Le camp gobelin, La libération d'Arus

L’attitude peu chaleureuse du nain était à prévoir mais ses propos pouvaient jeter une lumière d’espoir quant à leur avenir mutuel au sein du petit groupe. Une chose cependant continuait à la plonger dans la perplexité, pourquoi diable le nain persistait-il à lui parler de sa féminité à tout bout de champ, comme si cela aurait dû faire une différence… Peut-être devrait-elle lui parler à son tour de sa ‘virilité‘ à lui ?

C’est avec cette pensée en tête qu’elle ressortit de la tente vers le centre du campement, oubliant sur l'instant de parler à Glaive du petit objet qu'elle venait de le voir ramasser et dissimuler. Grayback achevait de fouiller les cadavres. Lorsqu’il eut terminé, elle entreprit de réunir les corps en un même tas unique, s’assurant au passage qu’ils avaient bien passé de vie à trépas. Peut-être les fuyards reviendraient-ils ? Leur sang se glacerait alors d’effroi à la contemplation de ce funeste autel.

Tandis que la fougueuse guerrière se demandait ce que ses compagnons pouvaient bien attendre avant de se décider à quitter ces lieux incertains, elle entama la conversation avec le mage, histoire de ‘tuer' le temps.
- Alors maître-Grayback, avez-vous trouvé quelque intérêt dans l’exploration des effets de ces immondes raclures ? Peut-être le nain, quant à lui, vous montrera-t-il l'objet de sa découverte qu'il a glissé dans sa poche ?

Le Nain ne pouvais plus supporter cette condition! Il sortit en trombe de la tente, Arus à ses cotés. S'appuyant sur sa canne de fortune, il se tourna vers ses compagnons, sans parler à personne en particulier.

-Prenons une décision, ou ma hache va rouiller! Qu'attendons nous pour quitter ce maudit campement? Il se tourne vers Kyron.Ne croyez vous pas, messir magicien, qu'il serait temps de ramener cet enfant qui a vu suffisement d'horreur pour dix vies d'homme dans son village? Il se tourne à nouveau vers le groupe en général. Retournons au village, une bonne fois pour toute, et faisons le point sur la situation.

A sa grande surprise, il se tourna vers Hrthrod, lui implorant son soutient. Pourquoi elle, il n'osait pas chercher d'explication!

MJ

Kyron hésitait visiblement sur la conduite à tenir. S'en voulant terriblement d'avoir oublié la durée de son sort de 'sommeil' et, par là même, d'avoir mis en danger la vie de ses compagnons, il lançait un regard désolé à Nialëanne et s'apprêtait à s'en excuser quand Arzoth, toujours pressé, vint le trouver pour ouvrir le fameux coffre, propriété du magicien ennemi. L'intervention de Glaive, vint également le tirer de son embarras, rappelant la dangerosité de leur situation.
L'ensorceleur sentait le poids des responsabilités lui peser sur les épaules. Il avait déjà failli une fois dans son rôle de chef en oubliant les gobelins endormis, il ne voulait pas mettre en danger la vie de ses camarades.

- Bon, vous avez raison, nous n'avons que trop traîné ici. IL est temps de repartir. Rassemblez tout ce qui peut être utile. Je retourne voir le coffre sous la tente avec l'aide d'Arzoth. Dès que tout est en règle, nous repartons vers Miryal, le plus vite possible. Grayback et Hrthrod, voulez vous confectionner une civière s'il vous plaît. Sinon, les blessures de notre ami Glaive vont nous retarder plus que de raison.

Puis faisant signe au roublard, Kyron pénétra dans la tente et resta à distance du coffre pendant qu'Arzoth se penchait dessus pour l'examiner. "Je n'ai pas vu de signe de magie dans la fermeture de cette malle, ce qui n’exclut nullement la présence d'un piège mécanique... Soyez prudent, maître Arzoth..."

Le butin semblait maigre, Grayback n'avait découvert que deux ou trois pièces d'or sur le cadavre du guerrier et une gemme turquoise sur celui du magicien. Seule l'épée longue semblait intéressante, sa confection en faisait vraiment une arme magnifique, finement ouvragée. Il fallait espérer que le butin trouvé par Arzoth serait plus conséquent car Glaive était revenu les mains vide, semblant avoir fait 'chou blanc' dans sa fouille.

La douleur des blessures de Glaive s'apaisèrent d'elles même lorsque Kyron prit enfin une décision. Savoir qu'ils allaient enfin bouger à nouveau lui remit du baume au coeur.

Mais sa joie s'effaça presque immédiatement lorsque le mot civière entra dans la conversation. Il voulu refuser l'idée, mais comprit que ce n'était pas le moment d'être désagréable autant que handicapant. Il se rapprocha lentement de Grayback et se pencha sur l'épée qui avait été rammené.
Autrefois, il avait magné l'épée longue, et même bien magnée! Seulement à son retour à Aragrath, le type d'arme était plutôt mal vu par son père et il préfera s'en débarrasser. Peut être qu'aujourd'hui...

Il fixa difficilement sa hache dans son dos, et indiqua l'arme du Hobgobelin à Arus.

-Peux tu me la porter, le temps que je recouvre mes forces?

Lorsqu'ils arrivèrent dans la tente,Arzoth se précipita sur le coffre.Penché sur ce dernier, il l'étudiait sous tous les angles. En ce moment de concentration extrême, rien ne semblait pouvoir perturber le halfelin dans son action. Puis, au bout de quelques minutes, le roublard releva la tête en direction de Kyron qui était resté à ses côtés tout au long de l’opération, comme si il était envoûté par le contenu de ce coffre.

"Apparement, rien d’anormal, ou du moins, je n’ai rien remarqué…" Avec un sourire d’enfant gourmand, Arzoth se frotta les mains "Et bien je crois qu’il ne reste plus qu’à l’ouvrir maintenant" Il se courba sur le coffre sans attendre réellement la réponse de son compagnon. Soudain, le halfelin se redressa brutalement "ha oui j’allais oublier…" Il sortit un parchemin légèrement chiffonné da sa poche et le déroula puis se mis à côté du Mage afin qu’ils puissent le lire ensemble "Tiens j’ai aussi trouvé ça… ". Le roublard parcouru rapidement le manuscrit puis se baissa à nouveau afin d’ouvrir le coffre "Pendant que tu étudie ce parchemin, tu devrais t’écarter un peu. On ne sait jamais… Si un piège a échappé à notre vigilance, inutile que nous trinquions tout les deux"

La guerrière remuait encore le tas de cadavre lorsque Kyron donna ses ordres. Le nain Glaive Torn semblait regagner l’espace d’un instant ces forces vives avant qu’il ne replongea dans une attitude moins joviale lorsqu’il entendit la teneur des propos du chef de la petite troupe. Hrthrod s’avança vers lui de sa démarche assurée alors qu’il confiait l’épée au jeune garçon qui l’accompagnait désormais.

- Hé, messire Torn, je viens t’éviter l’humiliation d’être mené en civière jusqu’au village. Grimpe sur mon dos, je te porterai jusqu’à l’orée de celui-ci où je te déposerai afin que tous te voient arriver sur tes peids comme le vaillant combattant que tu es.
Elle lui souriait de ses belles dents blanches dans une attitude tout ce qu’il y avait de plus cordial.

"Au fait, j’espère que tu comptes faire profiter à tous du résultat de tes trouvailles en ce lieu où nous avons tous souffert pour survivre dans cette bataille que nous avons remporté ?"

D’une main puissante, elle l’invitait en se baissant à grimper derrière elle, tout contre son large torse musclé.

Si les paroles de Kyroon réconfortèrent certain dans leur impatience et leur désir de regagner la ville des hommes, Nialëanne en revanche ne sembla pas partager cet avis.

Alors que l'ensorceleur s'en allait rejoindre Arzoth et ses découvertes, elle ne se contenta pas du simple regard d'excuse qui lui fût accordé, s'avancant aussitôt d'un pas sur la trajectoire de l'homme elle vint le cueillir d'une baffe aussi cinglante qu'innattendue.
Son bras frêle fendant les airs sans la moindre hésitation elle vint laisser contre la joue de celui ci les 4 marques rougeoyantes de ses doigts délicats, le tout dans un claquement sec bien plus expressif que beaucoups de paroles de mécontentement. ¤Quel audace de se prétendre à la hauteur pour mener le groupe, puis de se permettre de telles négligeance, au point de mettre en péril les siècles d'existance qu'il me reste à vivre, stupide humain...¤


Sans déballer la moindre explication sur les motivations de son geste, la furie elfique referma ses poings le long de son corp, poursuivant la route sur laquelle elle s'était ainsi engagée.
Aprés avoir coupé la route de l'ensorceleur sous le nez de celui ci, elle opta pour aller rejoindre de nouveau un arbre, appréciant apparement toujours autant s'adosser à l'écorce végétale.

Callant ses coudes du mieux possible contre ce support improvisé elle se plongea dans un silence méditatif, fidèle à elle même, une certaine rancune toujours palpitante dans les prunelles de ses yeux sans âge.
Boudeuse ou simplement terriblement frustrée, elle trouva pour seule occupation l'étude approfondie des méches blanches qui virevoltaient devant son visage au rythme irrégulier son souffle.

Glaive sentit une boule se creuser a fond de l'estomac, alors que Hrthrod allait pour lui parler. Il feignit apprendre à Arus à tenir une épée lorsqu'elle arriva.

La proposition qu'elle lui fit lui parut suspect!¤Voila qu'elle essai de se moquer de moi... Encore que cette idée de civière me fait froid dans le dos! Au point où j'en suis, peut être vais-je devoir accepter de monter... sur son dos!¤
Le Nain fit un signe à la guerrière pour lui montrer son accord, mais se braqua immédiatement lorsque la femme se mit à lui porter des accusations incohérentes. ¤Mais qu'on t'ils donc tous à m'insulter, à me considérer comme un voleur!¤

-Ne croyez vous pas, dame Hrthrod, que si j'avais "emprunté" quoi que ce soit d'utile à vous autres, je l'aurai gardé pour moi? Une claque retentissante se fit entendre, et Glaive put voir l'Elfe traverser le camp jusqu'à un arbre. "Hem... Cela n'est pas dans mes habitudes croyez moi! Pour ce qui est du reste, nous nous somme tous deux battus ici, avec beaucoup de talents d'ailleurs(Le nain vira au rouge.) et vous comme moi méritons de garder ce que nous trouvons! C'est, de droit, ce que je fais!"

MJ

L'écho de la claque n'était pas encore dissipé que Nialëanne avait regagné l'appui solide et réconfortant d'un des arbres de sa chère forêt. Se frottant machinalement la joue sur laquelle commençaient à apparaître quatre marques rougissantes laissées par les doigts menus de l'elfe, Kyron resta un moment indécis. Au fond de lui-même, il comprenait la tension ainsi libérée par la rôdeuse, trahissant la peur rétrospective qu'ils avaient tous eu, à cause de sa seule négligence à lui. Il aurait voulu leur crier qu'il s'en voulait terriblement, qu'au moins la leçon avait été profitable et qu'il l'avait bien assimilé, mais l'ensorceleur choisit de se taire, rejoignant Arzoth sous la tente. Il avait bien senti que tout ce qu'il dirait ne serait que de nature à éloigner encore un peu les uns des autres les membres de leur petit groupe.

Dans la tente, Kyron jeta un coup d'oeil rapide sur le parchemin trouvé par le halfelin. Une carte de la région était clairement visible, le village de Myrial y était clairement indiqué ainsi que les autres hameaux des environs. Une croix pointait l'emplacement du campement où ils se trouvaient. Mais quel était donc le lieu entouré dans les collines au nord ? Peut-être le sieur Boilivier en saurait plus à ce sujet...
Agenouillé devant le coffre, le petit roublard cherchait un piège mécanique, toute menace magique semblant exclue. Ne décelant rien, il sortit ses outils et commença à crocheter la serrure. Soudain, il retira vivement sa main en jurant. Trop tard, une gouttelette de sang perlait déjà à l’extrémité de son doigt, tandis qu'une petite aiguille sortait de la serrure. Grimaçant sous la douleur, Arzoth ressentit un bref moment de faiblesse, pendant que l'odeur caractéristique de l'ajonc à feuilles bleues se dégageait. S'en voulant terriblement de ne pas avoir détecté un piège aussi grossier, il se remit rapidement au travail sur la serrure. Dans un petit claquement, le coffre s'ouvrit. L'empoignant chacun par un côté, le halfelin et l'humain le sortirent de la tente afin d'en examiner son contenu à l'extérieur.
Dissimulé sous le linge du hobgobelin, les aventuriers sortirent un grimoire à la couverture moisie, des fioles d'encre de différentes couleurs, quelques parchemins dont un semblait renfermer un sort et une bourse faiblement garnie - 30 pièces d'or et 2 grenats.

Dans la clairière, Glaive regardait incrédule la farouche guerrière. Il avait du mal à réaliser ce que Hrthrod venait de lui proposer. Comment, lui, fier guerrier nain, allait-il accepter d'être porté comme un vulgaire colis par une femme ? En plus, il venait de se faire traiter de voleur une nouvelle fois, alors qu'il ne faisait que de prendre la juste récompense de ses efforts...


Jet de vigueur d'Arzoth 8+2=10 ~ DD 14 échec
Perte de 1 point de vie (blessure)
Perte de 1 point de constitution (poison)
crochetage Arzoth 14+7=21 ~ DD 20 réussite
Jet de vigueur d'Arzoth (1 minute après) 19+1=20 ~ DD 14 réussite

Glaive décida de ne pas laissé la guerrière répondre.
-Mais heu votre idée de me porter est, accordez le moi, assez ridicule! Je veux dire... Je suis lourd, il y a tout mon équipement... Nan, oubliez cette idée! Par contre, si vous m'aidiez simplement à marcher, je saurai oublier la douleur et marcher à une allure suffisante!

Le blessé se tourna vers le groupe en général, et tout en s'appuyant sur sa canne, se redressa.
-Mon impatience me fait défault, mais partons sur le champ! J'ai décidé de vous aider à retrouver le reste des enfants, mais n'ai pas toute la semaine pour autant! Le Nains savait, en disant cela, que la moitié du groupe était probablement déçu par sa décision!
"Et n'oublions pas que ce camp, dès notre départ, sera réinvestit par d'autre de nos ennemis et que les enlèvements ont toute les chances de reprendre. Il serait judicieux de démonter ces tentes et d'y mettre le feu sans plus tarder... Et sans oublier les corps, que je n'aimerai pas voir à nouveau relevé pour tout expliquer aux prochains visiteurs! Bref! Faisons du bon travail et ôtons de la vue de quinconque les horreurs qui nous entourent! Pour cela, au moins, je pense que l'Elfe sera d'accord."

Il se tourne vers son sac et en sort un allume feu, puis avec l'aide d'Arus, rassemble du petit bois au pieds des toiles de tente.