Prologue: Dans la Forêt Oubliée, Arzhaelig

« rzhaelig Tenedor reprit son souffle.
Cela faisait longtemps qu'il n'avait plus entrepris de long trajet à pied, et son corps le lui faisait savoir. Les habitudes revenaient, doucement, et il faisait aujourd'hui preuve de davantage d'endurance qu'au début du voyage, mais ... là, il ferait bien une petite pause.
Cela tombait bien, il semblait que leur destination était proche.

Voilà plusieurs heures qu'ils s'étaient engagés dans la Forêt Oubliée. Les lieux, magnifiques et majestueux, étaient un des derniers fragments de l'ancienne forêt unique qui recouvrait jadis tout le centre de Féerune. Au sein de cette cathédrale vivante de chênes, de noisetiers et de pins parasols, Plume Chantevent pouvait ressentir en son cœur les vestiges du Premier Monde, celui où les forêts de Féerie étaient encore intouchées par la main des Hommes et des jeunes races.
Cependant, d'après les rumeurs qu'il avait entendues, ces bois abritaient aussi une des plus vastes communautés de sylvaniens, dont les membres défendaient avec l'energie du désespoir ces bois menacés par la progression du grand désert de l'Anauroch, à l'Est, mais aussi du marais de Chélimbre, au Sud. Tous deux empiétaient un peu plus chaque année sur la forêt, et rendaient les sylvaniens de plus en plus farouches. C'est pour cette raison que le barde avait jugé plus sage d'abandonner temporairement sa fidèle monture en lisière de la forêt, afin de progresser le plus discrètement possible. Après tout, leur expédition ne devait guère durer plus d'une journée, ne les forçant pas à s'enfoncer profondément dans les bois ...
Après avoir admiré encore une fois les frondaisons tout en reprenant son souffle, Arzhaelig rejoint son amie.

Hermine était debout quelques mètres plus haut, en haut de la crête dont ils venaient de gravir la pente. Elle considérait la carte qu'elle tenait dépliée entre les mains, l'air visiblement soucieux. Le vieux marin reconnaissait facilement cette carte : c'était en partie à elle qu'il devait son périple actuel.
Le deux vieux amis s'étaient en effet retrouvés quelques semaines auparavant. Heureux de se revoir, ils avaient échangé diverses nouvelles, dont le récit des aventures qu'ils avaient respectivement vécues depuis leur dernière expédition pour l'Assemblée d'Everlund, au dessus de l'Anauroch, et dans la Forêt de l'Orée. À un moment, la jeune femme lui avait confié avoir besoin d'un compagnon de confiance pour explorer un très ancien donjon abritant apparemment un artefact unique. Et cette carte, qu'elle avait visiblement acquis pour une bouchée de pain auprès de la même personne qui lui avait vendu il y a bien longtemps son anneau de subsistance, en indiquait l'emplacement, situé par ici, dans la Forêt Oubliée. Enfin, ici ... Disons, quelque part. Dans le coin. Pas loin. Probablement.

Apparemment, les deux compagnons étaient perdus.

Hermine

- Пиздец !, s'exclama la Nordique, les sourcils froncés, en frappant le parchemin du dos de la main. « Satanés scяibouillaяds ! Ces vieilles caяtes sont toujouяs tellement ... nulles ! Яegaяde, Plume -on a tяaveяsé cette poяtion du bois, tяaveяsé cette aяche de teяяe, gяavi ces tяois cяètes de plus en plus hautes ... » De l'index, elle pointait un à un les différents emplacements marqués sur la carte qu'ils avaient, il est vrai franchis l'un après l'autre. Son index tapota avec véhémence le dernier symbole, près duquel ils étaient censés se trouver : une croix, but de leur périple. « Nous déchiffяons des caяtes pouя exhumeя un trésoя, et un X n'a jamais, jamais maяqué son emplacement coяяectement !! » -------------------- Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond.

Arzhaelig, Perception: 11(d20) + 9 = 20 DD ??

Songeur, Arzhaelig laissa son regard parcourir l'espèce de long sillon encaissé qui se trouvait de ce coté de la crète. Tandis que son amie restait focalisée sur l'extrémité Sud Est, comme l'indiquait la carte, un élément étrange attira son attention. Au Nord Ouest, dominant les arbres alentours, deux immenses troncs décharnés étaient entrecroisés au dessus de la tranchée boisée. Il plissa les yeux : en dessous, il lui semblait discerner une zone plus sombre.

Peut-être que ... ?

Avec mon premier niveau de Sidhe Scholar , je recevais un compagnon animal. Je n’avais pas choisi entre le loup et l’aigle, je vais rester sur l’aigle.

Arzhaelig sourit, sifflotant entre ses dents, aussitôt repris par Keith, quatre cent mètres au-dessus d’eux.
- Hermine, tous les cartographes n’ont pas le plaisir de voler pour parfaire leurs carte, d’ailleurs aucune n’a la prétention de représenter avec exactitude la région qu’elle décrit, où serait le plaisir de la déchiffrer sans cette marge d’imperfection ?

Le dessin et l’analyse des cartes étaient deux des occupations qui manquaient le plus au barde depuis qu’il avait quitté l’Assemblée. Les parchemins et les taches d’encre avaient laissé la place aux notes subtiles de la faune, aux traces délicates du temps sur la flore. Les feuilles de ce noisetier n’étaient pas plus petites pour rien, la forme du tronc de ce chêne révélait la présence de roche plus dure en profondeur, la Nature parlait tant pour peu qu’on en connaisse les signes qu’il s’était soudain senti ‘voyant’ et ‘aveugle’ jusque-là. Sans la volonté de sa compagne d’expédition, il se serait perdu dans la contemplation du paysage. La Sylve était tellement plus que ce que le commun pouvait en voir ! Retrouvant son souffle et montrant à son amie qu’il avait pris en âge sans gagner en condition physique pour courir comme elle le faisait, il lui fit remarquer un signe naturel qui ressemblait beaucoup à ce qu’elle maudissait ne pas trouver, à l’opposé.

- Regarde donc là-bas, ne serait-ce pas la croix que tu cherches ? Ton cartographe devait se promener avec une bonne bouteille, ou bien il était essoufflé de devoir courir derrière une louve insolente !

Il rit, du rire inhumain de ceux qui côtoient les Fées et participe à leurs mystères, un rire du cristal de la rosée du matin. La Forêt Oubliée était à la fois une merveille, fragment émeraude, souvenir d’une nature souveraine qui couvrait mille fois ce qu’il en restait aujourd’hui, et le triste signe de son inéluctable disparition prise qu’elle était entre un marais plus grand à chaque histoire ternissant un peu plus son nom, un désert surnaturel et des montagnes peuplées de géants, de gobelins et même de jeunes dragons. Les écrins semblables étaient –tristement- de plus en plus nombreux tandis que les grands espaces sauvages disparaissaient, il n’était que justice que les Sylvaniens –et tout autre allié dans la conservation de leur habitat- en restreigne l’accès autant que possible.

- Tu devrais profiter de la vue Hermine, de moins en moins d’humains en ont la chance, c’est presque un privilège que nous n’ayons pas encore été chassés et que je ne sois pas traité en traitre de t’avoir menée jusqu’ici. Et si tu m’en disais plus sur ce donjon et son artefact ? Les arbres là-bas n’ont pas dépéri d’âge, ou pas seulement. Les donjons creusés détruisent les racines des plus puissants.

Savoir bardique sur la Forêt Oubliée

Arzhaelig, Savoir bardique: 15(d20) + 8 = 23

?, Furtivité: 11(d20) + 2 - 2(taillis) = 11
Arzhaelig, Perception: 1(d20) + 9 - 3(distance) = 7 DD 11 (échec automatique)
?, Perception: 12(d20) ± 0 = 12 DD ?


« onhomme, Arzhaelig prenait avec philosophie cette errance volontaire à travers les bois.
Ce cheminement à travers la sylve n'était pas sans lui rappeler quelques histoires sur la Forêt Oubliée : chants héroïques des guerres épiques que les elfes d'Everska menèrent jadis contre les hordes gobelinoïdes dans la région environnante, récits de voyageurs imprudents qui disparaissaient un beau jour, après avoir fait la sieste sous le mauvais arbre, cueilli des baies dans le mauvais bosquet, ou rencontré une fée facétieuse mais non moins pernicieuse, qui les avait mené à leur perte en semblant vouloir seulement les amuser. Tout à ses réminiscences de contes dont les morales, comme autant d'avertissements, auraient pu le mettre en garde, Plume s'engagea sans méfiance vers les deux troncs décharnés. Bien que ce fut difficile à estimer à distance, tout en s'approchant, il crut noter que ceux-ci ne faisaient aucunement partie des espèces natives de ce bois.

Mais ni lui, ni Hermine, ne remarquèrent qu'on les observait.

Non loin des deux compagnons, en effet, était tapie dans le sous-bois une silhouette qui ne leur appartenait pas. Ombre parmi les ombres, l'être au cœur antique avait entendu les voix qui s'approchaient. Elle s'était approchée en catimini, et épiait maintenant les deux humains, cachée près du tronc d'un grand arbre qui se dressait légèrement en amont. Ils progressaient dans la tranchée, s'approchant peu à peu, sans apparemment l'avoir remarquée ...

Hermine

- Hmm ... je n'en sais guèяe plus que toi, avoua Hermine en réponse à la question de son ami. Elle lui montra l'anneau de métal étrange qu'elle arborait au doigt. « Il y a assez longtemps aujouяd'hui, j'ai acheté cet anneau de subsistance à un aventuяieя qui voulait pяendяe sa яetяaite et goûteя à nouveau aux plaisiяs de la vie. Appaяement, lui-même l'avait acheté à un autяe aventuяieя, qui l'avait lui-même tяouvé suя un cadavяe d'elfe, quelque paяt dans le Champ des Moяts. Pouя scelleя le maяché, il m'a cédé cette caяte que tu as vu, et qui a été tяouvée au même endяoit ... Pouя 10 pièces d'oя de plus, je n'allais pas faiяe la fine bouche ! » Comme pour reprendre la main sur le présent, la jeune femme ferma le poing et haussa les épaules. « J'ai eu du mal à décяypteя les quelques notes aux tяois quaяts effacées qui y figuяent ... Ce donjon semble яenfeяmeя un aяtefact puissant, peяmettant de "voyageя entяe les mondes" ... Ce peut êtяe une magie de télépoяtation, ou diveяses choses ... AH BAH PUTAIN !! » -------------------- Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond. Tandis qu'elle était plongée dans ses pensées, quelque chose a soudain attiré son attention. Une de ses mains cherche la poignée de son épée tandis que l'autre pointe droit devant.

Serana

Serana avait décidé de traverser la Forêt Oubliée pour rejoindre sa destination. Confiante en les capacitées dont elle était l'héritière, elle arpentait les chemins de terre moussue avec fierté et aisance apparentes. Lorsqu'elle avait entendu des éclats de voix plus loin sur son chemin, elle s'était dissimulée derrière un tronc énorme, afin d'évaluer la menace. Ce n'était pas la Forêt des Dragons, mais qui sait quelles autres menaces recelaient ces bois ?

Toute à son observation de l'homme et de la femme qui approchaient, elle ne remarqua pas que l'arbre près duquel elle s'était dissimulée ... l'observait aussi.


Serana est prise au dépourvu.
Sylvanien, Attaque de contact: 11(d20) + 5 = 16 contre Serana, CA 10
Sylvanien, Lutte: 11(d20) + 22 = 33 contre Serana, Lutte: 19(d20) + 5 = 24
Serana est immobilisée en situation de lutte.


Tous

Suivant la direction pointée par sa compagne, Arzhaelig aperçut un des grands arbres qui poussaient sur le flanc Nord du sillon remuer dans un fracas de terre et d'écorce. Au milieu des branches et des feuillages, s'éleva une magnifique jeune femme, parée de bijoux et de riches atours. Cependant, il ne s'agissait visiblement pas là d'une noble dame Sidhe, car la jeune femme semblait attaquée par cet arbre, ou plutôt ... ce sylvanien !

Sylvanien

, sembla maugréer l'homme-arbre triomphant. Puis examinant Serana : « » Un court instant, il remua ses "lèvres" silencieusement, comme s'il cherchait à se rappeler des mots oubliés. Enfin, il conclut en un commun quelque peu hésitant : « [commun] Et je vais te briser, intrus, lentement, comme les racines des miens brisent la pierre ! » -------------------- Haute d'une dizaine de mètres, couronnée d'une coiffe de branches et de longues feuilles, la créature végétale à l'air passablement énervée tient Serana entre ses grandes mains couvertes d'écorce.

Arzhaelig, Perception: 17(d20) + 9(don) = 26 DD 10

À cet instant, à la lisière de sa conscience, Plume Chantevent entendit des craquements de racine derrière lui. Comme un stimulus, cela lui fit se souvenir que, dans les récits, ce n'était souvent pas qu'un arbre, mais toute la forêt, qui prenait vie pour engloutir les intrus ...

Après être sortie vivante in extremis de Faërie, la demie-dragonne avait passé de longues semaines dans un minuscule temple isolée. Elle n'était pas sûre qu'ils soient plus de deux ou trois parmi les clercs de Shaundakul à connaître la Porte de Reghed. Elle ne savait pas elle-même à quoi pouvait servir ce temple dans des temps antiques, mais elle s'y était rendu par deux fois quand elle ressentait le besoin ou la nécessité de disparaître complètement du monde. Le chemin était à peu prêt aussi secret que le temple lui même, en traversant un réseau de caverne et en escaladant une partie de l'Epine on finissait par arriver dans une petite vallée. Et après avoir prouvé son statut de serviteur du Chevaucheur, enfin, on accédait à l'oratoire. Si le froid et les tempêtes n'étaient alors plus un problème, cet exil volontaire obligeait celui qui l’exécutait à se concentrer sur lui même, et à s'occuper de lui-même. Quelques semaines plus tard, Serana était revenue à la civilisation. Avant son voyage inopiné en Faërie, elle devait se rendre en Amn pour rencontrer un contact. Malgré son retard, elle décida d'y aller, et l'un des chemins passait par la Forêt Oubliée.

Oh, elle savait que c'était dangereux.

Mais Serana Ama'el avait un problème avec le concept de prudence.

Tant et si bien qu'elle s'était retrouvée dans la situation actuelle. Elle avait étouffée un cri quand le sylvanien l'avait ligoté. Mais, comme d'habitude la colère était entrain de monter et ses yeux étaient désormais la vitrine évidente d'une ire indicible. C'est cependant d'un ton neutre qu'elle parla :

- Écoute-moi bien, sylvanien. Premièrement, quand on menace quelqu'un, on essaye de faire œuvre de précision. Est ce que j'ai l'air rouge ? Les dragons de cristal crachent de la lumière et des échardes.
Deuxièmement, je sors de Faërie, et j'ai aidé un leShay à accomplir son œuvre pour la sauver. Alors oui, j'ai des écailles, mais - et toutes les fées tendent à me le faire regretter à longueur de temps - je suis aussi à moitié elfe.
Troisièmement, et c'est probablement le plus important... Est ce que j'ai l'air du genre à te laisser me tuer sans rien dire ?

Arzhaelig aurait volontiers taquiné son amie sur la meilleure manière d’obtenir un anneau de subsistance et sur la valeur des objets, quels qu’ils soient, obtenu gratuitement ou presque. Il se serait gentiment moqué de ses difficultés à décrypter des notes si peu effacées et d’une telle clarté pour un œil averti, lui proposant de laisser à chacun sa spécialité. Il aurait enchainé en lui parlant d’onirisme, permettant bien plus simplement qu’au travers d’un artefact de voyager entre les mondes mais ces mots pensés en quelques secondes lui restèrent dans la gorge et il les fit disparaitre en déglutissant.

Le Barde était, par nature, sociable, la voie du verbe accompagnant quand elle ne remplaçait pas strictement, la voie de l’acier et du sang.

Un dragon de cristal allié d’un leShay ? Voilà qui promettait d’être intéressant comme rencontre, de ces personnages hauts en couleurs qui remplissaient à ravir les nouveaux récits du barde. Les races étaient ennemies héréditaires si bien que l’entraide entre l’un de ses plus puissants représentants et la dragonne était difficile à croire mais indispensable pour que les deux aient survécu –du moins pour que la demi-dragonne ait survécu. Dans leur superbe et leur vanité, peut-être celui-ci avait-il trouvé amusant d’envoyer un dragon prendre des risques inutiles à sa place.

Mais la situation n’en était pas moins critique, à la différence des surpuissances féériques, les Sylvaniens n’avaient aucun gout pour faire vivre les risques par d’autres, ils préféraient mille fois enserrer leurs victimes jusqu’à les briser pour que les plantes se repaissent du sang honni.

- ’ ’ ’ .

Le barde avait ouvert les bras et plutôt que de risquer se prendre les pieds dans les ronces et roches, flottait à quelques pieds au-dessus, ces ailes de lumières ouvertes de son torse à ses mains. Il arborait un large sourire avenant et tandis qu’il fredonnait un air bienveillant, s’approchait de l’affrontement qu’il espérait bien éviter.

Arzhaelig utilise Charme Monstre (DD19) ; Diplomatie +16 pour éviter tout conflit.

Sylvanien, Volonté: 10(d20) + 7 = 17 DD 19 ... Échec
Arzhaelig, Social: 5(d20) + 16 = 21 DD 20 ... Réussite

«ontre toute attente par rapport à son attitude précédente, le sylvanien se calma.
Progressivement, comme branches et racines poussent et croissent, de manière presque invisible à l'œil nu, il reposa Serana à terre. Comme s'il n'était lui-même pas très sûr de la raison de son acte de violence précédent, il regarda tour à tour les trois aventuriers. Lorsqu'il termina par Arzhaelig, celui-ci put déceler une lueur de sympathie dans l'œil cependant vitreux de l'être sylvain.

Sylvanien

- [commun] Pardonne-moi pour mon égarement, ami de la Sylve, s'excusa l'homme-arbre. Il produit un étrange bruit, sembable à un raclement d'écorce, comme un humain toussoterait dans une telle situation. « Un humain féérique, une elfe draconique, une rôdeuse à la langue d'arbre ... vous faites une bien étrange compagnie. Venus ici, en ces lieux dont j'ai la garde depuis plus de saisons que vous ne sauriez en compter ... Cet âge est triste, troublé, la forêt se meurt, écartelée, mais je ne faillirai pas à ma mission. Voir un premier visage sympathique depuis des décennies me reverdit quelque peu les feuilles ... » -------------------- Haute d'une dizaine de mètres, couronnée d'une coiffe de branches et de longues feuilles, cette créature végétale vous considère d'un œil vitreux, mais vaguement bienveillant.

Tandis qu'il s'écartait de quelque pas de la demi-dragonne, l'être fit un geste étrange avec ce qui lui tenait lieu de main. Derrière eux, les aventuriers purent remarquer que deux autres arbres aussi grands que le sylvanien s'étaient rapprochés de leur propre chef. En réponse au geste d'apaisement du sylvanien, leurs racines qui couraient sur l'herbe et avaient tenté de prendre les aventuriers à revers se recroquevillèrent sous eux. Après un instant, les arbres animés reprirent leur forme habituelle. Hermine, de son coté, s'était relevée et leur tapotait prudemment l'écorce.

D'un pas lourd qui faisait légèrement trembler la terre, le sylvanien avait rejoint l'entrée du donjon -car, une fois qu'on s'en rapprochait, la masse sombre située sous les deux troncs entrecroisés pouvait bel et bien identifiée comme telle. Tandis qu'ils approchaient, Arzhaelag put confirmer sa première impression : la nature de ces deux arbres gigantesques le laissait perplexe ; il n'avait vu aucun autre membre de cette espèce dans cette Forêt Oubliée, ni dans aucune autre.


Arzhaelig, Connaissance(nature): 7(d20) + 10 = 17
Arzhaelig, Savoir bardique: 9(d20) + 7 = 16

Sylvanien

- [commun] Puisque vous êtes des amis de la Sylve, j'ai un service à vous demander. L'immense homme arbre, immobilisé devant la crevasse qui s'ouvrait sur le flanc du talus, dominait les aventuriers de toute sa taille. Il lui était visiblement impossible de s'aventurer lui-même à l'intérieur. Il continua : « Il y a de nombreuses vies d'arbre de cela, plusieurs ... monstres sont sortis de ce gouffre. Ils n'avaient rien à faire ici, aussi les miens les ont combattus férocement. À part moi, il ne reste aujourd'hui que peu de témoins de ce combat. » Une ombre passa sur le visage millénaire. « J'ai besoin de savoir si de tels monstres continuent d'empoisonner la terre, la pierre et les racines. » -------------------- Haute d'une dizaine de mètres, couronnée d'une coiffe de branches et de longues feuilles, cette créature végétale vous considère d'un œil vitreux, mais vaguement bienveillant.

«ès les premiers mètres du souterrain franchis, le changement d'atmosphère frappa les aventuriers.
L'obscurité verte et humide de la forêt laissa sa place à un air sec, stagnant et ancien. Passée une court boyau de terre étroit, les trois aventuriers progressèrent, sur leurs gardes, à travers un petit réseau de pièces contiguës.

En les explorant, le petit groupe eut une grosse frayeur. Dans une des pièces se dressait un monstre terrible, un horrible mélange de crustacé, d'insecte, de serpent et de poulpe ... heureusement mort. Plus précisément, la créature semblait avoir été naturellement momifiée par la sécheresse de l'air, recouverte de la même poussière que celle qui recouvrait les lieux.

À part cette découverte macabre, le donjon semblait désert. Parfois, les aventuriers tombaient sur une issue qui semblait donner sur un couloir, mais celui-ci était à chaque fois bouché par un éboulis ou un glissement de terrain. Cet état de délabrement avancé rendait difficile d'estimer l'étendue originelle du bâtiment, ou même d'à quoi servaient les lieux : ni temple, ni geôle, ni salle au trésor, ils restaient voilés de mystère. Certaines pièces comportait certain éléments pièces de mobilier brisés ; ces débris, chose étrange, étaient systématiquement entassés au Nord Ouest. D'apparence étrange, les murs semblaient faits pour partie de terre, mais en majorité de ce bois étrange qu'Arzhaelig avait remarqué à l'extérieur. Celui-ci était très résistant, comme put le constater Serena, lorsqu'elle tenta d'en comparer la solidité à sa force surhumaine. C'est d'ailleurs cette force qui débloqua l'avancement de cette exploration un peu décevante.

En effet, alors que les compagnons s'apprêtaient à ressortir du réseau souterrain, la demie elfe passa sa frustration contre une paroi de la première pièce qu'ils avaient visitée et qui semblait plus abîmée que les autres. En un coup de poing, par chance ou peut-être par instinct, elle fit s'écrouler tout un pan du mur. Une fois le nuage de fumée terreuse dissipée, le groupe découvrit une pièce encore inconnue.

Plutôt petite, comparée à sa voisine, la pièce ne comportait qu'un seul élément d'intérêt : en son milieu gisait, couché sur le coté, un trône métallique d'apparence étrange ...

- [Sylvanien]Tu es excusé, valeureux gardien, nous souffrons tous de voir la forêt s’étioler chaque jour un peu plus ... Je te remercie pour ton zèle, preuve de ta fidélité à ta mission à travers les ages.

Quels étaient donc ces arbres étranges ? Qu’étaient donc ces monstres ? Chacune des approches avaient scellé la décision du barde. La Sylve avait souffert d’une attaque et l’avait contenue à un prix beaucoup trop élevé. Ses gardiens étaient si peu nombreux tandis que toujours plus de cultures réduisaient les espaces naturels, la magie féérique qui les avait vu naitre tenait plus de la légende chaque jour tant ses démonstrations étaient rares.

- Nous allons enquêter Sylvanien, s’il reste de nos ennemis, nous les punirons comme il se doit d’empoisonner la terre, la pierre et les racines, foi de Plume Chantevent. Souviens-toi de nous mon ami, que ceux qui s’annoncent en mon nom ne subissent ton courroux à leur tour.

Bien sûr, Arzhaelig n’avait parlé que pour lui –et pour Hermine puisque cette demande correspondait à ravir à leur envie d’explorer le donjon qui s’enfonçaient sous les arbres qui n’auraient pas dû être là. Un demi mensonge, ou même pas, il y avait peu de chance qu’ils laissent de telles créatures en vie s’ils en croisaient. Il avait abandonné son sourire pour le sérieux contrarié de celui qui se rend compte qu’il n’a pas pris la mesure de la situation. La chasse au trésor d’Hermine prenait un ton soudain beaucoup plus sombre. Il invita ses compagnes d’expédition à pénétrer dans le souterrain, conscient que le changement radical du Sylvanien était surtout dû à la magie féérique, bien avant ses talents de diplomates, et qu’il valait toujours mieux ne pas surestimer la durée de l’Art.

- Madame –le barde se fendit d’une courbette- ne m’en veuillez pas de vous avoir enlevé la perspective d’un bon combat. Comme je le disais, les siens sont trop peu nombreux et de trop de valeur que pour risquer les perdre dans un affrontement sans intérêt. Je suis Plume Chantevent et voici Sirène qui m’a proposé de visiter les lieux. Heureux hasard n’est-ce pas ? S’il vous plait de nous suivre, je serais curieux d’apprendre comment une demi-dragonne a pu rencontrer un prétentieux leShay et en revenir avec sa conscience intacte.

Les présentations faites, la découverte des lieux était autrement moins agréable...

¤ Je nous lance un sort qui nous permette de communiquer pendant un peu plus d’une heure sans parler à haute voix, la prudence est souvent une bonne approche. Je n’aime rien de ce que je ressens ici. Cet ... air ... n’est pas normal, il devrait être plus froid, plus humide aussi. ¤

De pièce en pièce, un bâton lumineux dans une main et son épée dans l’autre, Arzhaelig se demandait ce qu’ils parcouraient. Il lui semblait que les occupants avaient rassemblé tout ce qu’ils avaient trouvé pour se protéger d’autres tunnels ou pièces, au Nord-Ouest, comme des troglodytes qui aurait été contraints de fuir vers les salles les plus proches de la surface et la protégeait de ... quelque chose. Et encore ce bois qu’il ne connaissait pas.

La découverte de la créature momifiée, il l’espérait par le temps, assombrit encore le contexte. sans une curiosité hors du commun, il aurait sans doute abandonné, malgré sa promesse. La créature ressemblait à une écrevisse géante corrompue. Sans reconnaitre le Chuul qu’il avait devait les yeux, Arzhaelig conclut qu’il s’agissait d’une aberration et accueillit son décès avec joie.

¤ Je ne sais pas ce que c’était, et c’est plus inquiétant encore ... Il y a peu de créatures d’ici ou d’ailleurs dont je n’ai jamais entendu parler. Ca ressemble à un Umber Hulk mais en plus ... torturé. A sa morphologie, elle ressemble aux créatures décrites par les déments quand ils parlent des monstres des Royaumes Lointains... Mesdames, êtes-vous sures de vouloir poursuivre ? ¤

A peine se fut-il inquiété, qu’il entendait le mur s’effondrer et découvrait la salle du trône.

¤ Et bien ! ¤

Arzhaelig compléta mentalement la cartographie des lieux visités, tentant de deviner les caches secrètes d’un mur trop épais ou un accès qu’ils n’auraient pas vu tout de suite. Chaussant ses curieuses lunettes, il observa le trône avec un intérêt certain.

La demie-dragonne roula des épaules. Se faire ligoter par un arbre mouvant de vingt mètres n'avait rien d'agréable, même si son égo lui interdisait de l'admettre. Elle avait écouté le sylvanien, puis regardé l'entrée de la grotte en écoutant distraitement les présentations d'Arzhaelig. Cela étant, elle ne répondit pas tout de suite.

Autant sa propre curiosité que son dogme la poussait à entrer dans la grotte. Après tout, Shaundakul était aussi un dieu des mystères, et de leur découverte. Elle pouvait bien prendre quelques heures pour percer celui-ci.
Mais il y avait quelque chose qui la dérangeait : servir, encore, d'outils aux fées. Quelque part elle se disait que pour équilibrer, elle devrait à un moment ou un autre, rendre services aux dragons.

Alors qu'elle observait le cadavre du monstre avec une flegme dissimulant un doute prégnant, elle se décida à répondre à l'homme. Avant cela, elle dégaina son fléau des fées, la rencontre du cadavre végétal intimait à la prudence.

¤Il avait besoin de moi. Et j'imagine qu'il répugnait à toucher à un esprit partiellement draconique. Je ne suis même pas sûr de savoir ce que j'ai détruit, mais ça menaçait la Faérie, il à dût faire preuve de clémence.¤

Elle marqua un arrêt télépathique.

¤Le voyage entre le Prime et les Royaumes Lointains n'est pas aisé. Ne sautons pas aux conclusions hâtives. Après tout, j'imagine sans mal qu'il y a un paquet de créature ressemblant plus ou moins à... ça ?¤

Malgré ses connaissances étendues sur les plans, les Terres Impossibles restaient un mystère pour elle. Comme pour tout le monde, de fait. En vérité, le seul fait que son nouveau compagnon en connaisse l'existence prouvait son intérêt.

Soudain, une sorte de murmure s'infiltra au fond de son esprit. D'instinct, elle tendit brutalement le bras. Épée comme poing percutèrent le mur qui s'écroula comme un tas de vieux grès. Elle s'étonna elle même de son propre instinct.

Se passant de lunettes pour ce qui la concernait, elle alla également s'intéresser au trône.

Gravure ésotérique ou dessin d'enfant, elle n'aurais su le dire. Bah, les shaundakulites étaient là pour percer les secrets, la compréhension était souvent l'affaire des érudits. Ce que semblait être ceux qui l'accompagnaient.

¤Une idée ?¤

« n entrant dans ce souterrain, l'ambiance des lieux avait pesé sur les trois aventuriers.

Mystérieuse, inexplicable et incroyablement ancienne, il leur était difficile de saisir la logique de ce qui se passait ici. Malgré les quelques explications que Serana et Hermine avaient fourni à Arzhaelig concernant la nature du Chuul momifié, ou justement à cause d'elles, la présence en ces lieux de cette créature semblant issu d'une autre réalité, et la raison de son état actuel restaient en grande partie des questions sans réponse.

Décidant avec sagesse, ou peut-être par peur, les deux femmes et l'homme s'engagèrent dans la pièce que la demie-dragonne avait mis au jour. Celle-ci, temporairement en manque d'inspiration, fit un pas en arrière, tandis que les deux autres occupaient la place avec un intérêt et une avidité non dissimulés. Après un rapide examen Hermine, une goutte de sueur sur la tempe, posa un instant sa torche et remit, avec peut-être un peu trop d'empressement et un bruit sourd, le trône debout.

Celui-ci, bien que recouvert de poussière, semblait n'avoir aucunement souffert des outrages du temps. Son dossier et son appui-tête portaient chacun une inscription qui n'évoquait aucune écriture connue des aventuriers. Il en allait de même pour sa facture, qui ne semblait due au savoir faire d'aucune des grandes race connues des contrées du Mitan.
L'humaine, un genou à terre, examinait la face arrière du fauteuil. Serana et Arzhaelig purent remarquer que, tandis qu'elle soufflait par nuages la poussière qui en recouvraient les gravures avec un genre de sarbacane utilisé par les archélogues dans une telle situation, elle promenait sa main sur la surface de métal -main qui portait un anneau qui semblait fait exactement du même matériaux.

Hermine

- C'est étrange ... Elle murmurait comme pour elle même, mais ses chuchotements étaient parfaitement compréhensibles, grâce au sort lancé par le vieux marin. « Je connais la métalluяgie de bien des яégions. Humains, nains, bédouins, fées et même des elfes noiяs ... Mais ce métal ne me dit absolument яien ... Pouяtant, c'est le même que je poяte au doigt depuis des années ... Observez ces gяavuяes. Vous pensez à ce que je pense ? » -------------------- Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond. L'examen du trône la plonge dans un état de perplexité mêlé d'exhaltation.

Les scènes représentées au dos semblaient anotées de ci de là de la même écriture incompréhensible. Cependant, rien qu'à regarder les images, il était possible de se faire une assez bonne idée de ce qu'elles étaient censées représenter.

D'autant que, aux yeux de Plume Chantevent, le trône entier irradiait de magie. Abjuration, Divination, Enchantement, Évocation, Invocation, Transmutation, telles étaient les écoles dont sa vision magique très précise parvenait à détecter le ballet des auras, chatoyantes et très puissantes. Celles-ci soulignaient les scènes picturales, et leur donnaient vie. Une vie minature, mais brillante de vie et de magie, qui semblait jaillir hors du dossier et s'animer tout autour de lui.

Sphères de terre, sphère de verre, sphère de lumière.
De nombreux humains, tous petits au milieu de l'immensité.
Au milieu d'eux, un trône, auréolé de lumière.
Ils placent le trône sur un bateau, un navire à voiles.
Celui-ci se lance dans le ciel, les humains à leur bord.
Un peu partout, ils se dispèrsent à travers le si vaste ciel.
Ils vivent des aventures, se rencontrent, se battent, explorent des lieux inconnus.
Tout cela au milieu des étoiles.

L'homme, de sa vie, avait-il déjà contemplé un artefact ?
Si ça n'était pas le cas ... C'était maintenant chose faite.


Les ramenant à la réalité, Hermine se releva, avant de s'addresser d'un air résolu à Arzhaelig, et Serena.

Hermine

- Compagnons ... Je ne sais pas vous, mais moi, je яemonte ça avec nous. Il est lié à mon anneau, et il semble pouvoir nous peяmettяe de navigueя ... tout là haut. » D'un geste vague du doigt, elle désigna ce que tous imaginaient. « Pouя cela, il nous faut un bateau. Qui dit bateau, dit équipage. Et vivяes. Et matéяiel. Et tout ça. J'ai une pяoposition à vous faiяe. M'accompagneяez-vous ? Si oui, il faut nous яendяe à un gяand poяt. Si vous me laissez ... Disons, un mois ou deux là-bas, je pense pouvoiя яassembleя assez d'aяgent pouя nous peяmettяe d'acheteя notяe pяopяe naviяe, plus les à-cotés. En même temps, j'étudieяai ce tяône, pouя compяendяe comment le faiяe fonctionneя. Je sens ... je sens que j'y aяяiveяai. Pendant ce temps, vous, tяouvez un naviяe qui vous convient, tяouvez-en un qui vous яessemble. Tяouvez un équipage de confiance, aussi. Nous n'aяяiveяons pas à tout faiяe seuls. Oяganisez-vous comme vous voulez, le commandement ne m'intéяesse pas. Si nous nous lançons ensemble, il nous faudяa pяobablement teniя un voyage de plusieuяs semaines suя la ... Meя de nuit. » -------------------- Métis humaine de taille légèrement supérieure à la moyenne, Hermine a la peau sombre et des yeux d'un vert profond. Elle semble emplie d'une détermination nouvelle.