Quel est votre nom, voyageur ?
L'aventure n'attendait que vous !
   

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> Introduction: De l'écume aux cimes blanches, [Gon, Gulmar, Reïlo & Mirtzar]
  écrit le : Samedi 01 Avril 2017 à 02h09 par Schninkel
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1372 - L'année de la Magie sauvage
Localisation: Valherse - Quartier du port.
Dix-septième jour du Crépuscule.
Fin d’après-midi.
16 °C
Bande-son de l'auteur

Aldriss
Le petit-être avait les manches et les genoux trempés dans l’eau savonneuse, appuyé sur le bord glissant d’une cuve en bois. Il arrivait à sentir le gout amer du savon sur sa propre langue. Il venait de briquer intégralement les faux ponts, un plancher plus vaste que n’importe quelle demeure halfeline. Outre ses membres endoloris par l’exercice, son humilité blessée par l’ingratitude de la tâche et ses mains ridées par le contact prolongé avec l’eau. Le plus déprimant restait de savoir que dès que le navire aurait repris la mer, l’équipage n’aurait aucun scrupule à saccager les lieux et à le rendre encore plus sale qu’il n’avait été. Mais sa tâche désormais accomplie, il était libre d’action pour le reste de la journée. Il décida de troquer l’odeur omniprésente du savon pour l’iode et le vent du Valherse, la cité où le navire avait décidé de poser l’ancre. Cela faisait déjà vingt-cinq jours que le petit-être subissait quotidiennement la vie de marin, plus habitué à la stabilité des routes du Mitan, une suite fortuite d’évènement l’obligeait à séjourner à bord du Sceptre vert. Le jeune Hun continuait de parcourir les sous-sols du navire, il longea les couchettes remplies de rustres marins qu’il avait appris à connaitre. Junard, Armine, Roland, Vicente, Philip, Achille, Birard, Verick, Hurgohn, Niklas,… Certains jouaient avec des cartes, d’autres se contentaient de bavasser. L’un d’eux manqua d’écraser le hun sous ses immenses bottes qui finalement se retint quand il remarqua sa présence.

- Fais gaffe quart-d’homme !
Lui conseilla-t-il, enjambant le petit-être et continuant sa route vers son étroite couche.

L’équipage était composé de cinquante-sept hommes, Aldriss était le seul de son ascendance. Braillards, saoulards et parfois querelleurs, il n’avait eu aucun mal à sociabiliser et avait finalement trouvé une certaine forme de sagesse chez certains de ces vieux loups de mer, notamment pour leurs histoires très différentes de celles contées sur le continent. Il continua de remonter la structure, qui au niveau de sa taille, paraissait démesurément grande. Il enjamba un cordage, se faufila entre deux tonneaux et entreprit de grimper sur les larges lattes de bois d’un escalier. Les dimensions du navire avaient été un obstacle certain à son adaptation. Une figurine parmi les géants, Aldriss ne comprenait toujours pas l’utilité de sa présence au sein de l’équipage, toujours persuadé qu’il s’agissait d’une vaste blague.

Le destin se montrait parfois capricieux. Il y a trente jours de cela, il était encore maitre de son destin, riche de plusieurs années au service de compagnies marchandes, et en bon diplomate qu’il est, ouvert à toutes les opportunités qui ne manqueraient pas de se présenter. C’est dans une petite ville portuaire du Thesk, non loin de Telflamme, que le destin d’Aldriss croisa celui de Matt Thorley. D’après ses souvenirs embrumés, la taverne s’appelait « La table d’Izoulthar ». Izoulthor, Izouldur,…
Peu importe, la taverne était noire de monde, des festivités poussaient clairement la clientèle à toutes les excentricités. L’alcool coulait à flot, des plats sortaient sans discontinuer des cuisines. Il fallut peu de temps au jeune Hun pour apprendre qu’un équipage partageait le fruit d’un contrat très lucratif. L’occasion était enfin là et Aldriss l’opportun s’infiltra dans la cacophonie. Au fond du bâtiment, derrière d’épais nuages de fumé et une foule de fêtards éméchés, Matt Thorley se tenait assis à une table encombrée par un tas de piécettes dorées. Il était entouré de nombreuses personnes parmi lesquelles quelques charmantes compagnies. Des cheveux et de très longs cils blonds, des anneaux argentés ornant ses oreilles, des vêtements sobres et un sourire arrogant accroché à la gueule. Les souvenirs ensuite devinrent flous pour le jeune Hun, probablement rendus approximatifs par l’ivresse.
Il y eu de nombreuse rencontre, rapides et futiles, puis il se retrouva attablé avec le dénommé Matt Thorley, des cartes en main, souriant et blaguant comme de vieux amis avec plusieurs autres joueurs, ils enchainèrent les mises et les anecdotes. Matt Thorley se révéla être marin, l’un des initiateurs de cette petite sauterie comme il le disait lui-même, il parla un moment de sa situation de second à bord du Sceptre vert avant de faire parler les autres participants. Il y avait aussi un marchand de tapisseries à l’accent exotique, un barde à l’humour grivois et cette splendide brune au teint pâle dévoilant certains de ses charmes à chacun de ses services. Au creux de la nuit, alors que la taverne commençait à sa vider. Aldriss se retrouva seul en compagnie de son adversaire, sensiblement dégrisé de cette quantité d’alcool ingurgité, il prit enfin conscience de la situation. Il venait de perdre toute sa fortune et l’homme blond qui lui faisait face continuait obstinément d’afficher un certain sourire et à pousser le Hun au vice. Avant de perdre le reste de ses possessions, l’homme qui confia une sincère sympathie, lui fit une proposition qu’Aldriss ne put qu’accepter. Rembourser sa dette à bord de son navire et éviter une certaine déconvenue.

Vingt-cinq jours plus tard, après un éprouvant voyage dans la mer des étoiles déchues pour atteindre le bief des dragons, le Sceptre vert mouilla au Cormanthor, dans la cité de Valherse. Aldriss entendit l’écho d’un matelot qui récitait les couplets d’une ballade, sa voix était légèrement éraillée mais pas sans charme. La chanson narrait les déboires d’une sirène, qui solda ses sentiments pour un seigneur humain en perdant son joli timbre de voix. La cantatrice estropiée termina ses jours dans le chagrin et disparue dans l’écume de mer, sous la chaleur des rayons du soleil. Le cri des mouettes se fit entendre et le sortit de ses songes. Une légère brise lui frappa le visage tandis qu’il accédait au seuil du pont principal, après avoir littéralement escaladé les dernières marches de l’escalier. Le temps était clément sur le continent malgré l’hiver avancé. Aldriss n’avait fait qu’apercevoir la ville depuis les ponts du bateau, mais le Valherse ressemblait à un immense jardin clôturé par de somptueuses forêts. De nombreux bâtiments rustiques parsemés de moulins agrémentaient le paysage. Le soleil n’allait pas tarder à se coucher à l’horizon des terres. Surprenant le petit-être durant sa progression, une voix rauque et familière se fit entendre derrière lui.


Lem Madock dit "Le chancelant"
- Hey gamin, t’as finis le boulot ? Il parait qu’on lèvera pas l’ancre avant d’main. Tu vas faire quoi d’ta soirée ? Ici les gens ils ne boivent que du vin coupé à la flotte et n’mangent que des navets…Il soupira et marmonna un juron.

le Hun chercha un instant la provenance de la voix. Du haut du gaillard avant, l’imposant marin se frotta les joues et s’accouda au rebord de la plateforme qui surplombait Aldriss.

- Y n’savent pas s’amuser les fleuristes. Et les coquines sont trop prudes.


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Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.





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écrit le : Mardi 04 Avril 2017 à 11h23 par Aldriss Santriches
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Aldriss pestait. Comment avait-il pu se fourrer dans un tel pétrin ? D’ordinaire, il se sortait brillamment de toute situation et voilà qu’il était à racler les ponts de ce navire depuis une grosse vingtaine de jours.

¤ Brandobaris, voici bien une aventure digne de toi… Que ferais-tu pour te sortir de là? ¤

C’est qu’il n’avait pas que ça à faire ! L’aventure l’attendait. La vrai avec un grand A. Certes, tous ces marins lui assénaient à longueur de temps qu’il n’y avait plus belle aventure que celle offerte par la mer. Ok, mais pas à briquer un parquet de toute façon bien trop souillé pour que cela n’ait un quelconque effet.

¤ Voilà qui t’apprendra à combiner la boisson au jeu. Toujours avoir les idées claires quand tu risques ta bourse...¤


Décidément, le jovial halfelin était d’humeur bien maussade ce matin là.
Certes, il avait reconstitué une partie de son butin perdu en arnaquant… enfin… en jouant avec des marins un peu benêts. Mais pas assez pour effacer la dette contractée auprès de Matt, le second du capitaine.

Ce fut dans une taverne du Thesk qu’Aldriss s’était vu dépouillé de ses biens par le matelot. Devant honorer sa dette, il n’avait pu se défiler face à l’offre du marin : il embarquerait sur le
Sceptre vert pour y apporter ses services. Cependant, Aldriss n’avait rien d’un marin, encore moins le pied. Ses trois premiers jours ne furent qu’une succession de nausées qui lui valurent de nombreuses brimades de la part des membres de l’équipage. Il n’avait pourtant pas besoin de ça. Les rustres avaient assez à se moquer de sa petite taille et de ses origines. Aldriss en prenait son parti… et ne manquait pas de répartie, ce qui lui valut l’attachement de bon nombre de ses compagnons de voyage.

Ce jour là, le
Sceptre vert mouilla en Cormanthor, dans le port de la cité de Valherse. Aldriss n’avait jamais eu l’occasion de voyager en ces lieux. Des années durant, il avait sillonné les routes du sud, traversant le Shaar, poussant parfois jusqu’en Calimshan. Mais également sur les terres orientales situées à l’est et au nord de la mer des Étoiles déchues sur laquelle il naviguait depuis une bonne lune. Dès qu’il eut choisi de se lancer dans une carrière d’aventurier, il avait acquis la conviction que le Nord froid, sauvage et inhospitalier serait sa terre promise. Avant de se faire dépouiller par Matt Thorley, Aldriss se rendait vers Finduvoyage, aux portes de la Damarie, où il avait gardé quelques contacts, vestiges de sa carrière de marchand. Cette cité où il s'était rendu par deux fois l'avait fasciné par les mystères qu'elle semblait abriter.

¤ Ce n’est que partie remise… ¤

Tandis qu’il se dépatouillait pour arriver en vue du quai, il fut interpellé par le Chancelant, l’un des matelots les plus respecté de l’équipage. Aldriss ne dérogeait pas à cette admiration qu’il portait au colosse, jamais en rade d’histoires palpitantes à raconter autour d'une chope.

¤ D’ici demain… je pourrais aisément m’échapper. Avec toute cette végétation, me cacher serait un jeu d'enfant, c’est évident qu’ils n’arriveraient pas à me retrouver...¤

Mais Aldriss n’avait au fond pas du tout envie de faire faux bond à l’équipage et en particulier à Matt. Jamais avare en moquerie, le second se montrait malgré tout bienveillant envers le hin. Et ce dernier restait convaincu qu’il ne s’était pas retrouvé ici par hasard.

Bien que sa présence sur le
Sceptre vert s’apparentait à une vaste farce, il alimentait la conviction qu’elle finirait par lui apporter une opportunité à laquelle il n’avait pas encore songé.
Il se tourna vers Lem et lui répondit d’une voix claire qui contrastait avec le timbre éraillé du vieux briscard.


- Tu ne vas donc pas mettre pieds à terre ? Tu sais, les navets c’est délicieux et ça rend aimable ! Une cure ne te ferait pas de mal ! lui balança t-il d’un ton taquin.

Avant que le marin n’ait le temps de répondre et de s’emporter, il reprit :

- Et bien je ne sais pas ce que je vais faire. Que me conseilles-tu ? J’aurais bien quelque idée…

Affichant un sourire narquois et provocateur, il sortit une paire de dés de sa bourse et les fit virevolter habilement de sa main gauche.


 
 
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écrit le : Mardi 04 Avril 2017 à 14h08 par Schninkel
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Aldriss

Lem Madock dit "Le chancelant"
Tahahahahahaha!

- Contrairement à certain. A la fin de la journée, j’fais en sorte qu’il n’y ait pas d’excuses, pas d’explications, pas de regrets !
Gamin, je t’ai vu dépouiller les gars ! Ses yeux s'assombrirent un instant pour surligner sa réflexion.

Son rire était profond et caverneux, encrassé par des années de tabac et d’eaux-de-vie. Il se redressa sur ses larges avant-bras velus et continua de plaisanter suspendu sur le gaillard avant. Aldriss savait que son interlocuteur cumulait les vices, mais le jeu n’en faisait pas parti.

Tahahahahaha!

- A ce rythme-là, tu vas racheter le galion en moins de deux !

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Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.


Aldriss fit quelques pas sur le pont, couvert par l’ombre des fuites à mâts et à cordes. La silhouette d’un marin progressant suspendu en altitude donna quelques vertiges au petit-être. A sa droite, un jeune matelot, Guilbert, rangeait soigneusement un bout plus large que ses propres bras. Le superviseur disparut un moment, puis réapparu claudiquant depuis l’escalier jusqu’au pont principal. Il trainait sa jambe raide comme à son habitude, il s’arrêta près du Hin. Cette blessure était un souvenir de pirates assaillants le Sceptre vert.
Aldriss se remémora un instant le fascinant récit du vieux marin, comme il aimait à le rappeler, Lem faisait partie intégrante du navire, au même titre que la quille ou les mats. Lem Madock surplombait de toute sa hauteur le petit joueur qui ne lui arrivait à peine à l’épais ceinturon qu’il portait aux hanches. La gravure qui y figurait, était une représentation d’un crane avec un couvre-chef. Le commissaire remonta les manches de son vêtement noir jusqu’aux coudes, il s’apprêtait visiblement à se mettre à la tâche et à descendre vers le sous-pont. Le Hin remarqua qu'il était sur sa route.


Lem Madock dit "Le chancelant"
- J’ai déjà vadrouillé dans la matinée. Maint’nant, j’dois vérifier les quartiers avant le départ. Tu d’vrais en profiter gamin, le capitaine est à terre, il règle les détails de notre départ.

En signe de réflexion, le superviseur se gratta la barbe dont seul le menton restait étonnement imberbe, isolé au milieu de la sombre forêt velue.

- J’crois qu’Matt te cherchait. S’midi, il était calé au comptoir de l’abri côtier. Il n’a pas dû bouger son cul depuis.

Il murmura un juron. Malgré sa position de second, Matt Thorley subissait les reproches du commissaire comme tout le monde. Son front se dérida quand il reposa ses yeux orageux sur le Hin.

- Bon, et n’t’attires pas d’ennuis s'tu vas plumer des gens.
C’est plutôt tranquille dans le coin.

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Commissaire du Sceptre vert, chargé de la discipline au sein de l’équipage. Respecté de tous, il est l’un des membres les plus importants. Sa voix est éraillée voire gutturale, son physique imposant et son attitude désinvolte.


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Gulmar
Le vieil arpenteur avait eu quelques déboires en arrivant sur le territoire des vaux. Une dizaine de pointe de flèches l’avait accueillie dans un sous-bois alors qu’il s’apprêtait à achever et récolter le fruit de sa chasse. Sa flèche avait atteint le pectoral de la biche, mais pas assez profond pour ôter la vie comme il l’espérait, il se le reprocha intérieurement. C’est alors que la menace d’un rôdeur l’avait arrêté dans son geste, lame en main, fourrure dans l’autre, accroupi, tentant de maintenir la bête gémissante. Un patrouilleur sylvestre l’informa que le meurtre était interdit en ces lieux, que les autochtones entretenaient la faune et vivaient en harmonie avec elle dans le respect des antiques lois elfiques. L’altercation vira rapidement à la leçon de moral. Les gardes ôtèrent la flèche et soignèrent le cervidé qui reprit son chemin sans demander son reste. C’est renfrogné et l’estomac dans les talons, que le rouquin fut invité à quitter la lisière des bois pour suivre des routes plus conventionnelles pour les étrangers. Les patrouilleurs n’avaient pas manqués d’être condescendants, augmentant un peu plus les aprioris que pouvait avoir Gulmar sur la culture elfique. Il reprit son chemin avec la caravane qu’il escortait dans ce vaste verger que semblait être les vaux.

Peu de caravanes accédaient au Cormanthor depuis les terres, il était alors encore plus surprenant d’apprendre que celles-ci provenaient du lointain pays de Shaar. Désormais réduit à quatre larges carrioles emplies de nombreuses marchandises et de dix caravaniers, le cortège s’apprêtait à conclure son périple au Valherse avant la fin de journée. C’était une contrée essentiellement fournie par voie maritime, le plus ancien val parmi les vaux, et les habitants n’avaient montrés que surprise en apprenant l’origine de l’expédition. Comme pouvait l’attester les trois rubis peints sur le flanc, les caravanes étaient affrétées par un célèbre marchand nain de la région. Maitre Dordalh, cinquième du nom, grand exportateur d’épice et d’alcool. Le fils de la roche avait certainement financé une grande partie de l’expédition comme tant d’autres. Beaucoup de marchands nains profitèrent de la situation pour envoyer diverses marchandises, tel de l’orfèvrerie ou des tapisseries. C’est au service d’un dénommé Kothor Dorek marteau-hardis, que Gulmar avait pris part à l’expédition. Le groupe apprit à se connaitre dans l’adversité et de cette alliance naquit une solide camaraderie. Fidèle à son ascendance, le nain se montra initialement méfiant envers le rodeur malgré sa réputation, c’est avec le temps qu’il se confia. Kothor était un dissident parmi les habitants de la grande faille, un visionnaire confronté au conservatisme des aînés des clans selon ses propres dires. Fils d’artisan, il avait appris à vanter les mérites. Sa verve et son ouverture d’esprit ne rivalisaient qu’avec son sens des affaires et il était devenu un redoutable marchand au cours de son existence de colporteur, paria parmi les siens, roi sur les chemins, plaisantait-il régulièrement. Malgré ses nombreux voyages aux allures d’exile, Kothor restait un fervent défenseur de sa patrie originelle. Il en parlait régulièrement et avec beaucoup d’émotions.

Il révéla bien plus tard les véritables motivations qui le poussaient à braver la route. Derrière les prétextes mercantiles, le nain défendait une grande cause et avait des objectifs précis. Deux membres du convoi se révélèrent être des ambassadeurs officieux, des architectes agissant au nom du glorieux royaume de la grande faille. Les évènements récents de la région avait vu la population de la ville considérablement augmenter, son activité portuaire décupler et depuis, des murs furent construits, et des magasins, des habitations et des entrepôts furent dressés sur le terrain au-delà du périmètre. Les deux techniciens avaient pour mission d’accompagner les dirigeants, le conseil des sept citoyens, dans l’expansion de la cité. L’élaboration d’un ingénieux système de canalisation fut évoquée, des détails échappèrent au rôdeur qui ne parvint pas à comprendre toute la complexité du projet mais s’efforça de se concentrer sur les aspects bénéfiques dont la région pourrait bénéficier à termes.

Le convoi était désormais serein dans cette paisible région à l’extrémité des Vaux, les chariots avançaient les uns derrière les autres en cahotant sur les pierres. Ils ralentirent le rythme soutenu pour profiter de l’environnement qui s’offrait à eux. Ils firent halte près d’un cours d’eau aux rivages parsemés de roseaux, il restait moins d’une journée de route. Les deux camarades s’éloignèrent un instant pendant que le groupe se préparait à repartir. C’était autant une manière de partager un dernier instant en compagnie d’un ami, qu’un moyen de rompre la monotonie de leurs derniers repas. L’essentiel de leur alimentation étant constitué depuis leur arrivée dans la région et l’épuisement de leurs provisions, d’un pain aux céréales, garnies de drupes amers et acides. Une source d’orgueil pour les autochtones, un calvaire pour Kothor le gourmet.




Le puissant silure fit tendre la ligne, il sortit sa tête moustachue et continua de se débattre puissamment. Il troubla l’eau, disparu, éclaboussa. Le rouquin put observer un bref instant le ventre blanc de la créature. La lutte était bruyante tant le calme régnait dans les environs.


- Tiens-le ! Tu vas le peяdяe ! Mais tiens le j’te dis !

Le silure était frénétique, il se propulsa contre le courant, plongeant dans les méandres de la rivière. La ligne se mit à vibrer, les doigts de Gulmar se mirent à bruler. Des éclaboussures volaient à la hauteur du pécheur qui s’appliquait tant bien que mal.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- La ligne va cяaquer ! Par les bouяses de Moяadin ! Donne du mou ! Donne du mou !

Il tournoya et montra à nouveau son gros corps écaillé. Il fouetta la surface de l’eau de sa queue et repartit aussitôt dans les profondeurs.

- Ce n’est pas vяai ! Il est gigantesque ! Avec la tête on pouяяait…On feяa une soupe !

La ligne céda dans un bruit sec, et les deux pécheurs s’immobilisèrent un moment. Sans un mot, mais visiblement dépités.


- Tant de bouffe qui nous échappe ! Chiuяe de poiscaille !

Le nain jeta un dernier regard désespéré vers le lit de la rivière où avait disparu la prise, il entortilla nerveusement sa longue natte blonde comme à son habitude puis se tourna vers Gulmar, les deux mains sur les hanches.

- Bon retouяnons au camp. On continueяa de bouffer des gяaines jusqu’au Valheяse, que veux-tu...

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


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écrit le : Jeudi 06 Avril 2017 à 22h34 par Khelrod
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Le rôdeur s'en était beaucoup voulu de ne pas avoir tué la biche d'une seule flèche. Il avait appris à respecter la nature et les créatures vivant en harmonie avec elle, et faisait toujours son possible pour ne pas faire souffrir le gibier. C'était sa façon de montrer son respect. Il n'avait cependant jamais traversé la moindre contrée dans laquelle chasser pour se nourrir était considéré comme un meurtre. Il fut donc surpris par la leçon de morale que lui faisaient les elfes, et clairement agacé par leur attitude condescendante. A y réfléchir, il se souvenait à présent que son mentor avait évoqué cette particularité dans les Vaux, et il regrettait de ne pas s'en être souvenu. Cela lui aurait évité l'air supérieur de ces elfes bornés qui ajoutaient des lois qui n'avaient pas lieu d'être en pleine nature. En tous cas, le rouquin était persuadé que ces lois n'avaient pas lieu d'être. Il avait tout de même rapidement cédé. Non par respect pour ces lois, mais plutôt pour éviter un conflit perdu d'avance à dix contre un, de plus contre des êtres qui, bien qu'arrogants, partageaient un amour pour la nature qu'il comprenait très bien, puisque lui-même était un amoureux de la nature.

Suite à cette déconvenue, il était retourné auprès du reste du convoi, les mains vides, contrairement aux attentes de ses compagnons. Comme à son habitude, il n'avait pas parlé bien longtemps, leur disant simplement que la chasse était interdite sur les terres des elfes. Il avait alors rapidement rejoint Kothor Dorek. Bien que Gulmar fut un homme solitaire, le nain avait par sa nature et son caractère su entrer dans le cercle du rôdeur. Les longues journées et les épreuves passées ensemble avaient également aidé au rapprochement. Même si l'humain appréciait la compagnie du marchand, il n'en était pas bavard pour autant et préférait, bien entendu, laisser son camarade parler. L'attention du rouquin déclina au moment ou le nain parlait d'un système de canalisations particulier, Gulmar se concentrant sur les aspect bénéfiques que pouvait engendrer un tel projet, bien qu'il n'en comprennait pas grand chose.

Le convoi choisit de faire halte près d'un cours d'eau. C'était le meilleur moyen pour permettre aux montures de se reposer et aux hommes de se rafraîchir un peu, après plusieurs heures passées à voyager. Le rôdeur comme à son habitude avait choisi de s'isoler du groupe, et comme c'était le cas depuis quelques temps déjà, il passa ce temps en compagnie de Marteaux-Hardis, profitant ainsi de leur dernier repos avant leur arrivée dans la ville de Valherse. Les deux camarades se dirigèrent légèrement en amont afin de ne pas être troublés et, Kothor en fin gourmet et en nain aimant faire bonne chère, avait proposé à son compagnon humain d'aller pêcher, ce qui les changerait de cette nourriture infâme qu'ils avalaient depuis trop longtemps maintenant. Son récent échec lors de la chasse toujours en tête, Gulmar accepta pensant pouvoir ainsi se rattraper. Il laissa le marchand monter la ligne, puis patient, laissa les quelques touches insignifiantes passer jusqu'à ce qu'il soit certain d'avoir ferré le bon poisson. Et quel poisson ! Un silure de belle taille et extrêmement combatif. Tellement d'ailleurs qu'il finit par remporter son duel avec l'humain en cassant la ligne, laissant les deux pêcheurs médusés se regarder l'air stupide. Le franc parlé de Marteaux-Hardis tira un très léger et très fugace sourire sur les lèvres de Gulmar qui lui répondit, légèrement agacé.


- Maudits elfes arrogants avec leurs stupides lois.

Il semblait leur en vouloir de ne pas pouvoir agir comme il le souhaitait. Il avait très clairement l'habitude d'agir à sa guise en pleine nature et l'intervention des protecteurs des Vaux semblait l'avoir affecté. Après une seconde de réflexion, il proposa.

- Tuer est interdit, mais cueillir ? Si on trouve un bosquet avec des arbres fruitiers ou des baies ?

¤ Tu proposes des baies à un marchand nain qui aime manger... ¤

Son idée n'était effectivement pas forcément la meilleure. Mais bon, peut-être trouverait-elle écho auprès de Kothor. Quoi qu'il en fut, c'est penaud et déçu qu'il emboîta le pas au nain pour retourner vers le reste du convoi. Et comme il appréciait la compagnie de ce dernier, il lui adressa même quelques mots supplémentaires, histoire d'en savoir un peu plus sur ce qui allait se passer.

- Quelle est la suite du programme ?

Le nain connaissant à présent la façon d'être de l'humain, il put comprendre facilement le sens de la question qui portait aussi bien sur la fin de la journée, sur le dernier jour de voyage qui arrivait, mais également sur ce qu'il pouvait avoir prévu une fois arrivé à Valherse.



Un bon gnoll est un gnoll mort.
 
 
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écrit le : Samedi 08 Avril 2017 à 15h41 par Aldriss Santriches
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Aldriss s’amusa de la réponse du vieux grognard. Ce n’était pas encore cette fois qu’il l’entraînerait dans une partie de dés. Le hin avait bien retenu que Matt, le second, le cherchait. Peut-être était-ce l’occasion de renégocier les modalités de sa présence sur le galion. Il se décida d’aller immédiatement à sa rencontre. Prenant congé de Lem, il lui dit.

- T’en fais pas, si j’en crois ce que tu dis, c’est pas ici que je vais trouver des pigeons à plumer. J’vais aller voir Matt. Avec un peu de chance il va me libérer de ma dette.

Il lui fit un petit clin d’œil. Même si il ne lui déplairait pas de retrouver la terre ferme, il doutait que ce soit dans les plans de Thorley. Puis se retrouver à quai dans les Vaux ne l’enchantait guère. Ce n’était pas la destination qu’il cherchait à atteindre.
De toute façon, rien ne servait de se perdre en digressions, il n’avait aucune idée de ce que voulait son créancier. Il se dépêcha donc de le rejoindre.

L’activité portuaire était plutôt calme. Hormis quelques marins qui chargeaient ou déchargeaient des cargaisons, on ne pouvait pas dire que la rade était particulièrement animée. Il n’en trouva que plus facilement Matt Thorley, tranquillement installé au comptoir de l’abri côtier. Exactement comme le lui avait indiqué le Chancelant quelques minutes auparavant.

Sa crinière blonde au vent, affichant toujours ce petit sourire arrogant et sûr de lui, le marin pavoisait en charmante compagnie. Il avait probablement dû venir initialement pour affaires et s’était laisser séduire par les charmes des lieux…

Ne sachant s’il l’avait aperçu Aldriss se permit de le héler.


- Chef, tu me cherchais, m’a t-on dit. Alors je viens à toi. Que puis-je faire pour satisfaire au bon vouloir de sa majesté ?

Aldriss dit ceci en faisant une grossière courbette. Bien que redevable envers le Blond, le ton entre eux avait toujours été celui de la plaisanterie. Oh certes, Thorley savait faire valoir son autorité et rappeler au Hin qu’il ne devait qu’à lui de s’être mis dans ce pétrin. Mais le petit être n’avait jamais décelé la moindre animosité dans les paroles et actes du marin.
Ce n’était pas pour autant qu’il avait en lui une confiance aveugle. Bien au contraire. D’ailleurs le fait qu’Aldriss ne sache quelles étaient ses véritables intentions à son égard le dérangeait. Mais il s’en accommodait, prenant son mal en patience.


 
 
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écrit le : Dimanche 09 Avril 2017 à 17h29 par Schninkel
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Gulmar
Kothor Dorek marteaux-hardis
- Cueilliя ? Il яegaяda d’un aiя songeuя les veяgeяs qui entouяaient la яégion.
Il y a foяt à paяieя qu’ils défendяont aussi faяouchement leuяs fяuits que leuяs chevяeuils.

Il s’esclaffa de son puissant rire.

- Pяomis gяand-pas, je t’offяe un яepas digne de ce nom dès notяe aяяivée. Et si leuяs alcools ne sont pas à notяe goût, j’ai encoяe de quoi nous contenteя.

Ils s’éloignèrent du cours d’eau, leurs équipements de pêche sous le bras, progressant sur un petit sentier qui serpentait entre deux petites collines.

- Bon, nous allons faiяe un petit détouя. Nous auяions pяobablement dû longeя la côte, mais nous passeяons à l’Ouest des teяяes maudites du Champfяoid. J’ai des manuscяits à fouяniя dans une petite académie Oghmite, une pяomesse à teniя, et une bouяse à яempliя paя la même occasion.

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Kothor l’affairiste semblait avoir flairé un énième contrat, renflouant sa bourse et augmentant légèrement son itinéraire, le nain ne manquait jamais de ressource. Kothor le caravanier rameuta alors sa troupe qui attendait non loin, disposée en cercle comme ils avaient l’habitude de se positionner à chaque halte. Les vigoureuses mules harnachées, le matériel rangé, chaque nain reprit sa place dans le cortège et ils se mirent enfin en route vers le val voisin.

Ils arpentèrent une longue route accidentée, visiblement rarement pratiqué. L’Ouest était bordé d’une épaisse forêt qui semblait impénétrable et grouillante de vie. A l’Est s’étendait des collines en friche où paissaient quelques créatures cotonneuses. Les landes baignaient sous les lueurs matinales et il émanait de ces lieux une sordide aura. L’évocation de terres maudites par le nain semblait peu à peu s’affirmer. Kothor et Gulmar menaient le cortège depuis la caravane de tête. Brides en mains, le nain se mit à parler après un long silence à contempler le paysage.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Peяsonne ne voyage paя ici. Nous devяions aяяiveя яapidement.

Il se frotta les yeux de ses doigts bourrus, visiblement éreinté comme chacun par ce long périple.

- Une fois aяяrivés dans la capitale, nous logeяons chez Goяяem, un cousin qui tient un comptoiя. Tu es le bienvenue gяand-pas. Je ne sais pas combien de temps cela pяendяa pouя obteniя un entяetien avec le conseil et une яéponse définitive. Ils ont tendance à pяendяe leuя temps pour cogiteя.

Sous ses épais sourcils blonds, le nain jeta un regard bienveillant à son camarade.

- Que comptes-tu faiяe finalement ?
Retouяner au Shaaя avec nous où suivяe une autяe яoute ?

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


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Aldriss
L’abri côtier était une taverne aux flancs à moitié ouverts sur le port, une terrasse angulaire bordée d’une balustrade sculptée dans un bois clair. Le lierre avait recouvert le reste de la structure, comme dévorée par la végétation. Aldriss reconnu certains membres de l’équipage qui jouissaient, du mieux qu’ils pouvaient, d’un moment de liberté durement gagné. Reynald et Birard, respectivement responsable des voilures du grand mât et du mât d’artimon, bavassait à la terrasse, le nez plongé dans leurs choppes. Comme à son habitude, le sympathique Lazare, jeune bosco originaire du Thesk, agrémentait l’ambiance au rythme de sa courte flûte d’ivoire. Il hocha la tête dans la direction du petit-être à son passage. A l’intérieur de la salle, quelques étrangers, certainement des autochtones, vaquaient à leurs occupations. Le lieu ressemblait à une affaire grossière avec un minimum de meubles et peu de décorations. Un poêle à bois éteint trônait dans l'angle de la salle pour réchauffer l'établissement pendant les soirées les plus froides. La fin de journée semblait être calme. Au fond du bâtiment, le blondinet parlait d’une voix haute à une jeune femme brune à la taille menue et à la peau pâle. Sa robe composée de multiples couches de fins voiles verdâtres laissait présager de sa modeste condition. Aldriss interpella son créancier qui ne fit que légèrement sourciller. Le second du Sceptre Vert se retourna finalement, s’accouda dos au comptoir, la jeune femme à ses côtés comme hypnotisée par le marin et finit par délivrer quelques mots.

Matt Thorley
- Ah tu tombes bien mon brave ami ! Je narrais justement à cette agréable colombe, la terrible tempête et le terrifiant serpent de mer que nous avons dû affronter afin de parvenir jusqu’à cette délicieuse ville pour en goûter les fascinants fruits.

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Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Les yeux mi-clos du chondathien se plongèrent dans ceux de la jeune femme qui se mit à glousser, son teint se fit soudain framboisé, une nouvelle victoire pour le beau parleur. Le hin dut attendre un instant que le marin redonne son attention, visiblement trop occupé à faire progresser son badinage.

Matt Thorley
- Enfin…Je t’ai déjà posé la question, mais tu es déjà venu ici Al ? Car il parait que l’on te cherche. Et pas n’importe qui en plus… Dis, petit joueur, tu ne me cacherais rien par hasard ?

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Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Son élocution laissait penser qu’il avait déjà consommé une bonne quantité d’alcool, mais Matt n’était pas un homme qui se laissait griser et ces idées n’avaient jamais défaillies depuis le temps qu’il se connaissait. Son questionnement et sa suspicion semblaient étonnamment sincères.

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écrit le : Mardi 11 Avril 2017 à 13h26 par Khelrod
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A la promesse d'un bon repas et d'alcools délicieux, l'attention de Gulmar fut toute renouvelée. Le rôdeur n'en avait pas vraiment l'habitude, venant d'une famille peu aisée et vivant désormais la plupart du temps au grand air. C'était pour cette raison précise qu'il appréciait ces moments particuliers. Leur caractère rarissime les incrustait dans sa mémoire. Peut-être pour le réchauffer lors des froides nuits d'hiver. Ou peut-être pour lui remonter un peu le moral lorsque la solitude se faisait trop pesante...

- Avec plaisir, le moment venu, je saurais te rappeler ta promesse Maître Nain.

Avait-il laissé échapper un léger sourire ? Le nain en avait la certitude... Lorsque Marteaux-Hardis évoqua le détour qu'il avait en tête, en indiquant à l'humain l'itinéraire auquel il pensait, ce dernier ne put s'empêcher d'avoir une pensée amusée, qu'il estimait en cette heure, être une vérité pure et simple.

¤ Un vrai marchand nain. Pas étonnant qu'il soit l'un des meilleurs dans son domaine. ¤

- Tu ne rates jamais une occasion de faire du profit, n'est-ce pas ?

Le rôdeur sembla réfléchir ou chercher quelque chose pendant tout le temps que dura leur retour vers le convoi. A peine eurent-ils rejoint les autres que Kothor expliqua au groupe ce qu'il avait en tête. Le rouquin fouilla l'une des sacoches dans la caravane du marchand nain pour en ressortir une carte de la région alors que chacun reprenait sa place dans le cortège en vue de se remettre en route. Il consulta la carte quelques secondes puis fit quelques remarques au nain.

- Cette route est un peu plus dangereuse que celle qui longe la côte. Nous voyagerons entre une lande morte et une forêt épaisse. Il sembla à nouveau pensif l'espace d'un instant puis reprit sur le ton de la confidence. Je n'ai pas confiance en ces elfes, et qui sait ce qui pourrait avoir trompé leur vigilance... Reste sur tes gardes, ce serait dommage que la dernière journée du voyage soit la moins agréable.

Ils avancèrent ainsi un long moment sans rien dire, ce qui convenait bien à Gulmar. Le nain guidant sa caravane tout en observant le paysage et l'humain scrutant la forêt, essayant d'y déceler une quelconque menace, à défaut de pouvoir y trouver de quoi sustenter le groupe. C'était sa façon à lui de s'occuper... Habituellement il voyageait à pied, traversant les forêts au rythme de la nature, tentant de ne faire qu'un avec elle. Assis dans cette caravane il se sentait à la fois inutile et ridicule, même si la compagnie de Kothor Dorek ne lui était pas désagréable. Le nain finit par briser le silence, évoquant une arrivée rapide à destination et se renseignant sur ce que le rôdeur avait prévu pour la suite.

- Etant donné la qualité de la route, pas étonnant que personne ne l'emprunte. La forêt serait bien plus agréable...

Il était temps pour lui que le voyage touche à sa fin. En effet, il n'avait jamais voyagé aussi longtemps, ni dans des conditions semblables à celles du voyage qui était sur le point de s'achever. Il avait besoin de se dégourdir les jambes, là était son problème. Il se laissa alors tomber hors de la caravane, à cette vitesse il ne craignait pas grand chose, et la contourna pour se retrouver à marcher à côté de Marteaux-Hardis. C'est seulement à ce moment qu'il répondit aux dernières questions du nain.

- Merci pour l'invitation, mais je suis bien plus à mon aise dans les bois. Cela ne nous empêchera certainement pas de vider quelques chopes ensemble.

Il adressa un regard complice, ou quelque chose s'en approchant, au nain blond qui le surplombait.

- La durée de mon séjour dépendra du fait que tu aies ou non encore besoin de moi une fois que nous serons arrivés. Je veux aller visiter la Damarie une fois que nous en aurons terminé. Et toi, combien de temps as-tu prévu de rester ?

L'humain se souvint alors des longues heures de discussion avec son mentor nain, pendant lesquelles le vieux fils de la pierre lui avait enseigné nombre de choses. Il avait retrouvé un peu de son Maître en Kothor Dorek, et c'était probablement pour cette raison qu'il se livrait si facilement à ce dernier et qu'il discutait avec lui bien plus qu'avec quiconque. Puisqu'il venait d'évoquer la Damarie, il considéra qu'il pouvait encore discuter un moment avec le nain, en le questionnant sur ce Royaume dont il ignorait presque tout.

- As-tu déjà voyagé jusqu'en Damarie ? Connais-tu ces contrées ?



Un bon gnoll est un gnoll mort.
 
 
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écrit le : Samedi 15 Avril 2017 à 12h37 par Aldriss Santriches
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Quand Aldriss prit le temps de regarder autour de lui, il fut frappé par l'austérité des lieux. Il était loin d'avoir exploré tous les ports de Faerün, mais incontestablement, cette place était probablement l'une des plus sobres qu'il lui fut donné de voir.
Malgré cela, il s'amusa de voir comment tous ses compagnons matelots optimisaient leur temps, rompant aux exigences de la mer, et profitant de cet instant de liberté pour s'adonner à leurs meilleures occupations : les femmes et la boisson. Certes, les propositions étaient limitées, mais les marins savaient s'en contenter.
Le petit être resta quelques secondes à écouter les notes s'échappant de la flûte de Lazare, sympathique moussaillon qui ne manquait jamais une occasion de gratifier ses camarades d'une mélodie dont il avait le secret.

Si on ne pouvait dire qu'il régnait une profonde effervescence de ce modeste rade, il ne manquait rien pour satisfaire Matt Thorley. Bien qu'il prétendit n'avoir rien connu d'autre que la mer, Aldriss fut à plusieurs reprise témoin de son don pour la chasse à la donzelle.
Tel un prédateur sûr de ses atouts, il était à nouveau là, en train d'hypnotiser une proie qui semblait déjà résignée à son destin. Ce qui ne semblait par ailleurs pas lui déplaire.

¤Une vrai sirène. Son chant les hypnotise et elles se jettent à ses pieds¤

A cette pensée, le jeune hin ne put réprimer un sourire. Il appréciait sincèrement son créancier, bien qu'il n'ait toujours pas cerné quel intérêt il avait eu à l'embarquer dans cette galère. Thorley était bien trop intelligent pour ne pas avoir décelé dès leur première rencontre que le petit être n'avait rien d'un marin. Probablement avait-il fait cela pour contenter son propre amusement et se moquer gentiment à le voir se dépêtrer de situations pour le moins inconfortables.

Le beau blond continuait d'abreuver sa proie de ses beaux discours. Et elle n'en perdait pas une goutte. La femme était jolie, et Matt jouait son récital avec maestria. Lorsqu'il daigna enfin porter son attention sur Aldriss, ce fut pour qu'il l'aidât à étayer son propos. Aldriss rit intérieurement et décida de jouer le jeu.
Prenant un air effrayé, il s'adressa à la belle brune tout en feignant un frisson.


- Oh Madame... évoquer ce souvenir me chavire, sans mauvais jeu de mot. Je ne suis pas bien grand, je vous le concède. Imaginez donc ma terreur face à cette créature gigantesque. Et je dois vous faire une confidence...

D'un air grave, Aldriss tourna son regard vers Matt avant de revenir vers la Dame.


- J'imagine que ce cher Matt, dans sa modestie légendaire, ne vous en a rien dit...

Il laissa passer quelques secondes pour ménager le suspens...


- Je ne dois ma vie... Non... L'équipage entier ne doit son salut qu'à l'intervention héroïque de Messire Thorley. Je ne préfère pas me replonger dans cet épisode terrifiant. Je lui laisserai le soin de tout vous raconter en détail. Des histoires comme celle-ci, je vous garantis que vous n'en n'avez jamais entendue, pas plus que vous n'avez rencontré d'homme plus brave que Matt Thorley.

Aldriss en avait fait des caisses et espérait, sinon l'avoir mis dans l'embarras, au moins avoir amusé son camarade avec sa verve. Vu le regard ébahi de la donzelle, il ne faisait aucun doute que le poisson était ferré...

Quand Thorley revint vers Aldriss, ce fut pour lui poser une bien déroutante question.


¤Se joue t-il encore de moi ?¤

- Non, je n'ai rien à te cacher. Tu m'as déjà dépouillé de tout ce que j'avais, y compris mes secrets !

Bien que répondant toujours avec humour, le hin n'en était pas moins troublé par la question du marin qui semblait sincère.

- Non, je n'ai jamais mis les pieds dans les Vaux, et n'avait d'ailleurs pas spécialement l'intention de m'y rendre. Je pense que tu fais erreur mon ami, je ne vois pas du tout qui peut me connaître par ici, encore moins savoir que j'y suis présent.

Réellement intrigué par la révélation du Blond, Aldriss fronça les sourcils et fouilla dans ses souvenirs pour savoir qui il aurait déjà rencontré dans son passé et qui pourrait le relier à Valherse.


 
 
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écrit le : Samedi 15 Avril 2017 à 13h30 par Schninkel
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Gulmar
Kothor Dorek marteaux-hardis


- Gaяdes un œil ouveяt gяand-pas.

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.



Gulmar descendit de la charrette pour continuer la route à pied. Quelques regards inquiets pour scruter l’orée du bois, il marchait au niveau de la caravane. La troupe était bruyante et manquait clairement de discrétion dans la campagne environnante. Troublant la quiétude inhérente aux lieux, une nuée d’oiseaux s’envola, effrayée par l’assourdissant capharnaüm. Le chemin était accidenté, le nain tressautait sur le siège de son véhicule, il grommelait dans sa barbe, sa longue tresse blonde se balançait au rythme irrégulier du terrain. Les injures dans le dialecte nain firent échos à l’arrière du cortège.

Kothor Dorek marteaux-hardis
- En ce qui me conceяne. Je яesterais le temps que nos techniciens aient un entяetien avec le conseil je t’ai dis. Libяe à toi de nous aideя à déchaяgeя une fois sur place. Apяès tu seяas libяe de tes actes camaяade.

Ils continuèrent la conversation d’un ton trivial et le rôdeur Shaarien révéla ses ambitions de voyage en abordant le sujet des terres désolées du Nord.


- Le яoyaume de Damaяie ? Voilà une bien étяange idée. Non, je n’y suis jamais allé. J’ai beau avoiя vécu quatяe fois ton âge, il y a des choses qui m’échappent encoяe. Une fяontièяe s’est foяgée pouя moi à l’Est du continent. Du яoyaume du Mulhoяande au pays de Thay. Je ne fais jamais affaiяe avec des esclavagistes, la libeяté ne se monnaie pas mon ami. Alors j’aяpente d’autяes contяées.

Le fils de la roche lança un sourire cordial vers l’humain. Il émit une courte pause dans son développement, se pressa une rasade d’eau puis reposa son outre sous son siège.

- Mais pouя ce que je sais de la Damaяie…Eh bien…Pяincipalement des histoiяes яomanesques au sujet d’un héяo qui devint яoi…En tuant un soяcieя nécяomant. Et яégulièяement des annonces officielles qui appellent les meяcenaiяes à veniя gueяяoyeя en Vaasie voisin. Ils offяent de l’oя pouя ceux qui яamènent des tяophées. Les oяeilles des difféяents monstяes eяяants dans le déseяt sont mises à pяix, ils entяetiennent des classements de chasseuяs de pяime. Loin des gloяieux titяes pяomis pouя appâteя les oppoяtunistes meяcenaiяes vois-tu.

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


Les tapageurs chariots mirent une heure et demie pour atteindre la place d’un village pittoresque. Il s’agissait du centre d’un hameau, constitué pour l’essentiel d’un dizaine de maisons en bois disséminées entre les arbres, où vivaient ceux qui ne travaillaient pas aux champs, qui ne pêchaient pas et qui ne coupaient pas le bois. Ils purent y trouver un tailleur, un boulanger, un tonnelier et tout le reste. Le centre était composé d’une place, où les gens se réunissaient et du plus imposant bâtiment du Val : L’académie du Val’Humble.

Ils attachèrent les mules non loin de l’édifice, les charrettes se positionnèrent en colonne le long de la route. Kothor Dorek marteaux-hardis appela l’un de ses hommes. Dümah le taciturne nain brun, large de bassin et plus petit que son compatriote, le fidèle assistant s’approcha et le responsable lui confia un paquet, quatre larges manuscrits à la reliure en cuir confinés dans un linge. Il lui donna également un papier sur lequel il inscrivit à la hâte un nombre à l’aide d’un morceau de charbon. Puis d’un pas décidé, le collaborateur se présenta au seuil de l’académie avec le colis et le message, avant de disparaitre à l’intérieur de l’édifice. Quelques minutes passèrent, les deux caravaniers nains sur la charrette arrière avaient déjà allumés leurs calumets respectifs. Les bougres avaient l’habitude de s’aménager des pauses qu’ils consacraient à boire au plus vite, mais les réserves étaient à sec et les nerfs à vifs. Kothor dessera son ceinturon, étendit ses jambes sur la rambarde qui lui faisait front et calla l’arrière de son crane entre les paumes de ses mains. Il lâcha un bruyant bâillement à se faire décrocher les mâchoires.


Kothor Dorek marteaux-hardis
- Quand j’y яepense. Qu’est-ce que tu comptes trouveя au Noяd? Tu vas te sentiя mal, il n’y a pяesque pas de foяêt là-bas. Seulement de steppes veяglacées. De la яoche et des baяbaяes.

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Originaire de la grande faille dont il tire un charmant accent. Voyageur expérimenté. Redoutable marchand. Sa barbe et ses cheveux blonds sont bien peignés. Ses vêtements sont parfaitement taillés. Il dirige la caravane n°57 pour le compte de la compagnie Dordalh depuis de nombreuses années.


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Reïlo Blanche Flamme

Cliquez ici pour dérouler le parchemin...



Le jeune disciple fut perturbé dans sa lecture. Quelqu’un frappait nerveusement à la porte. Le métis se leva de sa chaise pour ouvrir et découvrit l’un des étudiants de l’académie. Visiblement essoufflé par l’ascension qu’il venait d’effectuer, il lui déclara que le directeur l’attendait à l’entrée, que le doyen avait possiblement trouvé un transport pour l’amener jusqu’à la capitale.
Depuis sa rencontre nocturne il y a peu. Les académiciens s’étaient montrés étrangement plus courtois, voir même un peu trop familier. Ces derniers l’avaient même invité à partager le repas de la nuit dernière. Faisant de lui, aussi officieusement que subitement, un membre de leur organisation. Chacun avait questionné le jeune disciple qui tenta de préserver son intimité tant bien que mal. Il n’avait pourtant rien dit sur son entrevue. L’idée que le doyen de l’académie ait pu manquer de discrétion lui traversa vaguement l’esprit.
Il fallait désormais quitter l’académie, le confort de la bibliothèque, la protection de la canopée pour rejoindre la capitale et affronter de nouvelles épreuves. La journée ne faisait que de commencer, ses affaires étaient déjà soigneusement préparées, il jeta naïvement un rapide coup d’œil par la lucarne de sa chambre et entrevit stationné au pied du bâtiment, un étrange convoi dirigé par des nains.



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Aldriss
Une goutte de sueur perla sur le front du marin, sensiblement nerveux devant par l’improvisation du Hin. Il se contenta de plisser les yeux, d’afficher une mine assurée et de mêler son regard à celui de la jeune femme. Un hochement de tête en guise de confirmation acheva de conquérir le cœur de la belle. Aldriss continua de parler sous les gloussements des tourtereaux et parvint une nouvelle fois à attirer l’attention de son créancier. Perceptible uniquement du petit-être, son expression s’assombrit un court instant.

- Le fait est que l’on te cherche. Alors ne me prends pas pour une dorade !

Lorsqu’il était sérieux, ou plus encore, en colère. Sa voix perdait son ton éduqué et il employait l’argot familier des sudistes. C’était particulièrement flagrant lorsqu’il commandait ses acolytes. Mais le reste du temps, il ressemblait à un petit noble chondatien aux allures de baroudeur. Il avait un vrai talent de mimétisme.

Matt Thorley
- On recrute pourtant régulièrement mais c’est bien ta présence qui a été signalée. Le capitaine s’entretient depuis ce midi avec « la princesse ».
Cette évocation fit tinter la jeune brunette à ses côtés, elle afficha une mine interrogative.

Il gloussa suite à cette constatation.


- Hu hu…Dépouillé ? Voyons… Tu es le seul à voir des chaines là où je t’ai offert la liberté. Tu l’as ton aventure, tu as même rencontré des frères.
Mais quoi que tu trouves ce soir, n’oublies pas, nous partons demain à l’aube pour un nouveau périple!

Il se mit à rire.
Le son résonna dans toute la pièce et se répercuta jusqu’à l’extérieur.


- Le bureau se trouve dans un bâtiment du quartier Ouest, trois ruelles plus loin, le numéro 42. Tu vas t’y rendre tout de suite et assumer ta célébrité. Et sans complainte ! Je te paierais ensuite un godet si je suis encore dans le coin…

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Second du Sceptre vert. Intelligent et fédérateur, il est le principal lien entre l’équipage et le capitaine. D’après ses propos, il n’a jamais connu d’autres vies que celle de marin.


Détournant le regard pour retourner à ses minauderies. Il hocha sobrement de la main pour signaler au Hin qu’il devait désormais déguerpir. Le marin se pencha légèrement vers la jeune femme pour lui murmurer quelques mots. Il évoqua un large et solide baquet empli d’eau chaude et une carafe de bière. Elle se pinça légèrement les lèvres tandis qu’il entamait une subtile approche de sa main baladeuse.

« La princesse » était une référence récurrente des membres de l’équipage. L’histoire que le petit-être n’avait pas manqué de capter, voulait que le Sceptre vert, croulait jadis sous les dettes.
Autrefois jouissant d’une large notoriété. Le capitaine Saukko, l’ancien, perdit progressivement sa glorieuse réputation durement acquise et passa toute une année à dériver en compagnie de ses loups de mer affamés. Le corps et l’esprit affaiblit par l’adversité, il perdit la vie à l’âge de 47ans. Alors que les plus anciens membres d’équipage avaient perdus espoir et que le navire s’apprêtait à se faire démanteler. Une noble elfe fit mystérieusement son apparition. Elle épongea soudainement toutes les dettes et n’émit une contrainte unique. Jayce Amine Saukko devait prendre la gouvernance du navire, et succéder à son défunt père, le capitaine Saukko, l'ancien. Tel le retour d’un héritier en son royaume, l’énigmatique elfe replaça le marin sur le trône du Sceptre vert. Ce dernier avait longtemps fugué après avoir servi un temps à bord, en désaccord perpétuel avec son patriarche, il avait suivi sa propre voie et baroudé sous tutelles d’autres commandants. Le symbole fut suffisant pour réunifier l’équipage, et depuis sept années, le Sceptre vert s’évertuait à retrouver sa réputation d’antan. Personne ne connaissait les réelles intentions qui se cachaient derrière la providence, et peu s’en inquiétait, bien trop heureux d’avoir retrouvés leurs foyers. Peu d’information filtrait sur la noble bienfaitrice, mais chacun savait que le Sceptre vert, malgré sa liberté d’action, devait désormais répondre aux appels de son officieuse maitresse.


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écrit le : Mardi 18 Avril 2017 à 14h05 par Khelrod
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Le voyage jusqu'au Val'Humble se passa sans autre problème que l'inconfort généré par une route qui ne méritait même pas cette appellation. Inconfort que Gulmar n'eut pas le loisir de ressentir durant les derniers kilomètres, ayant choisi de voyager à pieds. Tout en acceptant la demande du nain de rester vigilant, l'humain avait continué de converser avec son camarade pendant l'heure et demi que dura leur voyage. L’œil aux aguets et l'arc à la main, il n'avait pas forcément été des plus loquaces, comme à son habitude, bien qu'il ait tout de même répondu par des hochements de tête ou en posant quelque fois d'autres questions, ou en répondant à certaines posées par le nain.

- Je vous aiderai à décharger avant de vous laisser. Ensuite on ira vider quelques chopes.

Tout le long du voyage, le discret rôdeur s'était demandé comment il était possible de faire autant de bruit, avant de finir par conclure que cela devait être une caractéristique propre aux nains ; caractéristique que son mentor ne partageait pas avec ceux de sa race.

Ils avaient fini, tant bien que mal, par arriver au centre d'un petit hameau situé dans le Val'Humble. Ce hameau semblait en tous points quelconque, si ce n'était cette grande bâtisse qu'était l'Académie, dont aussi loin qu'il put se souvenir, Gulmar n'avait jamais entendu parler. Il observa pendant quelques minutes le manège des deux nains, puis lorsque Dümah fut entré dans l'Académie, le rouquin questionna le marchand.


- Cette livraison est réellement une affaire rentable ?

L'humain semblait perplexe eut égard à la taille et à l'apparence du paquet, mais malgré cela il prit le parti de ne pas assommer le nain de questions plus stupides les unes que les autres. Il avait effectivement pris l'habitude de ne parler que de choses essentielles, ou à défaut, de chose qu'il connaissait. Ce qui n'était pas du tout le cas en ce qui concernait le commerce et les affaires. Il profita de l'interrogation de Kothor Dorek pour en revenir à un sujet qu'il maitrisait un peu mieux.

- La raison de mon voyage vers la Damarie est simple. La voie du rôdeur est faite de connaissance et de sagesse selon mon mentor. Explorer les différentes contrées de ce monde est le seul moyen d'acquérir suffisamment de l'une comme de l'autre.

Il adressa alors un haussement de sourcils au nain, couplé à ce qui aurait presque pu ressembler à un sourire, signe qu'il allait parler beaucoup plus que d'habitude. Un exercice dans lequel il avait souvent tendance à se perdre, préférant clairement l'action aux mots.

- J'ai donc décidé de voyager à travers le monde pour observer et parcourir chacune de ses contrées afin d'acquérir les connaissances qui me permettront d'assumer pleinement la mission des rôdeurs. Et le nord en fait partie. Et puis je pourrais peut-être me délester de l'un de mes plus vieux poids, une fois arrivé en Damarie.

Il parlait bien entendu de la disparition de son père, dont personne d'autre que lui et son mentor n'étaient au courant. Il restait donc volontairement vague à ce sujet, n'ayant pas encore révélé ce détail de son histoire personnelle à Marteaux-Hardis. Toutefois, le fait qu'il l'évoque, même pour la première fois, indiquait clairement qu'il avait développé une forme d'amitié et de confiance envers le marchand nain.

Alors que les minutes passaient, il s'adressa de nouveau au nain.


- Combien de temps allons nous attendre Dümah ? J'aimerais aller explorer ce bois nordique. En évitant toute mésaventure elfique, ajouta-t-il dans un très léger sourire, un peu amer, signifiant qu'il n'avait toujours pas oublié sa rencontre avec les elfes.

Et, joignant le mouvement à la parole, l'humain remit sur sa tête la capuche de sa cape en laine bouillie et commença à enlever sa targe qui le gênerait pour progresser dans les bois. Il se préparait clairement à aller crapahuter quelques heures...



Un bon gnoll est un gnoll mort.
 
 
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