Chapitre I : Du parchemin et des sceaux, [Katharan, Mjöllnir & Alrion]

CHAPITRE I :

Du parchemin et des sceaux

Alrion, Mjöllnir

Mjöllnir et Alrion se recontrèrent dans le Halle des Sceaux. Talisar, Jorik et Orbar se présentèrent également à ceux qui ne les connaissaient pas. Le moine et le servant de Heaum apprirent qu'ils avaient tout deux été demandé par un mage du nom de Phineas qui dirigeait plus ou moins toute ces opération. Leurs accompagnateurs ne furent pas en mesure de leur donner la moindre information sur ce qu'il allait leur demander, mais ils savait que le mage en question était parti chercher un troisième larron. On leur avait demander de les réunir pour qu'ils puissent faire connaissance et échanger d'éventuelles informations. Le zénith étant déjà haut, les estomacs grondaient et c'est assez naturellement qu'on poussa la conversation vers les cuisines. Ils s'installèrent dans une petite salle à manger extrêmement sobre juste derrière les cuisines. Les cuisiniers, habitués à faire des repas pour plusieurs centaines de convives furent heureux de leur concocter quelques spécialités du coin. Deux carpes furent rôtis, accompagné de panais et de compote de pommes. Le dessert consista en un gâteau à la crème garni de fruits confits. Un repas des plus roboratif.

Ce fut l'occasion pour les convives de faire connaissance. Outre d'échanger sur ce qu'ils avaient appris pendant leur voyage, on leur appris qu'il était risqué de tenter de se téléporter hors de la zone. En effet, maintenir un portail ouvert sur la zone du conflit semblait rendre instable les transports de ce type. Discutant de tout et de rien, le repas continua ainsi jusqu'à la tombée de la nuit - qui intervenait pourtant tard en cette saison. Il fallait dire que les convives avaient de nombreuses choses à se raconter. Tout les cinq avaient eu de longues vies, aventureuses, et avaient accédé à des postes d'importance. Talisar faisait parti de officiers de son ordre, Jorik était un haut gradé et Orbar était un rôdeur des plus expérimentés. Ils apprirent que le second, bien que commandant en second d'une forteresse dédié à Shaundakul, n'était pas lui même servant de l'ordre. C'était l'une des spécificités des règles instauré par leur cheffe : tout religieux qu'il soit, l'ordre était tolérant et acceptait toute les âmes courageuses qui partageait sa philosophie. Il leur en appris par ailleurs un peu plus sur la situation. Ce qu'il s'était passé dans le Sud, il ne le savait pas exactement, n'y étant pas allé encore. En tout cas, ils y avaient installé un poste avancé et le ravitaillait d'ici, via un portail. Des rapports qu'ils avaient eu, plusieurs dizaines d'homme de l'Ordre mais aussi des mercenaires et des paladins de Torm était tombés là bas, sans qu'on veuille vraiment leur donner d'explication. Avec une certaine sérénité, il estimait qu'on les tenait éloigné pour ne pas inquiéter l'arrière. Mais la situation devrait forcément être évoquée le soir même. Alors qu'ils allaient partir pour assister au conseil dans le Halle des Sceaux, une porte s'ouvrit derrière eux. Une femme portant une armure noire et au visage émacié apparut sur le seuil.

... et Katharan

La liche - qui n'en avait plus l'apparence (bien que Phineas l'ai informé qu'elle pouvait dissiper l'illusion lorsqu'elle le souhaitait) - déboula dans une petite pièce chaleureuse mais extrêmement sobre dans laquelle dinaient cinq convives, deux humains et trois nains. Elle ne savait pas vraiment ce qu'elle venait faire ici. Tout ce que le mage lui avait dit c'est qu'elle devait rencontrer ses collègues avait toute choses... L'un des nains se leva et vint vers elle.

Jorik

Dame Aléria je présume ? Phinéas est parti pour le Conseil. Pas très bavard hein. Il voudrait que vous rencontriez ces deux là, dit il en montrant Alrion et Mjöllnir. Il vous a réuni tout les trois pour une mission dont je ne comprends pas tout. Le conseil va commencer dans le Halle des Sceaux, mais il serait bon de vous présenter avant d'y retourner. --------------------

Le nain fit signe à Aléria d'entrer. De toute évidence, elle était en face de personnes importantes. Seulement elle ne savait pas vraiment ce qu'elle faisait là. Sauver le multivers ? C'était bien des paroles de mages...

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Alrion, Mjöllnir, je vous laisse faire connaissances par narration interposées (racontez ce que vous racontez ). J'ai fait ce que j'ai pu pour faire arriver tout le monde en même temps mais ça demandait quelques concessions !

- Hum … Désolé Talisar … nous vivons trop reclus, je n’me doutais pas que la guerre ait déjà commencé. Leurs dieux les garde …

La question de Mjöllnir n’avait pas été aussi innocente qu’il n’y paraissait, derrière un ton qui ne laissait aucune place aux questions sérieuses, il analysait les images comme tout ce que ses sens lui transmettait. La tension entre les factions unies en cause commune, les runes des shaundakulites, les bannières légèrement différentes de l’idée qu’il s’en faisait, les rapports de force et d’importance des différentes troupes. L’ensemble formait sa nouvelle situation de départ, ordonnée avec soin, classifiée dans son esprit pour relever les points d’intérêts et les questions en suspens.

Des ruines calishites, des Djinns et des Efreets. Ces races se perdaient dans les récits de la création du monde et les plaçaient aux côtés des Primordiaux, contre les dieux. Les Djinns, nés du Chaos, emprisonnés pendant des millénaires, les Efreets, oppresseurs esclavagistes, mauvais… De quoi était capable le plus faible d’entre eux quand on leur connaissait le pouvoir d’exaucer les vœux ?

Il en faudrait d’autres, de la carrure de cet Alrion, pour affronter cet ennemi. Qui ou quoi que ce soit. Même cette dame Aléria.

- Oï Jorik, les présentations sont d’usage. Je suis Mjöllnir Poings-de-Cendre Noirmarteau, fils de Farent Noirmarteau lui-même Sonnlinnor de Moradin et de Gimalia. Je représente le Monastère des 9 Portes de Maitre Kolimar Velcor, bastion de l’Art Etrange du Nord. L’amie cristalline qui m’a demandé de vous rejoindre ici m’a confié ceci : c’est un cristal par lequel je peux lui transmettre ce que bon me semble. Si vous voulez garder certains secrets entre nous, dites-le moi.

Poursuivant sur sa lancée, Mjöllnir leur énonça rapidement les derniers évènements concernant le Nord, les difficultés que rencontrait Lunargent à s’organiser depuis la disparition d’Alustriel et l’impact sur les Marches d’Argent dans leur ensemble. Sans l’expliciter plus précisément, il leur signifiait qu’aucune aide n’était à attendre d’eux. Désorganisés, ils tenaient juste leurs frontières et faisaient face à leurs propres démons. Les Chevaliers d’Argent avaient déjà trop à faire pour préserver le Joyau du Nord et ses environs.

Traversant le camp, le dernier Gardien ne put s'empêcher de noter la présence, en plus de celles de différents groupes hétéroclites qui semblaient vivre ensemble, d'un autel révérant Heaum. Il pensa un instant à la présence d'un second gardien, mais sans y croire vraiment. Il fallait plutôt penser que, sachant qu'il arrivait, quelqu'un avait dû l'ajouter, ce qui lui faisait d'ailleurs plaisir. Néanmoins, il continua son chemin sans un mot, jusqu'à arriver au rendez-vous.

Il entra dans la salle et salua les gens présents avant de s'asseoir, laissant ses gantelets et son heaume sur la table, et ses armes contre la chaise. Il écouta ce que les autres avaient à dire, et fit honneur à la nourriture. Mais ce n'était pas tout, il participa également :

- Puisque c'est l'heure des présentations, laissez-moi donc le faire. Mon nom est Alrion, et je suis le dernier servant d'Heaum, mais sinon, je ne suis qu'un vieil homme de Sembie qui a passé sa vie à protéger et à défendre les causes, les biens et les personnes.

Il indiqua au nain que son cristal ne le gênait point, car si quelqu'un l'avait amené ici, il avait peu de chance de vouloir l'échec de leur mission. Pour le moment au moins, cela ne le gênait donc pas, il n'avait pas de secrets pour les alliés. A ces détails près, il passa outre les discussions "usuelles", si on les avait réuni ici en urgence, ce n'était pas pour perdre du temps ici, même si tous n'étaient pas encore arrivé, mais il ne semblait pas le seul à vouloir éviter ces sujets puérils. Il écouta donc les nouvelles du nain, et ne pouvait qu'en être désolé. Lui-même n'avait pas grand chose à indiquer, sinon les quelques rumeurs qu'il avait entendues, et les mots du corbeau :

- Il a dit que ce serait pire encore qu'alors, et pourtant, Malsvircharirloex et sa clique n'étaient pas une mince affaire, bien des gens sont morts, et d'autres, moi le premier, ont failli y passer.

La Haute prêtresse d'Ilmater entra dans la salle et rencontra Mjöllnir et Alrion. Lorsqu'ils eurent chacun fini de se présenter, elle s'inclina respectueusement et se présenta à son tour:

"Quant à moi, je m'appelle Aléria Pont-Lune, Haute prêtresse d'Ilmater. J'ai un passé troublé et sombre mais je sers la cause du bien autant que mes collègues. Enchantée de vous rencontrer."

Elle resta par la suite silencieuse, jaugeant ses nouveaux alliés à une certaine distance, habituée à se faire attaquer dès que les gens savaient qui elle était.

Jorik

Bien... Puisque tout le monde est arrivé. Vous aurez tout le temps de faire connaissance plus tard. Je vous expose rapidement ce qui va se passer maintenant. Un Conseil à lieu en ce moment même pour mettre sur le papier une alliance un peu plus durable pour régler ce problème. Les principaux représentants des forces en présence seront là, mais de nombreux autres dignitaires le seront aussi. Je vous conseille d'ouvrir l'oreille de nombreuses informations pourraient être données bientôt, et des ennemis pourraient être débusqués, ainsi que des alliés. Talisar, je te laisse les guider. --------------------

Le nain sortit par les cuisines tandis que Talisar menait les trois nouveaux compagnons dans les couloirs de services. Orbar lui préféra attendre dehors prétextant que son ours devait se sentir seul. Ils débarquèrent sur le balcon que Mjollnir et Alrion avaient déjà foulé mais il avait bien changé. Au lieu du vide et du silence qui reignait dans le hall, le balcon était maintenant rempli de dignitaires - les mêmes probablement que le nain avait vu dans le hall d'entrée - qui murmuraient entre eux. Talisar comme Alrion, vu leur gabarit, n'eurent aucun mal à se frayé un chemin vers la balustrade. D'autant plus que, au même titre qu'Aléria, ils devaient être les seuls sur le balcon à porter une armure. Ainsi, malgré leur entrée par une porte dérobée, il ne tardèrent pas à former un petit évènement éphémère, avant que les discussions ne reprennent. En bas, les onze chaises autour de la table était maintenant toutes remplies sauf deux. Il y avait là des têtes connues. Alrion pu reconnaître Abigaël, la prêtresse croisée dans les souterrains. Au bout de la table, Aléria pu reconnaître le vieux mage. A sa gauche la même jeune femme qu'il avaient aperçu tout à l'heure lui répondait timidement. Une pile de papier, une rangée de plume, d'encriers et de sceaux était aligné devant elle. Toujours à gauche, une chaise plus loin, se trouvait une femme au teint halé, les cheveux volants comme si une brise traversait la salle, ce qui n'était pas le cas. Elle fixait l'homme situé à la diagonale opposée avec une haine évidente. Suivait Abigaël, ne portant plus qu'une soutane arborant le symbole de Torm. Venait ensuite un homme paré d'une armure lourde - qui devait rendre la position inconfortable - aussi pourpre que le sol d'un champ de bataille. La chaise suivante était vide.
De l'autre coté, en partant de la droite du mage, la première chaise était également vide. Puis venait un gnome aux cheveux hirsutes n'arborant qu'une toge et qui semblait des plus mal à l'aise. Suivait une femme mince portant une armure de cuir jaune, puis un homme frêle portant une toge. Enfin, un homme à la peau basané finissait la table et ignorait celle qui la regardait avec une brio. Derrière eux, entre les colonnes, des gardes étaient en faction, sans que leurs armes ne soient visibles. Ils portaient tous la cape bleue de l'Ordre du Vent de l'Ouest. Les combats faisaient déjà rage sur la table. De ce qu'ils en entendaient, les tensions étaient lourdes alors que la discussion n'avait pas encore réellement commencé. Puis, on se tue lorsque le l'homme à la porte annonça une nouvel personne.

Portier

Maître Jorik Jorinsur, troisième fils de Raegir Jorinsur, Second Commandant des Halles, représentant de l'Ordre du Vent de l'Ouest en l'absence de sa dirigeante. --------------------

Jorik entra dans la salle. Sans se presser, il vint s'asseoir dans le fauteuil vide à droite de Phineas et échangea quelques mots avec celui ci. Le mage leva la tête et les chercha du regard. Trouvant Aléria, il les trouva aussi. Il les salua de la tête. Les conversations reprirent un temps puis le portier annonça le nouveau venu.

Portier

Sir Hector de Lirant, Comte de Lirant, émissaire des Hauts Hérauts. --------------------

L'homme qui entra alors était tout autre que ce que son nom présageait. Il ne devait pas avoir plus de dix-huit ans. Habillé d'une bure de savant et arborant de petites lunettes rondes, il avait sous le bras une plusieurs parchemins. La présence d'un émissaire de cet ordre confirmait la gravité de cette réunion, malgré son apparence chaotique. Une fois le dernier invité assis, tous sortir leurs armes et la posèrent sur la table. Phineas posa on bâton avant de se lever. D'une voix puissante il demanda le silence. Bientôt la salle se tue.

Phineas

Bien. Je vous remercie tous d'être ici. Autour de cette table, vous savez presque tous ce qu'il se passe mais pour tout les autres, permettez moi de résumer la situation afin que le maximum de monde soit au courant. Je rajouterais par ailleurs les dernières nouvelles de nos éclaireurs. Il y a maintenant deux mois, quelque chose s'est ouvert dans le désert de Calim. Personne n'y n'a vraiment prêté attention au début, excepté l'ordre qui nous accueille aujourd'hui. Cette... faille, je ne saurais mieux la qualifier pour le moment car toute mes tentatives de s'en approcher dans le calme ont échouer, semble être une aberration sans nom aux yeux de la Toile et du reste. Ce qui en sort est pire encore. Les tormites, les shaundakulites ainsi que des mercenaires y ont déjà laisser plusieurs centaines d'hommes. Vu la situation politique du Calimshan,il regarda les deux genasis qui s'observaient avec mépris, nous avons jusqu'ici tenus Memnon et Calimport hors de cette affaire. Mais les choses revenants excessivement graves, j'ai convié l'ambassadrice Aniza de Calimport et l'ambassadeur Ahmed de Memnon ici. Cette affaire est jusqu'ici restée secrète. Seulement, en l'état actuelle des choses, tout le monde doit se tenir sur ses gardes. Les éclaireurs revenant ce matin de Thay m'informe qu'un node similaire à celui qui à précédé l'ouverture de la faille de Calim y a été détecté et il en va de même dans le Nord. Nous devons régler cette histoire avant que la situation ne dégénère plus. -------------------- Le vieil homme à les cheveux platine et un regard bon.

Le mage se rassit ensuite et commença la valse des conversations autour de la table. Mais le vrai jeu commençait en vérité sur le balcon. En bas, tout le monde s'était déjà mit d'accord mais ici tout était encore possible. Certains était médusés par ces informations, d'autres n'y croyait pas. De toute évidence, malgré la puissance manifeste du mage - au moins politiquement pour ceux qui ne l'avait pas vu à l’œuvre - il avait par trop fait oeuvre de discrétion et sa parole n'était pas indiscutable.

Les présentations terminées par cette dame "au passé sombre" dont il ne connaissait que ce qu'il pouvait voir, n'ayant pas gardé de contact dans les rangs du Dieu Martyr, les choses sérieuses semblaient pouvoir commencer, ou au moins les discussions sérieuses. Il fallait néanmoins se demander ce que voulait dire la nouvelle arrivante en se présentant de la sorte, mais du moment qu'elle avait la puissance nécessaire pour empêcher la catastrophe qui se préparait, il valait mieux qu'elle soit là. À dire vrai, dans cette situation, Alrion serait prêt à s'allier avec un diable si c'était nécessaire, il l'avait déjà fait par le passé, d'ailleurs, et si ses bougres tentaient toujours de contourner l'esprit d'un contrat, ils n'en respectaient pas moins la lettre sans qu'on leur en demande rien. Tout était donc une affaire de détail avec eux, il avait eu heureusement la chance de ne pas être seul sur ce coup-là à l'époque.

Rangeant son heaume dans son sac, le colosse suivit le reste de la troupe pour arriver sur le balcon, trouvant aisément une place de choix, sans non plus être au premier rang, avec sa carrure et tout le métal qu'il transportait, lui qui portait encore son armure complète à la différence du reste du public.
Les membres autour de la table lui étaient pour la plupart inconnus, mais les rares personnes qu'Alrion indiquait qu'ils s'agissaient de gens globalement bienveillants, même si les différences idéologiques entre les différents membres étaient non négligeable, mais également puissants par ceux qu'ils représentaient.
Les discussions qui allaient suivre allaient donc être des plus intéressantes, à table comme en coulisses où ils se trouvaient actuellement, puisque ces dernières semblaient commencer également. Pendant qu'Alrion réfléchissait aux informations qui venaient d'être donné par le vieil homme, qu'il ne reliait à aucun organisme majeur de Faerun de sa connaissance, mais qui semblait avoir une sacré importance dans ces débats, le colosse tendit l'oreille.
Si on lui avait demandé son avis à cet instant, il n'était pas certains de ce qu'il aurait répondu. D'un coté, et cela n'était pas un secret, bien au contraire, il n'appréciait pas particulièrement les magiciens rouge de Thay, et il en avait affronté plusieurs durant sa longue carrière, la plupart d'entre eux ayant fait un aller simple pour le plan de Fugue suite à cette rencontre. D'un autre coté, il était capable de reconnaître que ces derniers s'y connaissaient particulièrement en magie, et il y avait peu de doute sur la nature magique, ou assimilable, du phénomène qui se jouait. Il n'en était pas de même pour les gens du Nord, qui auraient peut-être besoin d'une aide immédiate, mais le protecteur n'était pas certain que c'était la manière la plus efficace de régler le problème. Ce qu'il était tenté de faire pour le moment, c'était de foncer à Calim pour aller directement de l'autre coté de la faille pour régler ce problème. Ce n'était certainement pas judicieux tout de fois d'y aller tout de suite, mieux valait attendre la fin des discussions, surtout quand quelqu'un qui avait certainement plus d'informations sur l'ensemble de ces événements, ce dénommé Phinéas, avait une mission à leur confier en rapport avec tous ces problèmes. Heureusement, cela faisait bien longtemps que le cuisinier savait refréner ses envies, du moins, tant qu'elles ne concernaient pas la nourriture. Aussi attendit-il, debout sur le balcon, à écouter ce qui se disait autour de lui comme à la table plus lointaine.

Les troubles étaient fréquents dans les Royaumes depuis toujours, mais il semblait que le dernier siècle avait été particulièrement éprouvant. Aléria écouta donc attentivement ce que chacun disait et se demandait son rôle dans tout cela. Certes, elle était plus puissante que de nombreux individus sur cette planète mais elle était davantage douée à soigner qu'à régler des problèmes d'ordre magique.

Elle ne savait par où il serait le plus judicieux de commencer mais elle se disait que la façon la plus efficace de découvrir les secrets de la faille serait probablement d'étudier celle déjà ouverte, mais cela risquait des empêcher de prévenir l'ouverture des autres nodes...

Le dilemme était réel. Et il menaçait des centaines d'humains.

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...

Je prends le parti de faire avancer l'histoire en vous donnant à chacun des informations en fonction d'un jet de dés, sinon on est pas rendus ! (pour une fois, je garde le jet de dé caché !)

Bientôt, les murmures autour d'eux couvrirent presque les discussions à la table. Le sujet principal semblait être la légitimité du vieux mage à diriger les discussions. Plusieurs théories étaient chuchoter. Certains dignitaires, qui semblaient en savoir bien trop pour de simples messagers, sous entendait qu'il pourrait être un ami éloigné de l'Archimage Arunsun. D'autres, semblant plus versés dans les arcanes semblaient le connaître et estimer que ses seules connaissances et sa puissance suffisait amplement à justifier sa place. Venait ensuite un sujet plus gênant : la plupart d'entre eux se demandait surtout pourquoi ceux qui les avaient envoyés ici... les avaient envoyés ici. L'explication de Phineas avait eu beau être claire, et quelque peu intimidante, nombreux étaient celles et ceux qui ne croyait pas à grand chose sans l'avoir vu de leurs yeux, ou du moins via des yeux de confiance. C'est ce sujet qui pris bientôt le pas sur le premier, et au fur à mesure, on oublia presque que le moment était grave. On dériva sur des questions bien éloignées comme des lignées à agrandir ou des contrats commerciaux à signer. Tous étaient investis d'un certain pouvoir, hélas, ils ne savaient qu'en faire. Ou manquaient de sagesse pour l'utiliser.

Certains pourtant restaient attentifs. Les trois nouveaux compagnons purent observer une dame âgée mais portant dignement sa vieillesse qui restait accoudée à la balustrade, le regard sérieux. Plus loin, une silhouette massive dissimulée sous de nombreux tissus faisait de même. Alrion comme Mjöllnir étaient suffisamment habitués à ce genre d'ambiance pour remarquer que les deux hommes qui se tenaient derrière lui étaient bien trop silencieux pour être autre chose que des gardes. Katharan elle, remarqua plutôt une jeune halfeline assise sur la balustrade de l'autre coté de la salle. Si elle n'avait rien d'extraordinaire, elle lui fit prendre conscience d'une chance : à l'exception de quelques uns, le public comme les congressistes étaient majoritairement humains. Il y avait quelque chose de presque troublant dans ce constats. Les temps avaient ils tellement changés que même les questions de magies n'était plus l'affaire des elfes et les catastrophes l'affaire de tous ? Certes l'Ordre du Vent de l'Ouest semblait être très ouvert sur ses recrues, mais pour le reste...



Alrion

Bien que ne faisant rien de particulier, Alrion se rendit vite compte qu'il ne passait pas inaperçu. Certes, il était l'un des seuls présents portant une armure (du moins à découvert) et sa stature jouait contre sa discrétion mais ce n'était pas tout. Un peu partout sur le balcon, il croisa le regard des nombreuses personnes. Ceux-ci écarquillèrent les yeux et mirent leurs mains, paume vers l'avant, sur leur torse en signe de respect au Dieu Vigilant. Cela prouvait deux choses : sa célébrité avait de loin dépassé les frontières sembiennes, mais surtout, le respect à Heaum n'avait donc pas disparu.

Il croisa également le regard d'Evard qui restait silencieux à la table des discussions. Il lui fit un signe de tête pour le saluer. Ils avaient été présentés des années plus tôt lorsque celui ci commandait un détachement de Dragons chargé d'accompagner un ambassadeur cormyrien à travers la Sembie. Alrion avait été recruté par un groupe de noble sembien pour faire la fin du voyage avec eux, histoire de prouver leur bonne foi.


Katharan

La prêtresse pouvait effectivement se demander pourquoi elle était là. En tout état de cause, d'autres auraient pu faire l'affaire. Mais, alors qu'elle essayait de se trouver une meilleure place, elle entendit une discussion entre deux hommes qui lui fit dresser l'oreille. Il était question d'une magie ancienne et corrompue. L'un des deux hommes s'inquiétait de nécromancie, quand l'autre lui répondit que c'était apparemment plus une affaire de magie divine. Puis les deux protagonistes continuèrent dans des théories plus ou moins réalistes propres au arcanistes. Mais Aléria avait peut être mit le doigt sur quelque chose. Si il était question de magie divine corrompue là bas, il y avait peut être une bonne raison qu'elle soit là.


Mjöllnir

Mjöllnir n'avait pas vraiment l'habitude. Son monastère était autrement plus calme que le balcon de ce fort. Si il se questionnait sur sa présence, il fallait admettre qu'il y avait quelque chose de grisant à faire partie de ce genre d'évènements qui marquera l'histoire, même à son âge. Il ne reconnut pas grand monde. Le chef de la Brigade d'Argent, ainsi que quelques têtes qu'il pensait avoir déjà vu bien des années plus tôt lors de rencontres avec Alustriel. Alors qu'il se perdait un peu en circonvolutions, c'est ce moment que choisi la dragonne choisi de lui parler via le cristal.

Le Cristal

Ils ne semblent pas très inquiets... La sagesse ne fait pas souvent parti du bagage des mortels, n'est ce pas Maître Nain ? Si il savait avec qui ce vieux fou à réussi a tisser des liens, ils le prendraient plus au sérieux... Bref, je crois que j'ai trouvé quelque chose. Sachez que cette catastrophe, quelque soit son origine, ne se cantonne pas au plan matériel. Je n'ai pas réussi à lui tirer tout ce qu'il savait - Amuul à la tête dure, même pour un dragon - mais c'est bien aussi grave que ce je croyais. Il me reste quelqu'un d'autre à aller voir, je vous tiens au courant. --------------------

La présence de la dragonne disparue ensuite de l'esprit, ce n'avait durée qu'une seconde, mais ça avait suffit pour que le silence revienne au balcon au moment où la discussion s'envenima en bas.



Les discussions s'étaient envenimées entre l'ambassadeur de Memnon et celle de Calimport. Il n'y avait pas besoin d'avoir étudié la géopolitique en profondeur pour savoir que le Calimshan était en proie à d'immense tensions depuis que les descendants des djinns et des efrits s'étaient réveillés et avait réduits tout le reste de la population en semi esclavage. D'ailleurs lorsqu'ils commencèrent à hausser le ton, de nombreux persifflages se firent entendre dans les balcons. En fait, les discussions s'étaient transformées en une joute verbale entre les deux calishites. Chacun réclamait en fait la domination des terres de l'autre bien que le langage soit au départ plus courtois. En quelques minutes cependant, le ton monta juste qu'à être à la limite de l'insulte. Les deux représentants s'étaient levés et se pointait du doigt sous le regard perdus ou passifs des autres autour de la table. Puis, soudainement, ils trouvèrent un point d'entente : le droit de l'ordre à intervenir sur leur territoire.

Ambassadrice de Calimport

Qui êtes vous pour croire que les calishites sont incapables de régler le problèmes ? Nous sommes les descendants des Seigneurs Djinns,omettant complètement l'ascendance des memnoïens, mes supérieurs m'ont dit de venir ici mais je n'ai aucune raison de vous écouter ! D'une façon ou d'une autre, vous avez enclavé le désert dans un rempart magique mais ça ne nous arrêtera pas plus longtemps et... --------------------

Le mage était resté silencieux pendant tout l'échange mais cette attaque personnelle termina d'achever son calme. Il se leva et appuya sur la table de ses deux mains. Un instant, le nain à sa droite sembla prêt à l'arrêter. Il regardait la genasi avec une haine indicible palpable même du balcon.

Phineas

Pourquoi est ce que vous devriez m'écouter votre Eolianitté ?,inventant au passage un titre moqueur à la genasi. Vous devriez déjà me remercier d'être encore en vie, votre commerce d'esclaves est une honte pour toutes civilisation. Alors vous voulez savoir pourquoi ? Voilà pourquoi. Le mage pointa ses deux doigts dans les airs. Majak ve wer jillepse di wer usjalil meagear ! --------------------

L'air trembla un instant au dessus de la table puis une image apparu dans l'air. D'abord floue elle se précisa ensuite, et bientôt le son en sorti. Le sort donnait la vision d'un enfer glacé parcouru d'éclairs et de nuages. La vue était centrée sur une femme en armure couverte de sang, de dos, qui maniait une puissante épée à deux mains d'un métal écarlate. Au loin une puissante lueur semblait éclairer le champ de bataille. Tout autour de la femme, des soldats se battaient contre ce qui semblait être des humanoïdes aux formes décharnés et corrompues qui hurlaient de douleurs. La femme ordonna soudain le repli avant de lever son épée. Au même moment, le sort s'interrompit.

Phineas

Ce qui se passe là bas est si puissant qu'il perturbe mes sorts. Et vous avez été incapables de le détecter ! Si l'Ordre n'avait pas été là, ils vous aurait tous pris par surprise, et bloquer dans vos querelles politiques, vous vous seriez mis dessus plutôt que de voir l'enfer qui s'ouvrait devant vous. Pour la seule et unique raison que ceux qui vous ont sauvés les fesses m'ont demandés d'organiser ce conseil, vous feriez mieux de faire passer vos intérêts au dessus de votre fierté ! --------------------

Le mage se rassit, il se mura dans un silence glaciale. Il fallu plusieurs minutes avant que les discussions ne reprennent sous l'impulsion de la greffière et du Héraut.

Pour reclus qu’il avait vécu depuis très longtemps, Mjöllnir était moins perdu qu’il n’aurait pu. L’Alliance du Nord lui avait permis de garder une certaine connaissance des affaires du monde, même incomplètes ou tardives, sans conséquence puisqu’il n’était jamais question pour le Monastère de s’impliquer dans les affaires du monde, un bastion était un bastion.

Cette réunion ne faisait pas exception et ne lui permit pas de revoir un de ses certitudes : ces grands évènements de diplomatie n’étaient pas pour lui. Il comprenait les enjeux et que chacun se devait de faire prévaloir son importance avant de chercher à savoir de quelle manière il pourrait participer à la cause commune, c’était ce qu’on attendait d’un représentant, d’un diplomate, mais la tablée en contre-bas aurait dû être un conseil de guerre si la situation était moitié moins grave que ce qu’elle paraissait.

A quoi servait donc de mettre en valeur une faction dans une situation pareille ? A rédiger la plus belle des épitaphes ? Le Nain grogna, contrarié, avec un curieux sentiment de perdre un temps précieux. Il leur aurait fallu un roi au milieu de la table, dont la présence ne soit remise en question par personne, mais même là, sans le respect tout nanesque pour la hiérarchie et la monarchie, ces humains auraient trouvé à y redire et se seraient positionnés « pour » ou « contre » … et le ton monta, dans un ridicule concours de « celui qui a la plus grosse » …

Avant que la dragonne ne le contacte, il était prêt à quitter les lieux, et à s’excuser de ne pas être à sa place dans cette cours de jardin d'enfants. Ses nouvelles étaient plus alarmantes que le reste. La majorité des humains n’étaient pas nés quand les Shadovars étaient revenus sur Féérune… et on ne parlait là que du plan d’Ombre. Quel plan était impliqué cette fois ? L'inconnu était une puissance incommensurable par nature. Comment combattre ce qu'on ne connait pas? Comment lutter contre un ennemi qui par lui-même dépasse notre compréhension?

Et enfin Phinéas se leva pour mettre un terme à la récréation et partager sa connaissance de ce qu’il se tramait vraiment là-bas. Mjöllnir plissa les yeux. L’enfer. Voilà pourquoi il avait gardé cette information pour lui. L'ennemi était trop puissant, beaucoup risquaient de partager son avis et se replier dans une tentative vaine mais compréhensible de se protéger le plus longtemps et le mieux possible.

Et plusieurs endroits risquaient de voir se déverser les mêmes engeances…
Se dirigeant vers une des rares personnes qu’il connaissait de vue, il salua puis interpela le chef de la Brigade d’Argent à mi-voix, sans perdre la tablée du regard.

- Oï l’ami. Avais-tu entendu parler de ce node dans le Nord ? Nous ne sommes pas prêts à faire face à ça.

Écoutant la foule, Alrion se rendit compte de ceux qui étaient présents. Les personnes présentes ici n'étaient pas les messagers de personnes hautes placées, mais ces dernières elles-mêmes, de gens capables d'influencer le monde, rassemblés en un même lieu. De quoi changer le futur, régler les problèmes de ce monde... s'ils ne passaient pas leur temps à discuter de sujets sans importance. Si le mage était à cette table, c'est qu'il avait ses raisons, et mieux valait prêter attention au message qu'au messager, c'était une chose qu'Alrion avait toujours appliqué, mais étant né dans la populace, il n'avait pas ses œillères qui allaient souvent avec les titres de noblesse, il ne semblait d'ailleurs pas être le seul à penser ainsi, même s'ils restaient une minorité dans la foule.
Répondant aux saluts qu'il pouvait voir, des inconnus comme des rares personnes qu'il connaissait, le colosse préféra se concentrer sur la discussion à la table principale, qui semblait s'échauffer peu à peu.

¤ Incapables ! ¤ songea-t-il, lui qui n'avait pourtant jamais été l'incarnation de la sagesse était pourtant bien capable de le voir ici. ¤ Il y a de plus gros problèmes que vos affaires personnelles en ce lieu, vous devriez être assez malin pour vous en soucier en priorité, quel que soit ce qui vous gêne l'un envers l'autre. ¤

Il allait se charger de les calmer, il avait compris bien avant de transcender sa nature que lorsque quelqu'un de sa taille frappe le sol d'un pied vêtu d'acier et crie aux gens de s'arrêter, les gens s'arrêtent, et la chose n'en était que plus vraie depuis, l'aura qu'il émettait avait déjà remis plus d'une personne à sa juste place de par le passé, lorsque le mage s'en chargea à sa place. C'était peut-être aussi bien, ils n'auraient peut-être pas apprécié être interrompu par un étranger à leur clique, surtout une relique du passé.
Il en profita pour montrer à tous ce qui se passait réellement, montrant ceux qui se battaient et mourraient pendant qu'eux discutaient, des créatures étranges mais qui n'inspiraient pas la confiance, et surtout, et c'était peut-être le plus inquiétant, la gêne qu'avait la magie à l'égard à montrer tout cela. Bien sur, cela pouvait n'être qu'un stratagème élaboré de sa part, Alrion savait qu'il n'était pas compliqué pour un archimage de créer quelques images parlantes et de les faire disparaître à volonté, mais il ne pensait pas qu'il se serait risqué à ce genre de tours de passe-passe pour quelque chose d'aussi important, avec une foule aussi nombreuses et des personnes qui s'y connaissait certainement bien mieux qu'Alrion sur le sujet.
L'homme d'action qu'était Alrion avait envie de sauter au milieu de cette table pour les secouer un peu, non pas qu'il pense qu'il puisse obtenir quelque chose de cette table, sinon peut-être que l'un des deux ahuris étripe l'autre, mais l'homme d'expérience qu'il était savait que c'était la meilleure solution pour rester dans l'impasse, alors que c'était bien la dernière chose qu'il leur fallait ici, avec les nouveaux nodes qui arrivaient. Malgré tout, la solution était à garder sous le coude.
Il avait bien hâte de parler avec ce Phinéas qui était derrière tout ça, un proche du mage sinon le mage lui-même ce devait donc être, et savoir pourquoi il es avait appeler précisément. D'ici là, il allait écouter ce qui se disait à la table pour voir la forme que prenait leur alliance, quite à se mettre au milieu pour faire bouger les choses si l'impasse revenait.