Le camp gobelin, La libération d'Arus

¤Tout le monde devient-il subitement fou ? Kyron semble perdu, Nialëanne vient de se mettre en rogne après lui sans que je sache pourquoi. Glaive est boudeur et timide comme un puceau effarouché, tandis que Grayback ne parle plus, errant comme une âme-en-peine. Et Arzoth ? Hum, sûrement en train d’inspecter quelques recoins lucratifs. ¤

Ses puissants poings plantés sur les hanches, elle contemplait le campement et la folie qui semblait y régner. Préférant combattre des chimères que d’imaginer sa ‘nouvelle famille’ partir ainsi aussi misérablement à la dérive, elle s’imaginait un adversaire invisible ayant lancé un quelconque sortilège qui aurait pu engendrer un tel chaos. Secouant sa tête pour revenir à une réalité désagréable, elle tempêta contre le ciel lui-même en un geste rageur du poing et lança au sol un crachat qui atterrit entre les pieds du nain.

- Maudit soit le jour qui m’a vu naître… Que les choses ne sont-elles simples pour que vous ne sachiez quoi faire pour demeurer unis. Nous sommes là, à piétiner inutilement comme des Rothés ruminants leur foin dans la discorde la plus totale ! Par le sang des dieux !

Elle attrapa brusquement le nain sous le bras et le soulevant presque par l’épaule, partit à grandes enjambées vers la lisière de la clairière dans la direction où ils étaient arrivés.
- Petit ! Suis nous ! Lâcha-t-elle sèchement au jeune Arus, avant de crier plus haut à l’attention de tous. "On lève le camp !."

Le Nain ne pouvait se défaire de l'étreinte de la guerrière, mais tentait de se débattre tant bien que mal.
-Laisse moi descendre, mais lâche moi, repose moi REPOSE MOI! Le Nain continu à gesticluer dans le vide, tout en lançant un regard rassurant à Arus. "Arus ne t'occupe pas d'elle, elle a perdu la tête, aide moi plutôt à descendre de la!
Bien conscient que le gamin ne pourra rien faire, Glaive tente par tous les moyen de se libérer, prèt à retourner à son affaire et à brûler ce camp une fois pour toutes!
-Tu ne te rends pas compte, Hrthrod, je suis bien loin de perdre la tête, mais nous n'allons pas laisser ce camps tel quel et laisser ainsi d'autre gobelins l'infester! Ce ne sont que des toiles de tente, laisse moi y mettre le feu et tu pourras même me lancer jusqu'à Myrial si cela te fais plaisir!

Ne pouvant réprimer un semblant de sourire face à l'attitude de la guerrière, Nialëanne décida qu'il était temps de laisser derrière eux le funeste campement, s'engageant dans les traces de l'humaine sans se préoccuper nullement des trois autres membres du groupe et de l'enfant.

Au fil de ses enjambées elle pressait le pas, jusqu'à arriver à hauteur d'Hrthrod et du nain, fatalement.
Ayant prévue de dépasser ces deux là pour ouvrir la route, elle se permit de glisser quelques paroles à l'intention du barbu récalcitrant, juste en passant, sans lui accorder ni un regard ni même une note de compassion dans la voix; encore faudrait t-il qu'un des linguistes prenne la peine de traduire au nain le contenu de ses propos :



Elle paraissait tout à fait sereine au fil de ses dires, bien moins nerveuse que lors de la courte altercation avec l'ensorceleur, un peu plus tôt.
L'elfe gagna encore quelques pas d'avance avant de modérer son allure, d'un geste de la main elle mit de l'ordre dans ses cheveux, faisant émerger son visage noyé sous les franges rebelles, afin de se concentrer par la suite sur la route à suivre, attentive éclaireuse.

Aux vue du contenu du coffre, Arzoth ne put contenir la grande déception qu’il éprouvait. Déjà vexé de ne pas avoir repéré la présence du piège, le contenu semblait ne pas en valoir la peine. Toutefois, il ‘était pas habitué à évaluer la valeur des parchemins et autres grimoires… Peut-être Kyron y trouverait un intérêt.

Le roublard se redressa et sentit sa tête tourner ¤ C’est pas vrai… Je commence déjà à sentir l’effet du poison….¤ Puis secouant la tête vivement, il reprit ses esprits. "Maître Kyron, Rassemblez ce que vous voulez emporter et allons-y. Il n’y a plus rien à faire ici, nous devons rejoindre Myrial... allez venez ". Puis le halfelin sortit de la tente. La bouffée d’air frais lui fit du bien, mais quelques instants plus tard, la nausée le reprit. Tout en marchant vers la clairière, Arzoth regardait son doigt qui avait viré au bleu au niveau de la piqûre dont il avait été victime. Le roublard le mit à la bouche et tenta d’aspirer le maximum de poison afin de le recracher. Mais il n’était pas dupe, l’action avait commencé. IL avait reconnu l'odeur du poison, mais il eu beau chercher, il ne se souvint pas de l'action exacte de ce dernier. ¤ La détection de piège, et les poisons, ça a jamais été mon truc moi…¤. Puis se tournant en direction de la tente, le roublard interpella m’ensorceleur "Kyron, hâtez-vous je vous prie, il faut rejoindre Myrial au plus vite"

MJ

Ayant l'impression que tout tournait encore autour de lui, Arzoth dut prendre appui sur un arbre pour retrouver son équilibre. Le pire semblait passer, seule une légère faiblesse demeurait, faiblesse que le roublard espérait passagère.

Jeté comme un vulgaire paquet sur l'épaule de Hrthrod, le nain avait perdu de sa superbe. La guerrière avançait à grandes enjambées sans se soucier des cris de protestation de Glaive. Arus, un peu perdu, suivait tant bien que mal, portant difficilement la hache de son ami.

Nialëanne s'était déjà fondue dans la végétation, discrète comme à son habitude, profitant de ses talents pour ouvrir et sécuriser la piste. Et le fait que ce travail particulier l'éloignât de ses compagnons, n'était pas pour lui déplaire.

Grayback avait eu un regard plein de convoitise lorsqu'il avait aperçu le grimoire du magicien hobgobelin. Il espérait fort que cet ouvrage allait contenir de nouveaux sorts à ajouter à sa panoplie.

Répartissant les charges au mieux entre lui, son ami magicien et Arzoth, Kyron regroupa les quelques objets trouvés dans le campement, sans oublier de prendre l'épée du guerrier peau-verte qui était tombée au sol. D'un bref commandement, il donna le signal du départ et hâta le pas pour rattraper Hrthrod et son colis.

Malgré leur fatigue et leur charge, la route du retour leur sembla plus facile. Etait-ce la perspective d'un repos bien mérité à l'auberge ou d'une bonne bière, mais leurs pas étaient plus légers. Bientôt, la palissade de Myrial fut visible sans qu'aucune nouvelle menace ne se profile.

Bilan des objets trouvés dans les coffres et sur les cadavres :
une épée longue assez joliment ouvragée
un arc long de belle facture
20 flèches normales
10 flèches barbelées
1 grimoire
1 parchemin avec un sort dessus
3 parchemins vierges
2 fioles d'encre (noire et rouge)
2 fioles contenant un liquide argenté
1 fiole contenant un liquide sombre
182 PO, 5 PA et 8 PC
1 gemme turquoise (25 po)
2 gemmes grenat (50 po chacune)

Hrthrod avait continué d’avancer à grand pas malgré les protestations de son compagnon. A l’approche de Miryal, désormais moins rude, elle finit par desserrer les mâchoires et lui répondit tout en relâchant l’étau de ses bras laissant le nain libre de ses mouvements.

- Je n’allais pas te lâcher alors que tu serais retourner brûler de simples tentes, crois-tu que cela changera quoique ce soit dans l’ordre naturel des choses ? Les gobelins reviendront car ils finissent toujours par revenir, si ce n’est pas dans ce campement, ce sera dans un autre à côté. Ils sont légions et se reproduisent comme l’engeance de cloporte qu’ils sont. Inutile donc de te fatiguer, garde les forces qui te restent, tu en auras certainement bientôt besoin.

Elle le prit alors amicalement par le cou, l’attirant vers elle sur son côté. Sans qu’elle s’en rende compte, sa poitrine généreuse appuyait sur le front du petit barbare.

- Allez Glaive Torn allons festoyer de cette victoire avec nos compagnons autour d’une bonne pinte. Nous pourrons tenir discussion de la marche à suivre concernant la suite des évènements.

Elle regarda autour d’elle le petit groupe qui, seulement quelques heures plus tôt c’était décidé à enquêter. Combien le poids de leurs actions semblait maintenant peser sur leurs frêles épaules. ¤ Combien d’entre eux résisteront-ils encore aux dures épreuves qui les attendent ? ¤ Elle chassa ses pensées de son esprit et rêva plutôt aux nombreux combats qui, un jour, la couvriraient de gloire.

Le Nain n'avait, pas dit un mot du voyage, même lorsque l'enfant lui demanda s'il ne soufrait pas trop. Il cessa rapidement de gigoter lorsque le camp quitta son champ de vision.

Il haissa la guerrière autant qu'il haissait l'Elfe, les autres compagnons, ces gobelins et cette journée. Il voulait pouvoir retrouver sa forme et les planter ici tous autant qu'ils sont, avec une phrase de sortie sans réplique.
Il avait bien compris le jeu de ce groupe. Etait ce parce qu'il était un Nain? Où bien parce qu'il était nouveau dans le groupe? Ces gens s'amusait à ne pas l'écouter, à le sous-estimer sans même prendre note du moindre de ses mots. ¤Encore s'ils avaient la science infuse... Mais même eux font des erreurs, et pourtant je suis bien mis de coté, comme un vieillard handicapé!¤ Il tâcherai de leur montrer, à l'avenir, qu'il en avait plus dans la caboche qu'il n'en laissait paraître.

MJ

Malgré l'obscurité qui tombait, le chemin du retour fut rapidement couvert. L'arrivée du petit groupe à Myrial fut loin de passer inaperçue. La nouvelle de leur retour et de la libération du petit Arus s'était répandue comme une traînée poudre et tout le village semblait se presser pour les accueillir. Le plus heureux était, sans aucune hésitation, frère Jörzic, pleurant de joie à la vue de son petit protégé, sain et sauf. Mais cette fois, l'émotion ne lui fit pas oublier ses devoirs. Avisant les nombreuses blessures qui couvraient les aventuriers et l'état de fatigue extrême du nain, il les entraîna d'autorité jusqu'à l'auberge, coupant la parole à Gratien Boilivier qui avait entamé un discours de bienvenue à la gloire des héros.

A l'auberge, les rares clients jetaient un regard intrigué au groupe. Les habitants de Myrial, contraint de rester dehors par la volonté du prêtre, se massaient sous les fenêtres pour ne rien perdre du spectacle. Comprenant que l'heure des questions et des remerciements viendrait plus tard, Gratien parait au plus pressé, houspillant la vieille Myria pour qu'elle prépare un de ces bons ragoûts dont elle avait le secret.
Pendant ce temps, le prêtre s'activait implorant la puissance de Chauntéa pour redonner force et santé aux blessés. La puissance thérapeutique de frère Jörzic n'était pas assez forte pour guérir tous les horions reçus mais assez de vigueur fut redonnée à tous, et à Glaive en particulier, pour leur permettre de se mouvoir plus librement.

Assis à une table voisine, deux hommes avaient interrompu leur conversation pour examiner, attentifs la scène. Ces deux étrangers venaient d'arriver dans le hameau et s'étaient déjà fait remarquer en placardant d'étranges affiches, invitant à rejoindre une mystérieuse 'Compagnie des Marches'.

Fin de la première quête.
100 PX à chacun pour avoir ramené Arus sain et sauf à Myrial

Un des deux hommes était Daladaf. Ils étaient en train d'aviser la populace qu'existait une guilde nommée la compagnie des marches. C'était la première mission de l'homme, venant à peine de se faire recruter (HRP: Supposé). La compagnie lui avait confié une petite mission: Escorter le recruteur de la guilde dans ses régions. En clouant une affiche, Daladaf remarqua le petit groupe. Il avait eu vent de l'équipe dans une conversation avec l'aubergiste un peu plus tôt, pendant que le recruteur parlait avec un homme intéressé à se joindre à leurs rangs. Daladaf admirait le groupe. Il commença par douter si il voyait bien les bonnes personnes, mais remarqua le nain qui avait fait parler de lui si peu de temps auparavant, lorsque qu'un garde les avait aperçu revenant de leur périple.

¤Je crois bien que c'est eux. Je devrais aller les voir.¤

Daladaf s'avança près du petit groupe, miche de pain à main. Il s'avait qu'il ne devait pas trop les agacer, ils revenaient sûrement d'un combat dut à toutes les écorchures et les entailles dont leurs corps étaient couverts.

-Excusez-moi, je suis Daladaf, un fier disciple de la compagnie des marches. J'ai entendu parler de vous. ''Un petit groupe d'héros, sauvant des enfants disparus, tuant des centaines de gobelins pour arriver à leurs fins. Est-ce vrai que vous avez combattu un commandant gobelin de plus de 2 mètres de haut? Cela a dû être un combat magnifique!

Le guerrier offrit la miche de pain au nain Glaive, en signe de politesse.

-Bon, assez parlé. Je suis ici pour vous aider. Je combattrais à vos côtés, mon marteau de guerre dans les mains et ma fierté dans le cœur. J'admire ce que vous faites, sauver de pauvres vies innocentes, n'ayant encore rien vu de la vie. Laissez-moi ma chance, je ne vous décevrai pas.

L’attitude maussade de Glaive Torn avait fortement contrarié l’humeur de la puissante guerrière. Qu’importe ce qu’elle faisait pour se rapprocher du petit être, il semblait qu’il fût inscrit dans les étoiles que cela devait être voué à l’échec.
¤ Les nains sont-ils tous aussi obtus et vide de sens commun ?! Peste soit de cet arrogant nabot ! J’en regretterai presque mon ancien clan et ses coutumes brutales. ¤

Ainsi en étaient à vaquer ses pensées alors que les soins du prêtre étaient prodigués au petit groupe. Préférant que le barbare profite des soins à sa place, elle refusa spontanément d’en bénéficier et s’écarta quelque peu préférant ne pas trop attirer l’attention sur elle. C’est sur ces entrefaites quelle remarqua l’approche du grand et solide gaillard. Ne connaissant guère dans un premier temps ses motivations, Hrthrod s’interposa, lui barrant le passage. Bien que sa taille soit inférieure à celle de l’homme, sa carrure exceptionnelle n’avait rien à lui envier. Tandis qu’il s’annonçait, la fougueuse illuskienne le fixa durement dans les yeux d’un regard bleu dont l’intensité rappelait presque celui de l’acier.

- Holà, l’ami. Range ta miche de pain avant que je ne te la fasse avaler ! Tu arrives ici comme ça et nous raconte une histoire bien étrange. Sommes nous censé t’accepter ainsi parmi nous alors que nous ne connaissons rien de toi ? Et que tu nous agites sous le nez ton énigmatique compagnie comme un passe-droit alors que nous ignorons tout d’elle ? Qui me dit que tu n’es pas à la solde des sales mouchards qui espionnent ce village ?
Son visage fermé n’exprimait pas la colère mais une ferme méfiance envers cet inconnu un peu trop volubile et amical de prime abord. De sa cuisse une blessure ouverte laissait encore couler un petit filet de sang mais elle ne semblait en avoir cure, prête à prendre part encore à un combat s'il le fallait.