L'Héritage d'Earlann, Pax Thüldae ou une halte bienfaisante..

Vingt-Troisième jour de la Flétrissure, Année de la magie sauvage
23 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Thüldae, cite du Saule Argenté.
Temps : 13°, ciel dégagé, temps clair.
Moment :Petit matin

MJ
Narration: Tasia et Elwin

e voyage s’était bien passé, un peu de pluie, un peu de fraicheur, un peu de vent mais rien qui n’aurait empêché les compagnons de poursuivre leur route. Deux jours, et une nuit. Les aquiliers avaient été impressionnants de dextérité et de maitrise car s’ils demeuraient les cavaliers attitrés de ces créatures magnifiques, ils n’en demeuraient pas moins tributaires de leurs excès d’humeur si l’envie leur en prenait. Les Gardiens des Vents se posèrent à proximité de la cité comme cela se le devait en cas de présence d’une étrangère, ce qui était le cas pour Katrina. Cette dernière fut prise en charge par les veilleurs, ils la retrouveraient plus tard. Quant aux novices et Gardienne, le temps était venu de retrouver des lieux familiers et des visages connus. Le premier d’entre eux fut celui de Shëvae’lyr, fille de l’un des fondateurs de la confrérier, Athelor et de l’elfe noire Xune Vrin. Ses origines étaient détonantes aux yeux de nombreux personnes mais elle était l’une des valeurs sûre de la confrérie et elle était aimées par les habitants de la cité en particulier les enfants dont elle animait les nombreuses veillées. Le jour se levait à peine.

[Espruar]- Vous pourrez rencontrer le Protecteur d’ici ce soir, il est actuellement absent de la cité mais devrait être de retour avant la nuit. Il voudra vous voir dès son retour. En tout cas, nous sommes très heureux de vous revoir mes amis !

Ina quitta le groupe la première, elle adressa un bref salut aux deux demi-elfes, une expression clairement tourmentée sur son visage. Personne ne chercha à savoir où elle allait tant qu’ils restaient persuadés qu’ils la reverraient bientôt. Ils passèrent un pont de bois enjambant le ruban Argenté, un cours d’eau tumultueux proche de la cité. Le pont semblait vieux et délabré, et la rivière qui coulait en contrebas, était animée par un fort courant. Ils marchèrent encore une bonne trentaine de minute sous les voutes automnales, se laissant bercer par les trilles des oiseaux et les mouvements furtifs de quelques habitants des bois. Ils passèrent de nombreux corridors, sentant peser sur eux le regard des Veilleurs, quand enfin la petite cité apparut dominée par le Grand Saule. Perché très hauts dans les plus grands arbres, qui entouraient le village, les nids profitaient pleinement de la végétation pour se dissimuler. Un réseau complexe de passerelles reliaient les nids les uns autres, formant une véritable toile qui permettait aux habitants de pouvoir se rendre jusqu’au centre de Thüldae sans avoir besoin de passer par la terre ferme.

A terre, l’activité de la cité se faisait désormais un peu plus active malgré l’heure matinale. Eux, qui quelques minutes plus tôt ne voyait pas âme qui vive, furent rapidement rattrapés par la vie qui animait ce lieu tant aimé. Ils se sentaient en sécurité, ici rien ne pouvait les atteindre. Ils croisèrent des habitants, enfants qui se coursaient, femmes et hommes vaquant à leurs occupations et tous ne manqua pas un seul instant de les saluer, d’un signe de tête, d’une main qui se levait, ou du traditionnel « Alae ». Respect et politesse était de mise sans mise en scène. Ils approchèrent enfin du Saule Argenté, l’arbre était majestueux, ses feuilles irradiait de beauté, de force, de magie et de vitalité. Du puissant tronc s’étendaient vers les quatre points cardinaux, quatre branches nettement plus grosses que les autres. Une cinquième s’élevait vers les cieux. Chacune d’elle abritait le sanctuaire des cinq branche de la confrérie.

Shevae'Lyr

[Espruar]- Adlareth, notre Haut-Armathor doit en ce moment même rencontrer celle que vous nommez Katrina et l’autre demi-elfe. Il vous verra plus tard avec Isòrion. En attendant, il vous faut vous détendre et reprendre vos repère dans notre cité.Tasia ? Si vous cherchez Dinenda, ce dernier se trouve au Miroir d’Argent, vous connaissez le chemin. Quant à vous Elwin, je ne pense pas que vous connaissez celle qui dirige désormais les Rôdeur de Solonor -------------------- Shevae'Lyr est une elfe aux origines étranges. Ayant du sang d'elfe sauvage et de drow dans les veines elle n'a jamais véritablement su se méler aux autres. Apprenant le dur métier de guerrier au service de Thüldae, ses réflexes et sa puissance se sont affinées, au détriment de sa sociabilité... A ce jour elle est le capitaine de la garde de la cité et bien qu'elle parle peu son attachement à elle est réel et sans détours.

Non, il ne la connaissait pas….pas encore.

Elwin et Tasia se séparèrent, mais à l’inverse de ce qui s’était passé avec Ina, il se saluèrent avec bonne humeur et générosité. Ils devaient se retrouver le midi pour partager un repas.

MJ
Narration: Tasia

n ne pouvait pas dire que Tasia n’avait pas apprécié ce merveilleux voyage dans les airs malgré le temps frisquet. Revenue sur la terre ferme, dans un lieu qu’elle connaissait et surtout loin de toute cette agitation qui avait enflammée sa vie lors de ces derniers jours, la jeune avait besoin de se ressourcer. Et l’endroit vers lequel elle se dirigeait avec Fir au creux de son épaule était parfait pour cela. Niché à l’écart de la Cité du Saule Argenté, le Bosquet des Druides était une clairière au sein de laquelle se dressait un cercle de menhirs, érigés bien avant la fondation de Thüldae, ils étaient couverts de runes et de symboles. Un lieu remplit de mysticisme et de dévotion de la part des Gardiens des Feuilles qui utilisaient le bosquet pour leur cérémonie et leurs réunions. Le lieu était d’une indicible beauté. Aux abords, des chênes et des pins se dressaient dans toute leur majesté, à plusieurs centaines de pieds de hauts tandis que plus loin on apercevait un lac cristallin dont les eaux servaient à alimenter la Cité Sylvestre. C’était un havre de paix où la nature s’exprimait comme elle le souhaitait et où les animaux évoluaient à leurs guises. Elle se doutait où elle pouvait trouver son frère, elle emprunta un chemin habilement dissimulé dans la végétation qui menait jusqu'aux abords du lac et au bout d’une demi-chandelle avisa la silhouette familière. Dinenda était assis sur un carré de mousse verte, adossé contre un chêne au feuille rouge et or. Il était plongé dans la lecture d’un épais livre à la couverture de cuir jaunie.

MJ
Narration: Elwin

L allait faire effectivement connaissance avec Jenane. Ainsi, délaissant le Grand Saule, Elwin bifurqua pour se diriger vers une petite clairière qui servait ponctuellement de terrain d’entrainement pour les Rôdeurs de Solonor. Shëvae’lyr lui avait confié que Jenane s’y trouvait. Reconnaissable par le masque argenté qu’il dissimulait en partie son visage. Effectivement, il y avait dans cette clairière une belle elfe cuivré à la longue chevelure couleur d’or qui tombaient librement sur ses épaules. Elwin ne pouvait la manquer et fut presque hyptomisée par la silhouette fine et féline qui se mouvait avec grâce, mimant un combat à l’épée contre un ennemi imaginaire. Se fendant pour enfoncer sa lame dans un corps virtuel, tournoya sur elle-même afin de le décapiter, amortit un coup, riposta et s’arrêta. Portant un pantalon de cuir sombre, elle ne portait qu’un corset de métal aux mailles fines qui cuirassait sa poitrine et une épaulière ouvragée qui protégeait son côté gauche . Et de nouveau elle repartit dans une série de l’attaques, de parades, elle semblait exulter. Elwin qui se tenait en bordure de la clairière et l’observait avec fascination. Elle s’immobilisa de nouveau et cette fois avisa le demi-elfe et le considéra un long moment. Pointant sa lame en sa direction, elle le somma de la rejoindre.

Jenane

[Espruar]- Cesse de bailler aux corneilles Elwyn Elymir et rejoins-moi pour que nous nous amusions un peu à croiser le fer de si bon matin ! -------------------- La famille de Jenane vivait déjà dans la Haute Forêt avant l'établissement de Thüldae, et c'est naturellement qu'elle est devenue rôdeuse, lorsque la cité fut bâtie. Comme tous les sylvains, elle adore la Nature, et serait prête à se sacrifier pour la protéger. En attendant, elle essaie de bien vivre sa vie, ce qui explique son tempérament joyeux.

¤ Ha bon ? La télépathie… formidable, cette créature est réellement fabuleuse. Un pseudo-dragon pour familier… oui se serait un allier de choix un très certainement un compagnon remarquable, assurément. Voyons voir quoi d’autre… Ha, le Coo-she voilà un autre compagnon qui me scierait bien, qu’est-ce que ce livre en dit… le chien elfi… ¤

Dinenda stoppa net sa réflexion, un bruit non loin de lui attira son attention. Cela faisait déjà quelques heures maintenant que le Gardien des Mystères étudiait avec avidité et émerveillement ce traité sur les créatures magiques et mystérieuses. Il ne s’en lassait pas. Par chance, la Gardienne du Cœur des mystères, lui avait fait suffisamment confiance pour qu’il puisse le sortir de la bibliothèque privée de la branche des magiciens et autres ensorceleur de la Confrérie. Ainsi, il pouvait profiter pleinement de cette belle journée. Le soleil brillait et la température était déjà plus que clémente. Pour preuve, il suffisait de regarder le petit groupe d’enfants qui jouaient à sauter dans l’eau sous l’œil attentif de deux parents.

Le tragique événement qui avait secoué la communauté de Thüldae lors de la noyade de l’un d’eux avait rendu tout le monde prudent. Et dire que cet évènement aurait pu être évité si l’un des novices tout fraichement arrivée n’avait lâchement détourné les yeux et gardé le silence au moment du drame. L’éviction de ce dernier, dont Dinenda se refusait à prononcer le nom, était bien peu de chose face à la tragédie. La leçon en avait été tirée, et maintenant tout le monde pouvait profiter pleinement de cette eau pure et fraîche.

L’elfe lunaire lui s’était déjà entrainé et s’était lavé dans la rivière qui s’écoulait de ce lieu pour rejoindre la porte des Chutes d’Argent. Sa demeure située sur le bord du ruban d’argent, là où le courant n’était pas encore trop fort, était propice à la baignade. Et Dinenda adorait ça. Pour l’heure, il étudiait. Il semblait que rien ne pouvait le troubler, ou le forcer de lever son nez des pages de connaissance qu’il avait sous les yeux. Rien sauf, peut-être une chose, ou pour être plus précis un être.

Un simple bruissement avait suffit pour les fines oreilles du Teu’Tel’Quess se mettent à frémir. Dinenda leva ses yeux de sa lecture et… Qu’elle ne fut pas surprise de voir sa sœur de cœur. Il resta un moment avec la bouche ouverte, la surprise était trop belle.
Là, devant lui à peine quelques mètres se tenaient Tasia. Et comble de bonheur, elle semblait saine et sauve, voir en pleine forme. La bouche ronde se transforma en un franc sourire, l’elfe lunaire referma son livre sans aucune hésitation. Et il se leva, pour accueillir celle qui lui avait causé tant d’inquiétude. C’était aussi ça avoir une famille. Il savait qu’elle était partit en mission pour la Confrérie, et qu’elle serait donc forcement exposée à des dangers multiples et variés.

Dinenda avança juste de quelques pas, mit sa main droite sur son cœur et inclina la tête en direction de la demi-elfe. Puis il attendit que sa sœur fasse le reste du chemin à sa vitesse, celle qui lui permettrait de profiter pleinement de ces instants magiques que sont les retrouvailles d’être que l’on aime et que l’on chéri.

Alors qu’il posait le pied à terre, la main d’Elwin parcourait une dernière fois le plumage de l’aigle géant. Une fois de plus, le voyage s’était révélé comme une expérience magnifique et surprenante à bord de ces montures volantes, même s’il l’avait partagé avec Katrina. Mais le demi elfe était quelque peu courbaturé d’être resté aussi longtemps assis sur le volatile. Il profita de la marche pour rejoindre Thüldae pour se dégourdir les jambes et lorsqu’il vit la cité s’étendre devant son regard comblé, le novice prit une profonde inspiration, comme pour remplir ses poumons de l’air frais de la Haute-Forêt à l’heure du matin. Le jeune rôdeur était de retour à Thüldae, il avait retrouvé son nouveau foyer.

- Enfin de retour chez soi. Dit-il posément à Tasia en souriant légèrement.

Il repensa à tout le voyage qu’il avait accompli pour finalement revenir ici. De Lunargent à Everlund, d’Everlund à Fort Olostin et du Domaine de Felevel à ici… Ces jours avaient peut-être été les plus douloureux dans la courte vie du demi elfe. Il avait dit adieu à un gardien, Retyar ainsi qu’à deux autres compagnons, Robyn et Asulf ; il avait dit au revoir à deux autres novices : Ranil et Egill. Et lui-même avait subi de nombreux sévices qui lui avaient fait frôlé la mort. Elwin aurait souhaité revenir avec plus de personnes, mais les péripéties l’ayant mené jusqu’ici ont fait que non et que tous les compagnons avec qui il aurait souhaité tisser des liens d’amitié étaient partis d’une manière ou d’une autre. Il songea un instant à la suite de l’aventure. Cependant il ne considéra pas cette question bien longtemps, il aurait tout le loisir de parler en détail de la quête le soir même avec le Protecteur et Adlareth. Il avait envie de se changer les idées avant de régler tous les détails relatifs à la quête et de reprendre le voyage.

Après avoir saluer Shevae’Lyr puis Tasia, il contempla un instant le Saule Argenté avant de trouver Jenane. Il repéra la branche des Rôdeurs de Solonnor puis il reprit sa marche. Le demi elfe rendait chaque salut et chaque sourire lui étant adressés. Il appréciait ce retour à l’ambiance conviviale et « bon enfant » de Thüldae. Rien à voir selon lui avec l’atmosphère pesante des villes. Le semi elfe aimait d’autant plus le fait de retrouver des lieux et des visages qui lui étaient familier, des gens de confiance et de valeur. Il faisait bon vivre le matin à Thüldae.

Elwin se dirigeait donc vers la clairière où se situait Jenane. Le rôdeur était impatient de rencontrer la Ly’Aegisir. Lorsqu’il fut arrivé au terrain d’entraînement, il resta un instant à sonder et à observer l’elfe des bois. Il était impressionné et suspendu devant ses enchaînements. Et le fait qu’elle l’interpelle sortit Elwin de ses pensées. Jenane promettait d’être une personne aussi surprenante que pleine de ressources. Il laissa tomber ses affaires et s’approcha de la Tel Quess.

- Moi qui me sentais courbaturé, que demander de mieux ? Allons, j’accepte de croiser le fer seulement si tu veux bien me laisser te défier à l’arc après. Il tutoya naturellement la Ly’Aegisir puis il sortit son épée de son fourreau et la tendit avec une expression malicieuse vers Jenane. Elwin ne doutait pas qu’il avait plus de chance à l’arc qu’à l’épée. Il s’avança jusqu’à une longueur de bras d’elle et il observa son visage au-delà de leurs épées.

- Ne me ménage pas ! Lui dit-il finalement en souriant, en attendant qu’elle commence l’entraînement.

Ina était partit la première une fois posé dans la citée. Elle ne savait pas quand elle pourrait voir Isorion pour lui faire un rapport plus que désagréable de la situation. Et secrètement elle espérait ne pas avoir à croiser l’archidruide. Isorion n’avait pas réellement tenu compte des conseils du sage et voilà ou elle en était. Une belle déception finalement. Elle n’avait pas réussi à souder le groupe dans un but commun, elle avait perdu un novice, et un élément rapporté, bien que ce deuxième était totalement libre et ne devait pas rendre de comptes à la confrérie.

Elle marchait avec sa compagne sur l’épaule qui lui mordait l’oreille pour la sortir de ses pensées. Chose peu évidente pour l’humaine. Elle voyait se petit détour non pas tellement comme une possibilité d’aide mais comme le début de l’échec de la mission. Evidement elle ne pouvait pas tout réussir dans sa vie, mais échouer à sa première mission en tant que tête de file, c’était assez dur a avaler. Elle aurait aimé se changer les idées à la taverne. Boire un peu, discuter avec des têtes connues puis rentrer dans son nid, tranquillement. Passer la journée à ne pas se soucier du monde qui tourne toujours quoi qu’il arrive. Finalement un choix lui apparut comme une évidence. Une telle évidence qu’elle ne pouvait pas du tout croire qu’elle n’y avait pas pensé plus tôt.

Les chutes d’argent. Bien sur, les chute d’argent. Quel autre endroit pouvait a la fois laisser libre court à sa colère et en même temps lui redonner foi ? Il n’y avait aucun doutes la dessus. Ina qui jusque là avait erré sans véritable but dans la citée se dirigea donc droit sur ces chutes. Et au galop s’il vous plait.

Elle se mit à courir, et Leth a voler, ne supportant pas les sauts de l’humaine. Alors qu’elle courrait, peut être croisait elle des personnes connues, peut être pas, toutefois elle ne salua personne, ni même ne remarqua personne de particulier. Absorbée par sa course, elle avalait le chemin qu’il lui restait avant de pouvoir se plonger dans l’eau avec vitesse.

Ce n’est qu’une fois arrivé qu’elle pu enfin se décider sur ce qui serait le mieux pour elle. Devant elle, l’eau tombait comme une cascade d’argent avec des reflets de toutes les couleurs. Le soleil matinal se reflétait dedans et faisait miroiter toutes sortes de mirages. Comme si des poissons aux écailles dorées ou de diamant se baladaient dans l’eau claire. Transpirante et haletante après sa course folle, elle se défît de ses vêtements, et ne garda avec elle que sa lance. Elle s’enfonça alors dans l’eau et se dirigea vers le bas de la chute d’eau. Une fois arrivée en dessous, elle trouva derrière la chute un petit promontoire ou elle pouvait se tenir debout et avec assez de place pour bouger avec sa lance. C’était l’endroit idéal pour laisser sa rage tant contenue se libérer. Le bruit de la chute d’eau couvrirait probablement ses cris et hurlements et la chute d’eau en elle même la cachait aux yeux des passants. C’est donc a grands coups de lance qu’elle tenta pendant un bon moment de couper l’eau qui lui tombait devant les yeux. Laissant ses muscles la faire souffrir elle n’aurait de cesse que lorsque son esprit serait apaisé. Criant faisant de grands mouvement avec ses bras et son arme, elle se laissait aller a la colère la plus simple et primaire, elle voulait détruire l’eau devant elle avec une lame.

A force de moulinet et de cri, elle n’avait plus de voix et ne pouvait plus remonter assez ses bras pour tenir sa lance correctement. Il était maintenant temps de se recueillir. Trempée jusqu’aux os, elle s’assis en tailleur avec son arme en travers sur les genoux. Ainsi commença son retour à la nature. Reprendre contacte avec les éléments qui l’entourent, avec la vie qui se trouvait tout autour d’elle. Calmée a cause de l’épuisement physique qu’elle s’était imposée, son esprit n’eut aucun mal a trouver le repos qu’il cherchait autour d’elle. Le bruit de la chute d’eau se fit de plus en plus lointain. Il devint un petit ruisseau coulant des jours tranquilles dans une vaste prairie. L’eau était limpide. Totalement transparente, l’herbe verte, les fleure de toutes les couleurs. Un souffle de vent emportait avec lui des graines de pissenlit, qui tourbillonnaient sans protester dans les bras chauds des souffles réguliers. Rien n’allait mal dans cet endroit, rien ne pouvait aller mal. Un endroit simplement paradisiaque. Un jeune homme se trouve la. Il porte sur lui un amas de feuille de chêne qui lui tiennent à la peau. Mais Ina n’osera jamais le déranger. Est elle vraiment la. Elle se voit, mais lui le voit elle ? Tout est toujours comme d’habitude ici. D’un calme parfait. Il ne faudrait pas troubler la quiétude de ce lieu avec des problèmes de mortels.
Le petit ruisseau se mue alors en torrent, le bruit revient, et la chute d’eau refait son apparition devant les yeux de la jeune femme. Elle ne sait pas quelle heure il pouvait être, mais sa communion avec la nature lui avait fait le plus grand bien. Ses muscles reposée mais toujours un peu endoloris, elle replongea dans l’eau pour aller se sécher au soleil sur l’herbe avant de repartir a la citée du Saul argenté, ou elle pourrait maintenant appréhender les problèmes un a un pour les résoudre.

Tasia avait apprécié le voyage. Sur les ailes de ces géants, son esprit avait oscillé entre imagination et réalité. Egill, Asulf, qui les avaient quitté pour des raisons différentes, la responsabilité dont elle avait été investie sans la souhaiter... Elle ignorait les raisons de l'agressivité d'Ina à son égard et avait décide de cesser de se poser des questions. Priant pour l'âme d'Asulf, elle sembla se réveiller lorsqu'ils atterrirent et qu'une personne qui lui était inconnue les accueillit.

Revenue sur terre en corps et en esprit, elle lui répondit.

- Merci à vous. Je suis heureuse de faire votre connaissance et de pouvoir rencontrer très bientôt votre protecteur.

Je 'appelle Nayira, je suis novice de la confrérie. Ina, que vous connaissez peut -être, m'a confié la direction du groupe. N'en prenez pas ombrage, s''il vous plaît, mais quel est votre nom?

A peine avait-elle fini de prononcer ces mot, que la gardienne des feuilles s'éloigna sans proférer un seul mot. La semi-elfe commençait à s'accoutumer à son comportement et, donc, ne réagit pas.

Elvwin et elle suivirent leur guides parmi les dédales de Thüldae, où l'Innatoh reconnaissait certains endroits. Lorsqu'ils parvinrent à ce que l'on pouvait considérer comme le centre de la cité, leur guide reprit la parole.

D'après ses dires, le Haut-Armathor était en ce moment même en train de converser avec Katrin et n'avia gère de temps à leur accorder pour l'instant. Et Dinenda n'était pas loin.

D'un signe de tête, elle salua l'elfe, dont les origines lui semblaient atypiques, et Elwin.

- Je vous remercie et je vais tenter de trouver Dinenda. Ses conseils lui semblaient judicieux. Son regard rencontra celui d'Elwin: ils se comprenaient apparemment sans parler.

Elwin, nous nous retrouverons donc pour dîner?

Elle se tourna vers celle qui les avait accueillis.

- Auriez-vous la gentillesse de nous avertir lorsque Adlareth souhaitera nous rencontrer?
... A bientôt.

Elle s'éloigna, empruntant le sentier qui pouvait conduire vers l'endroit où elle pensait pouvoir trouver son frère. Chemin faisant, elle réfléchissait. Ou, en fait pas vraiment, tout se bousculait.

L'Innatoh,se balada un peu dans la forêt, tout en se dirigeant vers le lac. Des cri s d'enfants lui parvinrent, elle les vit en train de jouer dans l'eau avant d'apercevoir son frère, adossé contre un arbre et plongé dans la lecture d'un ouvrage. Elle s'en approcha doucement et presque sans bruit.

C'était sans compter l'ouïe fine du Teu’Tel’Quess. Il se leva et la dévisagea avec un large sourire. Elle était à quelques mètres, à présent et s'arrêta. Mettant à son tour la main sur le coeur, elle inclina la tête.

- Dinenda, heureuse de te revoir.

Elle s'approcha et l'étreignit, telle une soeur qui retrouve son frère. Cette étreinte fraternelle empêchait Dinenda de voir son visage, les émotions qui s'y succédaient et s'y bousculaient. C'était beaucoup mieux ainsi.

Lui et sa famille étaient les seules personnes qui lui ait jamais prêté quelque attention. Et à vrai dire, elle ignorait ce qu'elle éprouvait à son égard. Un sentiment, ou un mélange de sentiments l'habitait, sans qu'elle puisse le définir... amitié, reconnaissance, amour fraternel ou autre? Jusque là, la vie affective de la semi-elfe avait pratiquement été un désert et, à ce niveau, elle n'avait nul repaire auquel se raccrocher. Amenée à évoluer comme un être sauvage, elle ignorait tout des codes et de la manière dont les êtres dits "pensants" étaient censés décoder les sentiments. Et encore moins sur leur façon de réagir face à ce qu'ils ressentaient.

Elle avait beaucoup de difficultés à les interpréter. Et, en ce moment, face aux siens, elle était complètement désorientée. Elle serra l'elfe plus étroitement et, bien qu'elle s'efforça de les retenir, des larmes lui montèrent aux yeux.

Vingt-Troisième jour de la Flétrissure, Année de la magie sauvage
23 Eleinte 1372 (CV)

Lieu : Thüldae, cite du Saule Argenté.
Temps : 13°, ciel dégagé, temps clair.
Moment :Petit matin

MJ
Narration: Elwin

e sourire qui ourla les lèvres de Jenane fut sans équivoque pour le demi-elfe. Non, elle ne comptait pas le ménager. Elle se fendit immédiatement d’une attaque éclair. Les deux épée s’entrechoquèrent avec force. Elwin s’écarta pour parer une nouvelle botte donc l’elfe des bois avait le secret, feintant à gauche, il tenta de frapper d’estoc mais la Rôdeuse de Solonor para sans difficultée et se remit en position, toujours le sourire aux lèvres. L’un comme l’autre se jaugèrent. Elwin était conscient que face à un adversaire tel que Jenane, ses chances de la vaincre en combat singulier étaient minimes mais il ne se découragea pas. S’encuivit une nouvelle série de coups, tout aussi rapide, et quand les combattants s’écartèrent, l’un avait le souffle court, l’autre semblait rayonnante.

- Alors Elwin ? Ne me dit pas que tes dispositions au combat s’arrête à ce bref petit échange ?

Il n’y eut pas de réponse de la part d’Elwin qui contre-attaqua par une série de petits coups rapides qui la força à reculer un court moment jusqu’à ce qu’ils s’écrasèrent l’un contre l’autre, épée croisées. Une attaque qui reposait plus sur la force que sur la technique, ce qui théoriquement devait bénéficier à Elwin. Mais c’était sans compter sur les qualités de bretteur de l’elfe cuivré. Elle virevolta sur elle-même, et du plat de la lame frappa doucement le postérieur du rodeur qui poussé par son élan fit quelques pas en avant, avant de se détourner. Jenane était déjà en garde, bien campée sur ses jambes. Autour d’eux, l’air était remplit par la condensation qu’ils dégageaient en respirant.

Nouvel assaut, les deux armes se percutèrent, l’onde de choc traversa tout son bras, Elwin serra les dents,et assura la prise, puis sans attendre, il dut parer des attaques plus rapides qui le forcèrent à reculer, Jenane plongea, Elwin sentit sa lame lui frôler la poitrine en reculant et il fit un petit saut en arrière pour reprendre ses marques. Le visage en sueur, le rôdeur n'était pas sans savoir que ces quelques échanges n'étaient qu'un hors d'oeuvre...Pour preuve Jenane tira de sa main libre une dague qu’elle figea dans le sol à égale distance de l’un et de l’autre. Elle ne s’en expliqua pas, juste ce sourire désarmant mais le demi-elfe avait compris. Il devait se saisir de cette dague pour gagner le combat.

MJ
Narration: Tasia et Dinenda

'est un flot d’émotion qui submergea Dinenda en voyant Tasia se serrer contre lui. L’elfe de la lune fut un peu décontenancé, légèrement, mais alors que la belle demi-elfe lunaire trouvait du réconfort contre l’épaule du Gardien des Mystères, ce dernier posa un main apaisante derrière sa nuque…

MJ
Narration: Inr

a druidesse avait eut besoin de se retrouver seule, et ces quelques instants lui avaient fait un bien fou, et dégager l’amertume qui lui noircissait le cœur. Et c’est d’un pas léger que la jeune femme s’en retourna vers la cité, prête à assumer ses responsabilités et s’en ouvrir à Isòrion.

Elle longea un long moment le lit du ruban d’argent,, dont les flots bleu-vert couraient en riant sur les pierres polies. Une odeur de menthe sauvage, la nourriture préférée des licornes, planait dans l’air. C’est là qu’elle le vit. Coïncidence ? Difficile à dire. Vêtu d’un élégant pantalon de cuir et une chemise de soie anthracite assortie à la couleur de ses yeux. Isòrion Sil-Amanièl, les bras croisés sur sa poitrine, ‘l’oeil rieur, observait deux jeunes elfes sauvages armés de piques, juchés sur des pierres au milieu du puissant er rapide cours d’eau, attendant patiemment le moment opportun pour frapper leur proie, en particulier quelques truites aventureuses. La silhouette familière se tourna alors vers Ina. Grand, les traits réguliers, le teint cuivré, encadré par une masse de cheveux brun, mi-long, le maître de la confrérie n’avait pas changé. Son regard gris acier se porta sur la gardienne des feuilles et un léger sourire ourla ses lèvres….

Coïncidence ? Peut être. Cela dit elle était bien contente que ca soir lui plutôt que l’archidruide… Elle l’aimait beaucoup ce petit gnome mais il faisait un peu office de père pour elle. Elle ne voulait surtout pas le décevoir et essayait tout pour se faire aimer de lui. Encore un caractère humain dont elle aimerait bien se défaire. Cette façon d’identifier tout le monde à des personne qu’elle connais et surtout ne plus pouvoir s’en défaire. Elle savait qu’elle vivait encore dans le passé, mais pas moyen d’en sortir.

Mais il était la, beau garçon, comme d’habitude, propre sur lui, comme d’habitude et toujours ce petit air espiègle au coin de l’œil quand il observe les futur générations. Ina était persuadée en le voyant ainsi qu’il n’avait qu’une envie, c’était de plonger avec les enfants dans l’eau et de s’amuser avec eux, de pécher, d’éclabousser tout ce qui passe. Enfin c’était ce qu’elle pensait. Mais les nouvelles qu’elle lui apportaient n’était pas bonne du tout et le petit sourire qui pointait le bout de son nez lui donna envie de ne pas parler affaire pour profiter encore un peu de cet instant.

Arrivée a son niveau elle lui souris aussi. Elle observa quelques secondes les enfants et dit a Leth de les rejoindre dans leur pêche. Celle ci ne se fit pas prier. Elle n’avait pas beaucoup mangé depuis quelques jours, et cela lui ferait le plus grand bien, bien qu’elle ne soit pas réellement une bonne pêcheuse.


-Alors jeune elfe, on contemple la future génération en se disant qu’on serait bien dans l’eau avec eux ? Je peux t’arranger ca si tu le souhaites ? Mais je te préviens, j’ai toujours battu mon frère à la bataille d’eau.


*Il ne faudrait pas gâcher ce moment. On aura tout le temps de parler affaire ce soir avec les autres, si on les retrouve. Mais en même temps…non, il mérite bien de garder ses instant tranquille qui doivent être rare pour lui. Je vais pas lui gâcher sa journée, il aura assez a faire ce soir…*

L’Innatho avait prit l’habitude des gestes démonstratifs de Tasia. Lui qui en était gêné au début de leur relation, il n’en était plus rien maintenant. A vrai dire l’elfe lunaire espérait même ce moment. Lorsque sa sœur vient se blottir contre lui, Dinenda cru qu’il s’agissait de sa manière si démonstrative de lui montrer son affection. Mais lorsque l’elfe argenté sentit le premier sanglot, il su qu’il y avait autre chose. Serrant un peu plus fort la demie-elfe contre lui il plaça sa main derrière sa tête et vient coller sa joue contre la sienne. Il resta un petit moment comme ça, laissant à Tasia le temps de se laisser aller. Le regard émeraude du Gardien des Mystères s’était durci et ses mâchoires s’étaient serrées. Tasia n’était pas femme à se laisser abattre. Maintenant, il lui fallait des réponses pour éclaircir le mystère de ce chagrin.

Dinenda repoussa délicatement et avec une extrême douceur la tête de sa petite sœur. Il plongea ses yeux dans les siens avec toute la bienveillance dont il était capable.

’ ’ ’ ’

D’un seul coup un éclair d’inquiétude traversa le cœur de Dinenda. Il ne put à se moment ajouter qu’un seul mot. Un seul et unique mot qui selon lui pouvait expliquer l’état de sa sœur. Et il espérait du fond du cœur, qu’il ne s’agissait pas de cela. Car dans le cas contraire, il faudrait énormément de temps à Tasia pour se relever.

- Fir ?

Il y avait tellement longtemps que la semi-elfe n'avait pu s'appuyer au propre comme au figuré sur une épaule amie qu'elle s'était laissée submergée par ses émotions. Le bonheur de ses retrouvailles, les brimades d'Ina, la tension de la responsabilité qui lui avait été confiée, la mort d'Asulf, et puis tout le reste...

Elle se laissa aller contre Dinenda, sa joue contre la sienne, jusqu'à ce que ses larmes se tarissent. Peu à peu, un large sourire s'afficha sur le visage de Tasia. Son regard mauve s'éclaircit et plongea dans le vert des yeux de l'elfe lunaire.

Presque simultanément, comme en réponse à l'interrogation de Dinenda, un petit museau argenté aux les moustaches frétillantes surgit de la chemise de la semi-elfe. Le raton, qui avait pas mal grandi, avait une excellente mémoire. L'odeur et la voix lui étaient familières et aussi synonymes de caresses. Le fixant de ses petits yeux noirs, il tendait le cou au maximum, quémandant manifestement quelques gratouilles.

[espruar]- Excuse-moi si je t'ai inquiété, grand frère: tout va bien. Je craignais tellement de ne plus te revoir, alors... C'est juste de la joie et du soulagement. Te retrouver me fait tellement de bien. Tu es la seule personne que j'affectionne et en laquelle je peux avoir toute confiance. Tu m'as manqué, et à Fir aussi, on dirait. J'aurais beaucoup de choses à te raconter et aussi des conseils à te demander.

Confuse de s'être laissé surprendre dans ce qu'elle considérait comme un moment de faiblesse, une vague rougeur avait envahi ses joues.

[espruar]- Mais toi, comment te portes-tu? Toujours plongé dans tes études, comme je vois. Je crois que j'aurais aussi besoin de ta science et de ta connaissance de l'histoire.

Elwin s'agrippait toujours à son épée à deux mains, mais il avait bien remarqué que ce petit combat n'était qu'un début pour Jenane. Les mains du demi elfe étaient moites et il sentait son cœur cogner contre sa poitrine, son buste se soulevait à une cadence accélérée. Cependant Elwin se prêtait à ce jeu à cœur joie, il était visible que l'ambiance était bon enfant dans la clairière. Le rôdeur était forcé de le reconnaitre, la Ly'Aegisir des Rôdeurs de Solonnor méritait bien sa réputation. C'était une combattante hors pair et Elwin aurait du mal à se saisir de la dague qu'elle lui avait présenté. Peut être même n'y arriverait-il pas.

Mais l'heure n'était pas au défaitisme, bien au contraire, le novice ferait tout pour parvenir à prendre la dague, quitte à s'exténuer. Il observa un instant Jenane et lui adressa quelques mots lui aussi.

- Jenane, il semblerait que tu ais l'art et la manière d'accueillir tes novices. Laisse moi reprendre mes marques, j'ai trois jours de voyage derrière moi! Il déclara ceci d'un ton humoristique, car le voyage n'avait pas été particulièrement fatiguant sur le dos des aigles géants mais surtout il avait déjà repris ses marques dès qu'il eût échangé quelques coups d'épée avec elle.

Il était presque à bout de souffle. Il avait une petite idée de comment s'y prendre, il doutait un peu de son efficacité, mais...il allait bien voir comment il pourrait négocier tout cela! Elwin aimait bien improviser dans ce genre de situations, il se doutait bien que Jenane pourrait contrer ou anticiper la plupart de ses stratégies. Il était très déstabilisant pour le semi elfe de voir que son adversaire avait autant de facilité à parer ses coups.

Mais, si le rôdeur parvenait à la faire reculer quelque peu comme il l'avait fait quelques instants plus tôt, peut être aurait-il le temps de se saisir de la lame plantée dans le sol. En attendant, il devrait essayer de mettre le moins de distance possible entre lui et la dague. Il s'avança rapidement vers l'elfe des bois, et apprêtait déjà sa lame à fendre l'air. Il n'hésitait plus.