Le camp gobelin, La libération d'Arus

MJ

La main ferme et vigoureuse de Hrthrod arracha Bolthörn à sa couche, projetant le demi-orque sur le plancher. Sans se réveiller, ce dernier se retourna sur le dos et, la bouche ouverte, se remit à pousser de puissants ronflements propres à effrayer une horde de démons.
Toujours assise dans l'angle de la chambre, Nialëanne écoutait Kyron raconter son histoire à la guerrière. Etonné d'entendre un humain se livrer avec autant de facilité, elle nota également que l'autre femme du groupe n'était pas seulement une redoutable combattante mais pouvait faire preuve de sensibilité à l'occasion.
En proie avec ses angoisses, Grayback s'était isolé dans la chambre voisine. Accoudé à la fenêtre ouverte, il restait là, le regard dans le vague, essayant machinalement de distinguer une forme suspecte dans l'ombre extérieure. Le bruit que fit Arzoth en ouvrant la porte le fit se retourner un bref instant. Le halfelin restait sur le seuil de la porte et rappelait Bario, voulant essayer de lui soutirer d'autres informations. Laissant à leur petit compagnon le soin de parler, le magicien reporta son attention sur la rue sombre, respirant à pleins poumons l'air frais de l'extérieur.
Sur le palier, les deux halfelins discutaient, le jeune Bario semblait impressionné par le statu d'aventurier affiché par Arzoth et répondait de bonne grâce à ses questions :

- Ben, euh, non. A ma connaissance, il n'y a personne qui pratique de telle chose dans la région. Y'a juste ces mystérieuses disparitions. Les enfants ne peuvent pas sortir seuls de ce village, comme des villages alentours d'ailleurs, sans prendre de gros risques, mais c'est la première fois que ces vermines osent s'attaquer à un homme et en plein jour en plus. Jusqu'à maintenant, ils se contentaient d'enlever les inconscients ou les bravaches qui osent sortir seuls. Mais qu'allons-nous devenir s'ils s'enhardissent à ce point ?
Baissant la voix, le jeune servant de l'auberge rajouta : "Il y a bien aussi, depuis le début des événements, des hommes bizarres qui traînent dans le village. Nul ne les connaît, ni n'arrive à distinguer leur visage. On ne remarque que leur ombre et c'est très désagréable. On dirait qu'ils nous surveillent. Mais nous ne formons qu'un petit village de fermiers, je ne comprends pas quel mal on peut nous vouloir..."

A cet instant, le bruit d'une flèche se fichant dans le chambranle de la fenêtre où se tenait Grayback se fit entendre. Le projectile, tiré semblait-il de l'angle d'une ruelle obscure, avait ricoché sur le champ de force invisible dont le magicien avait eu la présence d'esprit de s'entourer pour aller se planter dans le bois à quelques centimètres de son visage. Se reculant vivement par réflexe, Grayback discerna le bruit d'une course se perdant dans le dédale de rues du village.

Attaque arc long contre Grayback 10+2=12 ~ AC 9+4=13 manqué

Le bruit de la flêche pénétrant dans le bois n'échappa pas aux oreilles aiguisées de l'elfe malgrés qu'il provienne de la chambre voisine.

Attrapant son propre arc, elle franchit rapidement la distance qui la séparait de la fenêtre, y parvenant en trois lestes enjambées malgrés sa petite taille, et la fragilité apparente de ses mollets.

Toujours pieds nus, elle encocha l'une des précieuses munitions en sondant d'un regard percant les ombres du village, prête à réagir d'un bond de coté aux premiers signes d'une attaque ennemie, ses sens à l'affût...

Voyant que l'inconnu a pris la poudre d'escampette, l'expression de Nialëanne passe de sa neutralité habituelle à la frustration, lachant entre ses dents un léger soupir, elle demeure tout de même en position, prête à toute éventualité.

Lorsque Nialëanne s'était levée d'un coup courant ouvrir la fenêtre, Hrthrod avait bondit sur sa hache en un réflexe de combat.
- Qu'y a-t-il ?! s'écria-t-elle à l'attention de l'elfe qui scrutait le dehors contrariée.
La jeune femme s'était rapprochée accroupie de sa position tout en intimant d'une main le fait à Kyron de rester baissé.
Elle essayait de décrypter le visage de l'archère, de lire dans son regard...
Bien que calme, son attitude était celle d'un guerrier prêt à la charge.
La tension était lourde soudain, une moiteur propre à l'excitation de l'adrénaline.
Soudain, se rappellant que tous n'était pas présent, elle souffla pour elle-même à voix basse :
- Mille diables des abysses... Grayback ! Arzoth !

Le rapprochement et les paroles de la guerrière réconforta Kyron, mais ce bien-être fut de courte durée. Voyant la jeune elfe se lever subitement et bondir vers la fenêtre, arme en main, Kyron sut qu'elle avait décelé un danger. Le jeune sorcier s'approcha de Nialëanne, prenant soin de rester dans la pénombre et n'écoutant pas le conseil de la guerrière. L'elfe semblait soucieuse, aussi se permit-il de la questionner dans sa langue.
- Qu'as-tu entendu mon amie ? Vois-tu quelquechose dans cette nuit noire ?

Edit MJ : ce n'est pas parce que l'action semble s'accélérer qu'il vous faut racourcir vos posts les amis On garde quand même les bonnes habitudes... Vous avez montré que vous étiez capables de très bien faire

L'elfe fronca un peu les sourcils en voyant que sa précipitation avait quelque peu éveillé les craintes de chacuns de ses compagnons, mais au fond cela n'était pas un mal, s'ils voulaient dormir sur leurs deux oreilles, une certaine forme d'appréhension serait plus que cruciale.
L'ombre d'un doute voila un court instant ses yeux brillant, avait elle réellement entendu une flêche ou n'était-ce là qu'une machination de son imagination tourmentée par une journée d'émotions fortes qui ne voulait pas s'achever ?
Non, elle en était certaine, on avait tiré une flêche et celle ci avait trouvé du bois comme seule cible, mais si la chambre des compagnons n'était pas la cible, où avait on tiré, et dans quel but ?
Revenant à la réalité, elle haussa simplement les épaules bien que gardant son arc à la main. Fermant la fenêtre, elle se décida enfin à apaiser la curiosité des deux humains qui s'étaient avancés



Regardant la porte de la petite chambre, elle plissa les yeux, se pouvait il qu'il soit en effet arrivé quelque chose au petit être, ou à l'humain ? Ils le sauraient surement bien assez tôt, et l'empressement n'arrangerait pas les choses, elle en était convaincue.
Elle évalua la pièce une nouvelle fois d'une vision circulaire, à la recherche d'un quelconque indice, et, sans le regarder, elle se permit de remmettre Kyron à sa place, sans nulle agressivité dans la voix, tout juste une certaine forme d'autorité :

- Ne soit pas trop prompt à parler d'amitié, humain, nous avons très peu en commun...

Aprés cette courte note de froideur, elle jetta un dernier regard sur la fenêtre, avec peu d'espoir d'y trouver autre chose que les ruelles endormis d'une bourgade trop paisible.

Grayback eut un mouvement de recul au moment où la flèche se ficha dans la chambranle de la fenêtre puis s'accroupit et roula sur le côté avec agilité. Puis il prit un instant de pause, écoutant au-dehors. N'entendant plus rien, il se rua sur la porte et l'ouvrit précipitément. Il trouva Arzoth en pleine discussion avec Bario, et lui attrape le bras en lui disant : "Un archer isolé, dans la rue. Prenez garde." Puis, ne prenant pas la peine d'attendre qu'il réagisse, il se rua dans la chambre où étaient les autres et vit la jeune elfe debout l'arc à la main et Hrthrod sur le qui vive, sa hache fermement serrée devant elle. Il prit garde ne pas se mettre face à la fenêtre et dit"Un archer vient de m'attaquer. Il semblerait que je n'ai du la vie qu'à l'armure de mage que j'avais activée juste avant, mais les inquiétudes d'Arzoth était aparemment fondées."

Puis il se glissa vers Hrthrod et lui posa une main apaisante sur l'épaule: "Je pense que le tireur embusqué est parti. Nous ferions mieux de mettre en place nos tours de garde et de prendre du repos. Il me faudrait huit heures de someil et une heure de méditation si je veux récupérer tous mes sorts, et je ne pense pas que nous aurons le temps de paresser au lit demain matin."[I]

Encore plongée dans sa réflexion sur la situation Hrthrod fut soulagée de voir pénétrer le jeune mage dans leur chambre. Celui-ci marchait accroupit et paraissait sous le coup d'une vive émotion lorqu'il avertit du danger.
- Un archer dans la rue ? Tripes de troll ! Nialëanne fermez cette fenêtre, nous ferions certainement de meilleures cibles qu'eux avec nos silhouettes se découpant dans l'encadrement...
Joignant le geste à la parole, toujours accroupie, elle repoussa les battants et verrouilla le loquet.
Ecoutant les paroles de Grayback elle lui tapota légèrement l'épaule:
- Oui vous avez raison, puis soudain elle héla Arzoth.
Elle attendit que celui-ci penètre dans la chambre :

- Enfermons nous et tâchons de dormir.
Se voulant rassurante : "cela n'avait rien d'une prise d'assaut mais ressemblait plus à une attaque d'opportunité."
Elle désigna le lit vide au pied duquel le demi-orque face contre terre ronflait:
- Maître Grayback vous avez un lit de disponible, le maître-kyron vous a cédé la place..., elle rajouta: "nous devons dormir et nous reposer."
S'adossant au mur assise, elle se reconfectionna un dossier confortable de coussins.
- Je prendrai le premier quart... ensuite je réveillerai Arzoth qui réveillera Bolthörn, enfin si il y arrive, sinon si notre compagne veut bien accomplir un quart également... Elle lui adressa un signe de tête marqué d'une attitude de requête.
- S'il y a un problème réveillez-moi, je remplacerai. Maître-sorcier, maître-mage nous vous laisserons ainsi dormir au mieux.

Hrthrod avait raison, il ne servait a rien de rester planter là. Tous avaient besoin de repos, ils seraient certainement plus efficaces le lendemain, disposant de toutes leurs facultés. Aussi fit-il un signe de tête à la belle guerrière, lui intimant que ses paroles étaient censées.

L'attitude de la jeune elfe commençait par contre à l'irriter sérieusement, mais son tact naturel lui souffla de ne pas trop envenimer la maigre relation qui éxistait entre eux. Aussi, tout en s'installant à nouveau sur sa couche de fortune, Kyron ne put s'empêcher de lui murmurer quelques mots sans détacher son regard de ses yeux, afin qu'elle saisisse que son attitude n'avait pas lieu d'être en ces lieux.

- Tu as raison pour l'instant Nialëanne, nous avons très peu en commun, chose qui pourrait rapidement changer vu les circonstances. Mais pour ma part, mes actions ne sont pas commandées par les à prioris que je pourrai avoir envers quiconque parce qu'il ne me ressemble pas. Je pense que tout comme chez les humains, il existe des elfes vils et perfides comme d'autres sont habités par un peu... "d'humanité".

Pour la première fois depuis le début de l'aventure, il ne s'était pas adressé à l'elfe dans le beau-langage mais en commun, afin de lui montrer qu'il était libre, lui aussi de choisir ses amis et de ne pas user de leur langue.

Il détourna alors sont regard de la jeune femme et se tourna vers ses compagnons. Il lui semblait évident qu'ils ne pouvaient plus faire machine arrière et qu'ils étaient belle et bien impliqués dans cette histoire sordide.

- Et bien que cette nuit vous soit bénéfique mes amis. Je crois que nous aurons fort à faire demain car il me semble que nous ne puissions pas repartir d'ici sans élucider cette histoire.

Sur ces mots, il s'allongea afin de se reposer, pensant au lendemain et aux amis qu'il venait de trouver.... Hrthrod lui avait dis, il avait trouvé une nouvelle famille, et il ne la décevrait pas.

Au moment de l’attaque dont Grayback fut l’objet, Arzoth s’en voulu de ce moment de relâchement au cours duquel il avait stoppé de surveiller la ruelle. ¤ on es passé très près de la catastrophe… Mais estimons nous heureux, plus de peur que de mal¤

Suivant le mouvement d’excitation générale, le roublard rentra dans la chambre en compagnie de ses compagnons mais invita Bario à le rejoindre. Ils entrèrent et restèrent tout deux proche de la porte après l’avoir silencieusement fermée. "Mes amis quelques instants s’il vous plait. Cela ne prendra qu’un instant… Bario viens de me dire que des hommes étranges hantent cette ville depuis quelques temps et la description qu’il m’en a faite correspond trait pour trait avec l’homme que j’ai aperçu tout à l’heure. Peut-être pourrait-il nous fournir quelques informations supplémentaires… Il est toujours préférable d’en savoir le plus possible sur ce qui semble être son ennemi non? Et puis nous pourrions peut être savoir ce à quoi s’attendre cette nuit.".

Arzoth posa la main sur l’épaule de Bario "N’aie crainte mon ami. Moi et sûrement le reste de notre groupe ferons tout ce qui est en notre pouvoir pour aider votre village… Mais pour cela, dis nous vraiment tout, même ce qui ne te semble pas important… Avez-vous aperçu les personnes étranges juste avant des enlèvements d’enfants ? Ces êtres se sont-ils déjà attaqués à quelqu’un ? Les apercevez-vous le jour comme la nuit ?.... Dis nous tout ce qui te viens à l’esprit. C’est le meilleur moyens pour que nous vous aidions". Arzoth se tourna vers ses compagnons les bras écartés "je crois que depuis que Grayback a été attaqué, nous n’avons plus vraiment le choix… Alors si vous pensez que Bario pourrait nous apprendre autre chose c’est le moment… Et puis je sais que tout le monde souhaite se reposer alors faisons vite". Le roublard entreprit d’éteindre la quasi-totalité des bougies afin que la luminosité de la pièce permette tout juste de distinguer les silhouettes des occupants de la chambre "Comme ça nous serons des cibles moins facile … Et au pire je fais confiance à la vision nocturne de Nialëanne". Arzoth retourna ensuite aux côtés de Bario "Alors ?..."

Grayback avait l'habitude de dormir "à la dure", mais il ne dit rien quand on lui laissa le lit, et s'allongea de tout son long sans dire un mot. La fatigue de la journée lui tomba dessus d'un coup, mais il ne s'endormit pas tout de suite. Il regarda ses compagnons s'installer pour la nuit, et songea qu'il était bon de ne pas avoir de tour de garde... Il pensa un instant à la journée du lendemain, et se prit à espérer que les hostilités cesseraient, mais il sourit à cette pensée et se dit qu'elles ne faisaient que commencer...

Il songea à la flèche que son armure de mage avait déviée, et se félicita de cette précaution dont il s'était parée alors même qu'il la jugeait superflue. Elle lui avait probablement sauvé la vie, et il se jura de toujours suivre son instinct, même s'il savait qu'il ne tiendrait probablement pas cette promesse. Puis il s'aperçut qu'il tenait toujours son baton en main et le posa au bord du lit, contre le mur. A peine eut-il fermé les yeux qu'il s'endormit aussitôt, oubliant la discussion qu'avaient ses amis, laissant ses rêves et ses cauchemars prendre possession de son esprit...