Chapitre II.2, [Xarss et Ashura]

Les mots de l’apprentie bretteuse avaient visiblement heurtés l’alchimiste, elle avait une nouvelle fois manqué de tact alors qu’elle cogitait à haute voix. Perspicace et implacable, Sabetha s’affairait déjà tout en proposant de se rendre seule au chevet de l’infortunée enfant, elle proposa de laisser les deux enquêteurs à leurs recherches. Ashura se réjouissait intérieurement d’avoir trouvée une alliée aussi altruiste, avant de reprendre la parole.

- C’est tout à votre honneur, je suis déjà rassurée de savoir qu’il y aura au moins une personne compétente à ses côtés. Il s’agit de la caserne située près de la porte Ouest.
Avez-vous l'habitude de travailler avec ce type d'organisation?

Toutes les attentions étaient braquées vers la victime, Ashura savait son acolyte déjà rivé vers la seconde étape. Elle glissa un regard interrogateur à son camarade des profondeurs.

- Peut-être pourrions-nous au moins vous accompagner un temps afin d’étayer nos éléments de recherche ?

La jeune bretteuse songea aux obstacles qui restaient à franchir avant que l’orque incriminé puisse soustraire son sort de stase et laisser Sabetha agir librement, peut-être même de consort. Elle hésita un instant à proposer de retourner à la caserne mais finalement elle se ravisa. Ashura préféra faire confiance à ses deux camarades qui devaient déjà s’employer à cette tâche.

Cette ville était pleine de surprise, aussi surprenante les unes des autres. Qui aurait pu croire qu’une Tieffelinne puisse être bonne, lui mais encore là, toute celles qu’il avait connu avait la trempe maligne. Bien heureux d’une aussi merveilleuse rencontre il restait néanmoins suspicieux, sa nature des profondeurs probablement. La surprise qui attirait maintenant son attention était bien sur cette petite trappe qui donnait directement sur une eau de rivière, voilà ce qu’il cherchait. Par contre il voyait très mal comment une personne pouvait passer par là pour entrer. Il regardait d’une manière attentionnées l’intérieur pour y déceler un quelconque mécanisme qui pourrait ouvrit la trappe de l’intérieur mais il imaginait le chemin pour y parvenir. Il fallait surement passer par la roue à eau et ensuite se faufiler pour arriver jusque-là. Cela lui semblait possible mais hasardeux. Le plaisir qu’il prenait à imaginer les possibilités le ravivait.

Il eut un rire intérieur aux propos et à l’attitude outragé de Sabetha, elle en avait plein droit et la comprenait plus que tous mais il restait quand même un peu déçu qu’elle ne réponde pas à sa demande pour les poisons. Soit qu’elle ne voulait pas les faires car elle ne savait pas, soit qu’elle prenait le soin de tenter de guérir avant tout, soit elle cachait bien son jeu. Peu importait, elle avait offert ses services auprès de la jeune fille, ce qui importait au jeune drow opportuniste.

Un soupir silencieux le fit bouger, Vorn prit une pause à cet effet et en profitait pour s’étirer de nouveau. Pour lui s’en était fait de l’endroit ils pouvaient passer à autre chose, donc les deux autres possibilités qui s’offraient à eux et ensuite trouver un endroit ou le fuyard aurait pu sortir de la Rauvin sans y être vu. Il allait partir d’un bon pas quand Ashura en mit de plus. Son regard se tournait vers elle avec son air impassible mais cette fois avec une légère différence, il y avait un peu plus d’appuis des sourcils dans le regard que d’habitude. Ce qui voulait dire comment ça l’accompagner mais comment Ashura pouvait-elle bien savoir. Il se racla la gorge avant d’ajouter…

-Nous vous remercions de votre précieux temps et de votre expertise, maintenant ils nous restent fort à faire auprès d’Orten le maitre alchimiste de la place du palais et maitre Soran du collège. J’espère que nous pourrons se revoir, du moins j’ose espérer retrouver Silys pour cette danse se soir. D’ailleurs, n’ayant eu le loisir de la saluer et de la remercier, vous la saluerez de ma part. Au revoir Sabetha. -

Il fit une prestance à Sabetha du mieux de son étiquette qui lui manquait en surface puis fit un pas de côté pour en avertir Ashura qu’ils prendraient le chemin qui les mèneraient soit au collège soit au palais. Il ne manquait pas par la suite de saluer les enfants qui jouaient à l’extérieur en prenant soin d’observer les alentours du moulin, lieux qu’il ne manquerait pas de repasser pour une meilleur inspectassions.

Sabetha saisit une besace et sorti dehors, suivi par les deux autres. A peine arrivée sur le palier, la petite tête d'un chat tigré sorti sa tête du sac et bailla largement. Il braqua immédiatemment ses yeux sur Vorn, le défiant apparemment. L'alchimiste lui tapota la tête et il miaula de contentement. Elle regarda les deux compagnons, et sembla se rappeler de quelque chose, se tournant vers Xarss.

Sabetha

Si ma douce vous a promis une danse, elle fera son possible pour vous l'offrir, Messire. Mais je crains tout de même d'avoir la priorité ! Votre question m'était sortie de la tête mais... Et bien, je ne vous connait pas, alors je ne ferais pas conclusions hâtives, mais je vous conseille d'arrêter de vous promener en ville en demandant du poison à mettre sur vos lames. Ce n'est pas une arme bien vue vous savez, c'est celle des assassins, des fourbes et, et bien, des drows, entre autres. Je vous le répète, ni Maître Soran, ni Orten ne produisent de poison, sauf demande spéciale d'une instance assez haute. Et si vous voulez les voir, ah, ils sont plutôt ouverts, mais sachez qu'on entre pas dans le Collège comme dans mon moulin, très loin de là. Franchement, le poison viendrait de l'extérieur de la ville que je n'en serais pas étonnée, après tout, à quelques exceptions prêt, ce n'est pas les sentinelles qui empêcheront ce genre de chose de passer je pense. Elle se tourna vers Ashura. Non, il ne me sembla pas avoir jamais travaillé avec les forces de la caserne de la porte Ouest. Ceci étant, vous savez, ils ont rarement besoin de nous, en règle général, pour les cas normaux, les guérisseurs suffisent, les prêtres au besoin. Votre affaire en cours semble bien alambiquée... Assez pour que la cité la confie à des francs-tireurs en tout cas, ce qui me fait penser que quelque chose de plus que louche se trame. -------------------- De taille moyenne, elle porte un épais tablier sur une chemise et des hauts de chausses argentée et rouges assez cintrés, probablement pour éviter les manches qui voleraient dans les chaudrons. Ses yeux perpétuellement rieurs ne l'empêche pas d'arborer un certain sérieux, et son maintien n'est pas celui de la paysannerie mais plutôt de ceux qui ont appris à se ternir bien en société.

Elle gratta la tête du chat qui ronronna, tout en jouant machinalement à l'anneau de bois autour de l'annulaire de son autre main. Des signes évident de doute et de réflexion. Elle se tourna lorsque Jem arriva avec un autre garçon de son âge, aux cheveux d'un brun clair, le ventre rebondit et les lèvres pleines de jus de groseilles. Il s’arrêtèrent devant Sabetha et l'ami de Jem salua l'alchimiste en rougissant, salut auquel elle répondit en souriant et en retournant les salutations au dénommé Jean. Son fils demanda si son ami pouvait rester à la maison, ce à quoi elle répondit qu'il devrait aller demander à sa mère, puisque Sabetha s'absentait. Sans demander son reste, les deux garçons disparurent en courant dans la bâtisse.

Sabetha

A vrai dire, j'aimerais autant aller tout de suite voir cette jeune fille. Comme vous devez le deviner, je me sentirais assez mal de ne rien faire pour une enfant en détresse si j'en ai le pouvoir... Peut-être mon nom pourrait vous aider à passer les portes du Collège, à condition que vous demandiez directement à parler à Soran. Mon nom complet est Sabetha de Castel-Chêne, je suis partie depuis suffisamment longtemps pour que mon patronyme soit nécessaire. J'imagine que je resterais un certain temps à cette caserne si le problème est complexe, sinon, ce soir mis à part, je serais ici, alors, à moins que vous n'ayez encore quelques questions tout de suite... -------------------- De taille moyenne, elle porte un épais tablier sur une chemise et des hauts de chausses argentée et rouges assez cintrés, probablement pour éviter les manches qui voleraient dans les chaudrons. Ses yeux perpétuellement rieurs ne l'empêche pas d'arborer un certain sérieux, et son maintien n'est pas celui de la paysannerie mais plutôt de ceux qui ont appris à se ternir bien en société.

Elle sortie une plume noire un peu défraichie de sa besace et attendit une éventuelle question avec patience.

Sous l’empressement de son camarade et les conseils de l’alchimiste, Ashura ne put que se résigner à continuer les recherches avec le peu d’éléments qu’elle possédait. Sabetha exaltait un sentiment maternel, il était facile de lui accorder confiance. C’est en ce sens que la bretteuse acquiesça, puis soucieuse de la manière dont avait pu interpréter ses pensées, elle revint sur ses propos.

- Votre discernement sera, à n’en pas douter, un allié de choix.
Effectivement, notre condition de franc-tireur ne nous rassure pas sur la situation.

Elle laissa passer un temps avant d’oser revenir sur un fait.

- Je tiens à revenir sur mes paroles antérieurs, je ne voulais pas vous importuner, ni négliger votre profession ainsi que vos semblables. Mais comprenez qu’étant donné la situation, je ne peux me résoudre à négliger qui que ce soit sous prétexte d’éthique. La nature elle-même du crime que je combats est dénuée de toute morale.

Elle inclina la tête en signe d’apaisement, sincère dans sa démarche, la guerrière se mit à réfléchir aux informations qui pouvaient faire défaut.

- En ce qui concerne l’extérieur de la ville. Seriez-vous au courant d’un quelconque marché parallèle où nous pourrions nous procurer les éléments cités ? Sans aller jusqu’aux villes voisines, peut-être un savant établi non loin de la capitale ?

Songeuse, la guerrière fronça les sourcils en signe de renfrognement. Contrariée de ne pouvoir étayer son argumentaire dans le domaine alchimique, son éloquence entravée par son manque de connaissance. La situation semblait ne pas se dérouler comme elle l’espérait. Il s’agissait désormais de s’adresser à des éminents alchimistes versés aux protocoles administratifs. En l’absence de convention marchande, Ashura savait que ses hésitations et ses approximations pourraient avoir raison de la patience de ses interlocuteurs. La présence d’un Drow n’arrangeait en rien à son affaire.

- Vous soutenez la vertu de vos confrères et je n’ai aucune raison de douter de vos propos. Mais dans ce cas, pour quelle raison irions-nous les assommer de questions ? à ces mots, Ashura se tourna vers l’elfe noir. La logique voudrait qu’ils répondent à nos interrogations de la même manière que vient de le faire dame Sabetha. Je ne suis pas certaine qu’exposer des devinettes aux savants de la ville soit le meilleur moyen de rentabiliser notre temps.

Elle tourna à nouveau son attention vers l’alchimiste.

- Vous qui connaissez la ville. Peut-être connaîtriez-vous un endroit où il serait plus opportun d’aller nous renseigner ? Une personne plus au fait des événements de la ville ?

Xarss attendait, impatient. Impatient de quoi il ne le savait pas mais suspectait que cela était à cause des derniers évènements avec Silys. Pourtant elle lui avait donné des ailes et il supposait que c’était justement à cause de cela si il faisait maintenant la moue, de plus, Sabetha vint en mettre une couche qui scellait l’humeur du ténébreux présent. Il écoutait par contre avec attention les propos des deux jeunes filles. L’alchimiste y allait de prémisses envers lui ce qu’il prit pour un grand respect et eu l’effet escompter sur son humeur qui se rehaussait quelque peu. * La vie est l'art de tirer des conclusions suffisantes de prémisses insuffisantes.* Se disait-il songeur pour la suite.
Ashura continuait de poser des questions pertinentes, ce qui faisait sa route qui depuis qu’elle avait pris l’initiative leur portait chance, du moins leur éclairait la route à suivre. Lorsque celle-ci se tournait vers lui à la suite d’une question qui pour lui était clair, il haussait simplement et presqu’imperceptiblement le sourcil gauche. La parole lui brûlait la langue mais il se retint laissant le silence parler de lui-même.

La bretteuse continuait d’une dernière question qui avait de l’audace, une telle question posée en Outreterre vous couterait la vie et le faussement appeler Kryssyyor prit un temps nécessaire à bien étudier le comportement de Sabetha à cette dernière. Plusieurs scénarios lui vinrent en tête et il attendait avec délice la réponse que l’alchimiste servirait à la jeune guerrière. Qui sait aurait-elle une nouvelle piste pour eux ?

Plus l’enquête avançait moins il en voyait la possibilité de rencontrer des membres de guildes suspecte même si il faisait exprès de laisser des traces gravé au burin dans la ville pour qu’il puisse être repéré. Même si il avait pensé plus tôt dans la journée qu’il fallait un appât il croyait maintenant que le meilleur appât pouvait être lui et non Sirine. Une pensé furtive pour elle se laissait échoir plus loin tandis qu’il reprenait attention sur la suite de Sabetha.

Sabetha

Je ne dis pas que ce serait inutile. Maître Soran est un professeur respecté, et Orten à l'attention de certains de nos plus éminent dignitaires. Je doute seulement qu'ils soient directement impliqués. En ce qui concerne le marché extérieur, et bien... Les autres villes des Marches n'ont pas nos protections, et j'ai dit que nous ne produisions pas de poison. Pas qu'il était impossible d'en trouver dans la ville. J'imagine qu'en s'adressant aux bonnes personnes, vous pourriez trouver, où et qui, je ne saurais le dire. Dans la campagne, peut-être il y a t'il des herboristes ou des druides capables de produire ce genre de chose, je ne sais pas... -------------------- De taille moyenne, elle porte un épais tablier sur une chemise et des hauts de chausses argentée et rouges assez cintrés, probablement pour éviter les manches qui voleraient dans les chaudrons. Ses yeux perpétuellement rieurs ne l'empêche pas d'arborer un certain sérieux, et son maintien n'est pas celui de la paysannerie mais plutôt de ceux qui ont appris à se ternir bien en société.

Elle agita la plume devant elle et murmura une incantation. Alors que la plume se désintégrait dans une brume de braise magiques d'un bleu trop vif pour être réel, elle s'éleva de quelques centimètres dans les airs.

Sabetha

Adressez vous aux bardes, aux taverniers et aux conteurs. Le Conservatoire est juste à coté, peut-être est ce une bonne piste ? Je suis sûre que vous trouverez, mais l'investigation n'est pas mon rayon, alors je me permet de vous laisser pour faire ce pour quoi je suis douée. Bonne chance ! -------------------- De taille moyenne, elle porte un épais tablier sur une chemise et des hauts de chausses argentée et rouges assez cintrés, probablement pour éviter les manches qui voleraient dans les chaudrons. Ses yeux perpétuellement rieurs ne l'empêche pas d'arborer un certain sérieux, et son maintien n'est pas celui de la paysannerie mais plutôt de ceux qui ont appris à se ternir bien en société.

Elle s'éleva de plusieurs mètres, ce qui fit miauler de confusion le chat caché dans son sac, et s'éloigna rapidement vers le Nord, évitant par la même d'avoir à faire tout un détour par le pont, qui à cette heure, devait être encombré.

Mettant la main en visière pour se protéger du soleil, elle écarta du pouce plusieurs mèches dorées qui lui barraient le front. Elle continuait de suivre d’un regard déconcerté l’alchimiste qui s’éloignait dans les airs comme s’il s’agissait d’un phénomène trivial. Les préoccupations de Sabetha avaient quelques peu rassurées la jeune bretteuse, elle était persuadée d’avoir dénichée un allié de choix et sa présence au chevet de la jeune Landruel permettait de se focaliser sur un nouvel aspect de l’enquête. Ashura inspira pleinement afin d’oxygéner son cerveau et repartir sur de bonnes bases.

- Soit ! Nous devrions nous mettre en route. Nous sommes passés près du collège en arrivant, je propose de nous y diriger pour rencontrer ce fameux maitre Soran.

Elle invita, d’une geste de la main, son camarade à emprunter le même chemin et se mit à songer à la suite des événements ainsi qu’à la manière de les aborder. Ashura posa les yeux sur le drow au crâne luisant et fut prise d'une furieuse envie de tenter de raisonner ses méthodes. Mais elle préféra s'abstenir pour le moment et privilégier les intuitions de son interlocuteur.

- Comment envisagez-vous la suite ?

L’alchimiste ne manquait pas de ressource, elle quittait leurs compagnies simplement en volant, rien de moins. Définitivement Lunargent intéressait de plus en plus le sombre drow, il y voyait ici des choses qu’il n’avait jamais connu auparavant en surface. Cette ville offrait des possibilités grandioses et il n’avait pas fini d’être stupéfait.

Suite au départ de Sabetha, Xarss restait un iota de temps à regarder le vol de la jeune fille qui filait en vol d’oiseau vers la caserne puis dirigeait son regard dans celui d’Ashura. Il fit un léger sourire comme pour signifier son contentement à continuer le travail qu’ils avaient accomplies tout deux. Il restait beaucoup à faire et la journée continuait d’avancer.

Il fit une rotation du talon suite aux questionnement de la jeune fille puis lançait sur une teinte presqu’imperceptible…

-Je dois vous féliciter Ashura, vous avez un sens aigu du questionnement, nous en avons quand même beaucoup apprit et le reste des visites risque d’être intéressant. Ce que j’ai retenu est quand elle a mentionné ‘’ni Maître Soran, ni Orten ne produisent de poison, sauf demande spéciale d'une instance assez haute.’’ –

Il mit une pause pour jeter un œil aux alentours puis continuait sans répondre directement à la question d'Ashura...

-C’est cette instance qui me pause questionnements, un quelque chose m’oriente vers cela, j’imagine que c’est dû aux machinations les plus tordus de Menzoberranzan et de Sorcere qui me font pensé de la sorte. Mais entre la assez haute instance et la fillette il y a du chemin à parcourir encore.-

Il regardait droit devant lui lorsqu’il terminait sa phrase puis en se tournant vers la guerrière néophyte et en remettant la capuche de son piwafwi par dessus son crane dénudé qui devait briller d'un jais anthracite ...

-Vous voulez aller au conservatoire et ensuite au collège ou l’inverse? –

Demandait-il calmement en omettant de dire l’essentiel comme à son habitude. Il aimait ce moment où tout était important et que le temps paraissait bon, doux et reposant. Une nonchalance semblait rôder autour de lui, même si la ville s’éveillait à une fête, elle semblait s’animer d’une lenteur palpable. Le drow savait bien que la soirée ne serait pas de tout repos, la fête et les boires déliraient les langues et c’était certainement le soir venu et dans la nuit que les informations seraient à plus d’être récolté. Le temps faisait des miracles, la rumeur de l‘attaque grandirait laissant les possibilités s’accroitre. D'ici là comme une jeune fille ayant froid, il ajustait sa protection en prenant un soin particulier à ce que le soleil n'abime pas sa peau fragile. Instinctivement, sa démarche fluide mais pas assez, se faufilait dans les ombres des bâtisses en y invitant bien entendu sa compagne du moment. Puis plusieurs pas sombre plus loin il dit doucement...

-Croyez vous sincèrement que je trouverai du poison dans cette ville?-

- Comme l’a signalée dame Sabetha, il est certainement possible d’en trouver. Il nous suffira d’être plus subtil.

Son regard se voulait un ton plus sévère, voir accusateur, ses insinuations faisaient échos aux avertissements de l’alchimiste.

- Voulez-vous vraiment aller au conservatoire ? Hem…Je ne prendrais pas le risque d’engraisser les ragots des bardes de la cité avec nos histoires d’enquête. Nous devrions plutôt faire profil bas. Nous devrions nous diriger vers le collège qui est à portée.

Le visage de la bretteuse se ferma un instant, elle posa les yeux vers l’horizon.

- Je n’ai pas l’expérience qu’offre votre ascendance, j’ignore tous des cultures qui s’établissent en Outreterre. J’ignore si vous usez de l’ironie dans votre ancienne patrie. Quand je vous ai intitulé « Horrible Menace » plus tôt. Je ne pouvais prévoir ce qui allait arriver, je ne voulais naïvement que vous taquiner comme vous semblez tant apprécier le faire. Un maladroit trait d’esprit.

Elle prit une profonde respiration, comme pour trouver le courage d’achever son raisonnement.

- Sachez que je ne vous juge pas selon vos origines, je m’efforce de ne pas le faire. J’éprouve seulement de la méfiance à l’égard d’un individu avouant appartenir à une organisation dont il doit taire le nom, évoquant la perspective d’abandonner la victime à son sort et émettre des hypothèses aussi précises à l’encontre des instances de la capital. Je pense être cohérente dans ma réflexion. J’honnis le pêché, non le pêcheur. Et je reconnais au temps le pouvoir de laver le passé. Mais pour le mal qui vous ronge il n’y a aucun remède. En attendant, vous ne trompez personne derrière votre masque, vos blessures sont seulement le signe que vous étiez plus fort que celui qui a tenté de vous blesser.

Le visage du drow à ses côtés était toujours aussi fermé, l’épéiste ne parvenait pas à discerner les émotions qui le traversaient à ce moment. Elle semblait chercher ses mots, désorientée face à un interlocuteur venu d’un autre monde. Ashura rehaussa nerveusement les sangles de son équipement puis reprit d’un ton toujours aussi solennel.

- Maintenant que ceci est dit. J’aimerais que vous arrêtiez vos insinuations, que vous deveniez un peu plus concret. Surtout que votre pertinence semble plutôt affûtée. Peu m’importe vos commanditaires et vos objectifs finaux, qu’avez-vous en tête en réclamant à haute voix des poisons comme s’il s’agissait de friandises ? J’ai peine à croire que vous ayez survécu jusqu’à aujourd’hui s’il ne s’agit que de naïveté.

Le drow n’attendait pas vraiment de réponse mais la guerrière avait de la suite et il écoutait ses dires avec un certain intérêt qui ne lui déplut pas. * Un maladroit trait d’esprit.* Pensait-il perplexe. La suite était intéressante et comprenait maintenant mieux les choses qu’il devrait améliorer. Ashura avait eu le courage de lui dire les vraies affaires, du moins le pourquoi de sa méfiance. Un peu comme le bas du cul paladin qui l’avait presque sermonné, mais tout deux avait raison et si Xarss arrivait à avaler l’affront il réussirait à faire une avancé certaine.

A la dernière phrase de sa deuxième boutade il arrêtait sec sa marche pour laisser Ashura passer devant. En d’autre temps l’assassinat aurait eu lieu mais là le faussement appelé Kryssyyor eu presque la larme à l’œil. Il reprit la marche pour rejoindre la jeune fille qu’elle en ajoutait. Décidément les surfacins avait une mauvaise manière celle de sermonner, mais il y vit là un geste de compréhension qui lui manquait.

Il regardait Ashura droit dans les yeux faisant un pas de placement pour se retrouver droit devant elle et ce, de façon fluide, pour une fois son faciès laissait à peine entrevoir un plissement sur les commissures de ses lèvres mince et découpé puis sur une teinte douce presqu’étouffé il laissait sortir d’une façon respectueuse…

-Ashura, vous avez du cran, du courage et de l’audace et de cela je vous en remercie, sincèrement. Vous avez su avec brio, percer mon masque que vous appelez, cela me touche profondément, ça m’énerve aussi mais ça c’est autre chose quoi qu’il en soit, merci.-

Il reprit la marche ombrageuse puis continuait plus enjouer mais toujours aussi bas…

-Mes commanditaires comme vous les appelez sont maintenant ma nouvelle famille et je vous rassure, ils ne sont pas perfides, ni manipulateur et encore moins vils, tout au contraire, ils travaillent de façon acharner pour que certain artefacts n’entre pas entre de mauvaise mains. Le fait qu’il se trame présentement ici à Lunargent des évènements au factures étrange concernant la magie, ceci à mit la puce à l’oreille de la … Mes commanditaires et ils m’ont envoyé ici pour élucider le mystère ou simplement récolter des informations. Je suis novice chez eux, un néophyte a son début dans leur organisation et je fais le sale boulot si l’on veut. –

Il semblait ailleurs quand il ajoutait...

-J’ai malheureusement bien des tares de mon passer à éliminer, des manière à mettre de côté, des idées à changer, des habitudes à oublier et la façon la plus certaine d’y parvenir est avec des gens comme vous Ashura, des gens qui n’auront pas peur de me le dire en face. Je m’aperçois que Séluné vous a mis sur ma route pour cette raison. J’apprends à vivre à l’extérieur, dans un monde aussi cruel sinon plus qu’en Outreterre mais d’une façon totalement différente. –

Il semblait lointain puis dans un murmure…

-L’Amour Ashura, oui, l’amour est mon remède, je le sais intérieurement, il me faut continuer d’arroser les racines de cette fleur qui pousse en mon cœur, elle doit éclore si je ne veux pas échouer. –

Un temps silencieux faisait office d’encens à cette ode puis comme si il avait reçu un coup de marteau sur la tête il continuait sur un ton différent…


-Le poison est pour me rapprocher des raclures qui pourrait avoir un lien avec la cause, et qui d’autre qu’un drow peut passer inaperçu dans cette demande mais je comprends que je puis faire erreur, je serai plus discret à l’ avenir. Promit.-

Dit-il rieur et énervé en même temps puis il concluait…

-Alors allons au collège, je m’occuperai du conservatoire en temps et lieux.-

Dit-il en tournoyant entre ses doigts de la mains gauche la feuille sèche qu'il avait ramassé dans la chevelure d'or d'Ashura le matin même.