on, mais ne croyez vous pas que ma tenue sied d'avantage en ce lieu que ne le ferait une lourde armure dorée ? Quand il n'a pas sa lame, le paladin use de sa tête.

Tappotant à deux reprises sa tempe pour illustrer ses dires, Ulli vient se caller au fond de sa chaise, décochant un clin d'oeil à Rhéa, mi-amusé, mi-joueur. Ses propos sont fluides et agréables à l'oreille, paladin ou pas, l'humain est un bel orateur contrairement à ce que laisse paraitre la coiffure négligée et les cernes légéres sur son visage.

S'étirant tout en inclinant la tête vers la prêtresse, il vient caler ses mains sur sa nuque pour mieux l'interroger :

- J'apprécie votre interet à mon égard, et je comprendrais parfaitement que vous souhaitiez argumenter des heures durant sur ma vie, sujet fort interessant j'en convient, mais je vous en prie... cessez les flatteries, "Ulli" suffiera amplement plutôt que "sa grandeur messire de Fazel"... De plus j'aurais par milles fois l'occasion de prouver ma valeur à vos cotés, puisque je compte m'y plaire, alors parlons plutôt de vous ! vous faites quoi dans la vie ?

S'illuminant d'un grand sourire, et à l'image des gamins fiers de leur bétise, Ullimar attendait à présent sagement une réponse.

Rhéa acquiesça d’un hochement de tête lorsque Mikail leur proposa d’attendre Eldon avant de se remettre en route. Intérieurement, elle se demandait toujours ce qui avait bien pu motiver le départ si soudain de l’halfelin.

Puis Toessen prit la parole : il s’impatientait et réclamait quelques explications concernant les derniers évènements survenus et plus précisément au sujet de l’orque. La demi-elfe lui répondit presque du tac au tac comme l’aurait fait un automate :

-L’orque a peut être un lien avec notre affaire en effet. En tout cas, le destin a voulu que notre route croise la sienne durant notre enquête, ce n’est probablement pas une coïncidence d’ailleurs. Pour le reste des explications, il vaut peut être mieux attendre d’avoir quitté les lieux avant d’en dire …

Mais Rhéa stoppa net son discours lorsqu’elle entendit Ullimar lui répondre. Elle écouta en silence le jeune prêtre sans l’interrompre, pourtant de temps à autre, le visage de la prêtresse trahissait tout de même le fond de sa pensée : de l’étonnement (le plus souvent) face à certains des propos du prétendu paladin qu’elle jugeait plutôt inattendus de la part de ce jeune homme si singulier.

- Ma foi, je doute que les autres clients eussent été choqué par votre armure, fusse-t-elle dorée. Au fond, les paladin sont plutôt appréciés en général, de plus ils n’ont pas de raisons particulière de cacher leur état au autres, au contraire ce serait presque dans leur nature de se dévoiler tel qu’ils sont au grand jour et de clamer haut et fort leur foi et leur dévotion à servir l’ordre et la justice…

La prêtresse avait déclaré cela d’une traite de sa voix cristalline. Le ton était resté égal de bout en bout, pourtant il était évident que le flux rapide des paroles et son intonation ne pouvait s’apparenter avec un sentiment tel que de l’admiration…c’était même plutôt le contraire.

Cependant Rhéa était prête à croire Ullimar ; Etait-ce de la naïveté ou autre chose ? Difficile à savoir mais sur le moment la jeune femme ne vit aucune raison qui puisse justifier un tel mensonge. Elle ajouta donc après une pose qui lui permit de reprendre son souffle et d’adopter une attitude plus calme et posée :

-Très bien Messire Fazel, je vous crois et vous prie de bien vouloir excuser mon erreur. Sachez qu’il n’est pas dans mes habitudes de juger les autres sur leur apparence et que du reste je trouve votre originalité préférable à autre chose.

*Encore une surprise ou deux dans ce style et il serait capable de me faire changer d’avis sur ses confrères…remarque, il est peut être l’exception qui confirme la règle ?*

Rhéa restait tout de même perplexe quand à la familiarité du jeune homme mais pour finir, elle haussa de manière imperceptible les épaules, préférant ce dire qu’il s’agissait là simplement de pure sympathie et qu’elle avait affaire à un être des plus extraverti et social. Elle ajouta donc pour finir sur un ton des plus courtois :

-Je me nome Rhéa Marawyn, prêtresse de Shaundakul le chevaucheur des vents.

MJ


Eldon :

L’officier observait le petit être lui faire son discours, il gardait un air sceptique face au petit homme qui se donnait tant de mal pour cacher son visage à son interlocuteur.
-Tout ceci m’a été dit par Trevis en personne tout à l’heure, tu ne m’apprend pas grand chose. Je n’en sais pas plus que toi ou que Trevis à propos de cet orque, je sais seulement ce que les gardes m’ont rapporté, un orque azimuté s’est jeté sur eux pour les attaquer, et à en juger par son odeur, l’état de son corps, il devait être enfermé seul quelque part pendant une longue période, ce qui peut expliquer son état mental.

En même temps que l’homme parlait, il semblait songeur, il réfléchissait sur ses propres dires en essayant de trouver une explication rationnelle sur ce qui s’était produit plus tôt.
-Tu dis faire partie du groupe que Trevis a engagé pour mettre la main sur le cor et son voleur, mais tu ne ma toujours pas montré ton visage, voyons cela.
Gyreth se tenait bien droit les bras croisés attendant que le petit Eldon enlève son couvre chef et révèle son identité…


A la taverne :

Pendant que la petite troupe d’aventurier bavardait sur des choses et d’autre, la taverne, quand à elle, se vidait petit à petit. Il ne restait maintenant plus que la table des compagnons de Mikaïl ainsi que la table de Bern avec les trois gardes.
Le temps passait sans qu’ils ne s’en rendent compte, l’heure du rendez vous approchait à grand pas, qu’allaient ils bien pouvoir découvrir ce soir là près du temple ? Qu’allaient ils bien pouvoir leur arriver ?

La conversation s'éternisait et Eldon ne revenait toujours pas. L'impatience et l'inquiétude commençaient à se lire sur le visage de Mikaïl. Ce dernier commençait à se demander si envoyer le petit filou suivre le garde suspect avait été réellement une bonne idée. Plus le temps passait, plus le jeune magicien craignait de ne pas pouvoir mettre en place le dispositif pour surveiller le rendez-vous nocturne.
Depuis de longues minutes, il ne participait plus à la discussion, restant plongé dans ses pensées, cherchant à trouver la meilleure solution.
Finalement, il se jeta à l'eau. Hésitant encore un peu, n'étant pas persuadé de prendre la meilleure décision, Mikaïl parla à mi-voix. Il était temps de se mettre en place, sous peine de ne plus avoir assez de temps par la suite.

- Angrod, veux-tu attendre notre halfelin ici et ensuite le mener jusqu'à la chaumière que vous avez reconnue. Je sais pouvoir te faire confiance pour agir discrètement et nous rejoindre sans te faire repérer.
Puis, avec un petit sourire à l'attention de la prêtresse, il poursuivit : "Quant à vous, Dame Rhéa, pourriez-vous nous conduire jusqu'à cette maisonnette. Pendant que certains exerceront une surveillance attentive sur le temple, les autres pourront approfondir la fouille du puit où gisaient les deux orques. J'espère seulement que la chaumière n'est pas dans le collimateur de la garde. Cela nous obligerait à trouver rapidement un autre endroit d'où observer le temple, endroit alliant sécurité et camouflage, ce qui n'est pas forcément aisé à trouver..."

Rhéa eut l’impression que Mikail lisait dans ses pensées quand il fit sa proposition car de son coté elle avait eut exactement la même idée.

-Sage décision en effet, de plus il est vrai qu’il commence à se faire tard…ne traînons pas d’avantage.

La demi-sang termina son verre puis elle vérifia son sac de voyage avant d’ajouter à l’attention du mage :

-De toute manière, si les choses ne tournent pas comme nous le voulons il me semble qu’il y avait bien une autre petite chaumière, un peu plus éloignée certes, mais qui dans le pire des cas pourrait aussi très bien convenir à nos investigations.

La prêtresse se leva tranquillement, son sac sous le bras, visiblement prête à partir.

-Messieurs, vous venez ?

La jeune femme attendit sagement la réponse de ses compagnons même si il était évident qu’elle ne comptait pas s’éterniser en ces lieux très longtemps.

Ecoutant attentivement, le petit filou ricana sous sa cape. Alors donc il n'avait aucune idée sur cet orque ? C'était quand même un comble, songea Eldon, qu'un orque soit enfermé sans même qu'on ne le sache, mais ne cherchant rien de plus à savoir, le brave halfelin allait partir quand tout à coup, l'Officier demanda à voir son visage...

- Oui, je dis faire partir du groupe de Messire Trévis, et en voilà la preuve, dans un geste rapide, l'halfelin enleva sa capuche laissant voir son visage. Voilà, je n'ai rien à vous cacher, maintenant si vous voulez bien, je dois m'en aller, la nuit va bientôt tomber, et je n'aimerai pas à avoir à traîner la nuit dans cette ville...Un sourire se dessina sur ses lèvres, et sans même saluer l'Officier, l'halfelin partit vite, en direction de la Taverne. Sur la route il repensait à tout ce qu'il avait apprit depuis le début.

¤ Un vol de Cor dans une ville comme ça. La raison ? Peut être déstabiliser les transferts marchands...Mouai drôle d'idée, ensuite nous avons un rendez vous, je sens qu'il va y avoir une sacrée bataille. Espérons que ça se finisse vite, car cela tourne pas rond de rester longtemps dans ce bourg...Allons, allons, ce soir nous verrons bien, Mikaïl sait ce qu'il fait, enfin j'espère...¤ Toujours rêveur, l'halfelin se dirigeait vers 'La Récompense du Héros' à vive allure, espérant arriver avant que le groupe ne quitte cet endroit pour aller dans la chaumière...

Ullimar abandonna non sans regret son vin et le confort tout relatif de sa chaise pour mieux se hisser sur ses pieds, prenant la suite du mage et de la prétresse tout en répondant à cette dernière :

- Bien entendu que nous vous accompagnons, menez nous donc à cette "maisonnette" et voyons ce qu'il en retourne. Avec moi à votre suite, vous pouvez allez sereine, vot.. vos arrières sont en sécurité !

Attendant qu'à leurs tours s'approchent les derniers membres, il glissa son bouchon de liège dans le goulot de la bouteille au contenu le plus épargné par les avides voyageurs, et s'en alla quérir la protection du tenancier, la bouteille à la main, s'adressant à l'homme sur un ton de confidence, penché au dessus du comptoir :

- Je n'ai guère le temps de m'attarder en bavardages, mais je vous serais milles fois reconnaissant de prendre soin de la ô combien belle bouteille que voici, jusqu'à mon retour prochain.
Mes compagnons et moi même devons nous en aller affronter des dangers sans noms, aussi, si je devais ne pas revenir, profitez de son contenu avec la charmante personne qui vint distribuer notre repas tout à l'heure en pensant à ma défunte dépouille, bref cela étant dit, merci bien et souhaitez moi d'avoir de la chance !

L'exténuant "paladin" eut à peine finit de parler qu'il se fendit en une rapide révérence, exagérée, tout comme son attitude dramatique. Puis, avec un sourire resplendissant, il eut à peine prit le temps d'écouter si on avait tenu compte de sa demande qu'il revint trouver sa place aux cotés de ses compagnons, se préparant à leur départ imminent.