[rp] Recrutement de Fairië

Un blanc bec avec un balais dans le cul. Voilà comment le bosco du Gréant lui avait présenté l'Elian. Il faut dire, ce dernier ressemblait exactement à cela quand on le regardait avec un oeil de marin. L'Elian en avait conscience, mais son manque de spontanéité et sa trop grande acuité à deviner les pensée des autres n'avait fait que rendre les marins plus méfiants.

Néanmoins, l'arme et l'allure de Fairië, pour le moins originale, et sa demande avaient tout de même permis cette introduction auprès du marchand gnome.

L'arrière salle du magasin oscillait entre le chaos total, et l'ordre soigneux. Ici, un pile d'ouvrage bien rangé, trié, soigneusement entretenu pour leur conservation, à côté duquel se trouvait une véritable pile d'amulette en tout genre et de toutes sortes. Là se trouvaient alignée par taille et par origine des épées courtes récemment huilée, mais un peu plus loin les haches à deux mains disposées de milles façon semblaient délaissée.

Le gnome, assis derrière un bureau adapté à sa taille, un verre de rhum à portée et dans son éternelle armure de cuir semblait las et fatigué. Mais ses yeux vif trahissait un esprit attentif, concentré, et observateur. D'un geste sans aucune cérémonie, il indiqua à l'Elian un coussin de taille conséquente, invitant l'Elian à s'y asseoir. Le bosco se retira, retournant aux affaires de son navire.

- On m'a dis que tu venais ici pour mes conseils et ma connaissance des différents marins, navires et confrérie du port. Que veux-tu ? Qui cherche-tu ? Et pourquoi ?

C'était en effet pour ces raisons qu'on avait guidé l'Elian vers Jebeddo. Fairie ne se doutait pas un instant qu'il avait devant lui l'un des membres, et même l'un des recruteurs de la Fraternité de la côte. Tout au plus songeait-il au moment de l'introduction que ce marchand connaissait tout et tout le monde en ville. Un point de passage comme il en existe tant d'autre entre monde officiel et pègre officieuse. Le bosco qu'il avait intérogé ne connaissait que de noms la fraternité. Il en parlait avec un mélange de crainte et d'admiration. De crainte, car ils restaient des pirates, et nul n'aurais su si l'on pouvait leur faire confiance. D'admiration, car c'était de « vrai foutu marin » d'habile navigateur qui connaissaient bas fond, manœuvre audacieuse, et qui avec de frêle navire avaient déjà défait des armadas d'esclavagiste Calimshite. Du moins, à ce qu'on disait.

ssis en tailleur l’Elian avait, au préalable, détaché la boucle de cuir qui retenait son imposante lame. Scrutant de ses yeux de jade la pièce, ses traits expressifs semblaient s’approcher de plus en plus d’un enfant, au fil de la description de l’arrière salle qu’il se faisait. Et c’est en continuant sa description visuelle qu’il hocha simplement la tête à la suite des dires de Jebeddo. Malgré les questions, Fairie ne pipa mot, continuant sans relâche sa description au cours duquel le dirigeant de la fraternité pouvait maintenant voir se dessiner un large sourire béat sur les traits fins de l’Elian. Le froissement de sa jupe longue, lorsqu’il se releva, fut le seul bruit rompant l’attente du capitaine.

Jebbedo avait maintenant en face de lui un homme qui ressemblait davantage à un enfant qu’on aurait mit face à un saladier de sucrerie, qui ne serait laquelle choisir. Son large sourire béat avait maintenant changé en une expression de stupéfaction proche du comique. Effectuant un seul bond qui le positionna face aux ouvrages, il les décrivit avec curiosité, frôlant de ses mains les innombrables parchemins. Posant alors pour la première fois ses yeux dans ceux du gnome, laissant concevoir au capitaine une expression d’admiration, il retourna ensuite à sa description.

Alors que les secondes commencèrent à se cumuler en minute, une voie juvénile sortit enfin de la bouche de Fairië, rompant ainsi le silence. Cependant, celui-ci continua à décrire, cette fois-ci avec grande curiosité, les amulettes se trouvant à sa portée.
-(Gnome) Que d’innombrables questions ! Redirigeant son regard vers Jebeddo, l’index tapotant son menton en une mimique théâtrale pensive. Je pourrai y répondre en un long monologue, vous relatant mes innombrables exploits solitaires, courageux et triomphant, m’ayant permis d’être devant vous en cette heure ainsi que mon long voyage d’écumeur des mers. Ponctuant ses paroles par des gestes théâtrales de combat aux fleurets. Il s’arrêta brusquement balayant le vide de sa main droite. Ou alors vous dire tout simplement que je viens à la rencontre de personne regroupée sous le nom de Fraternité de la côte. Prenant de nouveau un air pensif. Pour ma part je préférerai vous conter mon incroyable voyage d’aventurier, péripétie et rebondissement garanties ! je puis vous en assurer. A vous d’en décidez.

Fermant son monologue d’un petit bond en direction des amulettes, il reprit sa description de ses yeux d’enfant.






Excuse-moi pour l’attente, je viens d’arriver à l’étranger. Maintenant tout est ok, ma fréquence de poste est quasi-journalière.

Le gnome pris un air dubitatif. Apparemment l'humain en face de lui n'avais pas trop bien compris quel était la situation. Mais il avait évoqué quelque chose qui avait fait tiquer le gnome, aussi, avec un soupir d'agacement il pris son verre devant lui et repris la parole.

- Ecoute, je n'ai pas que ça à faire, je suis pas tout à faire recruteur, mais celui qui met en contact. Je t'ai demandé ce que tu voulais pas qui tu étais. Tu cherches la fraternité de la côte. Fort bien, mais pourquoi ? Tu leurs veux quoi ? Je me moque de tes aventures, c'est pas ça qui m'intéresse. De toute façon je ne pourrais pas les vérifier, alors si c'est pour t'entendre te vanter pendant des heures, ça m'intéresse pas. Et je ne vois franchement pas l'intérêt de me déranger pour ça. Tu peux conter tes histoires dans n'importe quelle taverne, on te donneras ptet même des sous pour ça si tu te débrouille bien.

Une gorgée, deux gorgées, d'un geste solenel le gnome reposa le verre sur le tonneau à côté de lui.

- C'est un gros poisson la fraternité. Des pirates, pas franchement légal, recherché. Heureusement qu'on ne me cherche pas trop de noise de ce côté là, parce que rien que ta venue ici après avoir braillé partout que tu voudrais être des leurs pourrait me poser des soucis. Mais tout le monde ici sait que le troc de Jebeddo fait affaire avec les aventuriers, et la fraternité, ce sont aussi des aventuriers. Je peux ptet te filer un contact qui jugera si t'es apte ou pas. Mais avant ça, je veux surtout savoir si t'es fiable tu comprends ? Pas de baratin. Juste ce que tu cherche, pourquoi tu viens, et qu'est-ce que tu as cru entendre à propos de la fraternité.

Les yeux du gnome se firent perçant. Il n'avait pas vraiment l'air de rire. Et l'Elian n'eut pas besoin de se servir de ses pouvoirs pour deviner qu'il avait fait un faux pas en répondant à côté des questions posée par le gnome. Une autre de ces erreurs et il risquait de se retrouver à la porte. Sans information.


Navré pour le retard, beaucoup de soucis ces derniers jours, je t'en avais oublié (mais voilà, j'ai épinglé le sujet sur mes raccourcis, j'oublierais plus). Autre chose, Atlas lance une quête, je t'invite à la rejoindre, on fera la jonction Rp ici. Comme ici c'est un recrutement et pas une quête (comme chez Atlas), tu peux te lancer tout de suite dans l'aventure.

es doigts fins continuant inlassablement la description des amulettes face à lui, il écouta néanmoins les reproches fait par le dirigeant des lieux. Sans en montrer le moindre signe de sa part, Fairië était néanmoins en pleine réflexion. Essayant d’interpréter aux mieux pourquoi tant d’énervement était apparu chez son interlocuteur. Malgré sa réflexion, il ne put mettre le doigt sur une phrase ou un geste qu’il aurait pu faire et qui aurait déplus au capitaine. En réalité sa remise en question était inévitablement vouée à l’échec et ceci sans que Fairië ne puisse avoir une quelconque prise sur cela. Son mode de fonctionnement social, s’apparentait à une horloge dont les engrenages enraillés donnaient de fausses informations. Il en était de même pour Fairië. Et son cheminement de pensée, ne lui permettait d’interpréter les raisons d’un tel agacement.

Relevant la tête vers Jebeddo, il se positionna d’un petit bond en face du bureau ou trônait le gnome. Plongeant son regard dans celui de son interlocuteur, la tête de Fairië inclinée de cotée, semblant en proie à une grande réflexion, sa voix s’éleva de nouveau :
-(Gnome) Pourquoi y a-t-il tant d’énervement et d’impatience chez un membre de votre si joyeuse race. Question davantage tournée vers lui-même que vers son interlocuteur, un geste rapide de sa main droite fouettant l’air face à lui, lui suffit à oublier aussi rapidement ses réflexions. Telle était l’une de ses forces ou de ses faiblesses allé savoir.

Joignant les mains derrière son dos, son regard de nouveau semblait s’accrocher aux innombrables objets du lieu. Puis marchant en clopinant d’un endroit à l’autre, son large sourire franc étirant de nouveau son visage, il reprit :
-(Gnome) Ce qui est illégal pour vous ne l’est peut être pas pour moi. Et la réciproque est sans doute vraie je suppose. Ce tapotant l’index sur le menton il reprit. Après tout, sur quoi se base les fondements de ce qui est légal ou non. Sur des décisions de simple humain !? Ces fondements sans doute placés sous le joug de la moral je suppose, mais de mauvaises graines on s’en doute plantées là leur racine. Ponctuant sa tirade par un long soupir qui en disait beaucoup sur son état d’esprit, il sauta à pied joint vers le bureau de Jebeddo.

Les deux mains sur le bureau du capitaine, Fairië s’était maintenant tu. Fixant son regard dans celui du Gnome, il leva son index.
-(Gnome) Parcourir les Océans. Levant son majeur. La découverte. Levant son pouce. La liberté. À ce mot Jebeddo pouvait voir une étincelle illuminer le regard de L’Elian. telles sont mes motivations ...

Le gnome était dérouté, il devait bien l'admettre. Ses questions étaient pourtant claires. Soit le type en face était un demeuré, soit il se payait sa tronche, soit... Soit il était un peu trop dans son monde pour capter ce qui se passait autour de lui. Mais quand même un minimum d'effort de sa part ne pourrait que l'aider à se faire respecter et pas chassé à coup de pieds au fondement.

Une chose était certaine cependant, ce ne pouvait être un traître, ou un agent secret de la municipalité qui serait là pour les espionner ou mettre à mal leur organisation. Ce type était trop à l'ouest, c'en était inimitable. Aussi, le gnome entreprit-il de recadrer un peu le nouveau venu.

- Je t'arrête deux minutes, si je suis agacé, c'est que tu réponds pas à mes questions, ou alors complètement à côté de la plaque. Quant à ce qui est légal ou pas, tu vis dans le monde, que tu sois d'accord ou pas avec les règles en place, faut faire avec, quitte à les changer si t'en as l'occasion. Alors tu vas gentillement faire attention à ce que je vais te dire, et bien l'imprimer si t'en est capable.

Le gnome fit une pause. Allait-il faire une erreur? Le type n'était pas si idiot, il parlait plusieurs langues, et il était capable de raisonner philosophiquement, même si ses idées étaient quand même très limitées. Quelqu'un de plus patient que lui pourrait ptet en faire un moussaillon.

- La fraternité de la côte as besoin d'un minimum de discrétion dans les ports où elle déboule. Etre pirate, ça reste ni plus ni moins du vol, ça n'est ni très apprécié, ni très toléré tu vois. On se fait vite de puissant ennemis. Donc si t'es capable de garder le secret vis à vis d'inconnu, je pense pouvoir te faire faire recruter.

Un sourire s'esquissa sur le visage du gnome, un sourire un peu moqueur.

- Pas à la ligue, ça c'est sur. Vu les capacités à la maladresse sociale que tu as démontré, je ne vais pas t'embaucher non... Par contre, Bansh et son équipage se feront sans doute un plaisir de te former au maniement des voiles, et à la vie de pirate à bord des navires. Là bas, même en étant un hurluberlu, au moins, tu ne feras pas trop de bourdes. Faudra juste que t'arrête de bondir partout quand on te cause, parce que je suis pas certains que ça plaise à bord.

Tout en parlant, le gnome saisit une plume et un parchemin sur lequel il inscrivit quelques mots à l'adresse du capitaine Bansh. Il termina par sceller le cachet à la cire blanche.

- Va à Luskan, sabre d'abordage. Tu trouveras là bas un Hadozee, un grand marin, ton futur capitaine. On verra ce qu'il voudra faire de toi. Tu es à l'essai car tu ne m'as pas parfaitement convaincu. Mais Bansh le sera peut-être plus, qui sait. Va et hâte toi, un marin ne reste jamais longtemps à port.

D'un geste il indiqua la porte a l'élian, dont il ignorait totalement la nature.

- Va voir le capitaine Godoleï, il va à Luskan et à les faux papiers pour ça. Il n'est pas de la fraternité, mais à un service à nous rendre. Bon vent, et bonne route.

Le capitaine l’aurait certainement envoyé au bon plaisir de la Reine Garce s’il n’avait dévoilé, au dernier moment, la demande de service de Jebeddo et c’est mal gré, qu’il le fit monter à bord, lui ‘offrant’ de découvrir la grande joie de la navigation dans ses tâches les plus ingrates, du récurage des ponts au nettoyage des poissons quand l’un et l’autre étaient froids comme la mort.

Malgré son approche chaotique des relations humaines, il finit par comprendre, à demi-mots, la raison de l’animosité de l’équipage qui se voyait forcé de faire une escale qu’ils auraient volontiers évité :

Pour qui portait les couleurs de Padhiver, Luskan était l’Ennemie, l’éternelle Rivale, la cent fois maudite …

Nulle question de « Cité des Voiles », ni de la « Citée des Grands Capitaines », encore moins du « dernier bastion de la civilisation avant le Grand Nord », aucun bateau de commerce d’un capitaine sain d’esprit ne faisait le trajet par les côtes sous peine de se trouver soudain sous le feu de navire de pirates à la solde de la Tour de l’Arcane.

Le trajet en fut bien plus long qu’il n’aurait pu l’être et il n’y eut pas une minute pendant laquelle la vigie n’était sur les dents, relevée plusieurs fois par jour pour lui éviter de perdre son attention sous le vent glacial qui soufflait sans discontinuer. Les quarts s’enchainaient en silence, chacun maugréant sur l’inconscience de voyager de la sorte mais n’osant remettre en question le choix de leur capitaine dont l’honneur ne pouvait être entaché d’un manque à sa parole … pas lorsqu’il était question d’une personnalité de la Fraternité … les conséquences en auraient été pire encore.

Il en apprit encore sur ces marins de toutes races, liés par autant de serments, défaisant les navires royaux comme les monstres des profondeurs, les seuls osant cracher sur le nom de la Reine Garce et de ses enfants, de leurs trésors inimaginables, … Et le trajet se fit sans encombre. Au soir du second jour de navigation, ils abordaient la Grève du Dragon sans avoir été pris en chasse par aucun rafiot.

(suite: "Un Rat au Coutelas")